Jeudi, l’association La Minoterie – A pleine voix a déposé en préfecture une déclaration de manifestation contre l’agression, turque à Afrin, le samedi 17 février à Morlaix. La préfecture du Finistère annonce qu’elle interdit la tenue de cette manifestation invoquant les incidents qui ont eu lieu le samedi 10 février, à Brest, quand des manifestants ont été agressés par des nationalistes turcs (voir notre article). Le lendemain, dimanche 11 février, une nouvelle manifestation organisée dans le centre-ville de Brest avait à nouveau occasionné des tensions. Du coup, « toute manifestation sur la thématique des relations entre la Turquie et les Kurdes sera interdite sur l’ensemble du département le samedi 17 et le dimanche 18 février. » Les organisateurs contrevenants s’exposent à une peine de six mois d’emprisonnement et de 7 500 € d’amende et que les participants sont eux-mêmes passibles de poursuites.

Le samedi 10 février, à Brest

Le samedi 10 février, à Brest

Le gouvernement français a annoncé jeudi la création d’une « police de sécurité du quotidien » avec la volonté de mettre l’accent sur les « quartiers difficiles ». Dévoilant les détails du projet, le ministre de l’Intérieur a indiqué que 10.000 postes de policiers et de gendarmes seront créés durant le quinquennat. D’ici à janvier 2019, trente quartiers voués à la « reconquête républicaine » recevront un renfort de 15 à 30 policiers à chaque fois. Trente autres quartiers seront concernés d’ici fin 2020. Le nombre de caméras-piétons serait multiplié par quatre pour atteindre 10.000 chez les forces de l’ordre d’ici à 2019 et 60.000 tablettes numériques et smartphones seraient déployés chez les gendarmes d’ici à 2020, ainsi que 50.000 chez les policiers, pour un accès rapide et direct aux fichiers de la délinquance.

.

.

Lors du rassemblement à Brest en soutien avec Afrin à l’appel des Amitiés Kurdes de Bretagne, un groupe d’islamistes porteurs du drapeau turc a violemment attaque le rassemblement. Plusieurs manifestants ont été blessés et emmenés à l’hopital. Les manifestants ont repoussé eux-mêmes les attaquants, et trois de ces derniers auraient finalement été arrêtés.

Les agresseurs pro-Erdogan

Les agresseurs pro-Erdogan

Ce jeudi 8 février, les étudiants de Nantes sont descendus dans la rue pour dénoncer le Plan Etudiants du gouvernement. Le cortège a rapidement été bloqué par les forces de l’ordre par une ligne de CRS. Les policiers au sol étaient soutenus par deux de leurs collègues juchés sur un arrêt de tram. Ces deux hommes, vêtus de noir, étaient armés de fusils d’assaut.

CRS armés de fusils d'assaut

CRS armés de fusils d’assaut

Serge Bourgin, militant et secrétaire de la Fédération des activités postales et des télécommunications de Solidaires en Ille-et-Vilaine, passera en jugement le 13 février 2018 à 14h à Rennes. Il est poursuivi suite à une plainte pour diffamation par le chef opérationnel de la section d’intervention de la police départementale.

Le 16 novembre 2017, SUD-Solidaires, la CGT et FO organisaient une manifestation à Rennes contre les ordonnances Macron. Alors que le cortège suivait le parcours déposé et était arrêté à l’entrée du boulevard de la Liberté, la section d’intervention (SIR) armée de boucliers, casques et matraques, a remonté la manifestation pour charger la tête du cortège. Serge Bourgin a alors pris un mégaphone et a fait une intervention spontanée déclarant que « la SIR et son chef opérationnel avaient tiré au LDB 40 sur la manifestation étudiante le 28 avril 2016 éborgnant un étudiant ». Dans la même intervention, au mégaphone, le responsable de syndicat SUD-PTT d’Ille et Vilaine indiquait que la section d’intervention était coutumière de provocations lors des manifestations contre la loi travail. Ce sont ces propos, plusieurs fois confirmés par les faits, qui valent à Serge Bourgin de passer au tribunal.

Un rassemblement s’est tenu ce samedi 27 janvier devant l’ambassade de Pologne à Paris en solidarité avec le Parti communiste polonais (KPP) dont deux militants sont poursuivis par la justice polonaise (voir notre article). Ils risquent deux ans de prison pour avoir écrit des articles dans Brzask, la revue du KPP, et sur le site internet d’une organisation pourtant légale. Des manifestations similaires ont eu lieu à Berlin, Londres, Moscou, Saint Petersbourg, Madrid et Barcelone.

La Cour d’Appel de Metz jugeait une nouvelle fois le président du Collectif BDS 57, suite à une plainte d’un pharmacien de la ville qui avait reçu un courrier, privé, lui demandant de ne plus vendre les génériques Teva, une grosse entreprise israélienne. Lors d’un premier procès au printemps dernier, Richard S. avait bénéficié d’une relaxe. Il y a eu appel des 3 parties civiles ( Téva Santé, France-Israël et Avocats sans Frontières) et de la procureure. Le procès en appel n’avait pu se tenir suite à un mouvement d’avocats. Hier enfin il s’est tenu à partir de 14 h, jusque vers 17h. La décision a été mise en délibéré au 28 février. De 60 à 80 personnes solidaires étaient présentent pour exiger la relaxe pour Richard S., face à une trentaine de contre-manifestants sionistes. Le verdict sera rendu le 28 février.

Rassemblement devant le palais de justice de Metz lors du procès en première instance

Rassemblement devant le palais de justice de Metz lors du procès en première instance

Georges Louis, délégué syndical CGT et militant du Secours Rouge Arabe, avait été arrêté ce 17 janvier après une perquisition musclée à son domicile. Les conditions anti-terroristes s’appliquant, il était impossible de savoir le motif de son arrestation. Une supposition était que cette perquisition était liée au procès précédent qui l’avait vu condamné à 5 mois de prison avec sursis pour avoir participé à des affrontements avec la police lors d’une manifestation contre la Loi Travail XXL. L’ADN de Georges aurait en fait été trouvé sur une « fausse bombe » (un sac à dos contenant un bombonne de gaz, une cannette et des fils) trouvée en rue lors de la COP21, il y a deux ans. Ce n’est que récemment que l’ADN avait été comparé au sien et avait déclenché la perquisition. Le procureur a requis 18 mois ferme, mais il a finalement été condamné à 6 mois de « stage de citoyenneté » à sa charge, et a été libéré après l’audience de ce soir.

.

.

Notre camarade Georges Louis, délégué syndical à la CGT et militant du Secours Rouge Arabe a à nouveau été arrêté. A 4H30 du matin, dix policiers armés et cagoulés et quatre policiers en civils ont emmené notre camarade après avoir défoncé sa porte et dévasté son appartement. Georges est actuellement détenu et interrogé à Saint-Denis sans que nous sachions les motifs de cette arrestation. A deux reprises dans le cadre de l’état d’urgence, Georges avait été la cible d’interdictions de manifester : l’une le 23 février à l’occasion de la manifestation de lycéens pour Theo et l’autre le 7 mai pour le second tour de l’élection présidentielle. Georges avait ensuite été arrêté le 10 octobre dernier dans le cadre de la répression contre le mouvement d’opposition à la Loi Travail XXL. Il avait donc été poursuivi et condamné en novembre dernier à 5 mois de prison avec sursis pour “violence sur des personnes dépositaires de l’autorité publique” et pour “participation à un groupement formé en vue de la préparation de violences contre les personnes ou de destructions ou dégradations de biens”.

Dans sa déclaration au tribunal, Georges avait été extrêmement clair quand au sens de son engagement et à ses pratiques militantes. Si ses camarades de travail connaissent Georges comme un délégué syndical, dévoué et combattif, nous le connaissons comme un militant actif dans la solidarité internationale, toujours présent dans les mobilisations pour les prisonniers révolutionnaires, communistes, anarchistes, antifascistes et anti-impérialistes. A l’heure où notre camarade est une nouvelle fois confronté à la répression, alors que ses proches et ses amis sont dans l’ignorance des raisons de cette nouvelle arrestation, nous exprimons ici nos salutations les plus chaleureuses et notre pleine solidarité à Georges Louis.

Le Secours Rouge Arabe, Paris,
Le Secours Rouge International, Bruxelles-Zürich,
le 17 janvier 2018

La page Facebook de soutien à Georges

.

.


Après la perquisition chez Georges Louis

Après la perquisition chez Georges Louis

Un incident s’est produit hier matin devant la société Mayco. Alors qu’un huissier devait se rendre dans les locaux de l’entreprise, les grévistes qui bloquent depuis plus de 70 jours la société lui ont barré l’accès aux locaux, provoquant l’intervention violente des gendarmes qui ont blessé cinq grévistes en usant de matraque et de gazeuses. Trois grévistes sont à l’hôpital et les deux autres en garde à vue. Les grévistes ont accepté les propositions de sortie de conflit de la direction, mais ils souhaitent que les dirigeants ne sanctionnent pas les grévistes une fois la grève terminée, point sur lequel le directeur refuse de s’engager, provoquant la poursuite de la grève.

Piquet de grève chez Mayco

Piquet de grève chez Mayco