En pleine mobilisation sociale, un gérant d’un restaurant franchisé de l’enseigne a assigné en référé, le 15 mai, six grévistes pour « occupation illicite » du fast-food parisien de la gare de l’Est. Ces salariés comparaissaient jeudi au TGI de Paris. Alors que la direction demande au juge des référés l’interdiction « d’entraver par des piquets de grève la liberté du travail et du commerce », l’avocate des salariés affirme que les clients pouvaient entrer et sortir librement du fast-food.

Ce n’est pas un hasard si ce restaurant est la cible de la direction. Poumon de la mobilisation sociale, une dizaine de salariés en grève, des étudiants, des cheminots s’y relaient tous les jours depuis le 11 mai. Ils réclament une hausse des salaires à 13 euros de l’heure, la fin de l’évasion fiscale et l’arrêt des discriminations antisyndicales. Le McDonald’s de la gare de l’Est est ainsi géré avec 23 autres par l’homme d’affaires Michel Parmentier, mais aucun n’atteint le seuil de 50 salariés. L’objectif est d’empêcher le regroupement de ces restaurants en unités économiques et sociales (UES) et la création de comités d’entreprise, sans lesquels aucun accord ne peut être signé. Les employés n’ont aucun délégué syndical.

Le McDo en grève de la gare de l'Est

Le McDo en grève de la gare de l’Est

39 personnes ont été interpellées en marge et durant la « Marée populaire anti-Macron », qui s’est élancé dans les rues de Paris samedi après-midi, entre la Gare de l’Est et Bastille. Durant l’après-midi, de brefs heurts ont opposé des manifestants cagoulés aux forces de l’ordre. Selon la préfecture de Police, un policier a été blessé par un tir de mortier. 26 personnes ont été placées en garde à vue pour différents motifs : port d’arme, rébellion, participation à un groupement en vue de commettre des violences.

Lacrymogènes à la

Lacrymogènes à la

Mardi 22 mai, à la suite de la manifestation de la fonction publique, une centaine de lycéens d’Arago, à Paris, ont décidé d’occuper leur lycée. Les policiers sont rapidement intervenus et ont expulsé violemment les occupants. Cent vingt huit personnes dont 40 mineurs ont été arrêtés et placés en garde à vue. Les personnes arrêtées ont d’abord été parquées dans des cars pendant plusieurs heures avant d’être transférés dans des locaux insalubres.

Au cours de cette garde à vue, la police a fait systématique preuve de violence psychologique et physique. Plusieurs personnes ont été menacée de coups et au moins une a été frappée. L’accès aux toilettes a été refusé à une lycéenne ayant ses règles. Elle a ensuite été menacée d’être livrée en pâture aux « tueurs » de la cellule dans laquelle elle venait d’être transférée. Un autre arrêté n’a pu ni manger, ni boire pendant les dernières 24 heures de sa garde à vue.

Par ailleurs les policiers ont refusé à beaucoup d’entre eux d’entrer en contact avec un avocat. Enfin les familles des mineurs n’ont pas été averties des arrestations de leurs enfants, ne sachant pas où ils se trouvaient au cours de la nuit. Suite à cette garde à vue, 27 lycéens ont été déférés au parquet pour une éventuelle mise en examen.

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L'intervention policière au Lycée d'Arago

L’intervention policière au Lycée d’Arago

Mardi 23 mai, 200 personnes se sont rassemblées à Toulouse aux abords de la CCI (Chambre de Commerce et d’Industrie) qui accueillait Aliza Bin-Noun, ambassadrice d’Israël, pour un diner de gala en compagnie du maire de la ville, Jean-Luc Moudenc.
Un important dispositif policier était présent pour sécuriser les lieux et les CRS ont usé de gaz lacrymogènes à deux reprises contre les manifestants qui faisaient face aux provocations des invités aux cris de « Viva l’Intifada » ou encore « Israël assassin ! Moudenc complice ! ». Des affiches appelaient également à la libération de Georges Abdallah, communiste arabe enfermé en France.
La veille, le collectif anti-impérialiste Coup Pour Coup 31 a recouvert la façade de la CCI d’affiches « Israël assassin » et « Aliza Bin-Noun dégage ».

Rassemblement contre la venue d'Aliza Bin-Noun à Toulouse !

Rassemblement contre la venue d’Aliza Bin-Noun à Toulouse !

Les fonctionnaires étaient de nouveau descendus dans la rue hier mardi à Paris, après deux premières journées de mobilisation, le 10 octobre 2017 et le 22 mars 2018. Le cortège est parti de la place la République à 14h00 en direction de celle de la Nation. ​Les syndicats dénoncent notamment l’extension à venir du recours aux contractuels ou la suppression de 120.000 postes. Un black bloc a pris la tête du cortège alors que les manifestants progressaient vers la Bastille. Plusieurs abribus ont été détruits et des vitrines ont été brisées. Des affrontements ont lieu entre manifestants cagoulés et forces de l’ordre. ​La police a procédé à 17 interpellations, utilisant des matraques, des gaz lacrymogènes et un canon à eau.

Les incidents mardi à Paris

Les incidents mardi à Paris

Ce mardi, un militant de 32 ans a comparu devant le tribunal correctionnel de Rennes. Il était accusé d’avoir frappé le 8 février un vigile qui détruisait une barricade bloquant Rennes 2, et le 9 avril, d’avoir frappé le président de l’UNI Bretagne (Union nationale inter-universitaire, syndicat étudiant de droite), lors d’un affrontement entre les bloqueurs et une quinzaine de personnes, dont quelques membres de l’Uni, qui tentaient de démanteler les barricades. Le bloqueur a reconnu le premier affrontement mais contestait avoir participé à l’affrontement contre l’UNI. Pour les deux affaires, le tribunal l’a condamné, en tout, à quatre mois de prison avec sursis, et à 300 € d’amende pour avoir refusé de donner ses empreintes aux policiers.

Le blocage à Rennes 2

Le blocage à Rennes 2

Les forces de l’ordre ont lancé jeudi dernier une deuxième opération d’expulsion d’occupants de terrains situés sur l’ancien projet d’aéroport abandonné en janvier. Dix lieux de vie ont été détruits ou évacués jeudi et vendredi dernier, après la destruction de 29 habitats début avril sur les 97 qui étaient recensés au total sur la ZAD. Un jeune homme a été grièvement blessé mardi lors de heurts avec des gendarmes. Les manifestants tentaient d’empêcher les gendarmes mobiles qui sécurisaient des travaux de déblaiement de squats détruits. Les forces de l’ordre ont tiré des grenades. C’est à ce moment-là qu’un homme d’une vingtaine d’années a eu la main arrachée par une grenade de classe F4 (GLI-F4), qui combine à la fois un effet sonore, un effet de souffle et un effet lacrymogène.

Le récit détaillé de l’événement

Le lieu de l'événement

Le lieu de l’événement

Un zadiste, âgé d’une trentaine d’années, a été condamné ce jeudi à Nantes à une peine de un an ferme avec mandat dépôt pour des violences sur deux gendarmes mobiles commises le dimanche 15 avril, sur la Zad, à Vigneux-de-Bretagne. Il a été maintenu en détention après l’audience et il a interdiction de paraître en Loire-Atlantique pendant une durée de six ans. Le trentenaire contestait avoir jeté des projectiles sur les forces de l’ordre, admettant seulement avoir été présent sur une zone d’affrontements avec un bouclier. Les gendarmes mobiles visés ont eu respectivement zéro et un jour d’incapacité totale de travail.

Affrontements à la ZAD (archives)

Affrontements à la ZAD (archives)

Les expulsions ont repris aujourd’hui jeudi à 6 heures du matin la ZAD de Notre-Dame-des-Landes. L’opération vise les occupants n’ayant pas régularisé leur situation en déposant un projet agricole. Une quinzaine de projets sont en cours de régularisation. Cette deuxième opération d’expulsion sur la ZAD viserait une dizaine de lieux de vie des zadistes. Cinq étaient immédiatement visés dont « La ChâTeigne », « PuiPlu », « la Vosgerie » et « la Lande de Rohanne », tous à l’ouest de la D81.

Les affrontements ont commencé. Les zadistes ont essuyés des tirs de grenades lacrymogènes près de la forêt de Rohan et un hélicoptère a survolé la zone. Plusieurs barricades ont été érigées sur la départementale 81, dont une a été incendiée. Peu après 8 h, cinq lieux étaient évacués et les huissiers ont pu terminer leurs constatations et procédures d’expulsion. Un calme relatif est revenu avant 9 h sur la ZAD, malgré quelques face à face et accrochages sporadiques entre opposants et gendarmes. Un bulldozer a dégagé les barricades, rebouché les tranchées et ouvert le passage aux engins de chantier qui ont procédé à la destruction des cinq premiers lieux ciblés.

Dix-neuf escadrons de gendarmerie, dont deux en réserve, étaient présents sur le secteur, soit 1.500 à 1.700 militaires. Une manifestation est prévue samedi dans le centre-ville de Nantes, avec un appel à la reconstruction des lieux de vie détruits dès dimanche matin. Une soirée de solidarité aura lieu ce soir à Bruxelles, à 19H au Barlok.

Les blindés de la gendarmerie forçant une barricade ce jeudi matin

Les blindés de la gendarmerie forçant une barricade ce jeudi matin


Destruction de la ChâTeigne dans l'après-midi

Destruction de la ChâTeigne dans l’après-midi

Ce vendredi 11 mai, des étudiants de l’université de Nanterre se sont mobilisés et ont occupé le centre d’examen d’Arcueil, pour faire annuler leurs examens. Ces derniers avaient été délocalisé à Arcueil suite à l’occupation du campus de Nanterre. Les policiers ont tiré des gaz lacrymogènes dans le but de disperser les manifestants, sans succès. Les examens ont finalement été annulé.

Ce lundi, à Nantes une étudiante a été gravement blessée par la police dans le cadre d’une action similaire. Les étudiants nantais avaient formé une chaîne humaine afin de bloquer l’accès aux locaux d’examen. La direction de l’université a fait appel à la police qui a délogé les étudiants à coup de matraque. L’étudiante a été hospitalisée suite à un coup de matraque sur la tête.

Les étudiants réalisent ces actions dans le cadre du mouvement contre la loi sur « l’orientation et la réussite des étudiants » (ORE) qui vise à limiter l’accès aux études supérieures. Plusieurs autres étudiants avaient déjà été blessés lors d’action de blocage similaires (voir cet article et cet article)

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