L’étudiant maoïste marocain Alaa Derbali est passé en jugement comme prévu le 15 septembre. Il est sorti libre du tribunal – toutes les charges qui pesaient contre lui ayant été démontées par la défense. Quatre autres étudiants maoïstes incarcérés sont toujours en grève de la faim à Agadir. La grève a commencé il y a plus d’un mois.

Collage d'affiches en faveur d'Alaa Derbali

Collage d’affiches en faveur d’Alaa Derbali

Shahrokh Zamani a perdu la vie de façon suspecte hier dimanche dans sa cellule de la prison de Gohardacht (près de Téhéran). Ses compagnons ont trouvé son corps inerte sur son lit avec sa bouche pleine de sang et sa tête meurtrie. Ce syndicaliste Shahrokh Zamani a été arrêté en juin 2011 pour son rôle actif dans les manifestations et grèves à Tabriz (province d’Azabaïdjan). Il avait été transféré à la prison de Gohardacht en mars 2013. Il y a une semaine, il avait envoyé un message aux ouvriers iraniens pour leur demander d’organiser des manifestations afin de revendiquer leurs droits et d’agir en tandem avec les mouvements organisés par les enseignants, les infirmières et les autres couches désabusées de la société iranienne qui ont été particulièrement actives ces derniers mois.

Suite à cette mort suspecte, les gardiens et tortionnaires de Gohardacht ont lancé un raid contre les prisonniers politiques de la section 4 afin de les terroriser et empêcher tout mouvement de protestation, mais ceux-ci ont tout de même protesté. Par ailleurs, à la prison d’Evine les prisonniers politiques ont organisé une manifestation en solidarité avec les prisonniers de Gohardacht et pour dénoncer la mort suspecte de Shahrokh Zamani.

Le syndicaliste Shahrokh Zamani

Le syndicaliste Shahrokh Zamani

Alaa Derbali est un étudiant qui, en 2007-2008, parmi les militants de la tendance marxiste-léniniste-maoïste de l’Université de Marrakech, a participé aux luttes populaires et notamment contre la cherté de la vie, jusqu’à ce qu’il soit arrêté. Il subit alors deux années d’enfermement dans la prison de Boulmhrez durant lesquelles il mène avec ses camarades une grève de la faim de 47 jours – dont il garde des séquelles. Il est une nouvelle fois arrêté le 21 février du fait de sa participation aux mouvements de protestation populaires à Marrakech. Depuis lors, il est enfermé à la prison de l’Oudaya.

Le procès d’Alaa Derbali devait se tenir le 8 septembre, il a été ajourné et reporté au 15 septembre – le prévenu n’ayant pas été conduit au tribunal alors que toutes les conditions étaient réunies pour sa défense. Alaa Derbali est incarcéré depuis le 21 février. Il lui était reproché son appartenance au mouvement estudiantin ainsi qu’au mouvement du 20 février, puis, très vite, les charges retenues contre lui se sont alourdies: sabotage, en bande organisée, avec usage de la force, tentative visant à saboter des bâtiments publics, avec usage d’explosifs, violence à l’encontre de fonctionnaires en plein exercice de leurs fonctions, pillage en bande organisée de biens publics avec usage de la force, dommages de biens publics, incendies volontaires visant des bâtiments et des documents du pouvoir public, destruction de documents relevant de l’État civil, coups et blessures avec port d’arme. Toutes ces charges placent le dossier d’Alaa Derbali sous le coup de la loi antiterroriste et non du simple droit pénal.

Collage d'affiches en faveur d'Alaa Derbali

Collage d’affiches en faveur d’Alaa Derbali

Sous le slogan « Manech Msamheen » (pas de pardon), une manifestation était organisée par des jeunes sfaxiens et nombre de composantes de la société civile devant le siège de la banque centrale à Sfax pour protester contre la loi sur la « réconciliation économique ». Cette loi prévoit l’amnistie des hommes d’affaires fraudeurs qui verseraient une indemnité à l’état. Les forces de l’ordre sont intervenues brutalement pour disperser un sit-in non autorisé. Près de 16 blessés ont été transférés à l’hôpital pour y recevoir des soins. Plusieurs jeunes dont certains ont été blessés, ont été arrêtés avant d’être rapidement relâchés. Des responsables politiques et associatifs ont dénoncé le traitement sécuritaire répressif contre cette manifestation sous prétexte que le pays est en état d’urgence.

La manifestation à Sfax

La manifestation à Sfax

Des dizaines de militaires israéliens sont entrés dans le camp de Jénine, dans le nord de la Cisjordanie occupée, pour arrêter un responsable du Jihad. Comme il n’était pas présent ou avait pu prendre la fuite, les militaires se sont approchés de la maison proche d’un responsable du Hamas, déjà emprisonné par le passé. Ils ont détruit le bâtiment mais ont été confrontés à des centaines de Palestiniens qui leur ont jeté des pierres et des cocktails Molotov. Cinq Palestiniens et un garde-frontière israélien ont été blessés. Le camp de Jénine, partiellement rasé lors de plusieurs jours d’affrontements avec l’armée israélienne en 2002 pendant la deuxième Intifada, est régulièrement le théâtre de violences entre soldats israéliens et Palestiniens. Mais les échanges de tirs de la nuit ont été d’une rare violence. Le camp, datant de 1953, est une ville dans la ville, qui abrite près de 20.000 réfugiés enregistrés.

Opération miltiaire israélienne dans le camp de Jénine (archive)

Opération miltiaire israélienne dans le camp de Jénine (archive)

Une manifestation s’est déroulée vendredi dans le village palestinien de Nabi Saleh en Cisjordanie à seulement une centaine de mètres de la colonie sioniste de Halamish. Après le début de la manifestation, les palestiniens ont jeté des pierres sur les forces israéliennes. Un soldat est alors intervenu pour arrêter un enfant, mais il s’est retrouvé isolé et entouré de jeunes manifestantes essayant d’empêcher l’arrestation. Les images de cet incidents sont devenues virales sur le net. A la suite des violents affrontements, les militaires ont finalement renoncé à cette arrestation, mais deux autres jeunes palestiniens ont été arrêtés pour avoir jeté des pierres.

Le village de Nabi Saleh est situé à une vingtaine de kilomètres au nord-ouest de Ramallah et résiste contre l’occupation israélienne et la politique d’expansion illégale des colonies depuis 1976. La colonie d’Halamish, compte environ 1200 occupants et les 550 villageois perdent progressivement leurs terres.Sur les 5 km carrés appartenant aux habitants de Nabi Saleh, 60% sont des terres confisquées ou expropriées.

Le militaire cramponné à son jeune prisonnier

Le militaire cramponné à son jeune prisonnier

Behrouz Alkhani, né en Salmas en 1985, avait été arrêté en janvier 2010 et maintenu à l’isolement apparemment pendant plus d’un an, sans accès à un avocat ou contact de sa famille. En 2011, il avait été condamné à mort pour «collaboration efficace avec le PJAK » et «inimitié contre Dieu » pour son rôle présumé dans l’exécution par la guérilla kurde du procureur de Khoy. Il a également été condamné à 10 ans de prison pour détention d’armes. Sa peine avait été annulée par la Cour suprême et renvoyé à une Cour d’appel de la province du Oroumieh. La cour d’appel avait à nouveau condamné Behrouz Alkhani à mort. Behrouz Alkhani, qui avait pourtant déposé un recours encore à l’examen contre cette exécution, et cinq prisonniers de droit commun ont été exécutés ce matin dans la ville d’Orumiyeh, au Kurdistan iranien. Les corps de Alkhani et cinq autres prisonniers de droit commun ont été remis à leurs familles.

Behrouz Alkhani

Behrouz Alkhani

La réaction du gouvernement libanais suite aux manifestations massives du mouvement ‘You stink’ est assez chaotique. Après avoir gazé, matraqué et arrosé les manifestants (voir notre précédent article) et tiré en l’air, le gouvernement libanais a fait construire un immense mur autour de son siège à Beyrout ce lundi 24. A peine érigé, celui-ci était recouvert de graffitis anti-gouvernementaux et grassement moqué sur les réseaux sociaux. Le lendemain matin (mardi 25), le mur était démonté sans plus de déclarations, provoquant une seconde vague de moqueries sur le net.

L'éphémère mur de Beyrouth.

L’éphémère mur de Beyrouth.

Khalida Jarrar, parlementaire du FPLP, féministe et ex-présidente d’Addameer (principale organisation de solidarité avec les prisonniers politiques) est emprisonnée depuis le 2 avril par les forces d’occupations israéliennes. Dans un premier temps, elle était emprisonnée sous le régime de détention administrative, donc sans aucun motif d’inculpation, elle a ensuite été inculpée de 12 accusations liées à son soutien aux prisonniers politiques. L’ouverture du procès a été reportée à deux reprises avant d’avoir finalement lieu ce 24 août. L’accusation avait amené trois témoins dont deux ont été arrêtés pour l’occasion (le troisième était déjà en prison…) Deux témoins ont déclaré qu’ils avaient été torturés, privés de sommeil et menacés d’arrestations contre leurs familles. L’accusation militaire a donc fait déclaré les deux témoins comme ‘hostiles’ par le juge. L’avocat de Khalida (membre d’Addameer) a fait valoir que des confessions obtenues sous la torture ne pouvaient pas être retenues. Le troisième témoin sera entendu le 20 septembre, lors de la prochaine audience.

Khalida Jarrar

Khalida Jarrar

Le 3 août dernier, trois israéliens avaient été blessées lundi soir par un cocktail Molotov lancé sur un véhicule en mouvement près du quartier de Beit Hanina, au nord-est de Jérusalem. La passagère de la voiture atteint a subi des brûlures, la voiture a dévié de sa route et heurté un autre véhicule, blessant légèrement son conducteur. Un autre homme a été légèrement blessé en tentant de combattre l’incendie. Le véhicule a entièrement brûlé. Les autorités israéliennes ont annoncé aujourd’hui avoir arrêté neuf Palestiniens pour ce jet de cocktail Molotov et pour d’autres actions du même type à Jérusalem.

La voiture en feu à Beit Hanina

La voiture en feu à Beit Hanina