Suite à un attentat suicide de l’EI le mois dernier qui avait fait 26 morts, le gouvernement koweitien vient d’approuver une loi extrêmement lourde puisqu’elle va imposer à toute sa population (1.3 millions de Koweitiens et 2.9 millions de résidents étrangers) de fournir un échantillon d’ADN à une base de données nationale. Toute personne refusant sera passible d’une condamnation à un an de prison et à une amende de 33.000$ (30.000€). Toute personne qui fournira un faux échantillon sera passible de 7 années d’emprisonnement. Le budget total de l’opération est estimé à 400 millions de dollars américains.

En 2005, le Portugal avait souhaité faire passer une telle loi, avant de se raviser pour des questions de coût. En 2008, l’Union Européenne avait finalement interdit le fichage d’une personne tant qu’elle n’a pas été accusée d’un crime.

Tous les Koweitiens devront donner leur ADN à une base de données nationale

Tous les Koweitiens devront donner leur ADN à une base de données nationale

La Knesset vient de voter une loi qui permettra d’alimenter de force les prisonniers qui font la grève de la faim. Des milliers de prisonniers palestiniens se mettent régulièrement en grève de la faim pour protester contre les conditions de détention inhumaine et le régime de détention administrative qui permet de détenir indéfiniment et sans procès un prisonnier. 396 prisonniers sont actuellement en détention administrative, certains depuis plusieurs années. L’association médicale israélienne a protesté contre la loi sur l’alimentation forcée, la définissant comme une forme de tortures, et a appelé les médecins israéliens a refuser de la pratiquer. L’alimentation de force ne pourra avoir lieu que si le médecin en charge pense que la vie du prisonnier est en danger immédiat. Cette loi est contraire à la loi israélienne sur les droits des patients et aux lois internationales sur l’éthique médicale, ce dont les autorités israéliennes font peu de cas…

Le vote de cette loi fait suite à la libération du prisonnier palestinien Kader Adnan, détenu pendant 6 ans sous détention administrative qui a été libéré le mois dernier après une dure grève de la faim.

Le nombre de détentions administratives

Le nombre de détentions administratives

Pour les entreprises militaires et sécuritaires israéliennes, la situation singulière de Jérusalem Est occupée présente des opportunités particulières de développement de nouvelles méthodes pour imposer l’occupation. La société Ofek Aerial Photography a ainsi vendu un système de cartographie de style « Google Street » aux services de l’armée et de la police israéliennes utilisé pour planifier des opérations à Jérusalem Est occupée, jusqu’au plus petit détail. La technologie peut être utilisée pour quoi que ce soit allant de mesurages pour les démolitions des maisons à des jeux vidéo de tirs simulant des invasions militaires à pleine puissance.

Le système a deux caractéristiques principales, l’imagerie sphérique à 360° qui peut montrer toutes les rues et vous permet de placer des calques et de prendre des mesures, et la numérisation laser qui vous permet de voir la même zone. Le système a été particulièrement utile lors de l’assaut prolongé contre le quartier Shu’afat, à Jérusalem-Est occupée l’été dernier suite à l’assassinat de l’adolescent palestinien Mohammed Abu Khdeir. Il n’existait pas de cartographie de Jérusalem Est, l’armée israélienne ne savaient pas en quoi étaient faites les portes, s’il y avait des barreaux aux fenêtres, si un véhicule passait dans la rue alors qu’elle est trop étroite. Avec Ofek Aerial Photography, lorsqu’ils tapent les coordonnées de la maison, ils voient exactement ce qu’ils ont besoin de voir.

Données fournées par Ofek Aerial Photography

Données fournées par Ofek Aerial Photography

Les forces spéciales israéliennes ont attaqué, mardi matin, le secrétaire général du FPLP, Ahmad Saadat, dans sa cellule de la prison de Nafha. Cette agression fait partie d’une vague d’attaques contre les prisonniers politiques palestiniens par des militaires israéliens en uniforme et en civil. La tension a atteint un point critique, lorsque les soldats ont transférés de force, mardi, 70 détenus de Ramon à la prison d’Ofer, après avoir envahi brutalement leurs cellules. Lundi, plus de mille membres des forces de sécurité israéliennes ont envahi les cellules des détenus dans la prison de Ramon, vandalisé les affaires des détenus et placé plusieurs d’entre eux à l’isolement. Un mouvement de solidarité avec les prisonniers de Nafha a commencé dans les autres prisons.

Affiche du FPLP pour Ahmad Saadat

Affiche du FPLP pour Ahmad Saadat

Au moins 14 Palestiniens ont été blessés lors d’affrontements avec des soldats israéliens près du camp de réfugiés de Qalandiya, entre Jérusalem et la ville cisjordanienne de Ramallah. Les affrontements ont éclaté lors des obsèques de Mohamed Abou Latifa, un Palestinien de 20 ans qui a été tué dans un camp de réfugiés lorsqu’un soldat israélien s’est introduit dans sa maison pour tenter de l’arrêter.

Des centaines de personnes ont assisté aux obsèques, et des dizaines de jeunes se sont rassemblés près du poste de contrôle israélien de Qalandiya et ont lancé des pierres et des bouteilles vides sur les soldats. Les soldats israéliens ont riposté en tirant sur les manifestants indignés. Six jeunes hommes ont été blessés par des balles réelles et huit autres par des balles en acier enrobées de caoutchouc. Les ambulances ont acheminé les blessés vers des hôpitaux et cliniques de Ramallah. Les manifestants ont inhalé des gaz concentrés après que les soldats ont lancé des dizaines de grenades lacrymogènes dans leur direction. Abou Latifa est le troisième Palestinien à avoir été tué par des soldats israéliens, en Cisjordanie, au cours de ces derniers jours. Deux ont été tués plus tôt cette semaine, dans les villes cisjordaniennes de Djenine et d’Hébron (voir notre article).

Le camp de réfugiés de Qalandiya

Le camp de réfugiés de Qalandiya

Des affrontements ont eu lieu dimanche entre des Palestiniens qui jetaient des pierres et la police israélienne armée de grenades assourdissantes sur l’esplanade des Mosquées. Les manifestants palestiniens ont érigé des barricades de fortune et attaqué les policiers venus les démanteler en utilisant des pierres, des barres de métal et des fusées éclairantes. La police a utilisé des grenades assourdissantes pour repousser les manifestants à l’intérieur de la mosquée et est allée jusque sous le hall d’entrée.

Des policiers israéliens ce dimanche matin dans la mosquée al-Aqsa

Des policiers israéliens ce dimanche matin dans la mosquée al-Aqsa

Plus de 200 enseignants ont été arrêtés mercredi, lors d’une manifestation dans la capitale iranienne, Téhéran. Quelque 2.000 professeurs, s’étaient réunis devant le parlement, et réclamaient la libération de collègues incarcérés (voir notre précédent article). La manifestation a été dispersée par des forces de sécurité déployées en nombre. Selon le ministère de l’Intérieur iranien, « ceux qui ont été arrêtés voulaient créer une atmosphère d’insécurité » à ce rassemblement d’enseignants, ajoutant que « certains ont été arrêtés pour quelques heures (…) puis libérés » et seuls « trois ou quatre » ont été maintenus en garde à vue.

Des Iraniens résidant au Canada se sont rassemblés le mardi 21 juillet en face du lieu du Congrès de l’International de l’Education pour protester contre les violations des droits de l’Homme auxquelles sont confrontés les enseignants en Iran, et ce jeudi 23, une centaine de personnes issues de la communauté iranienne de Belgique se sont rassemblées sur le rond-point Schuman, en face des institutions européennes, pour dénoncer le silence de l’Europe devant les violations des droits humains en Iran depuis le début des négociations nucléaires avec l’Iran.

La manifestation solidaire de ce mardi à Ottawa

La manifestation solidaire de ce mardi à Ottawa

Un Palestinien d’une vingtaine d’années a été tué mercredi par des soldats israéliens près de Jénine lors d’affrontements avec les forces israéliennes, dans le nord de la Cisjordanie. Ces heurts ont éclaté lorsque les habitants se sont opposés aux perquisitions menées par les soldats israéliens, qui cherchaient à arrêter un suspect palestinien. Mohamed Ahmed Alauna, 21 ans, a été touché par une balle au torse lors d’affrontements dans son village de Bourqine, au sud-ouest de la ville de Jénine. Le jeune homme a été transporté vers un hôpital de Jénine où les médecins ont tenté de le réanimer en vain.

La dépouille de Mohamed Ahmed Alauna portée par la foule palestinienne

La dépouille de Mohamed Ahmed Alauna portée par la foule palestinienne

EDIT: Un deuxième Palestinien tué en Cisjordanie

Un autre Palestinien a été tué jeudi par des soldats israéliens en Cisjordanie, dans le village de Beit Omar situé près d’Hébron. Des soldats israéliens avaient pris d’assaut une maison pour y arrêter un Palestinien « soupçonné de délits liés à la sécurité », Mohammed Abou Maria, et avaient touché son père, Falah, à la poitrine alors qu’il descendait en courant les escaliers pour voir ce qui se passait. L’homme, âgé de 50 ans, est décédé, tandis que son fils, âgé de 24 ans, a été blessé par balle à la jambe et hospitalisé.

Arrêtée le 2 avril dernier par les forces d’occupation, Khalida Jarrar était détenue en détention administrative depuis. Le régime de détention administrative est une loi britannique récupérée par le système judiciaire israélien qui permet d’emprisonner une personne pour une durée indéfinie, sans inculpation et sans procès. Finalement elle est inculpée à 12 reprises, tous concernant son activité politique, et surtout son activité en faveur des prisonniers palestiniens. Elle passera au tribunal aujourd’hui, le 13 juillet.

Khalida est députée parlementaire du FPLP, présidente de la commission parlementaire concernant les prisonniers politiques palestiniens, elle a été auparavant présidente de Addameer, la principale association de soutien aux prisonniers palestiniens, pendant 13 ans.

La lettre écrite par Khalida en juin dernier, traduit par Coup pour Coup.

Khalida Jarrar

Khalida Jarrar

Esmail Abdi, l’un des responsables de l’Association professionnelle des enseignants iraniens, a été arrêté le 27 juin, suite à sa tentative d’obtenir un visa pour participer au 7e Congrès de l’Internationale de l’Éducation à Ottawa, au Canada, fin juillet. Après la confiscation de son passeport à la frontière, il lui a été ordonné de retourner à Téhéran pour rencontrer un procureur. Il a été arrêté dès sa présentation au bureau des procureurs où 70 enseignants manifestaient leur solidarité à l’extérieur. L’arrestation d’Abdi fait suite à des rassemblements dans tout le pays au premier semestre pour protester contre les salaires qui, pour la majorité des enseignants, sont inférieurs au seuil de pauvreté.

Esmail Abdi

Esmail Abdi