Ahmed Maher, qui est à la tête du mouvement du 6 avril a été arrêté à l’aéroport du Caire alors qu’il rentrait des Etats-Unis. En 2011, c’est ce mouvement qui a mené les vagues de protestation contre Hosni Moubarak, mais aujourd’hui, il dénonce à nouveau le pouvoir mis en place suite à sa chute. Selon les autorités, Maher est accusé de ‘provocation’ suite à une manifestation en mars dernier. Les militants du mouvement du 6 avril avaient lancé des sous-vêtements sur le domicile du ministre de l’intérieur après avoir été victimes de répressions policières. Maher s’est vu confisquer son passeport et ordre a été donné qu’il soit incarcéré pendant quatre jours.

Près de 2000 personnes ont défilé samedi à Laâyoune, la plus grande ville du Sahara occidental, dans ce que les autorités locales ont qualifié de plus grosse mobilisation de ces dernières années pour réclamer leur indépendance. Les forces de l’ordre sont violemment intervenue à l’issue du rassemblement. Des dizaines de manifestants ont été blessés alors que les autorités ont fait état de 21 policiers blessés. Dimanche, de nombreux rassemblements ont eu lieu dans diverses villes du Sahara occidental, y compris à Smara où les militants avaient érigé des barricades dans les rues. Les forces de sécurité ont tenté de disperser la foule, blessant là aussi de nombreuses personnes. 17 policiers auraient été blessés. Déjà à la fin du mois d’avril, une manifestation sahraouie avait été violemment réprimée alors que la population dénonçait le prolongement du mandat de la mission de l’ONU dans la région.

Les prisonniers politiques au Maroc en grève de la faim depuis début mars arrivent à un état critique. Dans la prison de Taza, Abdessamad Alhaydour membre du Mouvement 20 Février et Tarik Alhamani membre de l’UNEM, mouvance Voie Démocratique Basiste sont à 59 jours de grève. Dans la prison d’Aine Kadousse à Fès, Younes Erroufi, Hichame Boughlade, Tarik Eljaîbi, Mohamed Saleh, tous militants de l’UNEM, mouvance Voie Démocratique Basiste, sont en grève de la faim depuis le 26 mars 2013, soit 34 jours de grève. Dans la prison de Toullal2 à Meknes, Mounir Ait Khafou, Soufiane Segheri, Hassan Koukou, Mohamed Aloualiki, Hassan Alhmouche, militants de l’UNEM, Voie démocratique Basiste, sont en grève depuis le 11 mars, soit 49 jours de grève.

D’autres militants détenus politiques dans les prisons de Tanger, Alhouceima, sont décidés à observer la grève de la faim à partir du premier mai, pour dénoncer leur détention, leurs conditions de vie et en soutien aux grévistes de la faim dans les prisons de Taza , Fes, Meknes. Ces militant(e)s dénoncent des conditions de vie insupportables, les violences des gardiens et l’absence de soins médicaux.

Vendredi, l’armée israélienne a attaqué une manifestation de Palestiniens du village de Deir Jarir en Cisjordanie. La manifestation – la plus importante de ce genre depuis des années – avait lieu en réaction après que des colons israéliens, dont les caravanes sont installées sur les terres du village, aient attaqué deux fois les habitants palestiniens cette semaine. Les colons aient incendié une dizaine de voitures appartenant à des Palestiniens, planté un drapeau israélien sur l’église et agressé les jeunes du village avec des pierres.

Les habitants de Deir Jarir, y compris les clercs chrétiens et musulmans, se sont rassemblés pour la prière du vendredi sur un piton escarpé entre leur village et un groupe d’une demi-douzaine de maisons de fortune érigées par des colons et protégées par l’armée israélienne.Leur marche, précédée par un groupe de jeunes, a été repoussée à plusieurs reprises par des salves de grenades de gaz lacrymogène et des balles en acier enrobé de caoutchouc. Plusieurs villageois ont été blessés.

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Vendredi, des affrontements ont éclaté entre des jeunes Palestiniens et des soldats israéliens dans la ville de Silwad, à 12 kilomètres au nord-est de Ramallah. Les troupes israéliennes ont tiré des grenades lacrymogènes sur les manifestants pour disperser la foule et arrêté un certain nombre de Palestiniens de prendre part à la manifestation.

Des affrontements similaires ont également éclaté dans la ville de Kafr Qaddum, près de Naplouse. Palestiniens dénoncent les expropriations en Cisjordanie occupée, afin de légaliser l’expansion de ses colonies de peuplement là. Israël a annoncé son intention de construire 90 unités de plus de colons en Cisjordanie occupée. Les plans, signé par le ministre israélien des affaires militaires, en août 2012, a reçu l’approbation finale le 10 février. Barak avait déjà approuvé la construction de 346 nouvelles unités de colons dans deux colonies dans le sud de la Cisjordanie.

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Alors que ce mercredi est la Journée des Prisonniers en Palestine, le Prisoners Club publie un rapport dans lequel il déclare qu’en 2013, il y a près de 5000 personnes détenues dans 27 prisons, centre de détention et d’interrogatoires différents. 106 de ces prisonniers sont détenus depuis avant même la signature des accords d’Oslo entre Israël et l’OLP en 1993, ce qui signifie qu’ils sont emprisonnés depuis plus de vingt ans, et cinquante d’entre eux le sont en fait depuis plus de 25 ans. Il y a quatorze femmes et 235 enfants actuellement enfermés dans les prisons israéliennes. Le rapport souligne qu’il n’y a aucun chiffre officiel concernant les prisonniers malades, mais selon diverses sources, leur nombre est évalué à 700. Enfin, certaines prisons israéliennes sont remplies de prisonniers à l’isolement, technique utilisée comme ‘punition’ par les autorités. Les prisonniers à l’isolement vivent dans les pires sections des prisons, dans des conditions négligeant tous les droits humains.

Au moins 27 prisonniers politiques kurdes ont été condamnés à mort et sont détenus toujours dans le quartier des condamnés à mort en raison de leur appartenance présumée à des organisations kurdes interdites. Il s’agit de, Sherko Maarifi, Hebibollah Latifi, Sami Hosseini, Jamal Mohammedi, Rostem Arkiya, Mostefa Salimi, Anwar Rostemi, Iredj Mohammadi, Mohammad Amin Agochi, Ahmad Poladkhani, Hassan Talaï, Aziz Mohamadi Zadeh, Habibollah Golperipour, Abdoulah Sirouri, Rachid Agkendi, Loqman Moradi, Zanyar Moradi, Bakhtiyar Mimari, Sirwan Nijwari, Ibrahim Isapour, Hosheng Rezaï, Simko Khurshidi, Saman Nessimi, Mansour Arwend, Sirwan Najad, Habib Achrafi, et Ali Achrafi.

Au moins quarante personnes dont 22 policiers ont été grièvement blessées dans des heurts qui se sont déroulés mercredi à Ouargla, dans le sud de l’Algérie, alors que la foule était descendue dans la rue pour dénoncer le dernier plan de logement des autorités. La distribution d’appartements gratuits garantie par le gouvernement à certaines catégories de la population a soulevé une vague de colère suite à la parution de la liste des personnes éligibles à ce droit. Les manifestants dénoncent entre autre le manque de transparence dans l’établissement de cette liste. Il y a deux jours, des émeutes similaires ont éclaté dans la province de Constantine pour les mêmes raisons. Dans les deux cas, la population dénonce les mensonges du gouvernement qui avait promis de loger les pauvres, de donner du travail aux chômeurs et de résoudre les problèmes de développement dans le sud du pays. Aujourd’hui à Ouargla, la police a tiré des balles en caoutchouc, les manifestants ont lancé des projectiles et ont également mis le feu à des pneus et bloqué certaines voies de circulation.

A l’occasion du cinquième anniversaire du Mouvement du 6 avril, diverses manifestations se sont déroulées à travers le pays. Ce collectif avait été crée après la répression policière meurtrière contre des grévistes à Mahalla en 2006. Ce samedi, les militants s’étaient entre autre rassemblés au Caire, à Alexandrie, à Mahalla et dans la province de Fayoum (sud). Partout la police a tiré des gaz lacrymogène pour disperser les rassemblement entraînant des affrontements, plus ou moins violents, entre les policiers et les manifestants. C’est à Mahalla que la réplique de la foule a été la plus intense. Un commissariat a été pris d’assaut avec des cocktails Molotovs. Par ailleurs, au moins huit personnes ont été blessées au Caire.