Le Front Polisario a, dans un communiqué, donné les derniers chiffres résultant de l’assaut des forces de l’ordre marocaines à l’encontre d’un camp de Sahraouis à proximité de Lâayoune ce lundi. Il a affirmé que onze personnes ont été tuées, 723 blessées et 159 portées disparues. Il a ajouté que la liste actuelle des personnes blessées et disparues n’est pas encore exhaustive et que des morts pourraient encore être retrouvés dans les décombres du camp. Les forces marocaines ont également saccagé des centaines de maisons et boutiques, et détruit des voitures appartenant à des Sahraouis.

Camp de Sahraouis à Lâayoune

Camp de Sahraouis à Lâayoune

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Le Sahara occidental est une ancienne colonie espagnole occupée par le Maroc depuis 1975. Depuis 2007, des négociations sont en cours sous l’égide de l’ONU entre le Maroc et le Front Polisario qui réclame l’indépendance de la région. La répression marocaine vis à vis de la population sahraouie est excessivement violente: arrestations, enlèvements, tortures, disparitions,… Le 19 octobre dernier, près de 12.000 personnes avaient dressé un campement à proximité de la ville de Lâayoune pour dénoncer la détérioration de leurs conditions de vie et réclamer des emplois et des logements. Dimanche déjà, la route reliant Lâayoune au camp avait été bloquée par les autorités et le réseau de téléphonie mobile coupé.

Ce matin, les forces de l’ordre sont intervenues pour démanteler le camp. La gendarmerie et les forces auxiliaires ont donné l’assaut à l’aube en utilisant des canons à eux contre les habitants qui ont résisté en lançant des pierres (photos: capture d’écran de la télévision marocaine). Deux personnes ont été tuées et 70 blessées au cours de l’opération. En dehors de la ville, la police avait dressé un barrage pour empêcher les citadins de rejoindre le campement pour soutenir les habitants.

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Deux journalistes espagnols ont été agressés vendredi à Casablanca, lors du procès du des sept activistes sahraouis des droits humains qui se déroulait devant un tribunal de première instance d’Aïn Sbaa (Casablanca). Des dizaines de personnes ont sauté sur Eduardo Marin, de la radio espagnole Cadena SER, alors qu’il prenait des photos du tollé déclenché dans la salle d’audience après la comparution des accusés, qui scandaient des slogans favorables à l’indépendance du Sahara occidental.

Un autre journaliste, correspondant de la télévision TVE, raconte qu’il a été “attrapé par derrière pour lui subtiliser sa caméra vidéo”. Voulant résister, il a été “frappé par des dizaines de personnes”, avant d’être arrêté par la police marocaine, vers un lieu encore inconnu, tout comme son confrère de la radio. Le procès des sept militants des droits de l’homme, trois en prison et quatre en liberté provisoire, à été reporté au 17 décembre dans une salle de tribunal de Casablanca. Les autorités marocaines avaient arrêté les sept le 8 octobre 2009 après un séjour parmi leurs familles dans les camps de réfugiés sahraouis. Ils seront déférés devant un tribunal militaire de Rabat, avant que ce dernier ne reconnaisse son incompétence pour transférer leur dossier devant la cour criminelle de Casablanca.

Mourad Echouini (prison locale d’Essaouira), Khaled Meftah (prison Kalaat de Sraghna), Ilham Alhasnoni , Youssef El Hamdia, Abdelkrim Filali et Yassine El Krab (prison Boulmahraz de Marrakech), après avoir mené plusieurs formes de luttes (refus de réintégrer les cellules, plusieurs sit-in devant le bureau du directeur de la prison…) ont décidé de mener une grève de la faim limitée de 48 heures les 1er et 2 novembre. Cette grève constitue un premier pas pour la satisfaction de l’ensemble de nos justes et légitimes revendications, à commencer par la libération sans conditions de tous les prisonniers politiques et l’arrêt des poursuites judiciaires à l’encontre des démocrates et des progressistes marocains.

Alors qu’entre le 5 et le 15 octobre dernier se sont déroulées des dizaines d’actions en soutien de la lutte menée par Ahmad Sa’adat (secrétaire général du FPLP emprisonné depuis mars 2006), celui-ci a été condamné à six mois supplémentaires en isolement. Cela fait plus de 500 jours que Sa’adat est détenu dans ces conditions, et elles ont été prolongée jusqu’au 21 avril 2011, date où elles seront à nouveau examinées.

Des actions et des événements se sont déroulés en Palestine, mais également aux Etats-Unis, au Canada, au Danemark, en Nouvelle-Zélande, en Irlande, en Grèce, au Liban, en Syrie et ailleurs dans le monde pour exiger la fin du régime auquel est soumis Sa’adat. Malgré les centaines de lettres et de pétitions, considérant le prisonnier comme ‘une menace permanente pour la sécurité’, les autorités israéliennes ont donc décidé de prolonger de six mois les mesures d’isolement: aucun contact avec les autres prisonniers, pas d’accès à la presse, pas de livres personnels, refus régulier de visites familiales, et de celles des avocats, …

Les prisonniers politiques sahraouis, Elmoujahid Meyara et Mahjoub Ailal ont été transporté jeudi en coma à l’hôpital de Tiznit (Maroc) en raison de la détérioration de leur état de santé, alors qu’un autre, Elouali Amidane a été transféré à l’hôpital de Taroudant pour la même raison.

Le premier âgé de (34 ans) souffre d’infection rénale et d’hypertension artérielle, tandis que le deuxième (25 ans) endure des problèmes digestifs et une chute de poids croissante. De son côté, Elouali Amidane souffre lui aussi d’une insuffisance rénale et nécessite des analyses. La plupart des prisonniers politiques sahraouis souffrent d’une situation critique de santé, en raison des conditions de détention inhumaines auxquelles ils sont soumis dans les prisons marocaines, dont la torture, et des effets des grèves répétées de la faim.

Prisonniers politiques saharouis

Prisonniers politiques saharouis

Dans le cadre de l’attaque dirigée par le régime marocain contre les mouvements sociaux, nous avions annoncé l’arrestation de quatre militants étudiants. En fait, deux militants ont été arrêtés Youssef El Hamdia et Ilham Hasnouni. Les deux autres militants dont nous annoncions l’arrestation, Mourad Chouini et Khalid Meftah, étaient déjà détenus suite à la répression qui avait frappé le groupe de jeunes communistes (de l’organisation Voie démocratique basiste) et syndicalistes étudiants (à l’Union Nationale des Etudiants du Maroc) auqel appartenait Zahra Boudkour récemment libérée.

Dans la nuit de lundi à mardi, l’armée israélienne a capturé quatre enfants palestiniens dans le quartier de Silwan, pendant des affrontements entre la police israélienne et les habitants palestiniens de Jérusalem-est. Alors que la rue principale était barrée, les enfants se sont retrouvés encerclés et ont commencés à lancer des pierres sur les soldats, qui ont répondu avec des bombes sonores, gaz lacrymogènes et des balles en caoutchouc.

Les soldats responsables de l’enlèvement font partis d’une unité bien particulière qui s’habillent vêtus comme des arabes pour pouvoir se glisser dans les quartiers palestiniens de la ville sans se faire repérer. Après avoir enlevés les enfants, ils se seraient coiffés de leur casquette de policier. Les quatre enfants enlevés sont, Jihad Zeitoun, Ayhab Shouiki, Biha’ al-Rajbi et Muhammad Mufid Mansour, respectivement âgés de douze, onze, douze et treize ans. Ils ont été placés tous les quatre en détention.

Suleiman Abduh Sayyam, âgé de dix ans, a été blessé durant les affrontements par une bombe sonore et une balle qui l’a touché à la jambe. Il n’a cependant pas été arrêté. Les policiers ont également pénétrés dans la maison de Umrad Mansour, huit ans, et emmenés ses parents pour un interrogatoire. La nuit précédente, la police avait déjà arrêté un adolescent de 17 ans, Simah Maher Sirhan, neveu du résistant Samir Sirhan.