Mobilisés via internet et les réseaux sociaux, plusieurs centaines de personnes s’étaient rassemblés hier place de l’Université à Bucarest pour exiger la démission du président et de son gouvernement. Ce dernier est accusé d’être responsable de la baisse du niveau de vie de la population roumaine. Durant tout l’après-midi, encerclés par un fort contingent policier, ils ont scandé des slogans et ont à plusieurs reprises réussi à bloquer le trafic autour de la place avant d’être violemment réprimés par les forces de l’ordre. De violents affrontements ont opposés les manifestants et les policiers au cours desquels au moins dix personnes ont été blessées. Plusieurs manifestants ont reçu des soins après avoir été frappés par les forces de l’ordre, alors que quatre gendarmes ont été blessés par des jets de pierre. 29 personnes ont été interpellées et conduites au commissariat de police. Les autorités ont affirmé qu’elles seront sanctionnées.

Manifestation à Bucarest

Manifestation à Bucarest

En août dernier, les autorités turques avaient déposé plainte contre la chaine de télévision kurde ROJ TV ainsi que contre sa maison-mère, Mesopotamia Broadcast A/S METV devant la justice danoise. ROJ TV ne possède pas de studio à Copenhague mais émet vers 68 pays depuis la capitale danoise via satellite grâce à une licence obtenue en 2004. Le gouvernement d’Ankara exigeait l’interdiction pure et simple d’émission pour la chaîne en raison du fait qu’elle ferait de la propagande pour le PKK. Hier, un tribunal a statué que ROJ TV avait violé la loi antiterroriste danoise mais que la législation nationale ne permettait pas d’exiger sa fermeture. Néanmoins, elle a été condamnée à une amende de 400.000 euros pour avoir fait la propagande d’une organisation terroriste ainsi que pour avoir reçu des fonds de celle-ci. Les autorités turques ont immédiatement réagi à l’annonce du verdict en disant qu’elles allaient probablement faire appel de cette décision afin d’empêcher ROJ TV de poursuivre ses activités. Quelques 300 manifestants pro-kurdes s’étaient rassemblés devant le tribunal et ont scandé des slogans et chanté à l’annonce du verdict.

Jock Palfreeman, un jeune Australien en voyage en Bulgarie, était intervenu pour empêcher un rom de se faire passer à tabac par un groupe de hooligans nazis. Le jeune rom est parvenu à fuir mais Jock se fait agresser à son tour par les nazis et en tue un avec son couteau. Le jeune nazi est un rejeton d’un politicien bulgare bien connu.

Le procès s’est tenu entre le 21 mai 2008 et le 2 décembre 2009 et a condamné l’antifasciste à 20 ans de prisons. Le procès en appel qui s’est tenu dés le 21 octobre 2010 a conclu le 19 janvier 2011 que la version de Jock était la vraie : le groupe agressait effectivement un homme. Mais les condamnations ne sont pas révoquées et Jock est toujours en prison. Le tribunal a été jusqu’à refuser de laisser la défense visionner les vidéos tournées par les caméras de sécurité. Par la suite, la cour de cassation a confirmé le verdict de la cour d’appel. La famille et le comité de soutien (Lien : http://www.freejock.com) examinent maintenant les possibilités que sont une plainte devant la CEDH ou un rapatriement en Australie où il purgerait sa peine.

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Le 31 décembre avait été déclaré journée internationale contre les prisons. Un énorme rassemblement s’est tenu devant la prison d’Athènes.

À Londres, une centaine de manifestants de divers mouvements anti-répression (Free Mumia, Right to protest, LDMG,…)
ont participé à un rassemblement bruyant devant la prison pour femmes
d’Holloway. En Allemagne, des rassemblements ont eu lieu à Berlin, Bremen,
Köln, Stuttgart et Hamburg. À Bruxelles, les prisons ont été taggées et à
Nantes, des feux d’artifices ont été lancés et de la musique balancée dans
un centre de rétention pour mineurs. Près de Genève, des émeutes avaient
éclaté dans la prison pour les derniers jours de décembre.

À Bristol, des manifestants se sont réunis, la police a attaqué à coups de
gazs CS et de mattraques dés son arrivée, a tenté de confisquer la sono et
a fait 4 arrestations. Alors que les manifestants reculaient, les
prisonniers ont scandé « All Coppers Are Dead Coppers » en solidarité avec
les manifestants. Le premier janvier au soir, les 4 manifestants n’avaient
toujours pas été libérés.

Un appel à envoyer des lettres de soutien aux cinq prisonniers antifascistes
emprisonnés en 2009 lors d’une manifestation contre Blood & Honour a été
lancé. Les adresses des prisonniers ainsi qu’un guide publié par la Croix-Noire
de Brighton sont disponibles sur le site d’IMC Londres

Anarchistes anglais

Anarchistes anglais

Des appels à se rassembler devant toutes les prisons à travers le monde le
31 décembre sont relayés par des mouvements anti-carcéraux. Des
manifestations sont annoncées au Royaume-Uni, en Grèce, en France, en
Italie et dans d’autres pays. Le même appel avait été fait il y a un an en
Amérique du Nord.

Manifestation devant les prisons du monde

Manifestation devant les prisons du monde

Mardi, des membres d’une cellule anarchiste a attaqué un dépôt de la LLoyds bank à Bristol en solidarité avec les prisonniers de « Lutte Révolutionnaire » en Grèce et avec ceux du « bomb case » au Chili. L’intervention rapide des services de secours a empêché les matériaux inflammables placés devant la porte en bois d’incendier tout le bâtiment au dos duquel était peint « Jusqu’à ce que tous soient libres ».

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Une connexion sécurisée a été établie entre les systèmes informatiques des deux organisations. Décidée en octobre dernier, celle-ci devra permettre à l’avenir une évolution dans l’échange de services entre les deux structures. Les dirigeants des deux organisations ont été les premiers individus à échanger des messages via cette liaison sécurisée pour marquer son lancement ce mardi. Selon le directeur d’Europol: ‘L’actuelle coopération opérationnelle entre Europol et Interpol repose sur une base solide et cette nouvelle liaison sécurisée va sans aucun doute renforcer l’alliance entre nos deux structures. Elle va assurer une réaction encore plus puissante à la communauté internationale pour en fin de compte, augmenter nos capacités d’attaques à l’encontre du terrorisme international’.

La police londonienne continue à travailler dans le cadre de l’enquête autour des émeutes du mois d’août dernier. Quatre mois après les événements, plus de 3400 personnes ont été arrêtées et plus de 2/3 ont été inculpées ou citées au tribunal. Aujourd’hui, la police a perquisitionné environ cent habitations à travers la capitale britannique à la recherche d’émeutiers. Il s’agit de la plus vaste opération menée depuis le début de l’enquête qui vise à identifier et à traduire en justice toutes les personnes qui auraient pris part aux émeutes. 62 personnes ont été interpellées ce mercredis. Par ailleurs, les autorités continuent à publier les photos des présumés émeutiers. ‘Nous avons une énorme équipe d’officiers qui travaillent sur cette enquête, et nous vous trouverons! Nous sommes déterminés à traduire en justice tous ceux qui ont commis ces actes scandaleux et nous continuerons à effectuer des arrestations’ a déclaré un porte-parole de la police.