En avril 2009, le sommet du G20 s’est tenu à Londres. De nombreuses manifestations avaient émaillé le sommet, avec leur lot de répression policière habituel. Un passant était même décédé après avoir été violemment poussé au sol par un policier. Une commission d’enquête parlementaire a été mise en place pour analyser les événements. Hier, la police londonienne s’est vue obligé d’admettre qu’un de ses commandants haut placés avait menti à cette commission. Le 19 mai, le commandant Broadhurst avait affirmé qu’aucun policier en civil n’était présent dans la foule rassemblée pour protester contre le G20, ajoutant ‘Les seuls officiers que nous déployons à des fins de renseignements dans ces situations sont des officiers de l’équipe de renseignements qui portent l’uniforme de police complet et une veste jaune et bleue. Il n’y avait absolument aucun officier en civil déployé’. Après enquête, la commission a révélé que la déclaration de Broadhurst n’est pas exacte. ‘Des officiers ont été déployés en secret dans les manifestations anti-G20 pour identifier les individus qui pourraient être impliqués dans l’organisation d’activité criminelle et pour donner en direct des informations de renseignements et de preuves concernant les activités des manifestants’. Elle ajoute que contrairement à ce que Broadhurst avait déclaré en 2009, elle a découvert qu’il se pourrait que certains policiers auraient peut-être été utilisés comme agents provocateurs. Le commandant Broadhurst a été convoqué mardi prochain par la commission d’enquête pour s’expliquer quant à son faux témoignage et aux actions policières menées durant le sommet.

Depuis plus de deux ans, les autorités irlandaises mènent ‘l’Operation Designer’, dont l’objectif est de pister et de localiser les ‘dissidents’ républicains et les ‘factions dissidentes’ de l’IRA en Irlande et en Irlande du Nord. Aujourd’hui, les forces de l’ordre ont annoncé avoir interpellé cinq membres présumés de l’IRA à proximité de Monasterevin, à 65 kilomètres de Dublin, au cours d’un raid mené dans le cadre de cette opération. Selon le rapport de la police, les cinq hommes, âgés de 20 à 55 ans, fabriquaient des armes dans une ferme isolée. Des tubes de métal et d’autres éléments permettant de monter des bombes artisanales ainsi que des mortiers embarqués sur véhicule ont été retrouvés sur les lieux.

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Un appel a été lancé pour une semaine d’actions en soutien aux « Neuf de Reykjavik », du 10 au 16 janvier 2011. Au cours de l’hiver 2008, l’Islande, première faillite nationale dans la crise mondiale, assistait à la plus large mobilisation de son histoire. Des manifestations, rassemblements de masse et assemblées populaires, actions directes et confrontations quotidiennes, et pour finir des émeutes, réussirent à faire tomber le gouvernement de droite de l’époque.

Le 8 décembre 2008, à Reyjavik, en Islande, un groupe d’une trentaine de personnes prenait d’assaut le parlement. Elles entrèrent dans le but d’interrompre l’assemblée et de lire un communiqué de protestation. Malgré le fait que l’accès aux tribunes publiques est ouvert à tous, la police, secondée par les gardes, bloqua l’entrée et arrêta le groupe dans l’escalier. Seuls deux des trente personnes parvinrent à accéder à la tribune. Après une légère échauffourée, plusieurs personnes furent arrêtées et les autres forcées de se disperser. Un an plus tard, les autorités ciblèrent 9 de ces 30 personnes. Ils et elles sont principalement accusé-e-s, entre autres, d’avoir menacé l’autonomie du parlement. La peine associée est d’un an de prison minimum, jusqu’à la perpétuité (soit 16 ans en Islande). L’audience finale du procès de Neuf de Reykjavik aura lieu au tribunal de Reykjavik les 18, 19, et 20 janvier 2011.

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A l’occasion du sommet sur le climat de Copenhague l’an dernier, plus de 1900 personnes avaient été interpellées lors des nombreuses manifestations organisées en marge des réunions. Le 12 décembre, 905 manifestants avaient été arrêtés. Les forces de l’ordre leur avaient menottés les mains derrières le dos, les avaient forcés à rester assis dans la rue durant des heures sans eau ni accès aux toilettes, avant de les emmener dans un centre de détention provisoire affecté spécialement pour le sommet. 250 d’entre eux avaient porté plainte suite à ces événements. Le tribunal de la ville de Copenhague a rendu son verdict ce mercredi, condamnant la police danoise à payer un dédommagement allant de 5000 couronnes danoises (670€) à 9000 couronnes danoises (1200€) aux 250 plaignants pour ‘privation illégale de liberté’ et ‘traitement inhumain’. L’avocat du Département de Police de Copenhague a d’ores et déjà annoncé aller en appel.

Pour la cinquième fois en un mois, les étudiants britanniques sont descendus dans la rue ce jeudi, journée au cours de laquelle la proposition de loi concernant l’augmentation des droits d’entrée à l’université devait être votée. Dès le début de l’après-midi, des milliers de personnes s’étaient rassemblées dans le centre de Londres. Cinq manifestants sont parvenus à pénétrer dans la partie du Parlement réservée au public d’où ils ont scandés des slogans avant d’être expulsé sans ménagement. Pendant toute l’après-midi, les manifestants se sont opposés aux forces de l’ordre qui les empêchaient de s’approcher du Parlement. Des policiers à cheval n’ont pas hésité à charger plusieurs fois la foule afin de la contenir. Selon les médias britanniques, il y aurait eu des dizaines de blessés de part et d’autres, et 22 jeunes auraient été interpellés. A l’annonce de l’adoption de la loi, vers 18h30, plusieurs groupes de quelques centaines d’étudiants sont parvenus à passer à travers le cordon policier pour se disperser dans la capitale. Un de ces groupes est tombé sur la voiture qui transportait le prince Charles et l’ont arrosée de peinture, d’oeufs et d’objets divers. Les vitres du Ministère des Finances ont été brisées et la façade du bâtiment de la Cour Suprême a été maculée. Des manifestations ont également eu lieu à travers tout le pays.

Affrontements à la manifestation estudiantine à Londres
Affrontements à la manifestation estudiantine à Londres
La police montée charge la manifestation estudiantine à Londres
La police montée charge la manifestation estudiantine à Londres

En août dernier, les autorités danoises avaient gelé dix comptes bancaires appartenant à la chaîne de télévision Roj TV. Après cinq ans d’enquête, elles avaient conclu que la chaîne kurde, émettant vers 68 pays en Europe et en Asie, diffusait de la propagande du PKK et avaient donc saisi ses actifs. En octobre, la cour d’appel avait exigé que ces comptes, contenant plus de 40.000 € soient débloqués. Cette décision a été confirmée aujourd’hui, le juge déclarant que le gel de comptes bancaires contrevient aux lois européennes pour la liberté d’expression.

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Pour le troisième jour consécutif, plusieurs milliers d’étudiants sont sortis dans les rues à travers toute la Grande-Bretagne. Ils protestent contre l’augmentation des frais de scolarité dans les universités. Une nouvelle loi fixant des frais pouvant s’élever jusqu’à 11000 euros doit être votée avant Noël. Des manifestations ont eu lieu à Londres, et dans de nombreuses villes, grandes et moins grandes. Au moins huit universités ont été occupées et à Birmingham, une trentaine de jeunes ont occupé les bureaux du conseil municipal. A Londres, plusieurs centaines de manifestants ont défilé dans la ville, tentant d’éviter de se faire encercler par les lignes policières comme cela c’était passé la semaine dernière lorsque que des milliers d’entre eux ont été retenus dans un ‘kessel’. Finalement, la police est parvenue à cerner 200 personnes à Trafalgar Square, où des feux ont été allumés, des statues taguées et des objets lancés sur les policiers anti-émeute. Au total, 139 personnes ont été interpellées pour trouble de l’ordre public, et sept avec la qualification de désordre violent. Dans toutes les autres villes, des affrontements entre les forces de l’ordre et les étudiants ont eu lieu. Dix d’entre eux ont également été arrêtés à Bristol.

Manifestation estudiantine à Londres
Manifestation estudiantine à Londres
Manifestation estudiantine à Londres
Manifestation estudiantine à Londres

Les étudiants britanniques sont de nouveau descendus dans les rues ce mercredi, pour manifester contre la hausse des frais de scolarité universitaires. Des milliers de personnes ont manifesté, dès 11 heures à Londres et dans toutes les grandes villes du pays. Des collégiens et lycéens se sont joints à cette journée d’action. Les incidents ont commencé vers 13 heures. Dans le centre de Londres, alors que des milliers d’étudiants étaient contenus par la police, des manifestants sont montés sur un fourgon de police, en ont détruit le pare-brise, et l’ont tagué. Des pancartes en feu ont aussi été jetées vers les agents de police.

Au total, onze personnes ont été blessées dans la capitale, trois ayant été hospitalisées pour des blessures mineures, selon le London Ambulance Service. La police métropolitaine a en outre indiqué au quotidien britannique que deux agents avaient été blessés dans la capitale, l’un deux avec un bras cassé, l’autre ayant perdu conscience. Le porte-parole a ajouté que quinze personnes avaient été arrêtées pour vol et atteinte à l’ordre public durant la manifestation. Mercredi soir, la situation était toujours tendue, avec des milliers de manifestants bloqués dans le centre de Londres par des cordons de police. Des échauffourées entre manifestants et policiers ont également éclaté à Bristol, après que des manifestants ont forcé un cordon de sécurité visant à éloigner le cortège du centre-ville

manifestation étudiante à Londres
manifestation étudiante à Londres

En février 2009, la police irlandaise a arrêté trois hommes à Letterkenny, dans le Comté de Donegal en Irlande du Nord lors d’un contrôle routier. Dans leur voiture avaient été trouvés une fausse arme, des gants en latex, neuf attaches de câble et des sacs poubelles noirs. Les autorités ayant eu vent d’un complot de ‘tiger kidnapping’ orchestré par les républicains, le trio a immédiatement été accusé d’appartenir à un groupe républicain dissident. Les trois inculpés ont toujours nié faire partie d’une quelconque organisation. Néanmoins, ils ont tous été déclaré coupables ce matin par la Special Criminal Court de Dublin. Le prononcé de la peine aura lieu le 15 décembre. Dans son arrêt, le juge a déclaré qu’il n’avait effectivement pas été établi que les objets retrouvés dans la voiture étaient reliés à un éventuel complot, mais il a ajouté que ces objets rendaient ‘matérielles’ toutes les questions auxquelles les accusés avaient refusé de répondre durant les interrogatoires.

Il y a une semaine Amnesty International publiait un rapport intitulé Europe : « Open Secret : Mounting evidence of Europe’s complicity in rendition and secret detention » concernant les détentions secrètes menées par la CIA avec la complicité de certains gouvernements européens. Ces détentions secrètes sont couplées à des disparitions et des actes de torture.

Certaines de ces personnes kidnappées et maintenues secrètement en détention par la CIA, ne sont toujours pas réapparues et on est toujours sans nouvelles de ces disparus. D’autres anciens « kidnappés » ont tous affirmés avoir subi des tortures ou d’autres mauvais traitements.

Déjà les premières enquêtes menées sur le sujet et des procédures judiciaires visant à établir les responsabilités individuelles ou celles d’états ont mis à jours quelques dossiers, parmi lesquels (liste non exhaustive) :

L’Allemagne s’est rendue complice de la détention secrète de Muhammad Zammar, interrogé par des agents allemands alors qu’il était maintenu en détention secrète en Syrie. Les responsables allemands ont reconnu le recours à la torture. Zammar n’a toujours pas obtenu justice, malgré la tenue d’une enquête parlementaire allemande.

L’Italie a inculpé des agents américains et italiens pour l’enlèvement d’Abou Omar à Milan et son transfert illégal vers l’Egypte, où il a été maintenu en détention secrète et torturé. Mais ces affaires, impliquant de hauts responsables américains et italiens ont été classées sans suite, en raison du secret d’Etat ainsi que de l’immunité diplomatique. A l’heure actuelle le gouvernement Berlusconi continue d’utiliser le secret d’Etat pour faire obstruction aux injonctions du Parquet.

La Lituanie a reconnu l’existence de deux prisons secrètes de la CIA sur son territoire. L’action en justice suit son cours.

La Macédoine a participé à la détention illégale, puis à la livraison orchestrée par la CIA vers l’Afghanistan du ressortissant allemand Khaled el Masri, qui a déposé une plainte devant la Cour Européenne des Droits de l’Homme. Une première dans l’histoire : c’est en effet la première fois que cette cour devra examiner la complicité de l’un des Etats membres du Conseil de l’Europe dans les programmes de la CIA.

La Pologne : la police des frontières a révélé mi-2010 que sept avions de la CIA, transportant des « passagers » ont atterri à l’aéroport de Szymany, près du site d’une prison secrète à Stare Kiejkuty. En septembre 2010, Abd al Rahim al Nasiri s’est vu accordé par le bureau du procureur le statut de « victime », c’est qui est une première dans toute cette affaire.

La Roumanie a hébergé une prison secrète, mais décline fermement toute implication et ce malgré que de nouveaux éléments mis à jour prouve sa participation à ce programme de la CIA.

La Suède est accusée de ne pas avoir enquêter comme il se devait sur sa complicité avec le programme de kidnapping de la CIA concernant Ahmed Agiza et Mohammed al Zari envoyés en Egypte, où ils ont été torturés. Malgré cela, ces hommes ont obtenu de la Suède des indemnisations, sans que celles-ci à l’heure actuelle soient pleines et entières.

Le Royaume-Uni a également mi-2010 reconnu l’implication de responsables britanniques dans le programme de la CIA. Le gouvernement a promis de diligenter une enquête sur ces responsables de mauvais traitements à des personnes qui auraient été détenues à l’étranger aux mains de services secrets étrangers. Le gouvernement britannique a également admis que les Etats-Unis avaient utilisé le territoire britannique pour ces opérations.

Pour accéder au rapport complet (.pdf, en anglais), cliquer ici