Des dizaines de milliers de manifestants ont défilé à Minsk pour protester contre le président Alexandre Loukachenko, dimanche 13 septembre. L’opposition fait descendre chaque week-end plus de 100.000 personnes dans les rues de la capitale, depuis la présidentielle du 9 août. Elle a une nouvelle fois fait face dimanche à un déploiement massif des forces de sécurité, équipées de blindés et de canons à eau, notamment devant la présidence, l’un des lieux du rassemblement.  Dès les premiers moments du défilé, intitulé « Marche des héros » en référence aux victimes de la répression, la police a annoncé avoir procédé à l’arrestation d’« environ 250 personnes ». Le week-end précédent, plus de 600 personnes avaient été arrêtées en marge d’un rassemblement à Minsk et dans d’autres villes. Plusieurs dizaines de femmes, participant à une marche féminine, ont par ailleurs été brutalement arrêtées samedi 12 septembre.

Répression ce dimanche à Minsk

Des milliers de personnes se sont rassemblées devant le Parlement bulgare dans la capitale Sofia mercredi 3 septembre pour protester contre la corruption et demander la démission du Premier ministre Boïko Borissov. Il s’agit de l’une des plus importantes manifestations depuis le début du mouvement de contestation, début juillet. Les tensions se sont exacerbées en fin de soirée et des échauffourées ont eu lieu entre quelques manifestants et les forces de l’ordre. Face aux jets de pétards et cocktails Molotov, la police a fait usage de canons à eau et déployé un périmètre de sécurité devant le Parlement. La police a indiqué avoir procédé à une soixantaine d’arrestations.

Devant le parlement à Sofia

Les tensions s’intensifient dans le nord-ouest de la Bosnie après que les autorités locales aient lancé une répression généralisée contre des milliers de migrants bloqués dans la région. La police a mis en place des barrages routiers pour empêcher l’arrivée d’un plus grand nombre de nouveaux arrivants à destination de l’Europe. Les autorités de la région de Krajina en Bosnie, qui borde la Croatie, membre de l’Union européenne, ont envoyé des forces spéciales de la police mercredi 26 août au soir dans un camp de migrants géré par l’ONU près de la ville de Bihac, pour réprimé une manifestation déclenchée le passage à tabac d’un migrant par la police. Les agents ont tiré plusieurs coups de semonce en l’air. Plusieurs manifestants ont été blessés. Un milliers de migrants vivent dans ce camp.

Le camp de Bihac

 

Hier, mardi 25 août, plusieurs vitres de l’ambassade de Biélorussie à Parie ont été brisées, et des bouteilles de peintures ont été lancées contre la façade. Le communiqué indique qu’il s’agit d’un action solidaire des manifestants en lutte en Biélorussie et qui sont confronté à la répression. Le communiqué appelle aussi à la libération des anarchistes Alexander Frantskevich, Akihiro Khanada et Nikita Yemelyano emprisonnés par le régime de Loukachenko (voir notre article).
Lire le communiqué

L'ambassade de Biélorussie à Paris

L’ambassade de Biélorussie à Paris

La Cour d’Appel de Londres devait se prononcer sur la plainte du militant pour les droits civiques Ed Bridges, qui reproche à la police galloise d’utiliser depuis 2017 une technologie de reconnaissance faciale selon lui discriminatoire et contraire aux lois sur la protection de la vie privée. Il s’était vu scanner le visage à Cardiff à deux reprises (lorsqu’il faisait ses courses de Noël en 2017 puis lors d’une manifestation en 2018) par la technologie de reconnaissance faciale automatique AFR Locate (voir notre article).

Après avoir été débouté plusieurs fois, le plaignant a obtenu gain de cause le 11 août, les juges estimant que l’utilisation de la reconnaissance faciale n’était pas suffisamment encadrée, sans remettre en cause en soi le recours à la technologie. «Trop (de choses) sont laissées à l’appréciation de chaque officier de police», ont considéré les juges, soulignant qu’il n’existait pas d’indications claires sur les endroits où cette technologie pouvait être utilisée et sur qui pouvait être mis sur la «liste de surveillance». Ils ont reproché à la police galloise de ne pas avoir fait tout son possible pour vérifier que le logiciel ne présentait pas de biais racistes ou sexistes, et de ne pas avoir correctement évalué l’impact de cette technologie sur la protection des données. La police galloise a elle fait savoir qu’elle ne ferait pas appel.

En médaillon: Ed Bridges

Le chef du renseignement militaire danois (Forsvarets Efterretningstjeneste, FE), Lars Findsen, a été suspendu de ses fonctions, a annoncé lundi 24 août le ministère de la Défense, après la publication d’un audit soupçonnant ses services de rétention d’informations ou encore de surveillance illégale. L’audit, conduit par l’organe de contrôle des services du FE, indique que ces derniers auraient «caché des informations essentielles et cruciales pour la supervision et fourni à l’Autorité des informations incorrectes» sur des questions relatives à la collecte et la divulgation d’informations entre 2014 et 2020. Le FE aurait également obtenu de manière «non autorisée» des informations sur des citoyens danois et «n’a pas suivi ni enquêté davantage sur des indications d’espionnage». Outre Lars Findsen, à la tête du renseignement militaire danois depuis 2015, deux hauts responsables sont suspendus de leur fonction dans cette affaire.

 

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Dimanche 23 août, des militants des Jeunesses Révolutionnaires de Saint-Étienne se sont rendus devant le consulat irlandais à Lyon pour distribuer des tracts et poser une banderole en soutien à la campagne #KEEPLIAMHOME qui vise à empêcher l’extradition de Liam Campbell. Il s’agit d’un ancien membre du conseil de l’IRA Véritable, qui a été emprisonné pendant 8 huit ans pour appartenance à cette organisation. En mai 2009, il a été arrêté à la suite de l’émission d’un mandat d’arrêt européen à la demande des autorités lituaniennes, où il était recherché dans le cadre d’une enquête sur du trafic d’armes. Notons qu’il n’a jamais mis les pied dans ce pays (voir notre article).

Action devant le consulat irlandais à Lyon contre l'extradition de Liam Campbell

Action devant le consulat irlandais à Lyon contre l’extradition de Liam Campbell

Le PSNI (police de l’Irlande du Nord) et la Gardaí (police de la République d’Irlande) ont mené cette semaine une opération transfrontalière officiellement pour combattre les activités de la nouvelle IRA. Les policiers du PSNI ont procédé le 189 août à neuf arrestations dans le Nord, en vertu de la loi sur le terrorisme. Il s’agit de 7 hommes et 2 femmes, âgés de 26 à 50 ans, parmi lesquels huit membres du Parti Socialiste Républicain Révolutionnaire Irlandais, Saoradh. En République d’Irlande, la Garda a également effectué un certain nombre de perquisitions à l’appui de l’opération. Ces perquisitions ont été effectuées à Dublin, Laois, Cork et Kerry. Les détectives de l’unité d’enquête sur le terrorisme du PSNI ont obtenu du tribunal 72 heures supplémentaires de détention à partir de 5h00 du matin le jeudi 20 août pour interroger les personnes arrêtées et détenues au Musgrave Serious Crime Suite. Une nouvelle opération a enfin eu lieu ce vendredi 21 août: la PSNI a perquisitionné quatre locaux du Saoradh à Belfast, Dungannon, Newry et Derry.

La pPerquisition au local de Saoradh à Belfast

 

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Le 12 août, les anarchistes Alexander Frantskevich et Akihiro Khanada ont été arrêtés en Biélorussie. Frantskevitch est un ex-prisonnier politique, emprisonné de 2010 à 2013 pour des accusations d’attaque de bâtiments gouvernementaux (voir notre article). La police l’a désigné comme le « leader du groupe anarchiste le plus radical du pays, Action Révolutionnaire ». Il est actuellement inculpé pour « organisation d’émeutes de masse », risquant de 5 à 15 années dans les prisons de la dictature. Concernant le second anarchiste emprisonné, Akihiro Hanada, nous ne savons pas encore de quoi il est accusé. Les télévisions d’État ont directement accusé les anarchistes russes et biélorusses d’être les « coordinateurs des émeutes » Frantskevich et Akihiro risquent donc une longue peine d’enfermement pour avoir combattu la dictature. Rappelons que l’anarchiste Nikita Yemelyanov est toujours emprisonné en Biélorussie, condamné à 4 ans de prison pour avoir mené des actions symboliques contre des bâtiments judiciaires ainsi qu’une unité d’isolement à Minsk. Vous pouvez envoyer vos témoignages de soutien à : revolutionaruaction@riseup.net

Les anarchistes emprisonnés en Biélorussie

 

Les autorités biélorusses ont annoncé mercredi la mort d’un homme interpellé lors d’un rassemblement contre la réélection du président Alexandre Loukachenko et la police a dit avoir ouvert le feu à balles réelles à Brest (sud-ouest), faisant un blessé. Dans l’hyper-centre de la capitale, les stations de métro étaient fermées dans la soirée de mercredi et la circulation interdite. De nombreux policiers étaient également déployés dans de grandes artères quasiment vides. Près de la station Ouroutché, au nord-est de Minsk, des manifestants ayant formé une chaîne humaine ont été dispersés et frappés par des policiers, au milieu des cris. Des dizaines de femmes, vêtues de blanc, ont également formé des chaînes humaines dans d’autres endroits de la capitale pour dénoncer la répression policière visant les protestations contre la réélection le 9 août du président Alexandre Loukachenko, au pouvoir depuis 26 ans.

Sur les réseaux sociaux, des vidéos montraient des dizaines de manifestants rassemblées ou barrant temporairement des rues de Minsk, sur fond des klaxons de véhicules. Lors des trois nuits de protestation précédentes, les forces de sécurité ont arrêté quelque 6.000 personnes à travers le pays, sans que l’on sache combien sont encore détenues. Depuis dimanche soir, la police use de grenades assourdissantes et de balles en caoutchouc contre les protestataires et au moins 250 blessés ont été admis à l’hôpital.

Manifestant arrêté à Minsk