Deux jours après avoir refusé l’extradition de Julian Assange vers les Etats-Unis (voir ici), la justice britannique s’est opposée mercredi 6 janvier à sa libération sous caution, en attendant que soit examiné l’appel formé par les Etats-Unis contre le refus de son extradition. La juge a en effet estimé qu’il existait «des motifs sérieux de croire que si Julian Assange était libéré aujourd’hui, il ne se rendrait pas au tribunal pour faire face à la procédure de recours». Elle a invoqué à cet égard l’aide apportée par Assange dans la fuite du lanceur d’alerte Edward Snowden, réfugié en Russie.

Rassemblement pour Assange à Bruxelles (archives)

En juillet, des militants de l’Irish Republican Socialist Party (IRSP), rejoints par d’autres antifascistes, avaient expulsé du quartier de Fountain Street, à Belfast, une délégation d’extrême-droite qui était en train de distribuer des tracts racistes aux passants. Les antifascistes ont mis les fascistes (du Parti de la liberté irlandais) en fuite, ont détruit leur stand et jeté leurs tracts. Cette semaine, la police de l’Irlande du Nord (PSNI)  a rendu visite à une demi-douzaine de membres de l’IRSP les prétendant instigateurs de l’incident et les menaçant de poursuites. Les policiers ont aussi interrogé d’autres membres de l’IRSP à ce sujet. C’est un nouvel exemple de l’accointance entre la PSNI à l’extrême droite. Cet été, la PSNI avait déjà tenté d’inculper et de condamner les organisateurs d’une manifestation à Belfest en soutien à Black Lives Matter.

Le médecin palestinien Issam Bassalat s’est une nouvelle fois vu refusé une libération conditionnelle. Le Dr Bassalat, qui est un éminent représentant de la communauté palestinienne en Écosse, avait été arrêté avec neuf républicains irlandais suite à une enquête menée par le MI5 britannique visant la Nouvelle IRA (voir notre article).

Le Dr Bassalat

Vendredi 11 décembre, marquait le troisième soir de révolte en Albanie après la mort d’un jeune de 25 ans, Klodjan Rasha, tué devant chez lui par un policier, pour avoir « enfreint les mesures de confinement ». Dans la capitale, Tirana, des batailles rangées ont eu lieu entre la police et des centaines de manifestant·es tandis que des protestations rassemblaient des milliers de personnes. D’abord cantonnée à Tirana, le mouvement a gagné d’autres villes. Le mouvement populaire a déjà poussé à la démission du Ministre de l’Intérieur, Sander Lleshaj. Autre conséquence de ces protestations, le policier auteur du tir mortel a rapidement été arrêté et devait être jugé immédiatement. Plus d’infos ici.

Émeutes suite à un meurtre policier

Émeutes suite à un meurtre policier

Les Biélorusses étaient de nouveau dans la rue, hier dimanche 29 novembre, pour réclamer le départ du président Alexandre Loukachenko. Les manifestants privilégient désormais la multiplication de petits rassemblements, à l’habituelle grande marche, organisée dans le centre de la capitale, Minsk. Selon les médias locaux, une vingtaine de rassemblements ont été recensés dimanche dans différents quartiers de Minsk. La réponse répressive des autorités, qui empêchaient les manifestants de se réunir avec à la clé des centaines d’arrestations, avait rendu ces dernières semaines très difficiles l’organisation des grandes marches réunissant jusqu’à 100 000 personnes depuis mi-août. Comme chaque dimanche, le centre-ville de Minsk était bouclé, plusieurs stations de métro fermées et le réseau Internet mobile limité. La police antiémeutes était, elle, déployée en nombre, accompagnée de véhicules blindés et de canons à eau. Les rassemblements de ce dimanche ont également été réprimés, 416 personnes ont été arrêtées, la plupart à Minsk mais aussi à Vitebsk, Brest, Grodno, Zhodino, Lyakhovichi et Borovlyany.

 

 

Le procureur de la République de Russie a requis des peines de 6 à 18 ans de prison pour les cinq anarchistes comparaissant à Penza devant le tribunal militaire du district de la Volga. L’accusation a demandé 18 ans pour Dmitry Pchelintsev, 16 ans pour Ilya Shakursky, 14 ans pour Andrei Chernov, 13 ans pour Maxim Ivankin, 10 ans pour Mikhail Kulkov, 9 ans pour Vasily Kuksov et 6 ans pour Arman Sagynbayev à 6 ans. Il a demandé que tous les prévenus, à l’exception de Kuksok et Sagynbayev, soient envoyés dans des colonies pénitentiaires à sécurité maximale.

Tous les prévenus sont accusés d’implication dans une « communauté terroriste ». Pchelinsky et Shakursky sont accusés de l’avoir organisée. En outre, certains des accusés sont accusés de possession illégale d’armes à feu, d’explosifs, etc.. L’affaire pénale contre le « Réseau » a été lancée en octobre 2017. Selon le FSB, onze jeunes hommes de Penza et de Pétersbourg ont organisé le « Réseau » pour renverser le gouvernement. Les accusés ont été battus et torturés à l’électricité. Certains ont rétracté les aveux qu’ils avaient faits dans les jours qui ont suivi leur arrestation.

Deux membres du Sinn Féin Poblachtach dans le comté de Fermanagh ont rendu public plusieurs tentatives du MI5, l’agence britannique de renseignement militaire, pour les recruter comme informateurs. Non seulement ils ont rendu public à ce sujet, mais ils ont également donné un compte rendu détaillé des tentatives du MI5 pour tenter de piéger deux anciens prisonniers de guerre républicains et de les remettre en prison. Plus d’infos ici.

Le logo des Republican Sinn Féin Poblachtach

Le logo des Republican Sinn Féin Poblachtach

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Environ 50 personnes, dont le journaliste kurde Nuri Akman, ont été arrêtées lors d’un raid de la police roumaine dans un hôtel de Timisoara le 13 novembre. Les détenus ont été emmenés dans un centre de détention à Timisoara, où leurs empreintes digitales ont été relevées. Cinq jours plus tard, 35 personnes, malgré leur demande d’asile, ont été livrées à la Turquie. Les policiers les ont fait monter de force, en les matraquant, dans l’avion pour la Turquie. Le journaliste Nuri Akman est jugé en raison de ses activités journalistiques en Turquie et risque une centaine d’années de prison. Akman a dû quitter la Turquie en raison de la répression à laquelle il a été confronté et a rejoint la Grèce. Il y a demandé l’asile politique mais, bien qu’il soit resté longtemps dans le pays, le gouvernement grec n’a pas donné de réponse positive à sa demande d’asile. Nuri Akman, Serbest Derin et Lokman Coşkun, attendent toujours à l’aéroport après avoir refusé l’embarquement dans l’avion. L’avocat qui s’est rendu à l’aéroport hier soir n’a pas été autorisé à entrer et aucune information ne lui a été donnée.
 

La police biélorusse a arrêté dimanche des centaines de personnes qui manifestaient en scandant « Je sors », les derniers mots connus d’un manifestant décédé la semaine dernière. La police a utilisé des gaz lacrymogènes, des balles en caoutchouc et des grenades paralysantes pour disperser la foule qui manifestait contre le président Alexandre Loukachenko. Les rassemblements ont connu un regain depuis la mort de Roman Bondarenko, un manifestant victime de violences policières. Roman Bondarenko a été arrêté après des affrontements avec des hommes en civil qui tentaient d’arracher des rubans aux couleurs du mouvement d’opposition contre Loukachenko. Depuis le début de la contestation, au moins quatre personnes sont mortes lors de manifestations ou après leur interpellation mais d’autres décès suspects laissent présager un bilan plus lourd.

Nouvelles manifestations et nouvelles arrestations en Biélorussie

Nouvelles manifestations et nouvelles arrestations en Biélorussie

Face à la répression des manifestations pacifiques exercée par le gouvernement d’Alexandre Loukachenko, des dirigeant·e·s de l’opposition ont appelé à une grève nationale qui a débuté  le 26 octobre. Les forces de l’ordre ont tiré des grenades incapacitantes et des balles en caoutchouc directement et à faible distance sur des manifestant·e·s pacifiques. Les protestataires qui fuyaient ont été pourchassés, frappés, et visés par des tirs. Le 26 octobre, des personnes travaillant à Grodno Azot, l’une des plus grandes entreprises de produits chimiques du pays, ont été arrêtées alors qu’elles étaient sur le point de participer à une grève. La police a commencé à les arrêter dès 7 heures du matin. Plus de 100 personnes ont été arrêtées en raison de cette grève. Le 25 octobre, à Minsk, la police a tiré des balles en caoutchouc et des grenades incapacitantes sur un rassemblement pacifique d’environ 100 000 personnes. Viasna a indiqué que plus de 300 personnes ont été arrêtées à Minsk et dans d’autres villes du pays pour avoir participé à ces rassemblements pacifiques.