Lundi 17 juin, commençait un procès de trois jours initié par Anne Dalum qui essaye de récupérer son passeport confisqué par la police. Ce passeport lui avait été enlevé le 6 janvier alors qu’elle devait partir le lendemain au Rojava pour participer au programme « Make Rojava Grenn Again » (voir notre article). Cette procédure est la conséquence du durcissement de la loi sur les passeports voté au Danemark en 2015, censé notamment aider à empêcher le recrutement de combattants étrangers dans des conflits armés.

Par ailleurs, le gouvernement britannique prépare une réglementation similaire qui interdirait à ses citoyens d’être présent au nord-est de la Syrie sous peine d’écoper de dix ans de prison.

Solidarité avec Anne Dalum

Solidarité avec Anne Dalum

L’audience pour étudier la demande d’extradition du fondateur de WikiLeaks Julian Assange vers les Etats-Unis aura lieu fin février, a décidé vendredi un juge du tribunal londonien de Westminste. Une audience aura lieu fin octobre pour décider quel tribunal étudiera la demande américaine. Les Etats-Unis lui reprochent d’avoir mis en danger certaines de leurs sources lors de la publication en 2010 par WikiLeaks de 250.000 câbles diplomatiques et d’environ 500.000 documents confidentiels portant sur les activités de l’armée américaine en Irak et en Afghanistan. Ils l’accusent également d’avoir « comploté » avec l’ex-analyste militaire Chelsea Manning.

Réfugié pendant près de sept ans à l’ambassade d’Equateur à Londres où il bénéficiait de l’asile politique, M. Assange en a été extrait le 11 avril par la police britannique avec l’aval de Quito (voir notre article). Vendredi, l’Australien de 47 ans a comparu par visioconférence depuis la prison de haute sécurité de Belmarsh, dans le sud-est de Londres. Aux Etats-Unis, il risque 175 ans de cumul des peines encourues pour les différents chefs d’inculpation qui le visent.

Assange à son arrestation

Assange à son arrestation

Pavel Grigorchuk, militant communiste, a été emprisonné à plusieurs reprises en Moldavie par le régime de l’oligarche Plahotniuc, notamment en tant que membre du «groupe Petrenko» de prisonniers politiques. Grigorchuk est une nouvelle fois emprisonné, depuis maintenant trois mois, pour une altercation mineure avec un membre du parti de Plahotniuc. Celui-ci a perdu les élections face à des partis de gauche, mais ne veut pas céder le pouvoir. Pavel Grigorchuk a rendu compte des violations des droits de l’homme perpétrées au centre de détention PU-13 de Chisinau, où sont détenus plusieurs prisonniers politiques de l’ancien régime, avec lesquels Grigorchuk a formé une association de prisonniers politiques. Différentes initiatives de solidarité ont eu lieu Pavel Grigorchuk, dont un rassemblement devant la Mission moldave auprès de l’ONU avant-hier, le 13 juin.

Pavel Grigorchuk lors d'une célébration de la victoire contre le fascisme nazi

Pavel Grigorchuk lors d’une célébration de la victoire contre le fascisme nazi

Les autorités ont totalement disculpé mardi ce journaliste du média en ligne indépendant Meduza, connu pour ses enquêtes sur la corruption des élites et les malversations dans des secteurs opaques comme le microcrédit et les pompes funèbres. Selon le ministère de la justice, les policiers ayant procédé à l’arrestation du journaliste ont été suspendus de leurs fonctions le temps de l’enquête, tandis que deux hauts responsables de la police moscovite seront limogés.

Il s’agit d’une issue pratiquement sans précédent en Russie, où les services de sécurité et la police sont souvent accusés de monter des affaires de drogue de toutes pièces pour se débarrasser des voix critiques et où les acquittements devant la justice sont extrêmement rares. Plus de 400 manifestants ont été arrêtés mercredi lors d’une marche à Moscou en soutien au journaliste libéré la veille. Près d’un millier de personnes se sont rassemblées dans le centre de Moscou et une centaine dans la deuxième ville du pays, Saint-Pétersbourg, pour protester contre les agissements de la police dans cette affaire qui a provoqué une mobilisation quasi sans précédent de la société civile.

Ivan Golounov

Ivan Golounov

Samedi, 1er juin, une bombe improvisée a été découverte sous la voiture d’un policier à Belfast-Est. Le dispositif a été découvert près du terrain de golf de Shandon Park situé près du siège du PSNI (la police d’Irlande du Nord). D’après les autorités, il s’agirait d’une opération menée par des dissidents républicains.

Opération de désamorçage de la bombe

Opération de désamorçage de la bombe

Les autorités nord-irlandaises cherchent à extrader John Downey afin qu’il fasse l’objet de poursuites pour avoir participé à une attaque à la voiture piégée ayant tué deux fantassins de l’armée britannique en 1972. John Downey a été arrêté en novembre dernier à son domicile à Ards, Creeslough (dans le comté de Donegal en République d’Irlande) dans le cadre d’un mandat d’arrêt européen lancé contre lui.

En mars, la Haute Court de Dublin a ordonné son extradition. Pourtant il est en possession d’une lettre émises par le gouvernement Tony Blair. Il s’agit d’une des lettres qui garantissent aux républicains qu’ils ne sont pas recherchés pour des actes effectués avant les accords de paix. Le procureur général estime cependant que l’objet de ce type de lettres était de préciser qu’il n’y avait aucune procédure connue, mandat d’arrêt ou enquête en cours à cette époque et ne signifiait qu’ils ne serait pas poursuivit dans le futur. John Downey a fait appel de la décision d’extradition. Il passait hier en audience.

En 2014, John Downey avait déjà été arrêté en lien avec l’attaque à la voiture piégé contre la garde du palais royal (menée en 1982 durant laquelle quatre soldats et sept chevaux avaient été tués) alors qu’il passait par l’aéroport de Gatwick à Londres. La lettre du gouvernement lui avait finalement permis d’échapper aux poursuites.

John Downey

John Downey

Le prisonnier républicain Seamus McGrane, âgé de 64 ans, est décédé d’une crise cardiaque alors qu’il purgeait une peine de onze ans et demi d’emprisonnement. Il avait été accusé d’être un des dirigeant de l’IRA Véritable (Real IRA) et d’avoir planifié une attaque à l’explosif contre la visite d’Etat du prince Charles en 2015. McGrane a été arrêté six jours avant l’attaque prévue. Des perquisitions ont ensuite été effectuées et des explosifs avait été trouvée (voir nos article ici et ici).

McGrane était un vieux combattant de la libération de l’Irlande. Il avait été emprisonné une première fois comme membre de l’IRA en 1976. Il avait été emprisonné une seconde fois en 2001 pour avoir organisé un camp d’entraînement clandestin avec un stand de tir.

Seamus McGrane

Seamus McGrane

La police du Grand Manchester a du essuyer samedi une pluie de projectiles divers (allant des oeufs aux briques) dans sa volonté de protéger le cortège électoral de l’eurodéputé fasciste Tommy Robinson dans les rues d’Oldham. Deux véhicules de police ont été endommagés lors des affrontements avec les habitants du quartier. La police a annoncé de prochaines arrestations suite à ces incidents. Tommy Robinson est un des pseudonyme de Stephen Yaxley-Lennon, il a été le fondateur de l’English Defence League.

Tommy Robinson

Tommy Robinson

La journaliste Lyra Mckee a été tuée le 18 avril à Derry, par des tirs visant la police lors d’une émeute (voir notre article). Le groupe républicain la Nouvelle Armée Républicaine Irlandaise (New IRA) a admis sa responsabilité dans cette mort.

Quatre hommes ont été arrêtés jeudi 9 à Derry dans le cadre de cette enquête, a indiqué la police d’Irlande du Nord. Ils sont âgés de 15, 18, 38 et 51 ans. Les arrestations ont eu lieu après des perquisitions dans quatre maisons. Les hommes sont actuellement en garde à vue et interrogés par des policiers à Belfast. La Nouvelle IRA avait déjà fait exploser une voiture devant un tribunal de Derry en janvier (voir notre article).

Opération policière à Derry

Opération policière à Derry

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Mercredi 1er mai, Julian Assange a été condamné par la justice britannique à 50 semaines de prison (le maximum prévu par la loi est de 52 semaines) pour avoir enfreint les termes de sa libération conditionnelle le 19 juin 2012 en se réfugiant à l’ambassade londonienne d’Equateur. Il y a passé les presque sept années suivantes, jusqu’à son arrestation le 11 avril par la police britannique (voir notre article). Une trentaine de personnes de personnes étaient venues en soutien. Lors du verdict, elles se sont alors mis à hurler «shame on you» («Honte à vous») à la juge.

Le lendemain avait lieu la première audience relative à la demande d’extradition déposée par les États-Unis qui l’accusent d’association de malfaiteurs en vue de commettre un « piratage informatique ». Concrètement, Julian Assange est accusé d’avoir aidé l’ex-analyste du renseignement américain Chelsea Manning à obtenir un mot de passe pour accéder à des milliers de documents classés secret-défense en 2010. La prochaine audience sera fixée le 30 mai.

Assange à son arrestation

Assange à son arrestation