Suite au verdict prononcé mercredi en faveur de la police londonienne dans l’affaire du meurtre de Mark Duggan, les autorités craignent une nouvelle vague de protestation dans le quartier de Haringey. La police a été placée en état d’alerte, et des renforts peuvent être envoyés sur place à tout moment, dixit le porte-parole de la police. En marge de cette situation tendue, les autorités ont annoncé leur intention de lancer une expérience d’enregistrement des actions policières. Des officiers armés vont être équipés de caméras pour enregistrer leurs faits et gestes et ceux des personnes auxquelles elles ont affaire.

Policier doté d'une caméra

Policier doté d’une caméra

Mark Duggan, 29 ans, a été abattu par la police le 4 août 2011 alors qu’il se trouvait dans un taxi à Londres. Soupçonné d’être membre d’un gang et d’être armé au moment où la police est intervenue pour l’interpeller, l’homme a reçu une balle dans le bras et une autre dans l’abdomen. Ce meurtre avait déclenché une semaine d’émeutes dans le quartier londonien de Tottenham. Mercredi, la justice britannique a tranché: la police a agi ‘légalement’ en tirant sur Mark Duggan. Les jurés, qui pouvaient juger l’action ‘légale’, ‘illégale’ ou choisir une position moins tranchée, ont conclu que l’opération pour intercepter Mark Duggan avait été conduite d’une façon à minimiser le recours à la force et que l’officier croyait sincèrement et raisonnablement que Mark Duggan était toujours armé quand il lui a tiré dessus. L’arme supposée a été retrouvé à six mètres de la scène. La police, accusée de l’y avoir placée, continue de rejeter cette affirmation avec force. L’enquête balistique a pourtant démontré que la balle retrouvée dans la radio d’un agents était d’origine policière, alors que Duggan a longtemps été accusé d’avoir ouvert le feu. Un porte-parole de la police britannique a annoncé que suite à ce verdict, ‘une opération était en cours à Londres permettant d’envoyer des renforts à Harigey en cas de nécessité’. Une membre de la famille a réagi à cette décision en déclarant: ‘Nous allons nous battre jusqu’à notre dernier souffle pour que justice soit rendue à Mark, pour ses enfants et pour toutes ces morts en garde à vue… pas de justice, pas de paix!’

A un mois de l’ouverture des Jeux Olympiques à Sochi, les autorités russes ont déployé toutes les forces mobilisées pour en assurer la sécurité ce mardi. Ces mesures resteront en vigueur jusqu’au 23 mars, c’est-à-dire une semaine après la fin des JO. 37.000 policiers et unités de l’armée ont été mobilisés alors que tout véhicule voulant pénétrer dans la ville doit dorénavant être muni d’une autorisation. Outre la circulation routière, les autorités ont également limité la navigation en mer Noire. Les hommes au sol seront épaulés par un système de surveillance par satellite et disposeront de systèmes de défense antiaérienne Pantsir-S, une nouvelle génération de missiles sol-air. Toutes les communications dans la région seront surveillées, comme l’ont découvert récemment deux journalistes, grâce à un système permettant d’accéder aux échanges téléphoniques et sur Internet. Si cela n’était pas suffisant, les Etats-Unis se sont déclarés prêtes à aider la Russie à assurer sa sécurité si elle en formulait la demande. Pour ce qui concerne les manifestations, Poutine a dû faire machine arrière. Alors qu’elles avaient initialement été interdite, le président a finalement attribué une ‘zone spéciale’ où elles seront permises.

Des centaines d’avocats pénalistes britanniques ont organisé lundi matin un débrayage sans précédent dans le pays pour dénoncer la volonté du gouvernement conservateur de réduire d’ici à 2018/19 de 220 millions de livres (265 millions d’euros) le budget de l’aide juridictionnelle. Cette dernière s’élève à 2 milliards de livres et finance l’assistance juridique aux personnes qui ne peuvent pas financer leur défense. A Londres, des centaines d’avocats en robe noire et perruque blanche se sont rassemblés devant le tribunal pénal de l’Old Bailey tandis que nombre de leurs confrères faisaient de même dans toute l’Angleterre et le Pays de Galles pour marquer ce mouvement d’une demi-journée.

grève des avocats britanniques

grève des avocats britanniques

Un accord de libre-échange entre l’Union européenne et les USA intitulé « Partenariat Transatlantique de Commerce et d’Investissement » (PTCI) est à l’étude, prévoyant l’harmonisation des normes et règles entre les deux puissances, Cet accord pourrait menacer les droits syndicaux européens. Les USA ont refusé de ratifier les normes les plus élémentaires en matière de droit du travail, dans le cadre de l’Organisation Internationale du Travail. Dans le même temps, les récentes attaques de la commission européenne sur les salaires, dans le cadre de la crise de l’euro, démontrent les dispositions menaçantes de l’UE à l’égard des normes en matière de travail. Le PTCI pourrait servir d’instrument pour réformer la législation du travail en Europe, et l’« harmoniser » avec celle des USA. Celle-ci comprend par exemple une disposition anti-syndicale célèbre, le « The Right To Work », qui restreint systématiquement la liberté des employés de s’associer.

Lorsque la commission européenne annonce qu’elle souhaite faire l’inventaire de la législation du travail de sorte à « réduire le risque de voir l’investissement étatsunien diminuer en Europe au bénéfice d’autres régions du monde », il y a fort à craindre que la compétition entre les Etats membres de l’UE soit exacerbée par la signature d’un accord transatlantique. Après tout, la législation du travail européenne n’a-t-elle pas été identifiée comme « mesure non-tarifaire » qui ferait obstacle au commerce transatlantique ?

Le président de Russie Vladimir Poutine a signé une loi sur la punition des appels publics à la violation de l’intégrité territoriale de la Russie. La loi complète le Code pénal d’un article nouveau prévoyant la responsabilité pour « les appels publics aux actions visant la violation de l’intégrité territoire de la Russie ». Ce délit sera passible d’une amende de 300 000 roubles, de 300 heures de travaux forcés ou d’une peine de prison de 3 ans. Si les appels publics au séparatisme sont faits avec l’utilisation des médias, Internet compris, leur auteur pourra être condamné à une peine de prison de 5 ans.

Quelques heures après Maria Alekhina, la seconde membre du groupe Pussy Riot détenue elle en Sibérie, a été libérée ce lundi suite à l’annonce d’amnistie faite par Valdimir Poutine la semaine dernière. Nadejda Tolokonnikova, qui avait été condamnée à deux ans de prison pour avoir chanté une ‘prière punk’ dans une cathédrale moscovite avec Maria Alekhina et Ekaterina Samoutsevitch, est sortie du camp où elle était détenue avec les doigts en V et a crié ‘Russie sans Poutine!’.

Nadejda Tolokonnikova

Nadejda Tolokonnikova

Vers 9h ce matin, Maria Alekhina a été emmenée en voiture de l’administration du camp où elle purgeait sa peine vers la gare. Condamnée à deux ans de prison pour avoir chanté une ‘prière punk’ anti-Poutine avec son groupe, les Pussy Riot, elle a bénéficié de l’amnistie prononcée par Vladimir Poutine la semaine de dernière. Nadejda Tolokonnikova, elle aussi amnistiée, devrait être libérée incessamment. Interviewée suite à l’annonce du Kremlin, la musicienne a réagi: ‘Je ne pense pas qu’il s’agisse d’un geste d’humanisme, mais plutôt d’une opération de communication. Si j’avais eu le choix, j’aurais refusé’. Durant son incarcération, elle a constamment dénoncé la politique gouvernementale. Elle a, entre autre, mené une grève de la faim pour dénoncer les conditions de détention des prisonniers en Russie.

Maria Alekhina

La Cour Suprême a rendu ce jeudi ses conclusions quant au procès en première instance des membres du groupe Pussy Riot. Celles-ci ont été condamnée en 2012 à deux ans de prison pour avoir chanté une ‘prière punk’ anti-Poutine dans une cathédrale de Moscou. Mais ce verdict va devoir être réexaminé sur ordre de la Cour Suprême qui estime, entre autre, que les motifs du délit n’ont pas été prouvés. Selon la Cour, le tribunal de première instance n’a pas fourni la preuve que les chanteuses avaient été mues par ‘la haine contre un groupe social’. En outre, d’autres éléments n’ont pas été pris en compte lors du jugement: le jeune âge des accusées, le caractère non-violent de leur action, leurs situations familiales (elles ont toutes un enfant très jeune),… L’affaire a été renvoyée au tribunal municipal de Moscou, mais en attendant, Nadejda Tolokonnikova et Maria Alekhina restent incarcérées (Ekaterina Samoutsevitch a été libérée en appel après que sa peine ait été commuée en sursis).

Pussy Riot

Pussy Riot

Mercredi, des dizaines d’étudiants ont occupé le quartier général du University of London Senate House. La police et la sécurité privée sont immédiatement intervenus pour disperser les manifestants. Selon plusieurs témoins, les forces de l’ordre ont fait un usage sans précédent de la violence. Dans une vidéo, on peut apercevoir un policier frappant un jeune homme cagoulé, tandis que certains de ses collègues ont plus tard tenté de matraquer les étudiants qui essayaient d’avancer. Cinq personnes ont été interpellées en marge des affrontements. Le lendemain, plus de 200 personnes ont défilé pour dénoncer les violences policières à l’égard des étudiants ces dernières semaines, violences qui d’après le président du syndicat des étudiants, ne visent qu’à réprimer le mouvement estudiantin et à décourager les étudiants dans leur lutte. Il a ajout que le niveau de la force policière était totalement disproportionné et que les interventions étaient toujours planifiées avec un usage systématique de la force. A l’arrivée du cortège devant le Senate House, des échauffourées ont à nouveau éclaté entre manifestants et forces de l’ordre qui avaient été déployées en nombre et munies de leur arsenal anti-émeute. 36 personnes ont été interpellées.