Un rapport publié hier sur l’assassinat de Stephen Lawrence dénonce les pratiques de la police britannique. Cet adolescent noir de 18 ans avait été tué pour des motifs racistes le 22 avril 1993 par quatre jeunes, dont seulement deux ont été condamnés. Non seulement un officier de police aurait accepté de l’argent de la part du père d’un des suspects pour ne pas poursuivre son fils, mais un espion de la police avait infiltré l’entourage et les proches de la victime dans le but de les discréditer. Le 6 mars, la ministre de l’Intérieur, a ordonné une enquête publique afin de connaître « toute la vérité », plus de deux décennies après les faits.

Quant à la police britannique, elle se trouve d’autant plus dans l’embarras qu’elle est déjà au coeur d’une polémique en raison de sa politique d’infiltration à grande échelle dans des groupes politiques, pendant plus de quarante ans. Des dizaines – peut-être des centaines – de militants politiques aient été condamnés à la suite des opérations d’espionnage douteuses qui pourraient être liées à des erreurs judiciaires.

Alors qu’il est actuellement détenu pour avoir pris part lundi à une manifestation non-autorisée devant un tribunal de Moscou, Alexei Navalny s’est vu condamné à une assignation à résidence. Cet ordre a été émis par un tribunal de Moscou ce vendredi dans le cadre de l’enquête pour escroquerie dans le cadre de laquelle il avait été placé sous contrôle judiciaire en décembre 2012. Cette nouvelle sanction entrera en vigueur le 28 avril prochain. L’opposant notoire à Poutine ne pourra être en contact qu’avec sa famille, et il lui sera interdit d’utiliser le téléphone et internet.

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Près de 420 personnes ont été interpellées lundi lors d’une manifestation non autorisée tenue dans le centre de Moscou en soutien aux manifestants anti-Kremlin condamnés plus tôt dans la journée dans le cadre de la dénommée affaire Bolotnaïa pour « participation aux troubles de masse » et « agression à l’encontre de policiers ». Sept des huit accusés se sont vus condamnés à des peines allant de 2,5 à 4 ans de prison ferme, tandis qu’une huitième manifestante a été condamnée à une peine de 3 ans et 3 mois avec sursis.

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Des heurts ont éclaté aujourd’hui lundi devant le Parlement chypriote à Nicosie quand des centaines d’employés de la compagnie publique d’électricité qui manifestaient contre la privatisation des télécoms, de l’électricité et des ports ont tenté d’entrer de force dans le bâtiment. Les manifestants ont jeté des pierres, des fruits et des bouteilles en plastique contre les policiers alors qu’ils tentaient d’entrer dans le bâtiment où les parlementaires discutaient la loi sur la privatisation. Les manifestants sont parvenus à passer le premier cordon de police mais n’ont pu entrer dans le Parlement. Des policiers et des manifestants ont été légèrement blessés.

Des grèves ont également eu lieu dans les télécoms et les ports. Ce sont les premières depuis que Chypre a dû recourir en mars 2013 à un prêt international de 10 milliards d’euros pour échapper à la faillite en raison de l’exposition de ses banques à la dette grecque. Ce prêt s’inscrit dans un plan de sauvetage aux conditions draconiennes: Chypre a dû liquider sa deuxième banque et restructurer la première et s’engager à des coupes budgétaires drastiques et à des privatisations.

nicosie

nicosie

Au total, une trentaine de personnes ont été inculpées suite à la manifestation anti-Poutine du 6 mai 2012 à Moscou. Les poursuites se font sur base de la notion de ‘troubles massifs’ du code pénal russe signifiant ‘atteinte à l’ordre public par une foule, incendie volontaire, destruction de biens, utilisation d’armes à feu, d’explosifs’. Le verdict, qui devait être annoncé vendredi mas qui avait été reporté à aujourd’hui sans plus d’explication, est lourd pour sept des inculpés, une huitième personne écopant d’une peine avec sursis. Les peines prononcées vont jusqu’à quatre ans de camp. Vendredi, près de mille personnes s’étaient rassemblées devant le tribunal, parmi lesquelles le célèbre opposant Alexei Navalny ou encore deux membres des Pussy Riots. Plus de 200 personnes avaient alors été interpellées pour troubles à l’ordre public. Ce lundi, toutes les rues menant au tribunal étaient bloquées, une quinzaine de fourgons étaient stationnés à proximité du tribunal et des unités du ministère de l’Intérieur avaient été mobilisées.

Procès d'opposants russes

Procès d’opposants russes

Notre site avait gardé une réserve prudente sur les événements de Kiev (comme sur ceux de Caracas) en raisons de la présence massive, ouverte et dirigeante de forces ouvertement réactionnaires dans les manifestations. Ces événements étaient d’ailleurs largement couverts par les médias officiels.

Comme en Syrie, une partie des forces de la gauche refusent de joindre l’insurrection pour cette raison, voire même soutenir le régime comme le fait l’important Parti Communiste Ukrainien (hériter du vieux parti soviétique) qui a créé un Front populaire antifasciste qui (nous citons) « comprend des représentants de diverses organisations sociales, unies pour lutter contre la menace d’une rébellion fasciste dans le pays ». A l’inverse, mettant en avant le caractère anti-populaire du régime, une partie des forces de gauche se joignent à l’insurrection où elles veulent combattre l’influence fasciste (plusieurs incidents ont opposés des fascistes à des membres de la gauche révolutionnaire place Maidan). C’est notamment le cas des anarchistes. L’un d’entre eux, Sergei Kemskiy, a été tué par balle lors de la fusillade mortelle de la place Maidan.

Sergei Kemskiy

Sergei Kemskiy

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Nadejda Tolonnolikova et Maria Alekhina, ex-membres du groupe Pussy Riot récemment libérées des camps de travail où elles purgeaient des peines pour avoir chanté une prière punk dans une cathédrale de Moscou, ont été interpellées à Sotchi. Elles ont été arrêtées à une trentaine de kilomètres du site principal des JO et seraient accusées de ‘cambriolage’. Elles ont été embarquées ce mardi, comme en témoignent leurs nombreux tweets depuis le combi qui les emmènent. Par ailleurs, elles auraient déjà été interpellées et emmenées au commissariat d’Adler durant 7 heures dimanche et durant 10 heures lundi. Semyon Simonov, membre d’une ONG de défense des droits de l’homme, et qui a vivement critiqué les conditions de travail des ouvriers sur les sites olympiques a lui aussi été interpellé. Tout comme les deux femmes, il a été emmené au commissariat d’Adler. Par ailleurs, plusieurs journalistes auraient déjà été arrêtés depuis le début des Jeux.

Maria Alekhina dans un combi

Maria Alekhina dans un combi

Le 21 octobre dernier, la Cour Européenne des Droits de l’Homme de Strasbourg avait jugée illégale la détention prolongée d’Inès del Rio, militante de l’ETA dont la détention avait été prolongée jusqu’en 2017 (alors qu’elle était libérable en 2008 selon le système classique de remise de peines) en vertu de la doctrine Parot, système de remise de peine défavorable aux détenus sous le coup de condamnations multiples. Antonio Troitiño, condamné à plus de 2000 ans de prison et détenu au Royaume-Uni avait été libéré le lendemain, le justice britannique ayant estimé qu’il était juste qu’il le soit si Inès del Rio l’était. Il avait été placé sous contrôle judiciaire dans l’attente d’une décision de l’Espagne sur une demande d’extradition. Le militant a été arrêté ce jeudi à Londres car la justice espagnole l’accuse d’avoir ‘en liberté, réintégré la cellule du groupe’.

Antonio Troitino

Antonio Troitino

Les ministres néerlandais de l’Intérieur et de la Défense étaient sur la sellette mardi après avoir révélé que les services secrets néerlandais, et non la NSA comme précédemment affirmé, avaient récolté les métadonnées d’environ 1,8 million de communications téléphoniques. Alors que la presse évoquait mardi de possibles démissions, le ministre de l’Intérieur Ronald Plasterk et la ministre de la Défense Jeanine Hennis devaient répondre dans l’après-midi aux nombreuses questions des parlementaires sur le sujet.

Réagissant à un article du Spiegel, qui affirmait que 1,8 million de communications avaient été surveillées en décembre 2012 aux Pays-Bas par la NSA, Plasterk avait affirmé fin octobre que de telles écoutes n’étaient pas du fait des services secrets néerlandais. Pourtant, le 4 février, soit quelque trois mois plus tard, Plasterk et Hennis ont indiqué le contraire dans une lettre au Parlement. Les métadonnées ont été récoltées par un département des services secrets néerlandais «dans le cadre de la loi sur la lutte antiterroriste et des opérations militaires à l’étranger» puis partagées avec la NSA après expurgation des numéros néerlandais.

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