L’annonce du jugement et l’incarcération d’Alexeï Navalny, opposant russe et blogueur, a provoqué des manifestations, jeudi 18 au soir, à Moscou, Saint-Pétersbourg et dans d’autres villes du pays. Dans la capitale, où quelque 20 000 personnes ont manifesté dans le centre-ville, environ 200 personnes ont été interpellées dans la nuit. Alors qu’il avait été condamné, jeudi 18 juillet, à cinq ans de camp, le parquet a finalement autorisé Alexeï Navalny, vendredi 19 juillet, à attendre le résultat de son appel à son domicile, à Moscou.

Une enquête du groupe communiste et antiautoritaire grec Ta Papaidia Tis Galarias a mis en évidence que le Dr. J. Drury, un des principaux rédacteurs du groupe communiste Aufheben, est un consultant du Centre de la Police Nationale CBRN, qu’il anime un formation continue sur la psychologie de la gestion des foules pour les « professionnels concernés », et donne cours à l’Université de Liverpool sur maintien de l’ordre pendant les incidents majeurs.

Ta Papaidia Tis Galarias ne se contente pas de dénoncer le double jeu du Dr. Drury. Il met en avant et analyse un article scientifique de Drury, dont le titre est Le maintien de l’ordre public basé sur la connaissance : Principes et Pratiques, publié dans une revue à destination « des officiers de police supérieurs, des chercheurs, des décideurs politiques et des universitaires qui analysent et font le commentaire critique de la politique et des pratiques courantes, qui comparent les pratiques internationales, les développements politiques et législatifs et de la recherche universitaire » L’article expose les stratégies, tactiques et technologies qui « encouragent la réconciliation plutôt que le conflit » entre la police et les groupes sociaux, « autorisant des interventions précoces, appropriées et ciblées avant une escalade du conflit à un niveau tel que seules des mesures draconiennes s’imposeraient ». Leur méthode veut être « efficace pour transformer des relations négatives en relations positives entre la police et la foule » et qu’elle peut ainsi « exploiter les événements publics de manière profitable », en renforçant les désaccords déjà à l’œuvre dans la foule, afin que les groupes non violents puissent être « recrutés comme alliés pour réprimer la violence. »

Lire l’intéressante analyse de l’article par Ta Papaidia Tis Galarias

Mesopotamia Broadcast, qui gèrent un certain nombre de chaînes accusées de faire les porte-paroles du PKK, a été reconnue coupable de soutenir l’organisation par un tribunal danois. La cour a infligé une amende à la compagnie, qui s’est également vue retirer ses droits de diffusion. Les autorités danoises ont statué que Mesopotamia Broadcast, qui contrôle Roj TV, NMC et Nûçe TV, avait bien reçu un soutien de la part du PKK. Roj TV A/S et Mesopotamia Broadcast, les deux sociétés propriétaires de Roj TV, ont chacune été condamnées à 670.000 euros d’amende pour avoir fait la propagande du terrorisme entre 2007 et 2010.

Pour le dixième jour consécutif, des manifestations ont eu lieu en Bulgarie contre le gouvernement et l’oligarchie. Vingt-huit personnes ont été interpellées dimanche soir à Sofia. Un groupe de près de 200 jeunes manifestants, identifiés comme « potentiels trouble-fêtes », avait été isolé par la police, et 28 d’entre eux étaient toujours en détention lundi.

La vague de protestations quotidiennes à Sofia et dans quelques grandes villes, après une première série de manifestations parfois violentes à l’hiver dernier, ont été déclenchée par la nomination le 14 juin à la tête de l’Agence de sécurité nationale (DANS) d’un magnat de la presse de 32 ans, lié à une banque puissante, est soupçonné d’activités illicites par l’opinion publique. Les protestations se sont ensuite tournées contre l’ensemble de la classe politique bulgare, soupçonnée de dépendance véreuse avec le milieu des affaires.

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L’antifa russe Alexei Gaskarov, défenseur des forêts de Khimki avait été emprisonné en 2010 au lendemain d’une action de protestation à Khimki. Après trois mois de détention provisoire, il avait bénéficié d’un acquittement sur toute la ligne. En octobre 2012, il est élu au Conseil de coordination de l’opposition. Depuis son acquittement dans l’affaire de Khimki, le tristement célèbre département «E» (« anti-extrémisme ») de la police fait pression sur lui, organise des provocations.

Cette fois, la police essaie de poursuivre Gaskarov dans un dossier fabriqué de toute pièce sur les «désordres» du 6 mai 2012 lors d’un meeting autorisé à Moscou, qui avaient débouché sur l’emprisonnement 28 manifestants. Ce jour-là la police a fait un usage massif de violence afin de provoquer les manifestants. Alexei avait été blessé lors du meeting par un policier qui l’a d’abord jeté à terre puis lui a mis un coup de pied au visage. Il a envoyé une plainte au Parquet, mais comme avec d’autres cas de violence policière le 6 mai, le Parquet n’a pas donné suite à sa plainte. Au contraire, Alexei est à nouveau arrêté le 27 avril. Le 28 juin, un tribunal devra décider si Alexei doit rester en détention en attendant son procès.

Rassemblement à Bruxelles lundi 24 juin de 17h30 à 18h30, à la sortie du métro Art-Loi, qui se trouve au niveau du bâtiment de la Représentation de la Fédération de Russie auprès de l’Union européenne, sur le trottoir d’en face.
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Alexei Gaskarov

Alexei Gaskarov

C’est ce week-end que se tiendra le prochain G8 à Lough Erne, en Irlande du Nord. Les premières manifestations contre le sommet étaient programmées hier à Londres. 1200 policiers ont été déployés à travers la ville pour toute la semaine. Un cortège ‘Carnaval anticapitaliste’ a traversé la capitale britannique. Quelques échauffourées ont opposé manifestants et forces de l’ordre. Mais ces dernières étaient déjà intervenues en amont, plus tôt dans la journée. Une banderole ‘Et si on écrasait le G8!’ ayant été déployée sur la façade d’un commissariat désaffecté, une centaine de policiers anti-émeutes y ont fait irruption, soutenus par plusieurs hélicoptères. Les membres de StopG8 s’y étaient réunis avant leur ‘carnaval’. Au total, 57 personnes ont été interpellées, les autorités affirmant ‘avoir reçu des informations selon lesquelles des individus à cette adresse disposaient d’armes et avaient l’intention de causer des dommages et de provoquer des troubles’.

Intervention policière à Londres en marge du G8

Intervention policière à Londres en marge du G8

La police, les prisons et les tribunaux en Irlande du Nord ont mis en place des dispositifs qui leur permettront de gérer jusqu’à 260 arrestations par jour durant le sommet du G8. Un centre de détention provisoire a été construit sur le site d’une ancienne base militaire à Omagh. Ses blocs de six cellules sont chacun en mesure de contenir seize personnes. Le sommet du G8 se tiendra à Lough Erne les 17 et 18 juin prochains. Toute personne interpellée durant une manifestation, ou à proximité du centre de conférence, sera emmenée au centre de détention à Omagh pour y être interrogée et détenue avant son passage devant le tribunal. Le processus de comparution sera accéléré. Du personnel du Public Prosecution Service travaillera avec les officiers de la PSNI au centre provisoire ainsi que dans deux commissariats de Belfast pour préparer les documents pour les audiences. Seize juges ont été placés en stand-by pour pouvoir siéger dans les tribunaux spéciaux à Belfast, Dungannon et Antrim. Ces derniers pourront fonctionner de 9h à 21h de samedi à mercredi. Vingt fourgons pénitentiaires supplémentaires ont été amenés d’Angleterre pour effectuer les transferts entre le centre de détention, les tribunaux et éventuellement les prisons pour les personnes qui seront incarcérées. ‘Nous serons capables d’interpeller, d’interroger si nécessaire, d’inculper et de faire comparaître un manifestant dans un laps de temps très court, en l’espace de quelques heures’.

Centre de détention en marge du G8

Centre de détention en marge du G8

Le 6 mai 2012, des milliers de personnes s’étaient réunies pour dénoncer le retour au pouvoir de Vladimir Poutine. De violents heurts les avaient opposé aux forces de l’ordre et de nombreux manifestants avaient été interpellés. Le procès de douze d’entre eux, en détention provisoire depuis lors, a commencé ce jeudi. Dans les faits, ils sont poursuivis pour avoir jeté des bouteilles en plastique et résisté aux forces de l’ordre. Néanmoins, ils sont inculpés de ‘troubles massifs’, une délit qui en Russie signifie ‘atteinte à l’ordre public par une foule, incendie volontaire, destruction de biens, utilisation d’armes à feu et d’explosifs’. Ils encourent une peine de huit ans de camp.

Une des deux membres du groupe Pussy Riots incarcérée après avoir été condamnée pour avoir chanté une ‘prière punk’ dans une cathédrale de Moscou avait entamé le 22 mai une grève de la faim. Elle entendait ainsi protester contre une décision de justice l’ayant empêchée de participer à une audience sur sa demande de libération anticipée (demande qui a été rejetée). Elle avait ensuite poursuivi son action pour dénoncer les conditions de détention et de déplacement au sein du camp où elle est détenue. Elle dénonçait entre autre le fait que certains locaux de travail étaient fermés avec un cadenas, empêchant les détenues d’en sortir sans un employé de la prion. Hospitalisée à l’infirmerie depuis plusieurs jours, Maria Alekhina a cessé sa grève de la faim suite à la décision des autorités pénitentiaires de satisfaire à ses revendications.

Marian Price était incarcérée depuis plus de deux ans après avoir été arrêtée dans une manifestation républicaine dissidente. Nous lui avions consacré un article l’an dernier. Il y a quelques mois, elle avait été transférée de la Hydebank Prison vers le Belfast City Hospital en raison d’une dégradation de son état de santé dues à des séquelles d’une longue grève de la faim. Hier, les Northern Ireland Commissioners ont pris la décision d’autoriser sa libération conditionnelle après avoir pris en considération la gravité de son état. D’ailleurs, elle reste actuellement hospitalisée pour une durée indéterminée.

Marian Price

Marian Price