L’occupation surprise de Trafalgar Square, un des principaux sites touristiques de Londres avait suivi mercredi le passage par la place de plusieurs milliers d’étudiants manifestant contre le doublement, voire le triplement des frais universitaires à partir de 2012 en Angleterre.

La police a délogé les occupants qui avaient réussi à planter une vingtaine de tentes sur Trafalgar square. La police a démonté les tentes érigées autour de la colonne de Nelson, après avoir arrêté une vingtaine d’occupants. Ces derniers revendiquaient leur appartenance au mouvement « Occupy LSX » (London Stock Exchange, la bourse de Londres), à l’origine de l’occupation depuis le 15 octobre du parvis de la cathédrale St-Paul au coeur du district financier de la City.

indigneslondres.jpg

Hier soir, environ 150 personnes s’étaient rassemblées devant le Parlement, à Londres, pour dénoncer les projets de loi dont les discussions doivent commencer aujourd’hui. Parmi ceux-ci, les manifestants souhaitaient montrer leur opposition au projet qui vise à criminaliser le squattage. En protestation, ils avaient prévu de faire une nuit à la belle étoile collective devant le Parlement, et ainsi être présents à l’arrivée des politiciens. Mais la police est intervenue en force peu après minuit. En vertu de la section 132 du Serious Organised Crime and Police Act, organiser ou participer à une manifestation ‘non autorisée’ à moins d’un kilomètre du Parlement est un délit criminel. Des centaines de policiers ont quadrillé la zone et ont utilisé la technique du kettel contre les manifestants. Au moins douze d’entre eux ont été arrêtés, alors que les forces de l’ordre ont utilisé des mégaphones et des bâtons pour disperser le reste de la foule. Ces dernières ont affirmé que le nombre d’arrestations en rapport avec les événements de la nuit allaient probablement être revus à la hausse.

Selon la presse britannique, la force de police la plus importante de Grande-Bretagne utiliserait une technologie de surveillance clandestine qui est capable de se faire passer pour un réseau de téléphonie mobile, émettant un signal qui permet aux autorités de couper les téléphones à distance, d’intercepter les communications et de rassembler des données au sujet des milliers d’utilisateurs dans une région donnée. Ce système de surveillance a été procuré à la Metropolitan Police par la société Datong qui compte également, entre autres, parmi ses clients, les services secrets américains, le ministère de la défense britannique et plusieurs régimes du Moyen-Orient. Classé strictement secret en vertu d’un protocole gouvernemental en tant que ‘Listed X’, il peut émettre un signal sur une zone pouvant aller jusqu’à dix kilomètres carrés, obligeant des centaines de téléphones par minute à donner leurs codes uniques d’identités IMSI et IMEI qui peuvent alors être utilisés pour suivre les mouvements de la personne en temps réel. Le site internet de Datong affirme que ses produits sont conçus pour fournir aux services charger de faire respecter la loi, à l’armée, aux agences de sécurité et aux forces spéciales des moyens pour ‘rassembler les premiers renseignements afin d’identifier et d’anticiper la menace avant qu’elle ne soit déployée’. Le système permet aux autorités d’intercepter les messages et les appels téléphoniques en amenant les téléphones portables dans un certain rayon à utiliser un faux réseau, où ils peuvent être soumis au ‘rejet de service intelligent’, fonction destinée à couper le téléphone.

Datong propose également un émetteur-récepteur, de la taille d’une valise, qui peut être placé dans un véhicule (ou tout autre endroit fixe) et utilisé à distance par les officiers, ainsi que des émetteur-récepteurs portables clandestins avec ‘options d’antenne dissimulée’. Selon certaines sources, la Metropolitan Police aurait acheté du matériel à Dalong pour 143.455 livres (environ 160.000 euros) en 2008-2009, et en 2010, la société aurait rapporté que ses recettes en Grande-Bretagne, entre 2005 et 2010, s’élèveraient à plus de trois millions de livres (près de 3,5 millions d’euros).

Dans un communiqué au quotidien The Guardian, la Real IRA a reconnu être responsable des attaques contre deux banques en Irlande du Nord ainsi que de celle contre les bureaux de la ‘City of Culture’ à Derry la semaine dernière. L’organisation affirme qu’elle va continuer à viser les intérêts économiques, comme elle l’avait affirmé en septembre dernier, lorsqu’elle avait publié une déclaration affirmant que les banques et les banquiers pourraient être visés par diverses actions.

Aujourd’hui, un de ses représentants a déclaré au Guardian que les dernières attaques, ainsi que celles à venir, sont la réponse de l’organisation à la cupidité des banquiers et qu’elles visent à délivrer le message que bien que la lutte nationale irlandaise et la lutte des classes soient distinctes, elles ne sont pas séparées. Il a affirmé que les bureaux de la ‘City of Culture’ était une cible symbolique parce que la décision de les attribuer à la ville de Derry sous-tendait l’autorité britannique sur la ville. ‘De telles attaques font partie intégrante de notre stratégie qui consiste à viser l’infrastructure financière qui soutient le système colonial capitaliste du gouvernement britannique en Irlande. L’impulsion pour mettre à exécution ce genre d’attaque est directement liée à la pression des communautés ouvrières en Irlande dans leur ensemble. Il est évident que notre objection à la ‘City of Culture’ est concentrée sur l’exploitation politique du nom et de la culture de Derry par les britanniques’.

Militant de la Real IRA

Militant de la Real IRA

Teresa Treacy est une femme de 65 ans qui a été mise en prison le 12 septembre suite à une accusation de la compagnie d’électricité ESB. Teresa Treacy qui tient une ferme à Tullamore dans le comté d’Offaly, avait refusé l’accès de ses terres à ESB, afin de protéger l’environnement et les arbres dont elle s’occupe depuis des années. ESB veut construire une ligne électrique de 110 kV de Cushaling à Thornsbury. Depuis 2006, Mme Treacy a fait connaître ses objections à l’ESB et leur demandé que les lignes électriques soient construites sous terre. Mais l’ESB, craignant qu’un précédent ne soit ainsi créé, a négocié des compensations avec les autres propriétaires, et à l’en été 2011, Teresa Treacy était la dernière à refuser l’accès à l’ESB. Mme Treacy restera en prison jusqu’au moment où elle « purgera son refus d’appliquer les décisions de justice » en acceptant de s’y soumettre.

En août 2009 s’est ouvert à Vilnius le procès de Michael Campbell, 39 ans, originaire du comté de Louth en Irlande du Nord et soupçonné d’être membre de la Real-IRA. Il était accusé d’avoir tenté d’acheter des armes, dont des grenades, des fusils, des détonateurs et des explosifs en vue de les ramené dans son pays. Au cours du procès, des images et des conversations enregistrées clandestinement ont été produites devant le juge. Parmi celles-ci, un entretien téléphonique au cours duquel il aurait été en train de planifier une action à l’explosif à Londres. Campbell avait été arrêté à Vilnius en janvier 2008 dans le cadre d’une vaste opération menée conjointement par les autorités lituaniennes et irlandaises. Aujourd’hui, il a été reconnu coupable de soutien à une organisation terroriste, de possession illégales d’armes et de tentative de contrebande. Il écope d’une peine de douze ans fermes.

Michael Campbell

Michael Campbell

Hier soir à 23h, une bombe a explosé à l’extérieur des bureaux de la ‘City of Culture’, au centre de Derry. Un avertissement composé de mots codés reconnus aurait été donné vers 22h, une heure avant l’explosion. Les forces de sécurité ont annoncé ce matin que l’attaque portait clairement la marque de la R.IRA, qui avait déjà endommagé la porte du même bâtiment avec une bombe artisanal en janvier dernier. Hier soir, l’explosion n’a fait aucun blessé et les dégâts matériels sont insignifiants. Après avoir reçu l’alerte, la police avait fait évacuer le quartier et appelé les démineurs de l’armée, mais la bombe a explosé avant leur arrivée. Jusqu’à présent, la R.IRA n’a pas revendiqué l’action.

Dossier(s): Archives Reste de l'Europe Tags:

Le 28 et 29 septembre 2011, quatre anarchistes (deux jeunes hommes et deux jeunes femmes) ont été arrêtés à Moscou sous l’accusation de « vandalisme » et de « destruction de propriété avec l’incendie criminel ». Ils sont soupçonnés d’avoir posé la bombe qui a explosé contre un commissariat de police de la région de Moscou le 7 juin et d’avoir incendié un excavateur dans le chantier d’autoroute à Volokamski le 5 juin. Les arrestations, des recherches et des interrogatoires ont été faits conjointement par l’UGRO (la Police judiciaire), le FSB (la sécurité d’Etat) et le Centre E (le Centre pour l’Action Contre l’Extrémisme).

Un a été arrêté le 28 septembre, tard dans la soirée. Comme il rentrait à la maison, trois agents déguisés comme des auxiliaires médicaux, l’ont attaqué par surprise. Il a été emmené à une forêt par des policiers masqués, qui l’ont menacé et tabassé, en exigeant des aveux. Les papiers sur son arrestation ont été remplis seulement le jour suivant et officiellement il a été arrêté seulement le 29 septembre. Le 29 septembre autour 9h30, trois agents, également déguisés, ont attaqués une autre anarchiste sans se présenter comme policiers. L’anarchiste s’est défendue et a blessé un policier d’un coup de couteau. Comme les blessures n’étaient pas sérieuses et la légalité de la méthode d’arrestation était douteuse, aucune charge n’a été retenue pour ce fait. La troisième personne a été arrêtée le même jour, et elle a aussi été passée à tabac. Les conditions de l’arrestation de la quatrième personne sont inconnues. Comme la police n’avait pas de preuve de leur participation, ils ont été libérés le 3 octobre tous ont été sortis, après une détention provisoire qui a largement dépassé les limites légales.

Dans le cadre de la journée d’action internationale de solidarité avec les prisonniers politiques républicains et les prisonniers de guerre irlandais, des slogans ont été peints, une banderole accrochée et des tracts diffés samedi à Paris, revendiquant notamment le statut politique pour les prisonniers républicains irlandais et la libération de Martin Corey et Marian Price, qui étaient des militants républicains dans les années 1970 et qui furent libérés de prison, sont de nouveau emprisonnés par l’Etat britannique.
Dans des conditions très difficiles, les prisonniers de guerre de la prison de Maghaberry luttent pour obtenir à nouveau un statut politique, qui avait été gagné par leurs prédécesseurs en 1981, mais qui fut abrogé par leurs anciens camarades dans le cadre des accords de paix de 1998.
D’autres initiatives ont eu lieu en Irlande, en Allemagne et en Italie.

pontdesartspetite.jpg

Pour plus d’information…

Anton Nielsen, militant de 72 ans, a été incarcéré dans la prison de Horseroed au nord de Copenhague, pour avoir soutenu le Front Populaire de Libération de la Palestine à Gaza. Il a été condamné à 2 mois de prison ferme et 4 mois avec sursis pour avoir collecté par le biais de son organisation, le « Comité Horseroed-Stutthof » 17.690 couronnes danoises (environ 3.000 dollars U.S.) au bénéfice du travail humanitaire du FPLP à Gaza. Selon la législation anti-terroriste des USA et de l’Union Européenne, le FPLP est une organisation terroriste et le soutien au FPLP est considéré comme appui au terrorisme. C’est pourquoi le ministre danois de la Justice a accusé Anton Nielsen de soutien au terrorisme. Lors du récent jugement, il a été condamné à 2 mois de prison ferme et 4 mois avec sursis.

Le « Comité Horseroed-Stutthof », dont Anton Nielsen est le président, est l’association des survivants de la résistance danoise durant la deuxième guerre mondiale. Quand les communistes furent déclarés illégaux à l’époque, c’est vers la même prison de Horseroed qu’ils ont été amenés par la police danoise, et de là déportés vers l’Allemagne nazie, où beaucoup d’entre eux sont morts. Le père d’Anton Nielsen, lui-même communiste, avait été envoyé à Horseroed voilà 70 ans… Une manifestation s’est tenue devant la prison pour soutenir Anton Nielsen au moment de son entrée en prison.

anton-nielsen-0cb5c.jpg