La police du canton de Zurich vient d’officialiser la location à l’armée de « Duro » blindés. Ces véhicules servant au transport de troupe peuvent résister aux éclats de grenades et autres attaques d’engins incendiaires. Une mitrailleuse lourde peut être montée en tourelle sur le toit. Plusieurs autres cantons ont déjà manifesté leur intention d’équiper leur police de ces véhicules pour faire face à la menace « terroriste ». La police du canton de Genève possède déjà des véhicules de combat léger de type « Piranha ». Ces deux modèles de blindés légers sont construits par l’entreprise d’armement suisse MOWAG.
Mardi 6 mars la police genevoise a procédé à plusieurs interpellations après une conférence de presse appelée par le collectif Xenope. Le collectif a sollicité la presse devant les bureaux de Serge Dal Busco, le conseiller d’Etat en charge du dossier de la maison habitée par Xenope. Après avoir déambulé bruyamment à la recherche du politicien responsable, le groupe c’est dispersé. C’est un peu plus loin que les pandores ont encerclé un groupe de militant.e et ont procédé à des arrestations brutales. Au total 10 personnes ont été emmenées au poste puis libérée plus tard dans la journée.
Mike Ben Peter, du Collectif Jean Dutoit a été tué par la police la nuit du mercredi 28 février à Lausanne. A la suite d’un contrôle près de la gare « il a été maîtrisé par la force puis menotté. Juste après son immobilisation, [il] a fait un malaise et perdu connaissance » apprend t-on dans le 24heures qui relaie la version policière. Blessé à la tête, il est décédé à l’hôpital. Une manifestation a immédiatement eu lieu le lendemain 1er mars. Une autre manifestation aura lieu samedi 10 mars à 13h à Lausanne pour Mike, contre le racisme et les violences policières.
Le Collectif Jean Dutoit est né en 2015 à Lausanne de la rencontre d’une centaine de personnes originaires d’Afrique de l’Ouest avec un groupe de citoyens suisses. Si le Collectif s’est formé dans le but de trouver un toit pour ses membres africains, il s’est engagé sur les thématiques politiques, sociales, économiques et culturelles qui conditionnent l’existence des personnes qui migrent en Suisse.
Suite au massacre de civils par l’armée turque ce début de semaine à Afrin, la communauté kurde de Genève appelle à manifester mercredi après midi à la place des Nations. La première partie de la commémoration pour Ivana Hoffman organisée par le Secours Rouge de Genève (avec prises de paroles) aura lieu là-bas. La deuxième partie de soirée (avec la présentation de la campagne Celox, infokiosque et repas kurde) aura bien lieu à l’endroit initialement prévu: au centre kurde à la Maison des Associations, rue des Savoises 15, à partir de 20h.
Jeudi premier mars, deux locaux de l’organisation Revolutionare Aufbau (Construction Révolutionnaire) ont été perquisitionnés à Bâle et à Zurich sur ordre du parquet de Bâle-Ville. À Bâle, il s’agit de la deuxième perquisition en très peu de temps, puisque la police avait procédé à une opération juste avant la manifestation en solidarité avec Afrin à Bâle le 2 février. Les deux dernières perquisitions, coordonnées, ont été effectuées en l’absence des occupants. Le bureau du procureur refuse toujours de remettre les mandats de perquisition, on ne sait donc pas la raison officielle et juridique de cette attaque. Revolutionare Aufbau est liée au Secours Rouge International en ce que sa structure anti-répressive, le Rote Hilfe Schweiz, est la section du SRI pour la Suisse alémanique.
Mamifestation de Revolutionarer Aufbau à Zurich (archive)
Accusée par la justice espagnole de rébellion, elle risque jusqu’à 30 ans de prison. Son procès doit commencer ce mercredi. La députée du parti Candidature d’Unité Populaire (CUP) ne s’y rendra pas. Elle attend de savoir si une demande d’extradition sera formulée par le tribunal. Dans ce cas la, elle demandera l’asile politique en Suisse.
La CUP est un parti indépendantiste catalan et anticapitaliste. Il a joué un rôle déterminant durant le référendum d’autodétermination en 2017. Actuellement plus de 900 personnes sont sous enquête de la justice espagnole pour des faits liés au mouvement d’indépendance catalan.
Le samedi 3 février, 5000 personnes ont participé de manière non-violente à la manifestation autorisée « lutte contre la dictature en Turquie ». La police n’a autorisé que peut de temps avant la manifestation avec comme point de ralliement le Claramatte (lieu proche de Claraplatz, point de ralliement officiel) à 13h, et non à 14h. Ce qui a permis de considérer tout rassemblement sur le Claraplatz comme illégal. Toutes les personnes qui s’y rendaient étaient soumises à des contrôles et devaient se laisser prendre en photo. Deux personnes ont été arrêtées sur place. Cet harcèlement policier visait surtout les soutiens solidaires non-kurdes. Tou-te-s celles et ceux qui, aux yeux de la police, n’avaient pas « l’air d’être kurdes » encouraient le risque d’être poursuivi-e-s et arrêté-e-s. Plusieurs manifestant-e-s ont rapporté que des policer-e-s leur ont dit que cette manif n’était « pas pour les « suisses » et que seul-e-s les « kurdes » avaient l’autorisation d’y participer.
Avant même que la manifestation n’ait lieu, des unités de police cagoulées sont entrées dans un appartement du Revolutionärer Aufbau Basel, sans mandat de perquisition. Trois personnes en train de préparer la manifestation ont été provisoirement arrêtées et un calicot a été confisqué. Selon un témoin, la police aurait menacé les personnes présentes que ceux qui participeraient à la manifestation seraient arrêtés. Dès le début de a manifestation, des policier-es- cagoulé-e-s armé-e-s de fusils à balles en caoutchouc se sont dirigé-e-s vers la partie de la manifestation regroupant le plus de « non-kurdes » et ont tenté d’arracher un calicot aux manifestant-e-s. La police s’est heurtée à une résistance unie et s’est finalement retirée. Au final au moins 15 participant-e-s ont été arrêté-e-s. Tou-te-s ont été relâché-e-s depuis.
Hülya Emeç, journaliste kurde, est en détention depuis le 15 janvier 2018, retenue à l’aéroport de Zürich. Reporter de l’agence de presse Dicle (DIHA) qui a été fermée en 2016, elle est sous procès en Turquie depuis 2009 pour appartenance à une organisation terroriste. Le 9 octobre 2017, la décision d’une peine de prison de 7 ans et 6 mois a été approuvée. Avant cela, la reporter travaillait pour l’agence de presse Firat (ANF) et la chaîne de télévision Van TV. Les autres procès ouverts par les tribunaux turcs dus aux différents articles écrits par Hülya sont actuellement en cours.
Après que le tribunal ait décidé de détenir Hülya Emeç, elle s’est vue contrainte pour sa sécurité de fuir la Turquie dans des conditions difficiles, pour aller au Pérou puis au Brésil. Elle a ensuite acheté un billet pour la Turquie, avec escale en Suisse à l’aéroport de Zürich, sans visa. Durant cette escale, la police zurichoise, ayant appris que Hülya avait l’intention d’immigrer en Suisse, a cherché à la renvoyer en Turquie. Elle a donc été mise en garde en vue, où elle a ouvertement informé la police de son intention de demander asile. Cela fait une semaine que Hülya est en détention, privée de son téléphone, et elle n’a pas le droit d’entrer en contact avec des personnes à l’extérieur, même ses avocats.
Dans la nuit du 31 décembre au 1er janvier une centaine de personnes ont occupé un l’ancien bâtiment de H&M, vide depuis un an. L’appel avait été lancé pour une fête sauvage dans le but de se réapproprier la ville. Peu de temps après le début de la fête, la police est arrivée sur place avec un énorme dispositif. Un canon à eau, une centaine de policiers anti-émeutes ainsi que la brigade de renseignement (BRIC) ont bouclé le périmètre. Un petit groupe de participant.es a réussi à sortir du bâtiment en forçant le dispositif. Le Groupe Antirep Genève fait état de 116 interpellations dont 46 personnes emmenées au poste de police pour des contrôles plus poussés. Deux personnes ont aussi été hospitalisées pour des traumatismes crâniens et des contusions suite aux violences policières.
Le 27 novembre, le tribunal administratif fédéral suisse de Saint-Gall a rejeté le recours déposé par Nekane Txapartegi qui avait vu sa demande d’asile refusée par le Secrétariat d’État aux Migrations (SEM). Le tribunal a déclaré que la question de l’asile n’était plus pertinente depuis que la Haute Cour espagnole avait statué la prescription de la peineNekane Txapartegi. Elle était maintenant libre de rester en Suisse depuis l’abandon la demande d’extradition et de la peine.
Le tribunal de Saint-Gall a également commenté la décision du SEM qui avait refusé la demande d’asile en rejetant les accusations de tortures subies par Nekane lors de sa détention en Espagne. Le tribunal précise que les allégations de torture subies par Nekane sont vraisemblables et dès lors n’exclut pas qu’elle ait été torturée lors sa détention en Espagne en 1999.