Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

A la fin de la guerre Iran-Irak, le régime de la République islamique redoutait des mouvements populaires, notamment à l’occasion de la rentrée scolaire (les universités avaient été fermées pendant deux ans). Les dirigeants décident de décimer préventivement l’opposition, militants de la gauche révolutionnaire et du mouvement des Moujahidine Khalq. Entre août et octobre, 30.000 prisonniers politiques seront fusillés, abattus ou pendus. La majorité des victimes purgeaient des peines de prison pour leurs activités politiques ou avaient terminé leur peine mais étaient toujours incarcérées. Mais certains avaient déjà été libérés et seront de nouveau été arrêtés pour être exécutés. Les massacres ont eu lieu dans presque toutes les villes iraniennes.

Lire l’article que nous avions publié sur ce massacre

Pendaisons en masse à Tabriz, à l’été ’88

« Ni oubli ni pardon! »
Rassemblement de dénonciation de l’assassinat des prisonniers politiques et non politiques par le régime islamique d’Iran à l’occasion du 28e anniversaire du massacre de 1988. Samedi 1er octobre 2016, de 15h à 17h, Place de la Monnaie, Bruxelles
A l’initiative du Iranian Youth Committee – Belgium et de la 8 March Women’s Organisation (Iran-Afghanistan)

Pendaisons en masse à Tabriz, à l'été '88

Parmi les forces du Bataillon International de Libération, la Brigade Krasucki a publié hier une photo en soutien aux accusés du procès Air France. On peut y voir des combattants internationalistes surplombant une ville fraîchement débarrassée de l’occupation de Daesh, Manbij. La CGT n’a pas manqué de réagir dans un communiqué délirant « Non seulement nous réfutons tout lien avec ce groupuscule mais surtout nous condamnons l’utilisation des valeurs de fraternité et de paix entre les peuples qui ont guidé notre ami et camarade Henri KRASUCKI tout au long de sa vie notamment au cours des heures les plus difficiles de sa jeunesse. » Faisant bien sûr référence à l’appartenance de Krasucki à l’organisation de résistance antifasciste FTP-MOI, avant la carrière syndicale qu’on lui connait…

La Brigade Krasucki

La Brigade Krasucki

De deux à quatre mois de prison avec sursis ont été requis mercredi contre cinq salariés d’Air France jugés devant le tribunal correctionnel de Bobigny pour l’épisode de la « chemise arrachée » du DRH de la compagnie aérienne. 300 syndicalistes manifestaient à ce moment devant le tribunal de Bobigny (nord de Paris) pour demander la relaxe de leurs camarades. Quatre mois ont été requis contre Fabrice Lhermitte, trois mois contre Pascal Maquet, Samir Ait Taleb et Vincent Martinez, le délégué du personnel qui a été licencié, et deux mois contre Cédric Errin. Quatre d’entre eux sont adhérents à la CGT. Le parquet a requis 1.000 euros d’amende contre les dix autres prévenus, poursuivis pour des « dégradations » lors de la manifestation du 5 octobre 2015 devant le siège d’Air France à Roissy suite à l’annonce de la suppression envisagée de 2.900 emplois. Pris à partie ce jour-là, Xavier Broseta, DRH d’Air France à l’époque, et Pierre Plissonnier, responsable de l’activité long-courrier, avaient dû fuir sous les huées, torse nu pour le premier, la chemise en lambeaux pour le second.

Le 5 octobre 2015…

Dix soldats turcs ont été tués et 7 autres blessés lundi au Kurdistan dans deux attaques distinctes. Six militaires ont été tués et un autre a été blessé lors d’une attaque à l’arme automatique qui a ciblé un point de contrôle de l’armée turque dans le district d’Uludere, de la province de Sirnak. Plus tôt dans la journée, quatre autres soldats ont péri et six ont été blessés dans la province de Mardin lorsque des combattants du PKK ont fait sauter un IED au passage d’un autocar de l’armée sur la route reliant Kiziltepe à Derik.

Le cratère de l’explosion sur la route Kiziltepe-Derik

Le cratère de l'explosion sur la route Kiziltepe-Derik

Une personne qui avait manifesté à Niort le 9 mars dernier et qui avait été arrêtée en fin de manif’ sous le prétexte d’avoir tagué deux voitures de police est convoquée ce 8 novembre. Le prétexte a depuis changé: ce sont à présent la dégradation du portail du Médef et un graffiti sur un panneau signalant une caméra qui sont reprochés.

Procès pour un manifestant du 9 mars

Procès pour un manifestant du 9 mars

Le parti nationaliste hindouiste au pouvoir, le BJP, les autorités du Bastar (un district de l’état du Chhattisgarh), la police et les forces paramilitaires ont créé une nouvelle milice anti-maoïste: le Groupe d’action pour l’intégrité nationale (AGNI). La fondation de l’AGNI remonte à juillet et son dirigeant est un ancien officier. L’AGNI est en fait une reformation de la milice Salwa Judum qui avait commise tant d’exactions contre les population qu’elle avait fini par être dissoute après son interdiction par la Cour suprême en 2011. Un rassemblement anti-maoïste a récemment organisé dans le Bastar par l’ANGI a été tenu, auxquels des villageois ont été payés pour participé et/ou menacé s’il n’y venaient pas. A la tribune de ce meeting figurait l’inspecteur général de la police, un fondateur du Salwa Judum, et un officier de police connu pour avoir dirigé un Special Investigating Team (SIT) qui enlevait et torturait des villageois (et pour avoir intimidé les journalistes, notamment de la BBC, qui enquêtaient).

Les dirigeants de l’AGNI

Les dirigeants de l'AGNI

En 1999, dans un maxi-procès contre la gauche nationaliste basque, 47 personnes, dont Nekane Txapartegi, seront jugées coupable de collaboration avec ETA. Lors des auditions de son procès espagnol disponibles sur Youtube, Nekane décrit les sévices sexuels et physiques qu’elle a subis dans le sous-sol d’un commissariat à Madrid. En juin dernier, le gouvernement basque a publié un rapport qui détaille plus de 4000 cas de tortures commis entre 1960 et 2013 par les Forces armées espagnoles. Parmi eux se trouvent le cas de Nekane Txapartegi.

Arrêtée en avril dernier à Zurich, la militante basque risque d’être renvoyée en Espagne pour purger la peine de six ans et neuf mois à laquelle elle a été condamnée sur base de déclarations extorquées sous la torture. Samedi, une manifestation dénonçant la procédure d’extradition a eu lieu à Berne avec la présence d’une délégation venue du pays basque. Le Secours rouge de Suisse était également présent à cette manifestation.

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Un article sur cette affaire

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Plusieurs milliers de personnes ont défilé samedi dans les rues d’Ajaccio pour réclamer l’amnistie des prisonniers politiques corses détenus sur le continent. De nombreux élus insulaires, des acteurs culturels, mais aussi des délégations catalanes, basques, sardes ou encore écossaises ont participé à la mobilisation. Les manifestants ont remonté l’artère principale d’Ajaccio en scandant « Amnistia è Libertà » (amnistie et liberté). Depuis le dépôt des armes du Front de libération national corse (FLNC) en juin 2014, la question de l’amnistie des recherchés et des détenus « politiques » se pose sur l’île. En mai 2015, l’Assemblée de Corse a adopté une résolution réclamant l’amnistie à une large majorité.

La manifestation d’Ajaccio

La manifestation d'Ajaccio

Les autorités paraguayennes accusent Carmen Villalba d’avoir planifié avec d’autres détenus de l’Armée du Peuple Paraguayen (EPP) une évasion. Une perquisitions dans le bloc de sécurité maximale de la prison du Buen Pastor a permis la saisie de 10 téléphones mobiles, de clés USB et cartes mémoire. Les prisonniers communiquaient avec l’extérieur un utilisant un réseau Wi Fi localité en face de la prison. Carmen Villalba a été condamné à 18 ans de prison pour un enlèvement réalisé par l’EPP, et à 7 années supplémentaires pour la prise d’otages d’un gardien.

Carmen Villalba

Carmen Villalba

Six manifestants ont comparu ce matin devant le tribunal correctionnel de Paris pour rébellion: Gildo, un membre de la direction de l’union locale CGT de Saint-Denis risque un an d’emprisonnement et 15 000 euros d’amende, qui comparaît aux côtés de trois autres manifestants, Michel, Maxime et Valentin ; Bastien sera, lui, jugé demain à 13 h 30. Frédéric comparaîtra jeudi prochain. Ils sont poursuivis pour rébellion, outrage, non-dispersion après sommation ou même violences sur personnes dépositaires de l’autorité publique lors des manifestations du printemps dernier contre la loi travail, tous risquent des peines de prison ferme et de fortes amendes. Autre point commun : à l’opposé des versions des forces de l’ordre, leurs récits, certificats médicaux et vidéos à l’appui, racontent les violences policières qu’ils ont subies.

pour lire le compte-rendu d’audience

Demain mardi, cinq autres manifestants, Axel, Arnaud, Jules, Romain et Rudy qui passent en procès au tribunal d’Amiens à partir de 8h30. Ils seront jugés pour leur participation à des blocages dans le centre-ville d’Amiens lors des manifestations contre la loi travail, et ils encourent de fortes amendes et des peines d’emprisonnement. Rassemblement solidaire demain mardi à partir de 8h30 devant le tribunal d’Amiens.

5 des 6 manifestants jugés ce matin à Paris avaient été arrêtés dans le kessel devant l’Assemblée nationale

5 des 6 manifestants jugés ce matin à Paris avaient été arrêtés dans le kessel devant l'Assemblée nationale