Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Selon la CGT, 2,5 millions de personnes ont manifesté samedi en France contre la réforme des retraites, dont 500 000 dans la capitale. Avec la quatrième journée d’action contre la réforme des retraites samedi, les syndicats espèrent se faire entendre enfin de l’exécutif, faute de quoi ils se disent prêts à « mettre la France à l’arrêt » le 7 mars. En province aussi, les cortèges ont rassemblé plus de monde que le 7 février. Il y a eu des affrontements à Rennes, Lyon, Nantes et Paris. 10 000 policiers et gendarmes étaient mobilisés, dont 4 500 dans la capitale. A Paris, les heurts ont commencé peu avant 15 h 30 quand un groupe de manifestants a tenté de partir en cortège sauvage en direction de la rue de Charonne. Après l’intervention des forces de l’ordre, les heurts se sont poursuivis sur le boulevard Voltaire, avec des feux de poubelles et de vélos électriques, des conteneurs à verre renversés et une voiture incendiée. Des abribus et des vitrines de banques, de compagnies d’assurances et d’un fast-food ont été pris pour cible. Le cortège de tête a été plusieurs fois chargé par les forces de l’ordre et noyé sous les gaz lacrymogènes. Au total, dix personnes ont été interpellées, selon un bilan donné à 18 h 30 par la police.

A Lyon, des heurts ont eu lieu entre le cortège de tête et forces de l’ordre. Une banque Société Générale a été prise pour cible et saccagée sur le cours Emile Zola ce qui a donné lieu à deux interpellations. Des affrontements ont éclaté à l’arrivée du cortège au niveau de l’hôtel de ville. Des incendies ont été déclenchés sur la place place Lazare Goujon. Les CRS ont essuyé des jets de projectiles et de pétards et ont tiré du gaz lacrymogène et mené des charges. Deux personnes ont été interpellées portant le total à quatre ce samedi pour Lyon.
A Rennes (photo), les premiers heurts ont eu lieu boulevard Magenta. Les affrontements ont ensuite éclatés devant les Galeries Lafayette alors que les forces de l’ordre faisaient un usage massif de gaz lacrymogène et d’un canon à eau au milieu des manifestants. Les forces de l’ordre ensuite attaqué les manifestants place de la République avec l’usage du canon à eau. Des manifestants se sont rassemblés en soirée place Sainte-Anne où il y a eu de nouveaux heurts. Il y a eu 23 interpellation à Rennes, selon la préfecture.
A Nantes, les affrontements ont commencé dès 16 h, cours des 50-Otages, avec des échanges de tirs de lacrymogène et de mortiers d’artifice. Puis les affrontements se sont concentrés en fin de manifestation, peu avant 17 heures, au pied du pont Anne-de-Bretagne. La police a effecxtué de nouveaux tirs de gaz lacrymogène pour disperser les manifestants, qui ont résisté pendant une heure. Des heurts ont encore eu lieu vers le centre-ville. En soirée, la police avait interpellé huit personnes.

Un Palestinien a été abattu par des colons sionistes en Cisjordanie samedi. Un groupe important de colons armés, arrivés de l’avant-poste sioniste illégal d’Havat Yaïr, ont attaqué des Palestiniens à la périphérie de la ville voisine de Qarawat Bani Hassan. Un des résidents palestiniens, Mithkal Abd al-Halim Rayan, 27 ans, a été mortellement touché à la tête. Mithqal était le père de trois jeunes enfants : un garçon de 4 ans, un fils de deux ans et une petite fille. Il a été tué d’une balle dans la tête alors qu’il rentrait du travail, une usine de béton à Salfit. Ces colons ont ciblé à plusieurs reprises le village de Qarawat Bani Hassan, à l’ouest de Salfit, pour l’expansion de leur colonie. Plus tôt dans la journée de samedi, ces colons israéliens avaient déraciné des dizaines d’oliviers palestiniens et détruit un bâtiment agricole dans le cadre de leur prise de contrôle des terres palestiniennes à Qarawat Bani Hassan.

La mort de Mithqal porte à 45 le nombre de Palestiniens tués par des tirs israéliens depuis le début de cette année, dont neuf enfants et une femme âgée. Quatre des Palestiniens tués l’ont été par des colons israéliens illégaux. En plus des 45 Palestiniens tués, un prisonnier palestinien, Ahmad Abu Ali, 48 ans, de la ville de Yatta, au sud d’Hébron, dans le sud de la Cisjordanie occupée, est mort dans un centre médical israélien après s’être vu refuser un traitement médical essentiel et n’avoir été transféré au centre médical Soroka qu’à l’approche de la mort. Ahmad n’était plus qu’à deux ans de la fin de sa peine de douze ans de prison.

Dossier(s): Monde arabe et Iran

Plusieurs centaines de personnes ont participé samedi à une manifestation non autorisée au cœur de la ville de Bâle en faveur du climat. Le rassemblement a débuté peu après 15h dans un parc de la ville, tout près de la gare. Après quelques discours, le cortège s’est alors mis en marche en direction du centre-ville. La situation s’est tendue quand la police a bloqué par des barrières le parcours que voulaient suivre les manifestants. Ceux-ci ont alors forcé les barrages et progressé en direction du centre. Les forces de l’ordre ont utilisé des balles en caoutchouc et des gaz lacrymogènes sans pouvoir stopper le cortège au carrefour Bankverein, où se situent l’UBS et le Credit Suisse. Les manifestants ont alors occupé les rues en direction du théâtre. Ce n’est qu’à la Barfüsserplatz que les forces de l’ordre ont pu arrêter le défilé. Mais les manifestants sont repartis de plus belle via le très fréquenté Wettsteinbrücke. La manifestation s’est terminée aux alentours de la Waisenhaus.

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Cinq combattants de la New People’s Army (NPA) ont été tués hier vendredi à Barangay Gujom, dans la province insulaire de Masbate. C’est un détachement de la 9e division d’infanterie de l’armée de terre, basée à Pili, qui a accroché le groupe de guérilleros. La maoïstes tués sont Rufino Alba alias Kaloy, commandant du 1er peloton du 4e Comité provincial, et des combattants de ce peloton: Biroc Noynay alias Marjon, Jerome Sabang, Patrocenio Aton, et Reneboy Versaga. Les militaires ont récupéré les armes des guérilleros (photo). Les militaires affirment qu’un autre combattant de la NPA, Jimuel Naraja alias Angel et Highblood, a été blessé au cours de la fusillade, et que trois sympathisants des maoïstes avaient été arrêtés.

La marche jeudi à Juliaca, au sud du Pérou, en hommage aux 18 civils qui ont trouvé la mort, il y a mois, dans les manifestations réclamant la démission de la présidente Dina Boluarte, a fait près d’une cinquantaine de blessés. Les affrontements ont commencé quand les protestataires ont tenté de pénétrer au sein de l’aéroport Inca Manco Capac à Juliaca (1.300 km au sud de Lima), où des manifestants ont été tués il y a un mois. La police a usé ce jeudi de balles et de gaz, causant des blessures, des fractures, des intoxications et des insuffisances respiratoires chez 23 personnes. Trois des blessées sont des mineurs âgés de 17, 15 et 11 ans, ce dernier présentant une blessure par par balle à la jambe gauche. La police nationale péruvienne a indiqué sur Twitter que 25 policiers ont été blessés lors de ces affrontements à l’aéroport.

Ce samedi 11 février, à 19h, au DK (Rue de Danemark 70B, 1060 Bruxelles), Samidoun Bruxelles organise une soirée d’échanges et de discussions stratégiques, en vue de la libération complète de toute la Palestine, du démantèlement du colonialisme et du sionisme, du retour des réfugiés palestiniens. Cet échange sur les différentes perspectives traitera de l’avenir de la lutte et ce qui est nécessaire pour obtenir cette victoire.

Les participants à cet échange seront: Myriam De Ly, active au sein de la Plateforme Charleroi-Palestine ; Nermin Hwaihi, actif dans le Mouvement des réfugiés palestiniens pour les droits et la justice ; Eitan Bronstein, fondateur de Zochrot, activiste de De-Colonizer et de l’Union des progressistes juifs de Belgique ; Mohammed Khatib, coordinateur européen du réseau Samidoun et co-fondateur de la Voie alternative révolutionnaire palestinienne ; Brussels Panthers, organisation antiraciste et décoloniale ; Classe contre classe, organisation révolutionnaire de Belgique.

 

Hier mercredi, aux petites heures du matin, six membres de la jeunesse indépendantiste catalane ont été arrêtés. Ils et elles sont membres d’Arran, et certaines des personnes arrêtées sont également membres de l’Union des étudiants des pays catalans. L’affaire est entre les mains du tribunal du 4e district de Lleida. Ces jeunes faisaient l’objet d’une enquête depuis un an par la police nationale, et les accusations portaient sur les crimes d’appartenance à un groupe criminel, incendie criminel, dommages continus, outrage au drapeau espagnol, crime contre l’intégrité physique et morale, crime environnemental et vol. Des dizaines de manifestants se sont rassemblés aux portes du commissariat provincial de la police nationale espagnole à Lleida. Enfin, à deux heures moins le quart, les six ont été libérés. L’affaire reste ouverte mais les charges retenues ont été réduites aux délits de dégradation, de désordre public et de menaces. Le tribunal a conservé leurs téléphones portables et leurs ordinateurs.

Une manifestation d’Arran (archives)

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En Turquie, les réseaux sociaux turcs sont inondés de messages de personnes qui se plaignent d’un manque d’efforts de secours et de recherches des victimes dans leurs zones, en particulier dans la région d’Hatay. Les critiques portent aussi sur le fait que ce sont les bâtiments construits, sur cette zone sismique, ces dernières années (et notamment les lotissements de l’autorité nationale de construction, la TOKI), étaient d’une qualité si médiocre qu’ils se sont effondrés comme des châteaux de cartes. La police turque a arrêté une douzaine de personnes depuis le tremblement de terre de lundi pour des publications, sur les réseaux sociaux, critiquant la manière dont le gouvernement a géré la catastrophe. Twitter était inaccessible mercredi et l’organisme de surveillance de la gouvernance de l’internet netblocks.org a souligné que l’accès à ce réseau social était restreint « via plusieurs fournisseurs d’accès Internet en Turquie ». L’état d’urgence a été proclamé dans 10 provinces.

Par ailleurs, les détenus de la prison de Hatay ont déclenché une émeute mercredi soir. Trois prisonniers sont morts et que 12 prisonniers ont été blessés dans la répression (photo). Des vidéos circulant sur les médias sociaux ont montré la brutalité dont les prisonniers ont été victimes et on entend un soldat dire « arrêtez de frapper, il y a des caméras. »

 

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Le mouvement de lutte qui avait commencé lundi au dépôt Decathlon de Willebroek a pris fin à la suite d’un jugement en référé. La police et un huissier se sont présentés sur le site pour signifier et faire respecter la décision de justice qui a ordonné la fin de la grève. Tous les camions ont pu à nouveau sortir. La grève avait débuté à 6h lundi matin. Quelque 700 personnes travaillent dans le dépôt qui approvisionne les magasins de la chaîne française en Belgique. La contestation sociale avait débuté après la suppression d’un bonus salarial pour le personnel.

Environ 25.000 personnes ont défilé mardi à Rennes contre la réforme des retraites. Peu après la fin officielle de la manifestation, à l’arrivée du cortège sur la place de Bretagne, quelques centaines de manifestants ont entamé un face à face avec les forces de l’ordre. La préfecture a lancé un appel à « quitter les lieux » et à « se désolidariser des fauteurs de troubles », ce qui n’a pas empêché les manifestants de monter une barricade avec du matériel de chantier. Des tirs de feux d’artifice et de grenades lacrymogènes ont également été échangés. Les forces de l’ordre ont fait usage d’un canon à eau pour disperser les manifestants. Des vitrines notamment celles de deux agences immobilières, ont été brisées. 13 personnes ont été interpellées.

Quelques incidents ont également eu lieu lors de la manifestation à Paris, où 400.000 personnes ont battu le pavé. Des gaz lacrymogènes ont été tirés par les forces de l’ordre à 15h22 sur le boulevard Saint-Denis, lors de l’attaque d’un McDonald’s. Un peu plus tard, aux alentours de 16h30, lesMcDonald’s et KFC situés sur la place de la République ont été attaqués. Les forces de police sont à nouveau intervenues. Au total, à 20 heures, 26 personnes ont été interpellées dans la capitale. Six d’entre elles ont été interpellées pour des jets de projectiles sur le secteur Amelot/Chemin Vert, et quatre pour des jets de projectiles place de la République. Par ailleurs, 2200 contrôles d’identités avaient été effectués en marge du cortège.