A Erbil (Capitale du Bashur et principale ville du PDK), la police kurde (asayish) accompagnée de son service de renseignement a perquisitionné les locaux de REPAK (Bureau de Relation des Femmes Kurdes, une ONG pourtant reconnue par le régime kurde en 2014) ont été perquisitionné au matin du 5 juin 2016. Les Asayish sont entrés lourdement armés, sans présenter ni mandat ni explications et ont immédiatement « arrêté » trois femmes qui étaient là (dont la présidente de l’association) et leur ont saisi documents d’identité et téléphones portables. Elles ont été emmenées en-dehors de la ville où elles ont été libérées au milieu de la route de Slemani et où leurs documents et téléphones leur ont été rendus, la police leur a fait comprendre qu’il leur était à présent interdit de rentrer à Erbil. Cette décision probablement illégale sera pourtant certainement appliquée… Ce n’est pas la première fois que REPAK est persécuté par la police kurde irakienne, probablement pour leurs liens avec d’autres associations de femmes kurdes et pour leur opposition à la politique turque dans la région. Les trois déportées sont à présent à Slemani, REPAK est de fait interdit, leurs bureaux sont aux mains de la police.

Dans le Kurdistan irakien (Bashur), l’ouest du pays (provinces de Erbil et Dihoq) ainsi que la présidence du pays sont sous la domination du PDK, un parti féodal et réactionnaire, et de leurs Peshmergas, les associations de gauche y sont interdites alors que dans la province orientale (Slemani, gouvernée par le PUK et ses Peshmergas) les associations de la gauche kurde sont plus ou moins tolérées lorsque le gouvernement régional kurde ne vient pas les frapper d’illégalité.

Les trois femmes membres de REPAK déportées à Slemani.

Les trois femmes membres de REPAK déportées à Slemani.

Les forces aériennes turques ont lancé vendredi une opération avec leurs F-16 contre les positions du PKK dans le Kurdistan irakien à Zap, Avasin, Basyan et Gara. Les cibles déclarées étaient des refuges, dépôts de munition, zones d’hébergement et trois positions de mitrailleuses lourdes anti-aériennes. La veille, une autre opération aérienne avait été lancée à Kandil, mettant en oeuvre des F-16 et F-4.

F-16 turcs

Josh Molloy, Joe Ackerman et Jac Holmes, trois Lions du Rojava, ces combattants étrangers qui luttent parmi les troupes kurdes en Syrie ont été arrêtés il y a 8 jours à Erbil. Les trois revenaient du Rojava où ils combattaient depuis le début de l’année 2015, ils souhaitaient retourner vers leur pays natal. Un tel voyage aurait pu être rapide, mais le gouvernement kurde irakien (KRG) a à nouveau fermé les frontières entre le Rojava et le Basuré, rendant ce point de la frontière infranchissable alors que la frontière entre la Turquie et la Syrie est extrêmement dangereuse.

Las d’attendre une hypothétique ouverture de la frontière à Semelka, les trois ont décidé de tenter leur chance en passant la frontière à Sinjar pour attraper un avion à Erbil ou à Soulémanié. Ils ont malheureusement été capturés par la police du KRG et sont depuis détenus à Erbil. Ils ont normalement pu recevoir la visite de représentants de l’ambassade du Royaume-Uni.

Josh Molloy (à gauche), Joe Ackerman (en haut à droite) et Jac Holmes (en bas à droite)

Josh Molloy (à gauche), Joe Ackerman (en haut à droite) et Jac Holmes (en bas à droite)

Les YBŞ (Unités de Résistance du Shengal, milices yézidies proches des YPG) progressent vers Mossoul, toujours détenues par l’État Islamique. Elles ont lancé le 20 mars la « Campagne de Mossoul » destinée à nettoyer les abords de la ville des gangs islamistes. Les 1.600 combattants YBŞ sont appuyés par les HPG et les YJA-Star, les guérillas du PKK. Les YBŞ luttent comme les YPG et HPG pour la libération du Kurdistan mais également pour libérer les milliers de Yezidis kidnappés et réduits en esclavage par les islamistes.

Un guerillero YBŞ

Un guerillero YBŞ

Plusieurs centaines de personnes se sont rassemblé ce 7 février à Erbil devant le bâtiment des Nations Unies pour protester contre les bombardements de l’armée turque qui visent les guérillas du PKK en Irak. Trois policiers ont été blessés.

Manifestation à Erbil.

Manifestation à Erbil.

Dans la province quasi-autonome du Kurdistan irakien (KRG), le « Parti Démocratique du Kurdistan », dirigé par le clan Barzani règne sur le pétrole et sur le territoire. Depuis quelques mois, le KRG s’embourbe dans une crise économique malgré les millions de pétrodollars que la région est censée produire. Notamment, les fonctionnaires, ambulanciers, etc… avaient cessés d’être payés pendant des mois. Le gouvernement a présenté la semaine dernière un « plan » censé réinjecter 10 milliards de pétrodollars dans l’économie kurdo-irakienne. Ce plan ne semble pas convaincre tout le monde, et de nombreuses personnes se demandent où disparaît le pétrole, si ce n’est dans les poches du président Massoud Barzani.

Ce matin, une manifestation qui demandait à ce que les rapports sur l’exportation pétrolière soient publiés à été dispersée à Kirkuk.

Manifestation dispersée à Kirkuk

Manifestation dispersée à Kirkuk

Plusieurs centaines de personnes ont manifesté hier dimanche 7 février devant les bureau de l’ONU à Erbil (Kurdistan d’Irak) pour dénoncer l’intervention militaire du régime d’Erdogan au Kurdistan. Les manifestants demandaient aussi la fermeture des bases militaires turques au Kurdistan d’Irak. Les forces de répression de Barzani, dirigeant féodal de la région autonome kurde d’Irak qui a noué de lucratives relations avec la Turquie, ont ouvert le feu pour disperser les manifestants. Selon les témoins, on compte plusieurs blessés.

Après des mois de combat, les guérillas affiliées ou alliées au PKK ont reprit la ville de Shengal (sur la montagne du même nom) aux islamistes, alors que les Peshmergas du KDP donnaient également l’assaut de leur coté. Entre autres, les HPG (guérilla ‘régulière’ du PKK), les YPJ-Shengal, les YJA-Star et les YPS (guérilla yézidie du PKK) ont libéré la ville. Le mont Shengal est devenu symbole de la résistance contre l’État Islamique lorsque les troupes du PKK avaient secouru des dizaines de milliers de Yézidis pourchassés par les islamistes et abandonnées par les troupes régulières kurdo-irakiennes (KDP-Peshmergas). Ces dernières semaines, le gouvernement kurdo-irakien de Barzani avait été jusqu’à fermer la frontière à hauteur de Hassakah, bloquant la voie aux vivres, armes et combattants nécessaires à la libération de Shengal. Cette tentative aura été vaine. Barzani a d’ailleurs déclaré que son armée avait libéré seule la ville de Shengal.

Sur ces images, ont peut voir les drapeaux des HPG et des YPS remplacer celui de Daesh sur un des silos qui culminent la ville.

Les drapeaux HPG et YPS à Shengal.

Les drapeaux HPG et YPS à Shengal.

Cinq combattants étrangers (2 Espagnols, 2 Américains et un 1 Canadien) combattaient au Rojava aux cotés des YPG, dans la brigade internationale intégrée, les ‘Lions du Rojava’. Il y a deux semaines, ils ont prit la décision de sortir de Syrie, pour ce faire ils ont décidé de passer par la province du kurdistan autonome irakien (KRG). Les 5 se dirigeaient vers Erbil pour y prendre un avion, mais ils ont d’abord été arrêtés le 23 octobre à Dahuk et maintenus en résidence surveillée par la police kurdo-irakienne jusqu’au 25 octobre, date à laquelle on leur a rendu leurs passeports et où ils ont pu poursuivre leur route, c’est en tout cas ce qu’ils pensaient avant de disparaître. Le 26 octobre, l’ambassade espagnole à Bagdad a confirmé que les 5 étaient détenus en régime d’isolement par les autorités kurdes à Erbil.

Du coté du Mont Shengal, où les HPG et les YPS repoussent l’Etat Islamique, les Peshmergas du Gouvernement Régional Kurde (KRG) ont fermé la route du Rojava, qui permettaient aux guérillas d’envoyer du matériel et des combattants. Des manifestations ont eu lieu à Kersê et à Serdeşt pour protester contre la décision du KRG.

Carte du conflit au Mont Shengal, 25 octobre

Comme nous vous l’écrivions il y a quelques jours, la population de la province kurde irakienne de Sulaimani se rebelle contre le pouvoir du KDP (Parti Démocratique du Kurdistan). Les manifestants réclament que les travailleurs du secteur public -infirmiers, professeurs et fonctionnaires- soient payés, ils n’ont en effet pas touché de salaire pour ces trois derniers mois, malgré les rentrées pétrolières dont est censé profiter le quasi état kurde irakien du Gouvernement Régional Kurde (KRG).

Massoud Barzani, le président -non élu- du quasi-état est accusé de piocher dans la manne financière et de profiter de la crise politique, provoquée notamment par la guerre contre l’Etat Islamique, pour rester au pouvoir.

Lors d’accrochage entre la police et les manifestants dans la région -traditionnellement plus hostile au KDP- de Sulaimani, plusieurs protestataires ont été tués : ce vendredi un garçon de 13 ans est mort de ses blessures à Qaladze alors que les locaux du KDP étaient incendiés. Dans la même ville, la même soirée, trois manifestants ont été abattus par balle et des dizaines d’autres blessés. Les émeutes se sont également propagées jusqu’à aujourd’hui à Said Sadiq et à Kalar où les locaux du KDP ont également été incendiés. Enfin, à la suite de la manifestation de jeudi soir à Sulaimani même, 9 personnes ont été blessées, dont 5 policiers. Ce samedi soir au même endroit, la police a utilisé des gaz lacrymogènes pour disperser les milliers de manifestants rassemblés.

A Qaladze où les émeutes ont été les plus intenses, un couvre-feu entre en application ce dimanche soir, les cafés et maisons de thé ont reçu l’ordre de fermer boutique.

Manifestation à Kalar.

Manifestation à Kalar.