Hier, des avions militaires turcs ont bombardé samedi soir des positions du PKK dans les régions de Zap et Hakurk, au Kurdistan irakien. Le bilan final de l’opération de contre-guérilla menée jeudi dans l’agglomération d’Ilicalar, dans la province de Bingol, est de neuf membres présumés du PKK tués et trois autres capturés. Les forces de sécurité ont saisi neuf Kalachnikov AK-47, cinq grenades à main, un lance-roquettes, deux fusils d’assaut M-16, des explosifs de type C-4, deux radios et des documents appartenant à l’organisation.

Le 7 novembre, l’armée turque a une nouvelle fois bombardé deux régions sous contrôle du PKK. Selon les villageois, ainsi que la HPG (Forces de Défense du Peuple), branche armée du PKK, l’artillerie turque a cette fois utilisé des bombes à sous-munitions. Alors qu’il semble de plus en plus évident que les forces turques aient fait usage d’armes chimiques lors de la dernière offensive aérienne dans la région, l’utilisation de ces armes démontré à nouveau la volonté des autorités turques d’intensifier la contre-guérilla. 5 à 45% des sous-munitions n’explosent pas à l’impact et se transforment de ce fait en mines anti-personnelles.

Bombe à sous-munitions

Bombe à sous-munitions

Les autorités turques ont déclenché ce jeudi une vaste offensive à la frontière turco-irakienne en représailles à l’action du PKK de mardi ayant fait 24 tués parmi les soldats turcs. Après l’offensive aérienne de mardi et mercredi, au cours de laquelle les camps du PKK ont été pilonnés et 21 guérilleros tués, 22 bataillons opèrent actuellement dans cinq points du nord de l’Irak et en Turquie. Les unités impliquées dans l’ensemble de cette offensive sont évaluées entre 10.000 et 15.000 hommes.

Militaires turcs

Militaires turcs

Le gouvernement régional du nord de l’Irak a débuté le processus d’évacuation des villages situés dans les monts Kandil. Celui-ci a été déclenché après un accord bilatéral entre la Turquie et l’Irak. Tous les habitants des villages concernés seront relogés dans des camps construits par le gouvernement régional et comprenant un total de 624 résidences. Cela faisait plusieurs mois que la Turquie réclamait cette évacuation, affirmant que les villageois fournissaient un soutien logistique au guérilleros du PKK dans la région. De son côté, le gouvernement régional a affirmé vouloir minimiser les morts civiles dues aux opérations militaires menées par la Turquie et l’Irak dans la région.

Selon les autorités iraniennes, leurs forces auraient tué trente combattants kurdes depuis le début de leur seconde offensive de l’été dans la région des monts Qandil, à la frontière entre l’Iran et le Kurdistan irakien. Quarante autres auraient été blessés. Toutes les victimes seraient des militants du Parti pour une vie libre du Kurdistan. Dimanche, un porte-parole du PJAK en a appelé aux forces iraniennes d’interrompre leurs attaques contre les bases de la guérilla afin de permettre l’ouverture d’un dialogue, dont le but serait de faire entendre et respecter les exigences des groupes kurdes pour que leurs droits soient respectés en Iran. Le porte-parole de l’armée iranienne a immédiatement refusé cet appel au cessez-le-feu. L’offensive pour déloger le PJAK de ses positions en Iran (tout en poursuivant également les attaques dans le Kurdistan irakien) va donc continuer. Le PJAK a répliqué en affirmant que l’Iran serait responsable de la réponse de ses combattants face à ce refus.

Comme elles l’avaient annoncé en milieu de semaine dernière, les autorités turques ont poursuivi leurs raids contre les bases du PKK dans le nord de l’Irak. Lundi, l’armée a publié un communiqué dans lequel elle expose le bilan de cette deuxième phase offensive, qui a duré quatre jours, entre les 25 et 28 août. Les forces aériennes ont effectué avec succès 21 sorties au cours desquelles elles ont pu atteindre des cibles du PKK. 38 cibles ont également été intensément bombardées par l’artillerie en coordination avec l’opération aérienne. Elle affirme qu’environ 160 guérilleros ont été tués au cours de ces attaques. Ceux-ci viennent s’ajouter au cent guérilleros déjà décédés au cours de la première phase entre les 17 et 22 août. L’armée déclare avoir également blessé une centaine de combattants. Le communiqué conclu en affirmant que l’armée surveille étroitement le PKK et que les opérations aériennes et terrestres vont se poursuivre.

Turquie/Kurdistan/Irak: Deuxième phase de raids

Les autorités turques viennent de publie ce qui constitue un premier bilan chiffré des frappes menées depuis le 17 août par l’armée dans les montagnes irakiennes. Selon elles, entre 90 et 100 guérilleros du PKK ont été abattus (elles utilisent plutôt le terme ‘neutralisés’) et 80 autres ont été blessés. En ce qui concerne l’infrastructure, l’armée affirme avoir frappé et endommagé, voir détruit, 14 installations, huit dépôts de vivres, un dépôt de munitions, neuf canons de DCA, 18 cavernes et 79 caches. Selon la déclaration de l’état-major, 349 cibles situées dans les montagnes Kandil et dans les régions de Khakurk, de Avasi-Basyan et de Zap ont été touchées par des tirs d’artillerie lourde alors que 132 cibles ont été touchées par des frappes aériennes. Les autorités ont affirmé qu’un grand nombre de guérilleros leur avait échappé et estime à 2000 le nombre d’entre eux actuellement retranchés dans les montagnes du Kurdistan irakien. En outre, elles ont affirmé que les raids allaient se poursuivre.

117 villages dans la région Amediye de Dihok et 7 villages dans les régions de Sidekan et de Kandil ont dû être évacués à la suite des raids aériens turcs au dessus de la Région Autonome du Kurdistan irakien (Kurdistan sud). Près de 170 villages auraient été aussi évacués dans la région Amedi également visée par l’aviation turque. A chaque famille contrainte de quitter son village il est promis une indemnité de 30 millions de dinars. Des villages ont été aussi évacués dans la région de Metina; il s’agit des villages de Mêrga Çiya, Yekmalê, Hêsê, Xirabe, Sêlaza, Dergelê, Pîrka, Bêsîlê, Bêlîzanê, Bazê. Les régions de Haftanin et Xirabe ont été touchées, entrainant l’évacuation de 10 à 15 villages.

Trois villages, au moins, ont été frappés par les raids aériens que mènent depuis cinq jours l’aviation turque, causant d’énormes dégâts. Des avions de combat qui pilonnent depuis 5 jours la région de Kandil ont poursuivi un véhicule civil qui tentait de fuir le village de Golle qu’ils étaient en train de bombarder ; le véhicule a été touché et les 7 personnes (dont une femme et 4 enfants) qui avait pris place à bord ont été tuées sur le coup.

L’aviation turque a mené, vendredi, pour la troisième nuit consécutive, des raids dans le nord de l’Irak, et bombardé 85 cibles attribuées au PKK, a annoncé samedi 20 août l’armée turque, sans fournir de bilan sur d’éventuelles victimes et de dégâts. La Turquie a repris le bombardement aérien après l’attaque de mercredi qui a fait neuf morts parmi les services de sécurité turques au Kurdistan. Depuis juillet, les attaques attribuées au PKK ont coûté la vie à une quarantaine de soldats et de policiers. Les cibles bombardées se situent dans les zones de Hakurk, Avasin-Basyan et Zap, au Kurdistan irakien.

La Turquie a adopté jeudi une « nouvelle stratégie » qui prévoit notamment de combattre les rebelles avec des troupes militaires entièrement professionnelles mais aussi avec des unités spéciales de la police. Certains analystes militaires cependant estiment que les frappes aériennes ne suffiront pas à ébranler le PKK dans la montagne irakienne et insistent sur la nécessité d’une opération terrestre.

La force aérienne turque a bombardé vendredi la base principale du PKK dans les montagnes Qandil à la frontière iranienne et dans le nord de l’Irak. L’armée a déclaré avoir attaqué les positions des guérilleros en évitant de faire des victimes parmi les civils. Néanmoins, aucun bilan de l’opération n’a encore été publié. Toujours selon l’armée, les avions de guerre turcs sont rentrés à bon port et sans dégâts après l’offensive. Les forces turques visent les cachettes des guérilleros dans le nord de l’Irak en vertu d’une autorisation parlementaire pour les actions militaires transfrontalières, qui avait été adopté en 2007 et qui a été prolongée jusqu’au mois d’octobre. Les USA ont soutenu leur allié, l’OTAN, en fournissant des renseignements sur les mouvements du PKK en Irak.

Par ailleurs, la semaine dernière dans la province de Hatay (sud-est de la Turquie), deux villageois ont été assassinés et un autre blessé par des tirs de soldats turcs qui les avaient pris pour des guérilleros.