Le 14 juillet, Hamid Nouri a été condamné à Stockholm à la prison à perpétuité pour « violations criminelles et flagrantes des lois internationales » – léquivalent de crimes de guerre – et « meurtres intentionnels ». Âgé de 60 ans, Hamid Nouri avait été arrêté en Suède en 2019, alors qu’il voyageait d’Iran en Suède pour rendre visite à des proches. Des militants iraniens en exil avaient préparé un dossier contre lui, révélant son rôle dans les exécutions en masse de prisonniers politiques à la fin de la guerre Iran-Irak.

Nouri a été membre des gardiens de la révolution avant de devenir un employé du ministère de la justice. Lors de la vague d’exécutions de prisonniers politiques de 1988, Hamid Nouri officiait comme représentant du procureur dans la prison de Gohardacht, dans la ville de Karadj, proche de Téhéran. L’identité de Nouri a été révélée au grand jour après qu’un prisonnier qu’il battait impitoyablement a vu sa carte d’identité lorsqu’elle a glissé de sa poche pendant l’agression. Le détenu l’a vue sous son bandeau et a publié, des années plus tard, des détails sur le rôle de Nouri dans la torture de prisonniers, dans un livre relatant ce qu’il avait vécu. Le procès de Nouri a des implications pour le nouveau président iranien Ebrahim Raïssi, qui est connu pour avoir participé au grand massacre de 1988.

voir ici notre dossier sur le massacre des prisonniers de 1988

Pendaison en masse à Tabriz, été 1988

 

Dossier(s): Monde arabe et Iran

Bombardements par l’aviation, les drones et l’artillerie, financement et armement des réseaux dormants jihadistes, assassinats ciblés, sabotages, blocus, la Turquie utilise tous les moyens pour mettre le Rojava sous pression. Un de ces moyens est de priver le Rojava d’eau en opérant des retenues sur l’Euphrate Le gouvernement turc a baissé le débit de l’Euphrate pour la deuxième année consécutive, ne délivrant à la Syrie que 200 mètres cubes d’eau par seconde en moyenne, au lieu des 500 mètres cubes prévus par un accord international signé entre la Turquie, la Syrie et l’Irak en 1987. Le captage de d’eau par la Turquie provoque la sécheresse dans le nord et l’est de la Syrie où l’Euphrate est la principale source hydraulique pour la consommation, l’irrigation et la production d’électricité. L’agriculture, l’élevage et la santé publique sont déjà impactés. La baisse du débit entraîne la pollution de l’eau et menace les cultures d’été (légumes et coton). C’est ainsi que s’organise méthodiquement une catastrophe environnementale et une crise humanitaire qui menace près de deux millions et demi de personnes dans différentes régions du nord de la Syrie.

Le barrage Atatürk retenant l’eau de l’Euphrate

Dossier(s): Turquie-Kurdistan

Le fondateur de WikiLeaks Julian Assange risque bien d’être envoyé aux Etats-Unis. La ministre britannique de l’Intérieur Priti Patel a finalement signé ce vendredi son décret d’extradition. « En vertu de la loi de 2003 sur l’extradition, la ministre d’État doit signer une ordonnance d’extradition s’il n’y a aucun motif d’interdire l’ordonnance », a détaillé un porte-parole du ministère de l’Intérieur. L’Australien de 50 ans peut faire appel dans un délai de 14 jours. Assange est réclamé par la justice américaine qui veut le juger pour la diffusion, à partir de 2010, de plus de 700.000 documents classifiés sur les activités militaires et diplomatiques américaines, en particulier en Irak et en Afghanistan. Il risque 175 ans de prison.

Rassemblement pour Assange à Bruxelles (archives)

 

Depuis le 14 avril 2022, le gouvernement turc mène une opération militaire dans plusieurs régions du Bashûr (Kurdistan d’Irak), avec l’objectif principal de frapper les forces du PKK avec la complicité du clan féodal kurde Barzani qui noyaute le pouvoir de l’adrministration autonome du Kutdistan irakien. Dans le même temps, le régime d’Erdogan poursuit son agression militaire contre le Rojava (Kurdistan de Syrie). Après des mois de guerre de basse intensité (bombardements de harcèlement, fermeture desbarrages en amont du Rojava pour y provoquer une pénurie d’eau, assassinats ciblés, sabotages économiques, etc.), Erdogan envisage une invasion à grande échelle pour occuper, en une fois ou en plusieurs temps, sur toute la longueur de la frontière, une bande de terrain de 30km de profondeur comprenant plusieurs localités dont la ville de Kobane. Pour dénoncer ces agressions et plans d’agressions du régime fasciste turc contre les peuples du Kurdistan et du Nord de la Syrie, plusieurs manifestations sont prévues:

Le 6 juin

Bruxelles, 17H, gare centrale

Le 11 juin

Paris, 14h, place de la République
Marseille,14h, Réformés Canebière
Montpelier, 19h, parc du Peyrou
Toulouse, 14h, gare Matabiau
Genève : Une présence thématisant la situation au Kurdistan sera organisée à manifestation contre l’OMC à 14h place Lise-Giradin

Erdogan a annoncé une prochaine grande opération militaire contre le Rojava. Les plans en vue d’une invasion transfrontalière ont été avalisés, jeudi 26 mai, par le Conseil de sécurité turc, composé de dirigeants civils et militaires. Aucune date n’a été donnée, mais le communiqué publié à l’issue de la réunion ne laisse aucun doute. « Les opérations existantes [celles au Kurdistan irakien] et nouvelles à mener visent à débarrasser nos frontières sud de la menace terroriste. »

Cette menace d’opération renvoie à l’ancien projet turc d’une zone d’occupation de 30km de profondeur sur 460 km de longueur, entre la région d’Afrin, conquise par les Turcs en 2018, et la ville de Kamechliyé. Au cœur de cette bande de terre se trouve la ville de Kobané. Les forces solidaires du Rojava appellent à une mobilisation pour prévenir cette opération et/ou, à son commencement, à une vague d’actions contre les intérets politiques, économiques et militaires turcs.

 

Dossier(s): Turquie-Kurdistan

Le tribunal de Westminster Magistrates à Londres a autorisé formellement mercredi l’extradition de Julian Assange aux Etats-Unis où le fondateur de WikiLeaks et lanceur d’alerte est accusé d’espionnage. Si la justice britannique a officiellement rendu une ordonnance d’extradition, il revient cependant à la ministre britannique de l’Intérieur de l’approuver. Les avocats de la défense peuvent encore faire appel devant la Haute Cour.
L’Australien de 50 ans est recherché par la justice américaine qui veut le juger pour la diffusion, à partir de 2010, de plus de 700.000 documents classifiés sur les activités militaires et diplomatiques américaines, en particulier en Irak et en Afghanistan.Poursuivi notamment en vertu d’une législation contre l’espionnage, Julian Assange risque 175 ans de prison. Le 14 mars, il avait vu disparaître l’un de ses derniers espoirs d’éviter son extradition, avec le refus de la Cour suprême britannique d’examiner son recours.

Rassemblement pour Assange à Bruxelles (archives)

Julian Assange a vu lundi disparaître l’un de ses derniers espoirs d’éviter son extradition, avec le refus de la Cour suprême britannique d’examiner son recours. Les hauts magistrats britanniques ont estimé que son recours ne soulevait “aucun point de droit discutable”. Assange est poursuivi par la justice américaine pour la diffusion, à partir de 2010, de plus de 700.000 documents classifiés sur les activités militaires et diplomatiques américaines, en particulier en Irak et en Afghanistan. Parmi eux figurait une vidéo montrant des civils, dont deux journalistes de l’agence Reuters tués par les tirs d’un hélicoptère de combat américain en Irak en juillet 2007. Poursuivi notamment en vertu d’une législation contre l’espionnage, Julian Assange risque 175 ans de prison.

Le dossier va à présent revenir à la juridiction de première instance. En janvier 2021, la justice britannique avait initialement tranché en faveur d’Assange (voir notre article), mais la Haute Cour avait annulé cette décision (voir notre article). Incarcéré dans une prison de haute sécurité près de Londres depuis près de trois ans, Julian Assange avait été arrêté par la police britannique en avril 2019 après avoir passé sept ans dans l’ambassade londonienne de l’Equateur où il s’était réfugié alors qu’il était en liberté sous caution.

Rassemblement pour Assange à Bruxelles (archives)

Le Conseil d’Etat algérien a interdit le Parti Socialiste des Travailleurs (PST) et fermé ses locaux. Cette décision fait partie d’une offensive générale menée en ce moment contre les forces de gauche, les groupes d’opposition et les organisations syndicales et le mouvement du Hirak, par le gouvernement d’Abdelmadjid Tebboune. On arrête presque tous les jours des militants, des étudiants, des journalistes et des universitaires, comme Fethi Ghares, porte-parole du « Mouvement Démocratique et Social » (MDS), et Kaddour Chouicha, dirigeant du syndicat « Confédération générale autonome des travailleurs en Algérie » (CGATA). En 2021, les prisons algériennes ont dû accueillir 300 nouveaux prisonniers politiques. Des milliers de personnes ont fait les frais de procédures judiciaires et de mesures de détention préventive, et des procédures de dissolution ont été ouvertes contre plusieurs groupes de gauche, dont le PST, l’« Union pour le Changement et le Progrès » (UCP) et le « Rassemblement Actions Jeunesse » (RAJ). Le PST avait déjà été menacé de dissolution, suite à une plainte déposée le 26 avril 2021 par le Ministre de l’Intérieur. Le PST appelait alors au boycott des élections du 12 juin.

 

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Hier soir, à 22H, l’aviation turque a bombardé diverses cibles au Kurdistan irakien dont le camp de réfugiés kurdes de Maxmur, mais aussi Geliyê Kersê, Barê et Çil Mêra (dans les monts Shengal). En réaction, plusieurs manifestations de protestation ont eu lieu, au Kurdistan mais aussi à Bâle, Copenhague, Strasbourg et Toulouse. Les organisations kurdes de Belgique appellent à un rassemblement de protestation aujourd’hui mercredi à 15h  devant le 40 rue Montoyer.

Somaya Falah est une doctorante et chercheuse originaire d’Arab al-Hib, et une militante de Hirak Haifa, un mouvement dirigé par des jeunes Palestiniens qui défend les droits et l’identité des Palestiniens. Un jour avant une manifestation de solidarité avec le gréviste de la faim palestinien Hisham Abu Hawash, la police israélienne a envahi son domicile, saisissant son téléphone portable et son ordinateur et l’emmenant pour interrogatoire. Le jeudi 20 janvier, un tribunal israélien l’a assignée à résidence et lui a interdit d’entrer dans la ville de Haïfa pendant un mois et demi et d’utiliser des appareils électroniques ou des médias numériques jusqu’en mars. Mardi 25 janvier, le tribunal de première instance de Haïfa a prolongé son assignation à résidence de sept jours supplémentaires. Elle a été interrogée une nouvelle fois pendant 10 heures le lundi 24 janvier. Son avocat a fait remarquer qu’il n’y a pas de preuves ou de charges réelles contre elle. Somaya serait spécifiquement ciblée parce qu’elle a assisté à la conférence Masar Badil à Madrid en octobre-novembre 2021. Masar Badil (« Voie alternative ») est l’expression de la gauche palestinienne faisant la connexion entre les Palestiniens de Palestine de 1948, ceux des territoires occupés en ’67, et ceux de la diaspora )

Pour en savoir plus

Somaya Falah