Le 22 janvier, plusieurs dizaines de jihadistes du Daesh ont lancé un raid contre la prison al-Sina’a-Geweran, à Hesekê (al-Hasaka) où sont détenus 5000 prisonniers de l’Etat islamique. De manière coordonnée, les prisonniers de Daesh se sont mutinés. Une partie de la prison a été prise mais les SDF (Forces Démocratiques Syriennes) ont réagi rapidement, encerclant les assaillants et les évadés dans le quartier résidentiel voisin de Zihûr (Al-Zohour). Cette poche est progressivement réduite. Jusqu’à présent, 22 jihadistes ont été tués et un capturés.

Les Turcs ont soutenu l’attaque de Daesh par une frappe de drone sur un véhicule du Conseil militaire de Til Temir qui se rendait à Hesekê pour soutenir l’opération lancée les SDF. L’attaque a eu lieu à proximité du village de Tiwena, sur la route Til Temir-Heseke. Enfin, au moment du raid de Daesh contre la prison à Hesekê, des miliciens islamistes payés et armés par la Turquie, ont lancé une attaque contre les villages de Mişêrfe, Cehbel et Mielek à Ain Issa ainsi que contre le camp d’Ain Issa et l’autoroute M4. Les combattants des FDS ont repoussé l’attaque, tuant cinq jihadistes. Ceux-ci étaient appuyés par des tirs de l’artillerie turque, tirs qui ont tué deux civils du village de Cehbel. Ces offensives concertées ont été menée alors que le clan Barzani, allié des Turcs, qui contrôle la région autonome du Kurdistan irakien, a instauré un blocus contre le Rojava en fermant les postes frontières.

EDIT: Le bilan ce samedi 23 des combats d’Hesekê (qui ne sont pas terminés) est de 22 combattants du Rojava (membres des SDF, des forces de sécurité « Asayish »  et volontaires civils) tués,, 23 personnes ont été blessées (combattants et civils). 110 membres de Daesh ont été capturés, 45 tués. Un journaliste a également été tué et un autre blessé.

 

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Le 25 septembre, l’armée turque a lancé une opération dans la zone de Geliyê Reş, dans la région de Bradost, au Kurdistan Sud (Irak). Le même jour, une unité turque participant à cette opération a été frappée par les HPG, les Forces de Défenses du Peuple, la guérilla du PKK. Deux soldats turcs ont été tués dans l’action. L’État turc a aussitôt publié de fausses nouvelles selon lesquelles ces soldats sont morts à la suite d’accidents. Très rares sont les cas où les autorités turques reconnaissent des pertes, soit celles-ci sont travesties en accident, soit, le plus souvent, elles sont tout simplement passées sous silence. Les actions de la guérilla kurde sont pourtant incessantes, aussi bien au Kurdistan Nord (Turquie) qu’au Kurdistan Sud (Irak) où l’armée turque occupe plusieurs positions et mène de nombreux raids. Les auxiliaires de la Turquie sont aussi régulièrement frappés par la guérilla kurde au Kurdistan Sud (Syrie), dans le canton occupé d’Afrin. Voir une vidéo sur les actions des HPG

 

Dossier(s): Turquie-Kurdistan

Depuis une dizaine d’années, Rabat musèle la presse, en multipliant les procès et les amendes, ce qui a souvent eu pour conséquence d’assécher financièrement des médias. Des dizaines de journalistes ont été arrêtés, sous un prétexte ou sous un autre (au moyen d’affaires liées à leur vie privée par exemple). Pour ce faire, les autorités marocaines utilisent le logiciel espion Pegasus. Celui-ci n’est commercialisé qu’auprès d’États ou d’agences gouvernementales, avec l’aval du gouvernement israélien, par la société NSO (voir notre article). Pegasus pénètre dans les smartphones et a ensuite accès à tout : contacts, photos, mots de passe. Il peut lire les emails, suivre les conversations, même sur les messageries chiffrées, géolocaliser l’appareil, et activer micros et caméras pour transformer le smartphone en mouchard.

Les numéros de dizaines de journalistes et de militants des droits de l’homme marocains ont été sélectionnés pour un éventuel ciblage par le logiciel Pegasus. Une sélection de numéros qui ne concerne pas que des journalistes, mais bien 10 000 numéros, essentiellement marocains, algériens et français. Le Security Lab d’Amnesty International a analysé les iPhone des cinq journalistes français qui ont accepté cet examen. Tous leurs téléphones étaient infectés par Pegasus. Il s’agit de l’ancienne chroniqueuse judiciaire du Canard enchaîné ; le directeur de la radio TSF Jazz qui mène depuis trois ans des actions au Maroc, en faveur notamment des prostituées ; la journaliste de Mediapart qui enquête sur les violences sexuelles et qui a aussi enquêté sur le patron des services secrets de Rabat ; une journaliste du Monde et le fondateur du journal Mediapart qui avait a exprimé publiquement son soutien au Hirak marocain et aux prisonniers du Rif.

Le siège de NSO Group

Dans la nuit du 6 juin, trois mois après le meurtre, par la police, de Qosay Sadam Khalaf, quatre véhicules de police ont été incendiés sur le parking de la police anti-émeute, à Brême. Qosay Sadam Khalaf, un réfugié irakien de 19 ans, est mort après son passage au commissariat de Delmenhorst. Le communiqué revendiquant l’incendie fait référence à ce meurtre et à celui de Mohamed Idrissi, tué par la police de Brême en juin 2020.

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À deux semaines du prochain sommet de l’OTAN à Bruxelles, différentes organisations kurdes, turques, philippines et belges ont organisé, ce samedi 29 mai, une manifestation devant l’ambassade états-uniennes. Les participant.e.s voulaient ainsi dénoncer la complicité de l’OTAN et de ses membres avec les attaques du régime turque dans les différentes régions du Kurdistan et sa politique expansionniste. Le 23 avril, les forces armées turques lançaient les opérations Griffe-Éclair et Griffe-Foudre contre le PKK, dans les régions de Metina et Avasin-Basyan dans le nord de l’Irak, à quelques kilomètres de la frontière avec la Turquie. L’objectif prioritaire de ces attaques répétées dans la région est l’établissement d’une base militaire turque afin de bloquer l’activité du PKK dans la région. La région reste sous la menace de nouvelles attaques depuis la Turquie.

Manifestation NATO-US à Bruxelles

Ce week-end de nombreuses manifestations étaient prévues un peu partout dans le monde pour dénoncer les conditions de détention d’Abdullah Öcalan, le leader historique du PKK. Avec le lancement, par la Turquie, de l’opération « Griffe-Tigre 2  » dans la région de Gare, au Kurdistan irakien (voir notre article) , la commune internationaliste et la coordination Rise Up 4 Rojava ont lancé un appel à la mobilisation. Aux manifestions en soutien à Abdullah Öcalan, les manifestant·e·s présent·e·s ont dénoncés l’invasion turques de la région. Des dizaines de manifestations ont eu lieu aujourd’hui dans une trentaine de villes en Europe, en Amérique du Nord et en Australie. D’autres manifestations s’organiseront ce dimanche et dans les jours qui suivent.

Lien pour connaître les dates et lieux des prochaines manifestations

Lien pour suivre les actions dans le monde

Lien vers l’appel à actions de Rise Up 4 Rojava

Manifestation du 12 février 2021 (Pour A. Öcalan et le soutien à Gara)

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Un jeune internaute algérien, partisan du mouvement de protestation anti-régime Hirak, a été condamné lundi 4 janvier pour avoir publié des mèmes ironiques sur le président Abdelmadjid Tebboune et la religion. Walid Kechida est condamné à 3 ans de prison ferme assorti d’une amende. Le parquet de Sétif dans le nord-est du pays avait requis cinq ans de prison contre Walid Kechida, 25 ans, accusé d' »offense au président », « aux préceptes de l’islam » et d' »outrage à corps constitué ». Le militant, connu de la jeunesse de Sétif, est en détention provisoire depuis plus de huit mois pour ces memes. De nombreux opposants et militants du Hirak ont été arrêtés, jugés et condamnés en Algérie dans un climat de répression à l’encontre des opposants, des médias indépendants et des blogueurs (voir ici).

Portraits de prisonniers politiques algériens, dont Walid Kechida, devant l’ambassade d’Algérie à Paris (archives)

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Le fonds de solidarité pour les militants emprisonnés et persécutés est une structure grecque qui, depuis 10 ans, soutient politiquement, moralement et matériellement 25 prisonniers anarchistes, prisonniers politiques et combattants sociaux sur une base mensuelle régulière: à savoir Athanassopoulou Konstantina, Valavani Dimitra, Georgiadis Polykarpos, Yagtzoglou Konstantinos, Dimitrakis Giannis, Koufontinas Dimitris, Kostaris Iraklis, Michailidis Giannis, Xiros Savvas, Petrakakos Giorgos, Sakkas Kostıdısanı, ainsi que Sinan Oktay Özen, Sinan Çam, Ali Ercan Gökoğlu, Burak Ağarmış, Halil Demir, Hasan Kaya, Anıl Sayar, İsmail Zat, Şadi Naci Özpolat, ces derniers originaires de Turquie. En raison de l’importance des sommes qu’ils doivent collecter et envoyer chaque mois aux camarades emprisonnés afin de couvrir leurs besoins à l’intérieur des prisons, et de la situation financière difficile à laquelle ils sont confrontés, les animateurs de fonds ont décidé d’utiliser la plate-forme Firefund.

https://www.firefund.net/solidarfund

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La nuit du 16 au 17 mai 2018, un véhicule transportant des migrants s’est immobilisé sur un parking autoroutier à Maisières, près de Mons, après avoir été visé par un coup de feu, fatal pour une petite Kurde âgée de deux ans.  Le policier poursuivi avait reçu toutes les informations indiquant que des migrants, dont des enfants, se trouvaient dans la camionnette qui circulait sur l’E42. Lundi, le policier avait menti en déclarant qu’il pensait poursuivre des individus qui venaient de commettre un vol cargo sur un parking dans la région de Namur.

Pourtant, ce n’est qu’une peine d’un an de prison avec sursis qui a été requise contre le policier assassin, tandis que des peines lourdes étaient demandées contre les deux jeunes Irakiens poursuivis dans le cadre de l’affaire Mawda. Le chauffeur encourt dix ans et son convoyeur présumé sept ans de prison ferme! Après les plaidoiries de l’avocat du policier poursuivi et de l’avocat de l’État belge, le tribunal correctionnel de Mons a suspendu l’audience. Celle-ci reprendra le 10 décembre avec les plaidoiries des avocats des deux détenus. A l’ouverture du procès, un millier d’espaces publicitaires ont été détourné pour dénoncer la politique migratoire de la Belgique et le meurtre de Mawda.

La répression se poursuit en Algérie. Un militant du mouvement de protestation contre le pouvoir en Algérie, Yacine Mebarki, a été condamné jeudi à dix ans de prison ferme pour « incitation à l’athéisme » et « offense à l’islam » par le tribunal de Khenchela (est). Cette nouvelle condamnation s’inscrit dans une vague de répression ciblant quotidiennement des militants de la contestation ou « Hirak », des opposants politiques, des journalistes et des blogueurs. Il s’agit de la plus lourde peine prononcée contre un militant du Hirak depuis le début en février 2019 du soulèvement populaire pacifique pour réclamer un changement du système en Algérie. Très impliqué localement dans le Hirak et militant berbère, Yacine Mebarki, 52 ans, a été arrêté le 30 septembre après une perquisition à son domicile. Les policiers auraient trouvé chez lui un exemplaire jauni du Coran appartenant à son grand-père, dont une des feuilles était déchirée du fait de l’ancienneté de l’ouvrage. Déchirer une page du livre saint est considéré comme une atteinte à l’islam. Yacine Mebarki a décidé de faire appel.