Erdogan a annoncé une prochaine grande opération militaire contre le Rojava. Les plans en vue d’une invasion transfrontalière ont été avalisés, jeudi 26 mai, par le Conseil de sécurité turc, composé de dirigeants civils et militaires. Aucune date n’a été donnée, mais le communiqué publié à l’issue de la réunion ne laisse aucun doute. « Les opérations existantes [celles au Kurdistan irakien] et nouvelles à mener visent à débarrasser nos frontières sud de la menace terroriste. »

Cette menace d’opération renvoie à l’ancien projet turc d’une zone d’occupation de 30km de profondeur sur 460 km de longueur, entre la région d’Afrin, conquise par les Turcs en 2018, et la ville de Kamechliyé. Au cœur de cette bande de terre se trouve la ville de Kobané. Les forces solidaires du Rojava appellent à une mobilisation pour prévenir cette opération et/ou, à son commencement, à une vague d’actions contre les intérets politiques, économiques et militaires turcs.

 

Dossier(s): Turquie-Kurdistan

Le tribunal de Westminster Magistrates à Londres a autorisé formellement mercredi l’extradition de Julian Assange aux Etats-Unis où le fondateur de WikiLeaks et lanceur d’alerte est accusé d’espionnage. Si la justice britannique a officiellement rendu une ordonnance d’extradition, il revient cependant à la ministre britannique de l’Intérieur de l’approuver. Les avocats de la défense peuvent encore faire appel devant la Haute Cour.
L’Australien de 50 ans est recherché par la justice américaine qui veut le juger pour la diffusion, à partir de 2010, de plus de 700.000 documents classifiés sur les activités militaires et diplomatiques américaines, en particulier en Irak et en Afghanistan.Poursuivi notamment en vertu d’une législation contre l’espionnage, Julian Assange risque 175 ans de prison. Le 14 mars, il avait vu disparaître l’un de ses derniers espoirs d’éviter son extradition, avec le refus de la Cour suprême britannique d’examiner son recours.

Rassemblement pour Assange à Bruxelles (archives)

Julian Assange a vu lundi disparaître l’un de ses derniers espoirs d’éviter son extradition, avec le refus de la Cour suprême britannique d’examiner son recours. Les hauts magistrats britanniques ont estimé que son recours ne soulevait “aucun point de droit discutable”. Assange est poursuivi par la justice américaine pour la diffusion, à partir de 2010, de plus de 700.000 documents classifiés sur les activités militaires et diplomatiques américaines, en particulier en Irak et en Afghanistan. Parmi eux figurait une vidéo montrant des civils, dont deux journalistes de l’agence Reuters tués par les tirs d’un hélicoptère de combat américain en Irak en juillet 2007. Poursuivi notamment en vertu d’une législation contre l’espionnage, Julian Assange risque 175 ans de prison.

Le dossier va à présent revenir à la juridiction de première instance. En janvier 2021, la justice britannique avait initialement tranché en faveur d’Assange (voir notre article), mais la Haute Cour avait annulé cette décision (voir notre article). Incarcéré dans une prison de haute sécurité près de Londres depuis près de trois ans, Julian Assange avait été arrêté par la police britannique en avril 2019 après avoir passé sept ans dans l’ambassade londonienne de l’Equateur où il s’était réfugié alors qu’il était en liberté sous caution.

Rassemblement pour Assange à Bruxelles (archives)

Le Conseil d’Etat algérien a interdit le Parti Socialiste des Travailleurs (PST) et fermé ses locaux. Cette décision fait partie d’une offensive générale menée en ce moment contre les forces de gauche, les groupes d’opposition et les organisations syndicales et le mouvement du Hirak, par le gouvernement d’Abdelmadjid Tebboune. On arrête presque tous les jours des militants, des étudiants, des journalistes et des universitaires, comme Fethi Ghares, porte-parole du « Mouvement Démocratique et Social » (MDS), et Kaddour Chouicha, dirigeant du syndicat « Confédération générale autonome des travailleurs en Algérie » (CGATA). En 2021, les prisons algériennes ont dû accueillir 300 nouveaux prisonniers politiques. Des milliers de personnes ont fait les frais de procédures judiciaires et de mesures de détention préventive, et des procédures de dissolution ont été ouvertes contre plusieurs groupes de gauche, dont le PST, l’« Union pour le Changement et le Progrès » (UCP) et le « Rassemblement Actions Jeunesse » (RAJ). Le PST avait déjà été menacé de dissolution, suite à une plainte déposée le 26 avril 2021 par le Ministre de l’Intérieur. Le PST appelait alors au boycott des élections du 12 juin.

 

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Hier soir, à 22H, l’aviation turque a bombardé diverses cibles au Kurdistan irakien dont le camp de réfugiés kurdes de Maxmur, mais aussi Geliyê Kersê, Barê et Çil Mêra (dans les monts Shengal). En réaction, plusieurs manifestations de protestation ont eu lieu, au Kurdistan mais aussi à Bâle, Copenhague, Strasbourg et Toulouse. Les organisations kurdes de Belgique appellent à un rassemblement de protestation aujourd’hui mercredi à 15h  devant le 40 rue Montoyer.

Somaya Falah est une doctorante et chercheuse originaire d’Arab al-Hib, et une militante de Hirak Haifa, un mouvement dirigé par des jeunes Palestiniens qui défend les droits et l’identité des Palestiniens. Un jour avant une manifestation de solidarité avec le gréviste de la faim palestinien Hisham Abu Hawash, la police israélienne a envahi son domicile, saisissant son téléphone portable et son ordinateur et l’emmenant pour interrogatoire. Le jeudi 20 janvier, un tribunal israélien l’a assignée à résidence et lui a interdit d’entrer dans la ville de Haïfa pendant un mois et demi et d’utiliser des appareils électroniques ou des médias numériques jusqu’en mars. Mardi 25 janvier, le tribunal de première instance de Haïfa a prolongé son assignation à résidence de sept jours supplémentaires. Elle a été interrogée une nouvelle fois pendant 10 heures le lundi 24 janvier. Son avocat a fait remarquer qu’il n’y a pas de preuves ou de charges réelles contre elle. Somaya serait spécifiquement ciblée parce qu’elle a assisté à la conférence Masar Badil à Madrid en octobre-novembre 2021. Masar Badil (« Voie alternative ») est l’expression de la gauche palestinienne faisant la connexion entre les Palestiniens de Palestine de 1948, ceux des territoires occupés en ’67, et ceux de la diaspora )

Pour en savoir plus

Somaya Falah

 

 

Le 22 janvier, plusieurs dizaines de jihadistes du Daesh ont lancé un raid contre la prison al-Sina’a-Geweran, à Hesekê (al-Hasaka) où sont détenus 5000 prisonniers de l’Etat islamique. De manière coordonnée, les prisonniers de Daesh se sont mutinés. Une partie de la prison a été prise mais les SDF (Forces Démocratiques Syriennes) ont réagi rapidement, encerclant les assaillants et les évadés dans le quartier résidentiel voisin de Zihûr (Al-Zohour). Cette poche est progressivement réduite. Jusqu’à présent, 22 jihadistes ont été tués et un capturés.

Les Turcs ont soutenu l’attaque de Daesh par une frappe de drone sur un véhicule du Conseil militaire de Til Temir qui se rendait à Hesekê pour soutenir l’opération lancée les SDF. L’attaque a eu lieu à proximité du village de Tiwena, sur la route Til Temir-Heseke. Enfin, au moment du raid de Daesh contre la prison à Hesekê, des miliciens islamistes payés et armés par la Turquie, ont lancé une attaque contre les villages de Mişêrfe, Cehbel et Mielek à Ain Issa ainsi que contre le camp d’Ain Issa et l’autoroute M4. Les combattants des FDS ont repoussé l’attaque, tuant cinq jihadistes. Ceux-ci étaient appuyés par des tirs de l’artillerie turque, tirs qui ont tué deux civils du village de Cehbel. Ces offensives concertées ont été menée alors que le clan Barzani, allié des Turcs, qui contrôle la région autonome du Kurdistan irakien, a instauré un blocus contre le Rojava en fermant les postes frontières.

EDIT: Le bilan ce samedi 23 des combats d’Hesekê (qui ne sont pas terminés) est de 22 combattants du Rojava (membres des SDF, des forces de sécurité « Asayish »  et volontaires civils) tués,, 23 personnes ont été blessées (combattants et civils). 110 membres de Daesh ont été capturés, 45 tués. Un journaliste a également été tué et un autre blessé.

 

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Le 25 septembre, l’armée turque a lancé une opération dans la zone de Geliyê Reş, dans la région de Bradost, au Kurdistan Sud (Irak). Le même jour, une unité turque participant à cette opération a été frappée par les HPG, les Forces de Défenses du Peuple, la guérilla du PKK. Deux soldats turcs ont été tués dans l’action. L’État turc a aussitôt publié de fausses nouvelles selon lesquelles ces soldats sont morts à la suite d’accidents. Très rares sont les cas où les autorités turques reconnaissent des pertes, soit celles-ci sont travesties en accident, soit, le plus souvent, elles sont tout simplement passées sous silence. Les actions de la guérilla kurde sont pourtant incessantes, aussi bien au Kurdistan Nord (Turquie) qu’au Kurdistan Sud (Irak) où l’armée turque occupe plusieurs positions et mène de nombreux raids. Les auxiliaires de la Turquie sont aussi régulièrement frappés par la guérilla kurde au Kurdistan Sud (Syrie), dans le canton occupé d’Afrin. Voir une vidéo sur les actions des HPG

 

Dossier(s): Turquie-Kurdistan

Depuis une dizaine d’années, Rabat musèle la presse, en multipliant les procès et les amendes, ce qui a souvent eu pour conséquence d’assécher financièrement des médias. Des dizaines de journalistes ont été arrêtés, sous un prétexte ou sous un autre (au moyen d’affaires liées à leur vie privée par exemple). Pour ce faire, les autorités marocaines utilisent le logiciel espion Pegasus. Celui-ci n’est commercialisé qu’auprès d’États ou d’agences gouvernementales, avec l’aval du gouvernement israélien, par la société NSO (voir notre article). Pegasus pénètre dans les smartphones et a ensuite accès à tout : contacts, photos, mots de passe. Il peut lire les emails, suivre les conversations, même sur les messageries chiffrées, géolocaliser l’appareil, et activer micros et caméras pour transformer le smartphone en mouchard.

Les numéros de dizaines de journalistes et de militants des droits de l’homme marocains ont été sélectionnés pour un éventuel ciblage par le logiciel Pegasus. Une sélection de numéros qui ne concerne pas que des journalistes, mais bien 10 000 numéros, essentiellement marocains, algériens et français. Le Security Lab d’Amnesty International a analysé les iPhone des cinq journalistes français qui ont accepté cet examen. Tous leurs téléphones étaient infectés par Pegasus. Il s’agit de l’ancienne chroniqueuse judiciaire du Canard enchaîné ; le directeur de la radio TSF Jazz qui mène depuis trois ans des actions au Maroc, en faveur notamment des prostituées ; la journaliste de Mediapart qui enquête sur les violences sexuelles et qui a aussi enquêté sur le patron des services secrets de Rabat ; une journaliste du Monde et le fondateur du journal Mediapart qui avait a exprimé publiquement son soutien au Hirak marocain et aux prisonniers du Rif.

Le siège de NSO Group

Dans la nuit du 6 juin, trois mois après le meurtre, par la police, de Qosay Sadam Khalaf, quatre véhicules de police ont été incendiés sur le parking de la police anti-émeute, à Brême. Qosay Sadam Khalaf, un réfugié irakien de 19 ans, est mort après son passage au commissariat de Delmenhorst. Le communiqué revendiquant l’incendie fait référence à ce meurtre et à celui de Mohamed Idrissi, tué par la police de Brême en juin 2020.

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