Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Les manifestations contre la mort de Mahsa Amini, une Kurde iranienne de 22 ans décédée peu après son arrestation par la police des moeurs, constituent la plus importante expression de rejet des autorités religieuses iraniennes depuis 2019. L’université Sharif, traditionnel foyer de dissidence, est encerclée par des dizaines de policiers anti-émeutes. Une des vidéos diffusée sur les réseaux sociaux montre les forces de sécurité tirant des gaz lacrymogènes pour chasser les étudiants du campus et le son de ce qui semblait être des tirs à distance pouvait être entendu. Une autre vidéo montre les forces de sécurité poursuivant des dizaines d’étudiants coincés dans le parking souterrain de l’université. Dimanche, des étudiants ont manifesté dans de nombreuses universités et des manifestations ont eu lieu dans plusieurs villes telles que Téhéran, Yazd, Kermanshah, Sanandaj, Shiraz et Mashhad, les participants scandant « indépendance, liberté, mort à Khamenei ».

Le porte-parole du Front central de Negros de la Nouvelle armée populaire (NPA), a revendiqué hier dimanche, l’exécution d’un paramiliairte de la Citizen Armed Force Geographical Unit (Cafgu) dans la ville de Moises Padilla, Negros Occidental, la semaine dernière. Joselito Raboy, membre actif de la base de patrouille Cafgu de Barangay Montilla, sous les ordres du 62e bataillon d’infanterie (IB), circulait sur sa moto à Sitio Kabayabasan lorsqu’un commando maoïste lui a bloqué le passage et tiré sur lui. Raboy avait fait partie de ceux qui ont lancé une opération qui avait entraîné la mort de civils, à Sitio Banderahan, en juillet. Il était également avec les soldats du 62e IB et de la Force d’action spéciale de la Police nationale des Philippines dans l’attaque anti-maoïste de Sitio Kambairan. Raboy est l’un des trois Cafgus qui avaient saccagé des maisons de Sitio Bayabasan en menaçant les villageois soupçonnés d’aider la guérilla. « Le châtiment de Raboy servira d’avertissement à ceux qui se font partie des machineries fascistes de l’armée et de la police en échange d’argent », a souligné le porte-parole de la NPA.

Auxiliaires anti-guérilla du CAFGU

La Turquie a annoncé dimanche le lancement d’une nouvelle opération militaire visant les guérillas du PKK. L’opération d’automne-hiver « Blocus d’Eren » a été lancée par environ 1.600 militaires soutenus par l’aviation. Par ailleurs, deux combattantes du PKK et un policier ont été tués devant le poste de police du district de Tece, dans le district de Mezitli à Mersin la nuit dernière. Les combattantes kurdes ont ouvert le feu sur le commissariat, blessant deux policiers, dont un mortellement. Un groupe de quatre policiers sont alors intervenus et la fusillade a repris. Les combattantes ont été blessée et l’une d’elle, Dilşah Ercan a fait exploser la bombe qu’elle transportait dans son sac à dos. Les policiers ont arrêté une personne qu’ils soupçonnent d’avoir transporté le commando.

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Dans un Irak en pleine impasse politique, des milliers de manifestants se sont rassemblés samedi 1er octobre à Bagdad pour marquer le troisième anniversaire d’un soulèvement contre le pouvoir, lancé contre la corruption des élites et la gabegie des services publics. La contestation inédite, déclenchée en octobre 2019, s’était propagée jusqu’au sud pauvre majoritairement chiite. Dans cet Irak riche en pétrole, des mois durant, des centaines de milliers de manifestants étaient descendus dans la rue, dénonçant chômage des jeunes, infrastructures en déliquescence et absence de démocratie. Le mouvement s’était essoufflé avec une répression qui avait fait près de 600 morts et 30 000 blessés, mais aussi le confinement lié au coronavirus. Trois ans plus tard, la situation n’a pas changé. Les mêmes partis monopolisent la vie politique et, un an après les législatives d’octobre 2021, ils ne peuvent s’accorder sur le choix d’un premier ministre et d’un président.

En soirée, la mobilisation se poursuivait à Bagdad avec des effectifs moins importants, mais aussi dans les grandes villes du Sud, Nassiriya et Bassora, où les contestataires ont lancé des pierres sur les forces de l’ordre, qui ont répliqué avec des grenades de gaz lacrymogène. « Le peuple exige la chute du régime », ont scandé, samedi dans la journée, les milliers de manifestants, très jeunes pour la plupart, brandissant drapeaux irakiens et portraits des « martyrs » de 2019 sur la place Tahrir de Bagdad. Les forces de l’ordre ont tiré plusieurs salves de gaz lacrymogène pour empêcher les contestataires de franchir un pont, où des murs en béton barraient l’accès à la Zone verte, quartier abritant ambassades occidentales et institutions étatiques. Les accrochages à Bagdad ont fait 36 blessés chez les manifestants, souffrant principalement de troubles respiratoires. Après des décennies de conflits, en l’absence de réformes économiques et de grands projets d’infrastructures dans ce pays frappé par une corruption endémique, le chômage touche par ailleurs quatre jeunes sur dix. Et la vie des 42 millions d’Irakiens est impactée par les conséquences du changement climatique, sécheresses et pénuries d’eau ne faisant qu’empirer.

Une vingtaine de personnes, notamment des membres des forces de l’ordre, ont été tuées dans des affrontements armés à Zahedan, vendredi 30 septembre. Dans un premier temps, des manifestants ont lancé des pierres contre un commissariat mais ensuite, des hommes armés ont tenté de prendre d’assaut les trois centres des forces de l’ordre. Plusieurs policiers ont été tués ainsi que le numéro deux des services des renseignements des Gardiens de la révolution. Des banques et des centres commerciaux ont été attaqués par les manifestants en colère et la répression des manifestations a été meurtrières (58 morts dénombrés jusqu’à présent). Zahedan est la capitale provinciale du Sistan-Balouchistan est une région déshéritée frontalière du Pakistan et de l’Afghanistan.

Des manifestations ont eu lieu samedi dans plusieurs universités en Iran pour dénoncer la répression meurtrière du mouvement de contestation. Des rassemblements »ont aussi été organisés sur la place Enghelab près de l’Université de Téhéran, dans le centre de la capitale, où des heurts ont éclaté entre la police et les manifestants dont certains ont été arrêtés. La police iranienne a arrêté plusieurs personnalités qui avaient exprimé sur les réseaux sociaux en faveur des manifestants, dont l’ancien footballeur international Hossein Manahi ou le chanteur Shervin Hajipour, dont la chanson « Baraye » (« Pour »), composée de tweets sur les manifestations, est devenue virale sur Instagram. La police a également arrêté une femme qui avait mangé au restaurant à Téhéran sans foulard dans une image devenue virale sur les médias sociaux. Au moins 29 journalistes ont été arrêtés, dont Nilufar Hamedi et Elahe Mohammadi, des femmes reporters qui ont contribué à exposer le cas d’Amini. A l’étranger, des rassemblements de solidarité, auxquels a participé la diaspora iranienne, se sont tenus samedi dans plus de 150 villes, dont Berlin, Bruxelles, Rome, Madrid, Athènes, Bucarest, Londres, Lisbonne, Varsovie et Tokyo.

 

Depuis le 25 septembre, 30 prisonniers palestiniens emprisonnés sans inculpation ni procès dans le cadre de la « détention administrative » ont entamé une grève de la faim pour exiger la fin de cette politique, qui emprisonne actuellement plus de 740 prisonniers palestiniens en vertu de « preuves secrètes ». Samedi 1er octobre, le militant communiste libanais Georges Abdallah a annoncé faire une journée de grève de la faim en solidarité avec cette mobilisation. Dans un courrier adressé à la directrice du Centre Pénitentiaire de Lannemezan, il a déclaré : « En solidarité avec les Résistants Palestiniens embastillés dans les geôles sionistes qui sont en grève de la faim pour dénoncer leur détention arbitraire et exiger l’abrogation de la loi permettant ‘la détention administrative’, je fais la grève de la faim aujourd’hui 1er octobre ». Emprisonné en France depuis 1984, Georges Abdallah est un combattant de la résistance palestinienne qui est reconnu comme faisant partie du mouvement des prisonniers palestiniens. Régulièrement, il participe à des grèves de la faim ou des refus de plateau en solidarité avec ses camarades emprisonnés par l’occupation israélienne, notamment en 2016, 2017 et 2019.

Vendredi 30 septembre, un rassemblement a eu lieu devant la Direction nationale antimafia antiterroriste, à Rome. Cette structure est la plus haute autorité en cause, elle a les décisions importantes en matière pénitentiaire, notamment l’application du régime 41bis. Elle a ordonné cette mesure pour le militant anarchiste Alfredo Cospito en mai. Et ce après 10 ans passés en Haute Sécurité. Le mobile est la reformulation de sa peine pour attentat à l’explosif contre un commissariat, en crime de « massacre politique »… alors que les dégâts n’ont été que matériels et que les vrais massacres de l’Etat restent tous impunis. L’extension du recours au 41bis, qui pourrait bientôt toucher deux autres détenu.e.s anarchistes. A cela s’ajoute la condamnation sans précédent de Juan Sorroche: 28 ans pour une bombe au siège du parti raciste, également sans blessé.

La mobilisation solidaire et anti-répression s’organise sur le long terme, et le rassemblement de vendredi n’en est qu’un moment. Elle mobilise bien milieux militants, notamment anarchistes et quelques communistes, mais toujours pas de larges secteurs du mouvement et des organisations. Bien qu’encerclés par un dispositif policier impressionnant (entre Digos et anti-émeute il y en avait une bonne centaine), les manifestants ont réussi à parcourir quelques rues jusqu’à la place du Campo de Fiori en tenant des interventions et slogans, derrière la banderole « Non au Guantanamo italien – 41bis torture ».

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Plusieurs milliers de personnes ont investi les rues du Cap-Haïtien, le mercredi 28 septembre 2022, afin d’exiger entre autres la démission du Premier ministre Ariel Henry. À travers cette énième manifestation qui a réuni des Haïtiens venant des différents postes de rassemblement, dont Milot, Vertière, Madeline, Carrefour Samarie, etc., les protestataires entendent dénoncer les mauvais agissements des autorités de l’État face à la dégradation des conditions socio-économiques de la population. Les manifestants protestent contre la rareté et la hausse des prix du carburant et exigent le départ du gouvernement d’Ariel Henry, incapable de juguler la crise multidimensionnelle que traverse le pays.

Malgré l’opposition de la police, les protestataires ont parcouru différentes artères au centre-ville du Cap-Haïtien. La manifestation a été dispersée à plusieurs reprises par les forces de l’ordre qui ont fait l’usage des gaz lacrymogènes. À la rue 5 A et boulevard, des scènes de pillage au niveau de Léa Market, de violence et d’affrontements entre policiers et manifestants ont été observées. Outre ces événements des rafales d’armes automatiques retentissent un peu partout à travers la ville du Cap-Haïtien. Les protestataires ont tenté à plusieurs reprises de se regrouper après avoir été dispersés par la Police. Des barricades de pneus enflammées sont érigées à plusieurs endroits de la ville, notamment à l’entrée sud, où la circulation automobile et piétonne est complètement paralysée. Toutes les activités ont été paralysées au niveau du transport en commun et du commerce informel. Les magasins, les banques commerciales, les maisons de transfert gardent leurs portes fermées depuis plus de deux semaines.

Plus de 3 000 personnes ont manifesté jeudi 29 septembre 2022 à Rennes à l’appel des syndicats (CGT, FO, FSU, Solidaires, Union pirate et Fédération des syndicats étudiants), pour dénoncer les « salaires et pensions de misère », face aux « profits du grand patronat qui s’accumulent ». En fin de journée un rassemblement musical démarre, en soutien aux free party (à proximité de Rennes,, deux fêtes ont été réprimés avec une extrême violence, à Redon et Lieuron ces derniers mois, causant de nombreuses arrestations, blessures et mutilations, et dans la ville voisine, Nantes, un jeune est mort noyé lors de la fête de la musique).

Vers 22 h 30, un groupe de personnes, dont une cinquantaine tout de noir vêtu, encagoulés et avec des parapluies, se rassemble cours du Vieux Saint-Etienne. La police charge et gaze lors d’affrontements sporadiques. Un feu est ensuite allumé Place Sainte-Anne, en plein cœur de la ville, alimenté par des conteneurs à poubelles, des chaises, du mobilier urbain et autres objets (photo). Des centaines de personnes s’y regroupent, écoutant de la musique. Une banderole affiche: «Pour une fête libre et sauvage, soutien aux inculpés de la teuf». Vers 23 h 15, les policiers arrivent par la rue d’Échange et tirent des grenades lacrymogènes pour disperser la foule. Les manifestants répliquent par des jets de projectiles divers puis par des tirs tendus de mortiers visant les forces de l’ordre. Puis après un face-à-face tendu les policiers chargent. La place, saturée de gaz lacrymogène, se vide. Les pompiers éteignent le feu. La emprunte la rue Le-Bastard et pille plusieurs chantiers. Un nouveau feu est allumé au milieu de la place de la mairie. La police charge et gaze à nouveau. Vers 1 h, les manifestants sont repoussés vers la place de la République où ils se dispersent.

Vincenzo Vecchi a été condamné en Italie à douze ans et demi de prison pour avoir manifesté contre le G8 à Gènes en 2001, au nom d’une loi datant du fascisme et toujours d’application. Celle-ci punit du crime de dévastation et pillage toute personne qui participe à une manifestation au cours de laquelle des dégradations ont eu lieu. Réfugié en France, l’Italie demande son extradition via un mandat d’arrêt européen et la Cour de Justice de l’Union européenne qui va dans son sens. Le prochain procès de Vincenzo aura lieu à Paris le 11 octobre prochain. Le comité Vincenzo (lien) appelle à une mobilisation européenne et souhaite rencontrer des collectifs à Bruxelles pour voir ce qui peut s’y organiser. Des membres seront sur place et en visioconférence (dont Vincenzo), qui présenteront l’histoire du comité, le fond de l’affaire. Une assemblée permettra ensuite à réfléchir ensemble aux meilleurs répliques et stratégies à adopter.

Ce samedi 1er octobre uu DK (70b rue de Danemark, 1060).
Accueil: 17h. Présentation du comité: 18h. Assemblée: 20h