Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Depuis lundi, la population n’a cessé d’exprimer sa colère contre le premier ministre de facto Ariel Henry, suite à l’annonce d’une hausse des prix des produits pétroliers. Les protestataires réclament à cor et à cri la démission du Dr Henry et des mesures urgentes contre l’insécurité et la misère. Les locaux de la Télévision Nationale d’Haïti (TNH) ont été pris d’assaut, jeudi, par des manifestants. Trois véhicules ont été incendiés dans la cour de ce média d’État, assurant depuis une décennie la propagande du régime.Aucun employé de la TNH n’a été victime lors de l’attaque. Avec la paralysie des activités socioéconomiques, le trafic automobile est à l’arrêt et la majorité des institutions de presse privées et publiques, fonctionnent au ralenti avec des effectifs réduits.

Des agents de la Police Nationale du Pérou (PNP) et des forces armées ont capturé à Cusco cinq membres présumés du Parti Communiste Militarisé du Pérou. Ces cinq personnes compseraient un comando actif dans la région de la vallée des rivières Apurímac, Ene et Mantaro (VRAEM). Le directeur de la police anti-terroriste (Dircote) leur attribue l’exécution de trois personnes, et l’intention d’en exécuter d’autres. Les personnes arrêtées, et inculpées pour « crime de terrorisme » sont Alexsandro Abad Hinostroza (38 ans), Ana María Cabezas Gavilán (42 ans), Mónica Lis Aguirre Felices (29 ans), Kassandra Milagros Hennings Hinostroza (25 ans) et Grety Mary Hinostroza Anaya (48 ans).

 

Alors que la peine de mort est interdite en Turquie, elle est appliquée à Afrin, région kurde du nord de la Syrie occupée par Ankara depuis plus de quatre ans. Le tribunal militaire d’Azaz, petite ville du nord de la Syrie occupée par la Turquie, a condamné un habitant d’Afrin à la peine de mort, et plusieurs membres de sa famille à la prison. Enlevé il y a plus d’un an dans la ville d’Afrin occupée par Ankara depuis 2018, le jeune Hisên Yusif, 22 ans, a été condamné à la peine capitale. Son frère Izedin (20 ans), son père Yusif, son cousin Mistefa (24 ans) et l’épouse de ce dernier, Zeyneb (29 ans), ont été condamnés à des peines de réclusion allant de 3 à 13 ans. D’après l’oncle du condamné à mort, il est reproché à celui-ci et à ses proches emprisonnés d’avoir été en contact avec les structures qui administraient ce canton kurde avant l’invasion turco-jihadiste. Les intéressés, ainsi que trois autres membres de leur famille, avaient été enlevés à Afrin par les services de renseignement turcs (MIT) durant l’été 2021 et détenus au secret pendant plusieurs mois.

La prise d’Afrin par les forces turques et jihadistes

Un adolescent palestinien a été tué, ce jeudi 15 septembre, lors de nouveaux heurts avec les forces d’occupation dans le village de Kfar Dan, situé à proximité de Jénine, région de la Cisjordanie au cœur d’affrontements armés ces derniers mois. Mercredi, un soldat israélien et deux Palestiniens du village de Kfar Dan ont été tués lors d’échanges de tirs au checkpoint de Jalameh, point de passage entre Israël et la Cisjordanie occupée situé à quelques kilomètres de Jénine. Jeudi, l’armée israélienne a envahi à Kfar Dan pour identifier les maisons familiales de ces deux Palestiniens, dans le but ensuite de les détruire comme le veut sa politique de représailles contre les familles des résistants. C’est contre ce raid de représailles que les habitants de Kfar Dan ont protesté, parmi eux Uday Salah, âgé de 17 ans, qui a été tué par un militaire israélien d’une balle dans la tête.

Une manifestation a eu lieu mercredi, au cours duquel des orateurs ont dénoncé le fait que des militaires du 27e bataillon d’infanterie d’Iguala ont contribué à l’enlèvement et au massacre  des normaliens d’Ayotzinapa, le 26 septembre 2014. Des centaines de membres de la Fédération des étudiants paysans socialistes du Mexique ont lancé des dizaines de pétards ainsi que des pierres et défoncé, avec une camionnette appartenant à la société Sigma, la porte principale de la caserne du 27e bataillon d’infanterie. La véhicule a été incendié, d’autres portes ont été dégradées, et les murs tagués. Après environ 30 minutes d’affrontements, les manifestants sont retournés à Chilpancingo. C’est la deuxième fois, des normaliens d’Ayotzinapa attaquent une caserne dans le cadre des activités commémorant le huitième anniversaire de la disparition des 43 étudiants de l’école normale.

 

 

 

Bilal al-Saadi, président du Freedom Theatre, a été arrêté dimanche 11 septembre par l’armée israélienne au checkpoint Zaatar, alors qu’il rentrait à Jénine en compagnie de Mustafa Sheta, le directeur du théâtre, après avoir participé à Ramallah à l’assemblée générale du réseau des arts vivants de Palestine. Aucune explication n’a été donnée ni à lui, ni à Mustafa Sheta qui était avec lui, ni à sa famille. Nous savons qu’il va être traduit mardi devant un tribunal militaire et qu’il sera sans doute placé en détention administrative sans accusation ni procès, pour 3 ou 4 mois renouvelables sans justification. Le Freedom Theatre a été créé en 2006 par Juliano Mer Khamis, Zakaria Zubeidi et quelques autres. Juliano a été assassiné en 2011 devant le théâtre et cet assassinat n’a jamais été élucidé. Zakaria Zubeidi, après de multiples arrestations est encore aujourd’hui en prison. Bilal al-Saadi, président du Conseil du théâtre, est avec le Freedom Theatre depuis sa création en 2006. Son arrestation s’inscrit dans la tentative acharnée de faire taire les voix palestiniennes et d’écraser leur culture.

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Plusieurs affrontements ont eu lieu dans le centre de Santiago. Ces confrontations entre des manifestants cagoulés et des carabiniers on eu lieu dans le cadre du traditionnel pèlerinage au Cimetière Général, lors d’une nouvelle commémoration du coup d’état. Des feux d’artifice, des cocktails Molotov et des objets contondants ont été lancés sur les forces de sécurité, qui utilisaient des canons à eau et à gaz pour disperser les manifestants et faire tomber les barricades érigées dans le centre de Santiago. Par ailleurs, dans le secteur de Cerro Blanco, une foule a attaqué et détruit un restaurant de restauration rapide appartenant à la chaîne de pizzas Papa John’s.

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Figen Yüksekdag est cofondatrice du Parti socialiste des opprimés (Ezilenlerin Sosyalist Partisi, ESP), dont elle a été la présidente jusqu’en septembre 2014, année où son parti a rejoint le HDP. Au deuxième congrès du HDP, le 22 juin 2014, Figen Yüksekdag est élue coprésidente du parti avec le député kurde Selahattin Demirtaş. Aux élections législatives de juin 2015, elle est élue à Van. L’année suivante, le 4 novembre 2016, elle est arrêtée avec de nombreux autres députés du HDP, dont Demirtas. Depuis, elle est détenue dans la prison de haute sécurité de Kandıra, dans la province de Kocaeli, à l’ouest de la Turquie. Elle fait partie des 108 accusés poursuivis dans le cadre du procès dit de Kobanê et encourt à ce titre la prison à vie.

Elle a écrit en prison un recueil de poèmes,  « Yıkılacak Duvarlar » (« Les murs s’écrouleront »), qui a été publié en 2020 par la maison d’édition Ceylan à Istanbul. Un tribunal d’Antalya l’a désormais interdit, les éditions de ce livre ne peuvent plus être vendues depuis jeudi. La prochaine étape consistera pour les représentants de la sécurité de l’Etat à se rendre dans les librairies et la maison d’édition afin de confisquer tous les recueils de poèmes disponibles en vue de leur destruction. Pour justifier l’interdiction du livre, la justice turque a choisi une ligne du poème « Bulutlu Başım » (en français : Ma tête trouble). «L’humanité se tortille au bord du néant tandis que les sous-sols brûlent, emmaillotées dans l’obscurité, que l’on tire dans la tête des bébés dans les maisons isolées.» C’est une allusion aux massacres perpétrés par l’armée turque en 2016 dans la ville de Cizre, dans des sous-sols d’immeubles où de nombreuses personnes s’étaient réfugiées pendant le siège militaire. Au moins 177 personnes ont été brûlées ou abattues par les forces de sécurité dans les sous-sols.

Le journaliste et militant Ghassen Ben Khélifa, en détention pendant 5 jours sur instructions du parquet du pôle judiciaire de lutte contre le terrorisme, a été libéré ce dimanche. Le syndicat des journalistes a dénoncé « la facilité du ministère public à émettre des mandats de dépôt contre des citoyens et des journalistes sans qu’il y ait de soupçons ou éléments de crimes ». Le journaliste, arrêté dans une affaire terroriste liée à une page Facebook qui publie des contenus contre le président Saïed, avait entamé le 9 septembre une grève de la faim en signe de protestation contre les conditions de sa détention. Une marche de protestation avait été organisée vendredi dernier à partir du siège du syndicat national des journalistes tunisiens en direction de l’avenue Habib Bourguiba pour revendiquer la libération de Ghassen Ben Khelifa. D’autres rassemblements avaient eu lieu, notamment à Montréal.

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