Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Mikhail Abdalkine, député russe du Parti Communiste au parlement régional de Samara, avait diffusé une vidéo sur les réseaux sociaux le montrant suivre avec sérieux et attention le discours sur l’état de la nation de Vladimir Poutine avec des nouilles sur les oreilles. En Russe, l’expression « accrocher des nouilles aux oreilles de quelqu’un » signifie que quelqu’un ment (« n’accroche pas de nouilles à mes oreilles ! » signifiant « ne me mens pas »). Suite à cela, Mikhail Abdalkine a été appelé à comparaître devant un tribunal pour avoir « discrédité l’armée russe ».

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Plusieurs municipalités de la région du Bajo Cauca d’Antioquia ont été le théâtre d’affrontements en raison de la grève minière commencée vendredi 3 mars. Dans la municipalité d’El Bagre, des mineurs ont pénétré dans les bureaux des chantiers de l’Empresa Mineros Aluvial en signe de protestation. Dans la municipalité de Caucasia, des manifestants encagoulés ont causé des dommages à la Casa de la Cultura, à la Casa de la Justicia, à la Personería municipale, à la succursale de Bancolombia et à divers bureaux municipaux tels que les secrétariats de la Santé, des Finances et du Trésor. La société Mineros Colombia a publié un communiqué dans lequel elle annonce suspendre ses opérations faute de sécurité.

Un adolescent palestinien a été tué et un autre a été grièvement blessé par les soldats israéliens en Cisjordanie, jeudi soir. Mohammed Salim, âgé de 15 ans, a reçu une balle dans le dos à Azzun, près de Qalqilya, et qu’un autre adolescent avait été grièvement blessé par une balle dans la poitrine. Un troisième Palestinien aurait également reçu une balle à la main. Les soldats israéliens affirment que les adolescents faisaient partie d’un groupe lançant des cocktails Molotov.

Un paysan et un policier ont été tués jeudi lors d’affrontements qui ont eu lieu pendant une manifestation contre une compagnie pétrolière dans le sud-ouest de la Colombie. Les incidents ont éclaté jeudi 2 mars à Los Pozos, près de San Vicente del Caguan, à environ 500 km au sud de Bogota. Des protestataires ont lancé des cocktails molotov sur les installations de la compagnie Emerald Energy, filiale du groupe d’État chinois Sinochem, et ont affronté la police. Des vidéos ont montré un incendie et des groupes de manifestants armés de bâtons traînant au sol un policier qui les supplie de ne pas le passer à tabac. Les manifestations contre Emerald Energy ont commencé en novembre. Les protestataires reprochent à l’entreprise de ne pas avoir tenu certaines promesses faites aux habitants de la région, comme des constructions d’infrastructures et de routes.

Une lettre d’Alfredo Cospito a finalement pu passer le mur de la censure.
Voici son contenu:

Ma lutte contre le 41bis est une lutte individuelle en tant qu’anarchiste, je ne suis certainement pas en train d’exercer un chantage [terme qui revient dans la presse du régime à propos de sa grève de la faim, NdE]. Je ne peux tout simplement pas vivre dans un régime inhumain comme celui des 41bis, où je ne peux pas lire librement ce que je veux, livres, journaux, périodiques anarchistes, revues artistiques et scientifiques, de littérature et d’histoire. La seule chance que j’ai d’en sortir est de renier mon anarchie et de vendre quelqu’un pour le mettre à ma place.
Un régime où je ne peux avoir aucun contact humain, où je ne peux plus voir ou caresser un brin d’herbe ou étreindre un être cher. Un régime où les photos de vos parents sont confisquées. Enterré vivant dans une tombe dans un lieu de mort. Je poursuivrai mon combat jusqu’au bout, non pas en raison d’un « chantage », mais parce que ce n’est pas la vie. Si le but de l’état italien est de me faire « dissocier » des actions de ceux de l’extérieur, sachez que je ne supporte pas de chantage, en tant que bon anarchiste je crois que chacun est responsable de ses propres actions, et en tant qu’affilié du courant anti-organisations, je ne me suis jamais « associé » à personne et donc je ne peux pas me « dissocier » de qui que ce soit, l’affinité est une autre chose.
Un anarchiste conséquent ne s’éloigne pas des autres anarchistes par opportunisme ou par commodité.
J’ai toujours revendiqué fièrement mes propres actions (même devant les tribunaux, raison pour laquelle je me retrouve ici) et n’ai jamais critiqué celles des autres, encore moins dans une situation comme celle dans laquelle je me trouve.
La plus grande insulte pour un anarchiste est d’être accusé de donner ou de recevoir des ordres.
Quand j’étais dans le régime de haute surveillance, j’avais quand même la censure, et je n’ai jamais envoyé de « pizzini » [messages écrits en prison sur des petits bouts de papier pour envoyer des informations ou des ordres à l’extérieur, NdT], mais j’ai envoyé des articles pour des journaux et des revues anarchistes. Et surtout, j’étais libre de recevoir des livres et des revues, d’écrire des livres et de lire ce que je voulais, bref, j’avais le droit d’évoluer, de vivre.
Aujourd’hui je suis prêt à mourir pour que le monde prenne conscience de ce qu’est réellement le 41bis, 750 personnes le subissent sans mot dire, continuellement dépeintes comme des monstres par les mass media.
Maintenant c’est mon tour, vous avez d’abord fait de moi un monstre en tant que terroriste assoiffé de sang, puis vous m’avez sanctifié en tant qu’anarchiste martyr qui se sacrifie pour les autres, et maintenant vous me montrez à nouveau en tant que [mot impossible à lire]. Quand tout sera fini, je n’ai aucun doute, je serai porté sur les autels du martyr. Non Merci, je ne le ferai pas, je ne me prêterai pas à vos sales jeux politiques.
En réalité, le vrai problème de l’État italien est qu’il ne veut pas rendre publiques toutes les violations des droits de l’homme dans ce régime, le 41bis, au nom d’une « sécurité » pour laquelle il faut tout sacrifier. Eh bien ! Vous auriez dû y penser avant de mettre un anarchiste ici, je ne connais pas les motivations réelles ni les manœuvres politiques qui se cachent derrière. Pourquoi quelqu’un m’a utilisé comme une « boulette de viande empoisonnée » dans ce régime. Il n’était pas difficile de prévoir quelles seraient mes réactions face à cette « non-vie ».
L’Etat italien est le digne représentant de l’hypocrisie d’un Occident qui ne cesse de donner des leçons de « morale » au reste du monde. Le 41bis a donné des leçons répressives bien accueillies par des États « démocratiques » comme la Turquie (les camarades kurdes en savent quelque chose) et la Pologne.
Je suis convaincu que ma mort mettra un obstacle à ce régime et que les 750 qui le subissent depuis des décennies pourront vivre une vie digne de ce nom, quoi qu’ils aient fait.
J’aime la vie, je suis un homme heureux et je n’échangerais pas ma vie contre celle d’un autre. Et c’est précisément parce que je l’aime que je ne peux pas accepter cette non-vie sans espoir…
Merci camarades pour votre amour
Toujours pour l’anarchie
Jamais plié
Alfredo Cospito

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Une nouvelle audience du procès des 11 révolutionnaires turcs en Grèce a eu lieu le 1er mars à Athènes. Lors de l’audience précédente, tous les révolutionnaires sauf un (Sinan Oktay Özen) avaient été libérés (voir notre article). Lors de cette audience, le procureur a reconnu que les décisions du tribunal précédent qui suivaient les lois antiterroristes et les condamnations prononcées (un total de 333 ans de prison), étaient  illégales faute de preuve. Le procureur a demandé l’acquittement de 10 révolutionnaires de toutes les charges et peines. Le procureur de demandé que Sinan Oktay Özen, qui est toujours en détention, soit acquitté pour appartenance à une organisation terroriste et pour trafic des armes, et qu’il soit puni d’une peine légère uniquement pour la possession d’une arme.

Dossier(s): Grèce

Sourour Abouda, travailleuse dans une association socioculturelle, âgée de 46 ans et mère d’Allan, 19 ans, est décédée le 12 janvier dernier en cellule de dégrisement du commissariat de police de la zone Bruxelles-Ixelles, situé à la rue Royale. La thèse du suicide par strangulation, mise en avant par la police au lendemain de sa mort, est aujourd’hui de plus en plus écartée par les autorités judiciaires. Cependant, la famille et les proches de Sourour restent en attente de réponses afin d’enfin pouvoir entamer leur deuil. Que s’est-il passé dans ce commissariat de la zone Bruxelles-Ixelles et dans cette cellule surveillée ? Comment se fait-il que trois personnes y soient déjà décédées ? Pourquoi la famille de Sourour et leurs avocat·es n’ont-iels pas le droit de visionner l’intégralité des images de surveillance de la cellule, le PV initial et les résultats de l’expertise qui répondraient une bonne fois pour toute à ces questions ? Rassemblement « Justice pour Sourour » demain samedi place Poelaert à 15H.
MAJ: Le rassemblement a réuni un millier de personne.

Mac Pierce, un artiste et « technologiste créatif », a mis au point un sweat qui permet à son porteur de ne pas être reconnaissable par les caméras de vidéosurveillance.  Le sweat à capuche est équipé de LED infrarouges à forte puissance qui utilisent la même longueur d’onde que celle des projecteurs de caméra de vidéosurveillance pour la vision nocturne.  Les caméras de sécurité à vision nocturne sont réglées pour voir la lumière infrarouge la nuit. De cette façon, elles peuvent voir dans l’obscurité. Si elles renvoient suffisamment de lumière, le capteur explose et l’exposition automatique de la caméra essaie de compenser. On perd la définition de la vue de la scène. Grâce à un interrupteur cousu dans la manche, le porteur peut ainsi faire clignoter les LED lorsqu’il approche d’une caméra. Cela a pour effet d’inonder de lumière infrarouge les caméras de surveillance situées à proximité et de les aveugler. Il suffit de positionner les LED en haut de son dos pour obscurcir son visage et ne pas être identifiable. Ce dispositif  peut être fabriqué par n’importe qui et nécessite un investissement de 200 dollars environ. Mac Pierce a publié tous les logiciels et plans associés à sa fabrication en utilisant une licence Creative Commons et en mettant en libre accès le code utilisé pour le faire fonctionner. Mac Pierce a également fabriqué une casquette selon cette technologie. Lien

L’accident, qui a tué au moins 46 personnes, s’est produit mardi peu avant minuit. Un train de passagers transportant 350 personnes est entré en collision avec un train de marchandises après que les deux se soient retrouvés sur la même voie – ce qui a provoqué l’embrasement des wagons avant. Les cheminots grecs ont entamé une grève d’une journée après l’accident. La grève a débuté mardi à 6 heures locales, affectant les services ferroviaires nationaux et le métro d’Athènes. Le syndicat a reproché aux gouvernements successifs leur désinvestissement envers les chemins de fer grecs. Un chef de gare de Larissa, âgé de 59 ans, a été inculpé d’homicide involontaire par négligence. Mais la déclaration du Premier ministre Kyriakos Mitsotakis selon laquelle une « tragique erreur humaine » était à blâmer a provoqué la colère, l’obsolescence du réseau ferroviaire grec étant bien connu. Mercredi, des manifestants ont affronté la police devant le siège de Hellenic Train à Athènes – le siège de la société chargée de l’entretien des chemins de fer grecs. Des gaz lacrymogènes ont été utilisés pour disperser les manifestants, qui ont jeté des pierres et allumé des feux dans les rues.

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Un manifestant a été tué mardi par une balle des forces de sécurité soudanaise, portant à 125 le nombre de morts de la répression. Le manifestant, un homme dont le corps n’a pas encore été identifié, a été touché par une balle au torse alors qu’il participait à une marche contre le pouvoir militaire dans la banlieue nord-est de Khartoum. Après la révolte de 2019 qui a poussé l’armée à démettre le dictateur Omar el-Bachir, militaires et civils s’étaient engagés à partager le pouvoir pour amener le Soudan vers la démocratie. Le putsch du général Abdel Fattah al-Bourhane a brutalement interrompu cette transition. Si civils et militaires discutent désormais un nouvel accord-cadre pour revenir au statu quo d’avant-putsch, la rue, elle, continue de rejeter en bloc le pouvoir militaire et les civils qui acceptent de s’asseoir à la même table de négociation que les généraux putschistes.