La Chambre du conseil de Liège a décidé de ne pas renvoyer devant le tribunal trois automobilistes liégeois qui avaient frappé à coups de barre de fer un militant FGTB qui bloquait le pont de Seraing lors de la grève générale du 19 octobre 2015. A l’inverse, quelques jours auparavant, la même Chambre du conseil de Liège a décidé de renvoyer devant le tribunal correctionnel 18 syndicalistes, presque tous membres de la FGTB métal. Ils devront répondre « d’entrave méchante à la circulation » pour ces mêmes barrages du 19 octobre 2015.

Le blocage du viaduc de Cheratte

Le parquet de Liège a requis devant la chambre du conseil de Liège le renvoi devant le tribunal correctionnel de 18 personnes, dont 17 affiliés de la FGTB, pour « entrave méchante à la circulation », dans le cadre de l’importante action syndicale qui avait bloqué, le 19 octobre 2015, la circulation sur la E40 au niveau du viaduc de Cheratte (voir notre article). Après avoir saisi les images RTBF et RTL et au terme de deux années d’enquête, le parquet de Liège estime qu’il y a des indices suffisants que pour renvoyer ces 18 personnes, dont Thierry Bodson, secrétaire général de la FGTB devant un tribunal correctionnel. Mais pour une seule prévention, celle « d’entrave méchante à la circulation ». Le parquet a laissé tomber la prévention d’incendie et de dégradations volontaires (le feu de pneus ayant occasionné des dégâts à l’autoroute). L’affaire, examinée mercredi en chambre du conseil, est actuellement en délibéré. La chambre du conseil rendra son ordonnance le 14 février.

Le blocage du viaduc de Cheratte

Erdal Gokoglu ne s’est pas présenté à l’audience de ce matin, selon son avocate il a été choqué par les mesures de sécurité qui lui ont été imposées. La juge a répondu que de telles mesures étaient normales « dans un dossier pareil ». L’avocate a alors relevé que le dossier ne contenait pour l’essentiel qu’une conférence à Berlin, un concert en Allemagne et la distribution de journaux, ainsi que le fait de connaître personnellement Musa Asoglu. Aucun de ces faits ni la réunion de ceux-ci ne constituent d’infraction. La procureure a rétorqué que « le DHKP-C attaque des commissariats en Turquie », mais il n’est question nulle part dans le dossier d’attaques de commissariats. Une quinzaine de personnes se sont rassemblé devant le Palais de Justice, pour l’essentiel à l’appel du Front Populaire, mais aussi des solidaires liégeois, des immigrés politiques chiliens et une délégation du Secours Rouge de Bruxelles. Le résultat de l’audience sera connu ce soir.

Rassemblement pour Erdal

Liberté pour Erdal Gokoglu !

Rassemblement pour Erdal

Une trentaine de manifestants solidaires, dont certains venus d’Allemagne, se sont rassemblés devant le Palais de Justice de Liège ce mardi à l’occasion de l’audience de Erdal Gököglu, un militant révolutionnaire antifasciste d’origine turc, poursuivi par l’Allemagne. Voir notre article précédent. Cette dernière demande son extradition et lui reproche principalement trois choses: d’avoir vendu des revues, organisé des concerts, et organisé une conférence à l’Université de Berlin, conférence lors de laquelle il est intervenu. Erdal, emprisonné depuis le 13, est arrivé à l’audience entourés par huit policiers cagoulés, il portait une ceinture spéciale à laquelle il était menotté, ceinture qui lui a été retirée pendant l’audience à la demande de la juge. Des mesures de sécurité lourdes pour ce qui ne ressemble pas même à des délits. Mais cela n’a pas empêché le Procureur de demander à ce que la Belgique fasse confiance à l’Allemagne en acceptant la demande d’extradition. Le résultat de l’audience sera normalement connu dans la journée. Depuis son arrestation il y a deux semaines, il n’a reçu ni papier, ni enveloppes, ni timbres.

Mise à jour: Le juge a décidé d’extrader, la défense a fait appel, nouvelle audience dans 15 jours.

Rassemblement pour Erdal Gokoglu

Rassemblement pour Erdal Gokoglu

Rassemblement pour Erdal Gokoglu
Rassemblement pour Erdal Gokoglu

C’est demain mardi, à 8h45 du matin, que va comparaitre au Palais de justice de Liège Erdal Gököglu (voir notre précédent article). Militant révolutionnaire, Erdal Gökoglu a été longtemps prisonnier politique en Turquie. L’un de ses tortionnaires fut Maksut Karal, un des gardes du corps du président Erdogan. Il fait l’objet d’un mandat d’arrêt international émis par la Turquie mais, vivant en Belgique depuis 2002, il y a été reconnu comme réfugié politique en 2007. Il souffre du syndrome de Wernicke-Korsakoff des suites de sa grève de la faim dans les prisons turques. C’est maintenant la justice allemande qui demande son extradition. Pour le soutenir à l’audience: Palais de Justice, 2, Rue de Bruxelles, 4000 Liège.

Erdal Gokoglu

Erdal Gokoglu

Erdal Gökoglu, opposant politique turc qui a survécu à plusieurs massacres de détenus en Turquie, a été arrêté le 13 Novembre à Liège. Il est incarcéré sur base d’un mandat d’arrêt international émis par l’Allemagne. Erdal vit en Belgique depuis 2002. Il y a été reconnu comme réfugié politique en 2007. Il souffre du syndrome de Wernicke-Korsakoff des suites de sa grève de la faim dans les prisons turques. Il est détenu à la prison de Lantin et attend de de comparaître devant un juge pour connaître la raison de son arrestation.

Erdal Gokoglu

Erdal Gokoglu

Ce 4 juillet, le « Comité pour la Levée de l’état d’urgence en Turquie » commencera une marche de quatre jours pour relier les universités de Liège et de Bruxelles en passant par celle de Leuven. Le trajet fait plus de 100 km, le départ se fera mardi 4 juillet à 10h, à la Place du XX août à Liège. Semi et Nuriye sont deux enseignants turcs proches du Front Populaire qui ont perdu leur emploi dans les purges d’après le « coup d’état ». Ils sont en grève de la faim depuis 115 jours.

Marche de Liège à Bruxelles pour Semih et Nuriye

Marche de Liège à Bruxelles pour Semih et Nuriye