Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

L’augmentation de l’âge moyen et de la durée des détentions fait en sorte que le pourcentage de prisonniers basques malades se multiplie. À ce jour, Jaiki Hadi compte 21 prisonniers atteints de maladies graves et incurables; 15 sont sur la liste publique et 6 préfèrent réserver leur anonymat pour le moment. On peut évoquer le cas de Kepa Arronategi qui souffre d’une grave maladie psychique, les autorités espagnoles elles-mêmes ayant reconnu cette situation avec son transfert à Zuera.

Cette liste comprend également Gurutz Maiza, 69 ans et Joseba Erostegi (Antzuola, 66 ans, souffrant de plusieurs pathologies graves. Ils sont ajoutés aux cas connus de Txus Martin, Josetxo Arizkuren, Gari Arruarte, Iñaki Etxeberria, Aitzol Gogorza, Ibon Iparragirre, Ibon Fernández Iradi, Jagoba Codó, Gorka Fraile, Joseba Borde, Mikel Arrieta et Mikel Otegi. Les six autres, anonymes souffrent des problèmes aussi graves: cancer de la prostate, spondylarthrite ankylosante, tumeur des testicules, dépression sévère … ils ont 40 et 61 ans et la plupart sont détenus depuis presque 20 ans.

La carence des soins et les maladies psychiques, en raison de leur nature destructrice de l’esprit et des changements irréversibles qu’ils engendrent, sont préoccupants. L’année passée a vu le suicide à Puerto de Xabier Rey. Le cas de Kepa del Hoyo, décédé en juillet 2017 à Badajoz, est le résultat d’une précédente crise cardiaque qui n’a pas été diagnostiquée correctement en prison.

Les funérailles de Kepa del Hoyo, mort des suite d’un infarctus ni détecté ni soigné

Les funérailles de Kepa del Hoyo, mort des suite d'un infarctus ni détecté ni soigné

Sept guérilleros maoïstes, dont trois femmes, se seraient rendus aux autorités du district de Nagpur (Maharashtra) la semaine dernière. Leurs noms ont été rendus publics par la police locale: Vikas Padoli (27 ans), Dhanvu Hurra (25 ans), Vaishali Veladi (18 ans), Dulsa Kowsi (19 ans), Janni Dhurva (20 ans), Janila Pungati (29 ans) et Naveen Peka (25 ans). Tous étaient poursuivis dans le cadre de plusieurs affaires reliées à la guérilla pour des actions menées par diverses brigades du mouvement dans le Maharashtra et le Chhattisgarh.

Combattants maoïstes en Inde

Combattants maoïstes en Inde

Le 27 décembre, lors d’une manifestation organisée à Alger, 15 syndicalistes dont 3 dirigeants syndicaux ont été arrêtés et placés en détention pendant plusieurs heures. Les manifestants réclamaient la réintégration des onze dirigeants de SNATEG licenciés pour leurs activités syndicales à la compagnie publique de gaz et d’électricité, Sonelgaz, la fin de la criminalisation des activités des défenseurs des droits syndicaux et des droits de l’homme, y compris pour les journalistes et les blogueurs et la mise en œuvre des recommandations faites par la Commission sur l’application des normes de l’Organisation internationale du travail (OIT) en juin 2018.

Les syndicalistes ont été placés en garde à vue à la préfecture de police d’Alger pendant six heures et contraints de signer un document dénonçant leur propre comportement avant de pouvoir s’en aller.

Manifestants portant des banderoles de revendications

Manifestants portant des banderoles de revendications

Le prototype d’avion léger d’attaque au sol et d’appui aérien Turkish Aerospace Industries Hürkus-C a mis fin le samedi 29 décembre à son ultime phase d’essais en vol. Cette phase finale aura entre autre permis de valider l’emploi de plusieurs armements, comme la roquette de 70mm à guidage laser Cirit et le missile antichar Mizrak-U, tous deux de conception et de réalisation turque. L’armement du Hürkus-C comprend également des nacelles de mitrailleuses M3P de 12.7mm de la FN de Herstal et de canons M20A1 de 20mm du GIAT – tous produits localement. L’avion est motorisé par un Pratt & Whitney PT6 canadien, a été conçu avec le soutien de la société suisse Pilatus. L’aviation turque en a commandé 15 et pris option pour l’achat de 40 autre, une version en drone est en cours de développement.

Le Hürkus-C

Le Hürkus-C

Le Soudan est en proie depuis le 19 décembre à un mouvement de contestation déclenché par la hausse du prix du pain (voir notre article). Les protestations se sont vite transformées en un mouvement contre le régime d’Omar el-Béchir qui s’est emparé du pouvoir par un coup d’Etat en 1989. Au moins 19 personnes ont été tuées depuis le début de la contestation, selon les autorités. Amnesty International a fait état de la mort de 37 manifestants.

Dimanche, des manifestants antigouvernementaux se sont rassemblés dans des quartiers du centre-ville de Khartoum au lendemain d’un appel à une marche en direction du palais présidentiel, lancé par une association. Mais la police anti-émeute est rapidement intervenue et a dispersé les manifestants à coups de gaz lacrymogènes. Dimanche, des manifestations ont également eu lieu dans la ville de Madani (centre) et à Atbara (nord).

Un rassemblement aura lieu devant l’ambassade du Soudan à Bruxelles (124 avenue franklin Roosevelt) ce mercredi 9 janvier à 14H00.

Gaz lacrymogènes dans le centre de Karthoum

Gaz lacrymogènes dans le centre de Karthoum

Le 4e procès (voir notre précédent article) contre les membres de Lutte Révolutionnaire se poursuit à Athènes. La première partie (lecture des pièces de procédure et d’instruction) n’est pas encore terminée. Pour le mois de janvier, le tribunal se réunira les 7, 8 et 22 janvier. Le tour des témoignages de la défense viendra au plus tôt le 22 janvier, sinon en février. Quand au procès pour la tentative d’évasion commencé il y a deux mois, il n’en est encore qu’au début. Cinq témoins ont été entendus jusqu’à présent, dont le pilote d’hélicoptère détourné, qui était un ex-policier.

Pola Roupa et Nikos Maziotis

Pola Roupa et Nikos Maziotis

Il y a 17 ans, le 11 janvier 2002, une base militaire américaine à Cuba fut transformée en prison. La prison de Guantanamo Bay, fut établie hors du territoire des États-Unis, dans une zone coloniale où les lois nationales et les conventions humanitaires internationales ne s’appliqueraient pas. Dès juillet 2004, des inspecteurs de la Croix Rouge dénoncent les mauvais traitements infligés aux prisonniers, mais ce n’est qu’en décembre 2014 qu’une commission du sénat américain sort un rapport accablant sur le programme d’interrogatoire et de torture de la CIA à Guantanamo.

À partir de 2007, le sénateur Barack Obama propose de fermer Guantanamo. Élu président, il signe, le 22 janvier 2009, un décret pour fermer la prison dans l’année. Il remplace la pratique d’enlèvements vers Guantanamo (sans la fermer la prison) par des exécutions extra-judiciaires au moyen de drones. Aujourd’hui, non seulement des dizaines de détenus sont toujours à Guantanamo mais une proposition va être soumise au Congrès américain pour financer la construction de trois nouvelles ailes de la prison.

Ce vendredi 11 janvier, à Bruxelles, un rassemblement fera écho à la manifestation de de Washington et d’autres villes du monde pour exiger la fermeture de Guantanamo. Les organisateurs demandent de porter un vêtement orange, couleur symbole des détenus de Guantanamo. Rassemblement en face de l’ambassade des USA 27 boulevard du régent (côté opposé de la rue) Métro Arts-Loi, vendredi 11 janvier de 17H00 à 19H00.

Rassemblement à Washington

Rassemblement à Washington

La construction de la barrière de 200 mètres de long a été effectuée par le ministère de la Défense israélien au large de la plage de Zikim, sur la frontière la plus au nord de Gaza, dans la zone étroite des eaux peu profondes où ni les forces terrestres israéliennes ni les forces navales ne pouvaient opérer facilement.

Le chantier a duré sept mois. La barrière est composée de plusieurs parties. Un mur sous-marin de blocs rocheux s’étend à environ 200 mètres dans la mer. A l’intérieur du mur de blocs rocheux se trouve un mur en béton revêtu de détecteurs sismiques et d’autres outils technologiques dont la fonction exacte est secrète. Au-dessus de l’eau, le long du côté ouest du mur nord-sud, une clôture intelligente hérissée de détecteurs s’élève à une hauteur de six mètres. Du côté est, un brise-lames avec une route au milieu s’étend sur toute la longueur du mur sous-marin.

La barrière à hauteur de la plage de Zikim

La barrière à hauteur de la plage de Zikim

Le 19 juin 1986, les militants du PCP-SL emprisonnés à El Fronton, Lutigancho et Callao s’étaient révolté : l’armée en avait profité pour les massacrer, assassinant 250 d’entre eux. Un mausolée avait été construit à Comas (Lima) par les proches de prisonniers assassinés. Ce mausolée qui contenait les dépouilles de sept prisonniers mais devait en recueillir finalement cinquante

Plusieurs cortèges funéraires d’hommages aux prisonniers maoïstes assassinés avaient eu lieu dans les rues de Comas jusqu’au mausolée. La présidence péruvienne en avait alors ordonné la démolition. En octobre, le Congrès avait voté une loi permettant cette destruction (voir notre article). Elle a eu lieu la semaine passée malgré la protestation des familles.

Les familles des maoïstes assassinés protestant lors de la démolition du mausolée

Les familles des maoïstes assassinés protestant lors de la démolition du mausolée

Wilmer Antonio Miranda était membre de l’Association des ouvriers de paysans, affiliée au Syndicat national agraire. Quatre hommes en civil se sont approchés de lui vendredi et l’ont abattu à plusieurs reprises, le tuant sur le coup. Jose Solano, âgé de 60 ans, a été abattu devant sa famille, à son domicile. C’était le président du Conseil d’action communautaire d’Antioquia. Ce sont les troisième et quatrième dirigeants sociaux abattus depuis le 1er janvier, dans le Cauca, par les paramilitaires.

Wilmer Antonio Miranda

Wilmer Antonio Miranda