Jeudi 26 mars, le Réseau de solidarité des prisonniers palestiniens de Samidoun organise une conférence sur la répression anti-palestinienne en Allemagne et en Europe avec Khaled Barakat, écrivain palestinien et coordinateur de la campagne pour libérer Ahmad Sa’adat. Les agents d’immigration allemands l’ont récemment interdit de séjour dans le pays pendant quatre mois. Khaled se bat en justice, mais cette lutte n’est pas individuelle. Elle fait partie de la résistance à une série d’attaques répressives contre la communauté palestinienne et contre ceux qui soutiennent le peuple palestinien. La conférence s’organisera en ligne sur ZOOM. Infos et inscriptions ici.

Conférence virtuelle sur la répression anti-palestinienne en Europe

L’État allemand a encore une fois intensifié son harcèlement et sa répression dirigés contre le discours et le plaidoyer palestiniens. Dans le dernier ordre émis par le bureau de l’immigration de Berlin, reçu hier 9 mars, les autorités allemandes ont ordonné, après l’expulsion officielle d’Allemagne de l’écrivain Khaled Barakat, animateur de Samidoun, (même s’il ne vit pas en Allemagne depuis août 2019), une interdiction d’entrer dans le pays pendant quatre ans. Barakat et son avocat contestent l’ordonnance dans le cadre d’un appel. Outre l’interdiction politique, le refus de résidence et maintenant l’exclusion imposée à Barakat, les récentes attaques répressives de l’État allemand contre les droits des Palestiniens ont inclus la déportation de Rasmea Odeh, l’adoption d’une résolution anti-BDS, la poursuite pénale de militants juifs palestiniens et israéliens pour avoir interrompu le discours d’un membre de la Knesset, la démission forcée du directeur du Musée juif, la fermeture du compte bancaire de Jewish Voices for a Just Peace et la désinvitation d’artistes internationaux qui ont pris position pour soutenir les droits des Palestiniens.

Le caractère politique de l’ordonnance est manifeste et non dissimulé dans le document de 23 pages. Il est entièrement basé sur des discours politiques publics, des écrits et des vidéos YouTube et n’allègue pas d’activité criminelle ; en effet, l’ordonnance note que les critères relatifs aux condamnations pénales ne s’appliquent pas en l’espèce. Cela survient après qu’une interdiction politique de plus d’un mois a été prononcée contre Barakat en juin 2019 afin de l’empêcher de prononcer un discours sur le soi-disant « accord du siècle » du président américain Donald Trump, puis, le refus du renouvellement de son visa de séjour. La nature de cette attaque est claire dans tout le document. « La soi-disant solution à deux États est morte. Le peuple palestinien n’a d’autre choix que de poursuivre sa lutte jusqu’à la libération de toute la Palestine et la construction d’une société démocratique en Palestine », avait déclaré Barakat. Cette vision progressiste d’une Palestine libérée et démocratique est citée à deux reprises dans le document comme la preuve d’une perspective « extrémiste » qui est « inacceptable » en Allemagne.

Khaled Barakat (à droite)

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Les Kurdes organisent des manifestations à l’échelle européenne pour marquer le 21e anniversaire de l’emprisonnement d’Öcalan le 15 février 1999. Dans ce cadre, une marche de deux jours est organisée dans la ville de Francfort. Dimanche 9 février, la police allemande a interdit les slogans, drapeaux et banderoles représentant les valeurs du peuple kurde. La police a ensuite attaqué les militant·es participant à la marche après la fin de cette étape alors que les militant·es se dispersaient pour se rendre au centre démocratique kurde de Darmstadt. Aujourd’hui, la police allemande a également attaqué cette manifestation et arrêté trois militants venus de France. Ils ont été emmenés au poste de police. La police a également agressé les journalistes de l’ANF qui couvraient la répression. Plus d’infos ici.

La police attaque la longue marche kurde pour la libération d'Öcalan

Début juillet 2017, à l’occasion du sommet du G20 à Hambourg, des affrontements importants avaient eu lieu durant deux jours entre manifestant·es et police. La police allemande avait alors lancé plusieurs avis de recherche publiant plus d’une centaine de photos de manifestant·es en appelant la population à la délation et lançant plus de 3500 procédures.

Au cours d’une de ces enquêtes, des perquisition avaient eu lieu en mai 2018, en Suisse, Italie, Espagne et France. Ces descentes de police concernaient principalement les affrontements ayant eu lieu sur l’Elbchaussee à Hambourg le 7 juillet 2017, qui avaient engendré d’importants dégâts (voir notre article). En France, c’est Loïc Citation qui fut ciblé. Le domicile de ses parents est perquisitionné mais les policiers français et allemands qui ont fait le déplacement ne trouvent rien. La commission rogatoire allemande voit large : « Dégradations par incendie – participation à un attroupement armé – port d’arme de catégorie A par assimilation : engin explosif – violences sans ITT sur agents dépositaires de la force publique » mais le militant est absent et explique, dans un communiqué, ne pas vouloir se rendre aux autorités. En août 2018, il est arrêté chez ses parents et incarcéré à Nancy, avant d’être extradé quelques mois plus tard vers l’Allemagne.

Le 18 décembre 2018 s’est ouvert le procès de Loïc Citation et de 4 autres accusés dans le cadre de l’affaire dite de l’Elbchaussee. Rapidement, le public a été exclu des audiences. Courant février 2019, deux co-accusés, jusque là détenus dans la prison de Hambourg, sont libérés (les deux autres, mineurs au moment des faits, n’ont jamais été emprisonnés). La demande de libération de Loïc Citation formulée au mois de juin par ses avocat·es avait, quant-à-elle, été rejetée et sa demande de s’exprimer publiquement sur le fond de l’affaire a été refusée. Cependant après près de 16 mois de détention, il a obtenu une libération conditionnelle le dimanche 12 janvier 2020. Il doit ainsi : avoir une adresse de domiciliation à Hambourg, pointer le lundi et le jeudi à la police Hambourgeoise, travailler en tant que jardinier, dans le soin des arbres, donner son passeport et ses papiers au tribunal, aller aux prochaines dates de procès et ne participer à aucune action illégale. Le procès devrait se poursuivre jusqu’en avril.

Les affrontements du G20

Mardi 10 décembre, au lendemain d’une manifestation en solidarité avec le Rojava, la police allemande et la sécurité de l’état ont mené deux perquisitions : l’une contre une association kurde d’Osnabrück, l’autre contre le domicile d’un responsable de cette association à Münster. Des dizaines de documents, livres, brochures, ordinateurs et téléphones de l’association ont été confisqués. Ces perquisitions s’inscrivent dans une politique de criminalisation systématique menée par l’État allemand contre les militants kurdes.

Opération policière contre une association kurde

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Salutations internationales aux prisonnier·e·s révolutionnaires à l’occasion de la Conférence de Travail du Secours Rouge International, novembre 2019.

Les délégué·e·s de Belgique, Suisse, Italie, Allemagne et Turquie/Kurdistan présent·e·s à la Conférence de Travail 2019 du Secours Rouge International vous adressent leurs salutations les plus chaleureuses.

La conférence s’est tenue dans un contexte général de progrès du fascisme sous toutes ses formes : du fascisme déchaîné au pouvoir en Turquie à l’action des gangs néo-nazis ou islamistes en passant par les politiques gouvernementales racistes et répressives des États de l’Union Européenne.

Cette tendance est issue de la crise générale du capitalisme, qui ne peut répondre aux aspirations des peuples que par la répression et la violence. Le SRI a toujours considéré que la dialectique lutte/répression/résistance était une partie importante, organique, du processus révolutionnaire. Il faut assumer cette dialectique comme partie intégrante de la tendance à la guerre de classes, un espace de maturation et de qualification de la lutte révolutionnaire.

Cette perspective prend un caractère concret avec le développement de nouveaux mouvements de masse, comme celui des Gilets Jaunes en France, des mouvements populaires au Chili, etc. Ces mouvements sont eux aussi issus de la crise générale du capitalisme, et ils expriment, par de nouvelles voies, l’aspiration des peuples à un changement de société. Ces mouvements sont confrontés à une répression très brutale, à laquelle ils offrent, ne serait-ce que par leur continuité, une résistance admirable. La défense des luttes dans la rue est l’une de nos préoccupations dans la période actuelle.

Les enjeux de la résistance du Rojava à l’agression fasciste turque concernent tout le mouvement révolutionnaire. Le destin politique de l’Europe est étroitement lié à celui du Moyen-Orient, et le Rojava est la principale ligne de front. On y voit s’opposer de la manière la plus nette et la plus radicale le projet de société nouvelle aux formes les plus barbares de répression et de réaction. Cet enjeu est assumé par les internationalistes (notamment ceux du Bataillon International de Libération) dont 48 ont payé de leur vie cet engagement. Notre campagne pour fournir les combattant·e·s du Rojava en matériel médical de première ligne est notre contribution modeste, mais effective. La délégation turque a souligné, à notre conférence, l’importance de l’internationalisme, dans toutes ses formes et à tous les niveaux d’action, dans cet affrontement d’une portée internationale.

Le succès du mois d’agitation pour Georges Abdallah est l’expression d’une autre facette de notre travail qui unit la défense des prisonnier·e·s révolutionnaires à la valorisation des causes qu’ils incarnent, dans le cas de Georges à la cause du peuple Palestinien. Cette mobilisation prend un sens tout particulier alors que les peuples arabes, notamment en Irak et au Liban, descendent dans la rue contre des régimes réactionnaires et corrompus.

Malgré les progrès du fascisme et de la réaction, impulsés par le système pour désamorcer les conflits que sa crise génère, les luttes de classes et populaires constituent une alternative puissante, à laquelle nous contribuons dans la mesure de nos moyens. Vous êtes une part de cette alternative, comme dans cette lutte contre la section spéciale d’isolement de la prison de l’Aquila, partie de la lutte contre la loi 41bis, qui a montré que la détermination et l’unité entre prisonnier·e·s révolutionnaires de différentes tendances, renforcée par la solidarité extérieure et intérieure, pouvait déboucher sur une victoire.

C’est en soulignant votre importance pour le processus révolutionnaire et en saluant votre résistance dans les prisons que nous vous adressons, cher·e·s camarades, nos salutations les plus chaleureuses.

L’Allemagne est le pays d’Europe le plus empressé à endosser les procédures répressives venant de Turquie. C’est ainsi qu’en avril 2015, 10 membres de l’organisation ATIK (Confédération des Travailleurs de Turquie en Europe) avaient été arrêtés en Allemagne, France, Grèce et Suisse. Ceux qui n’avaient pas été arrêtés en Allemagne lui ont été livrés et y sont accusés d’appartenance au TKP-ML (Parti Communiste de Turquie – Marxiste-Léniniste). Le TKP-ML n’est pas une organisation illégale en Allemagne, mais bien en Turquie. Cependant, les lois 129a et 129b permettent à l’État allemand de poursuivre des personnes si elles sont membres d’une organisation considérée comme illégale dans un autre pays, ce qui est le cas du TKP-ML en Turquie. Le procès s’est ouvert à Munich en juin 2016 et est toujours en cours. Depuis, tous les inculpés ont été remis en liberté, notamment pour raisons de santé, plusieurs d’entre eux ayant été durement torturés en Turquie. Seul Müslüm Elma reste détenu à ce jour.

Müslüm Elma est né dans le Dersim d’une famille kurde et alévie. Politiquement actif au lycée et à l’université, il fut arrêté lors du putsch militaire de 1980 et abominablement torturé pendant quatre ans dans ce qui a été considéré comme la “pire prison du monde”, la prison n°5 de Diyarbakir. Libéré en 1992 et ré-arrêté l’année suivante, il sera une nouvelle fois libéré en 2002, à l’issue de la grande grève de la faim des prisonniers politiques qui fit une trentaine de morts parmi les prisonniers politiques. Souffrant des séquelles des tortures et de la grève de la faim et exposé à une nouvelle arrestation, Müslüm Elma quitte la Turquie et obtient l’asile politique en Allemagne en 2009 où il développera une activité importante au sein de l’ATIK jusqu’à sa dernière arrestation.

Ce vendredi 15 novembre, l’ATIK appelle à une journée internationale d’action pour la libération de Müslüm Elma. À Bruxelles, le Secours Rouge et l’ATIK organisent un rassemblement de 17h à 18h devant l’ambassade d’Allemagne, au 8-14 rue Jacques de Lalaing à 1040 Bruxelles (dans le quartier européen).

Une nouvelle audience avait lieu aujourd’hui à Munich en Allemagne contre Müslüm Elma dans le cadre de la procédure contre l’ATIK – Confédération des Travailleurs de Turquie en Europe (voir notre précédent article). Un rassemblement regroupant plusieurs dizaines de personnes avait lieu durant l’audience devant le tribunal ce qui fut l’occasion de lancer la campagne pour la libération de Müslüm Elma. À Bruxelles, le Secours Rouge et l’ATIK organisent un rassemblement le 15 novembre de 17h à 18h devant l’ambassade d’Allemagne, au 8-14 rue Jacques de Lalaing à 1040 Bruxelles (dans le quartier européen).

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Voici les initiatives prises lors du mois d’agitation pour Georges Abdallah: 30/10: Affichages en Seine-Saint-Denis ; 29/10: Tags à Bruxelles ; 29/10: Rassemblement à La Haye ; 29/10: Stand d’information à Paris ; 28/10: Initiative à Saïda ; 28/10: Affichages à Milan ; 27/10: Rassemblement à Beyrouth ; 26/10: Manifestation et tags à Lille ; 26/10: Rassemblement à Montréal ; 24/10: Rassemblement à Athènes ; 24/10: Tags à Clermont-Ferrand ; 24/10: Initiative à Toulouse ; 24/10: Rassemblement à Patra (Grèce)21-22-23/10: Trois journées solidaires à Bir-Zeit23/10: Soirée de soutien à Montréal23/10: Affichages à Paris et en Seine-Saint-Denis23/10: Rassemblement à Milan22/10: Initiative à Alger20/10: Intervention à Thessalonique20/10: Initiatives à Tripoli ; 19/10: Initiative à Göteborg ; 19/10: Soirée de soutien à Genève ; 19/10: Rassemblement et tags à Tunis ; 19/10: Initiatives à Beyrouth ; 19/10: 500 manifestants à Lannemezan ; 19/10: Initiative à Rafah ; 19/10: Rassemblement à Istanbul.

18/10: Tags à Milan ; 18/10: Grande soirée de soutien à Toulouse ; 18/10: Affichages et stickers à Zürich ; 17/10: Initiative à La Corogne ; 17/10: Soirée de soutien à Hambourg15/10: Stand d’information à Toulouse14/10: Tags à Genève14/10: Initiative à l’ambassade de France à Beyrouth13/10: Nouvelle vidéo “Georges Ibrahim Abdallah, prisonnier des raisons d’Etats”12/10: Soirée de soutien à Montpellier11/10: Rassemblement à Bruxelles11/10: Soirée de soutien à Bordeaux11/10: Salut solidaire de Gaza10/10: Conférence à Nanterre9/10: Débat à Toulouse9/10: Intervention à Bruxelles6/10: Stand et expo à Charleroi5/10: Intervention à Zürich5/10: Rassemblement à Göteborg4/10: Banderole et fumi à Liège3/10: Soirée solidaire à Toulouse2/10: Tag géant et collages à Toulouse01/10: Manifestation à Zürich29/9: Brunch à Toulouse26/9: Conférence à Genève24/9: Stand d’information à Toulouse21/9: Collage géant à Bruxelles21/9: Conférence à Bruxelles.

Manifestation pour la libération de Georges Abdallah à Lannemezan

Lire l’appel au mois d’agitation

La Turquie continue sa politique de répression envers les ressortissants jugés gênant se rendant sur son territoire. Cinq ressortissants allemands ont été arrêtés lors d’une vaste opération policière et placés en détention préventive à Ankara. Les charges retenues contre eux seraient « appartenance à une organisation illégale » et « propagande pour une organisation illégale. » Les prévenus seront présentés au procureur prochainement et restent enfermés au quartier général de la police de la ville, leur consulat a été informé de la procédure.

Chaque année, la Turquie condamne à des années de prison ferme des étrangers suspectés d’appartenir à des organisations qui conteste le régime en place et plus particulièrement le mouvement kurde. La législation, particulièrement vague, concernant les organisations illégales permet une large répression de toute forme de lutte.

placement en détention provisoire de 5 ressortissants turcs pour appartenance à une organisation illégale