La demande d’expulsion du bar autonome Kadterschmiede installé dans la Rigaer Straße 94 à Berlin (bâtiment occupé depuis 1990, puis en partie régularisé) n’a pas abouti. La demande avait été introduite par l’entreprise propriétaire du bâtiment mais le juge en charge a refusé d’émettre un ordre d’expulsion, pour des raisons de forme plus que de fond. En effet, un flou juridique entoure l’entreprise propriétaire Lafone Investment Limited, probablement une société-écran. Ainsi, elle n’est pas en ordre dans le registre du commerce allemand. L’avocat du collectif Rigaer assume que la demande d’expulsion est motivée par la spéculation immobilière étant donné que, depuis le début de l’occupation, la valeur du bâtiment a décuplé.

Le jour du procès (13.06.2019), et probablement en contestation de celui-ci, plusieurs personnes ont incendié des pneus à 5h20 sur un pont près de la Rigaer, bloquant le trafic pendant environ deux heures. Deux jeunes ont été arrêtés par la police, puis relâchés faute de preuves. Les menaces d’expulsion et raids de la Rigaer, un important lieu de rencontre et de rassemblement de la gauche radicale et centre social à Berlin, suscitent régulièrement des affrontements entre défenseur-se-s de l’occupation et la police. Lire notre article.

Rigaer 94 verteidigen

Rigaer 94 verteidigen

L’activiste avait brandit le drapeau des YPJ pendant une manifestation contre la conférence de sécurité de Munich en février 2018. Il était par la suite accusé de faire la propagande du PKK. Le juge a acquitté l’activiste, estimant que les liens entre les YPJ et le PKK étaient insuffisamment prouvés. La même cour avait déjà acquitté un autre activiste, poursuivi pour avoir porté un drapeau du PYD à une manifestation contre l’invasion d’Afrin par l’armée turque.

En Allemagne, l’affichage de symboles du PKK, ainsi que ceux d’organisations considérées comme affiliées au PKK, est interdit. Par ces interdictions, l’état allemand répond à la demande de la Turquie de durcir la répression contre les activistes pro-kurdes.

YPJ drapeau

YPJ drapeau

Un important groupe de personnes cagoulées ont attaqué les policiers du district de Connewitz, à Leipzig, pendant la nuit de samedi à dimanche. La police s’est alors déployée dans les environs et a encore essuyé des jets de pierres, d’engins pyrotechniques et de bouteille. Aucun policier n’a été blessé, deux personnes ont été arrêtées et une a été maintenue en détention.

Environ une heure avant le premier incident, une manifestation intitulée « Fight for your Future » s’était terminée dans le quartier. Des organisations de gauche de la jeunesse avaient avait appelé à la création d’une Assemblée pour la justice sociale et la protection du climat. Environ 500 personnes ont participé à cette assemblée.

Au lendemain du caillassage des policiers

Au lendemain du caillassage des policiers

Le 29 mai, le procureur général a demandé une peine de 3 ans et 10 mois pour Erdal Gökuğlo, en procès pour son appartenance supposée au DHKP-C. Il s’agit d’un procès mené en vertu du paragraphe 129b de la constitution allemande, visant les partisans d’une organisation étrangère qualifiée comme terroriste, et employé notamment contre les organisations de la gauche révolutionnaire de Turquie et du Kurdistan. Le 5 juin, les avocats d’Erdal plaideront en sa défense. Erdal était emprisonné en Belgique avant d’être extradé en Allemagne en 2017. Lire notre article.

Erdal Gökoğlu

Erdal Gökoğlu

180 policiers ont été déployés pour reprendre le contrôle de la fameuse Rigaer Straße, à Berlin-Friedrichshain, où plusieurs immeubles sont occupés. Des barricades enflammées ont barré la rue vendredi soir et, surtout, la nuit de samedi à dimanche. Les occupants ont résisté à l’intervention de la police en lançant des pierres, des bouteilles de peinture. Un policier a été blessé et une voiture de police endommagée. Il n’y a eu aucune arrestation.

Ce samedi soir à Rigaer Straße

Ce samedi soir à Rigaer Straße

À Berlin, la manifestation du 1er mai révolutionnaire a traversé le quartier de Friedrichshain. Plus de 5.000 manifestants, généralement masqués, ont défilé. Aux balcons du quartiers, des banderoles de soutien ont été déroulées et des fumigènes allumés. Les affrontements ont commencé après la fin de la manifestation. La police a essuyé des jets de projectiles, a effectué des charges et procédé à plusieurs arrestations. Pendant la nuit, des barricades ont brûlé sur la célèbre Rigaer Straße, où se trouve un squat historique, toujours à Friedrichshain.

C’est aussi vers la fin de l’après-midi que les incidents ont débutés à la manifestation du 1er mai révolutionnaire à Copenhague. Ils ont commencé lorsque la police a tentait de verrouiller la manifestation du pont de la reine Louise jusqu’à Nørrebrogade. Les manifestants ont bloqué la voiture de police qui voulait embarquer un manifestant menotté. Cinq manifestants ont été arrêtés pour violences contre la police, un pour feux d’artifice, un pour violation de l’interdiction de sa masquer, un pour violation de la loi sur la police, un pour insultes à l’encontre de la police et deux pour violation de l’ordre.

A Goteborg, en Suède, 500 militants antifascistes ont attaqué une manifestation de 300 néo-nazis du mouvement « Résistance nordique » et la police qui la protégeait. 18 contre-manifestants antifas ont été arrêtés.

Le premier mai révolutionnaire à Copenhague

Le premier mai révolutionnaire à Copenhague

Ayten Beçet, une prisonnière politique kurde, a mis fin à ses jours, samedi 23 mars, pour protester contre les conditions de détention d’Abdullah Öcalan. Ayten Beçet avait été condamnée en 2012 à 9 ans de prison.

Ayten Beçet est la deuxième prisonnière à mettre fin à ses jours, une semaine après Zülküf Gezen (voir notre article). Une troisième personne est morte cette semaine. Il s’agit d’Ugur Sakar, un militant kurde résidant en Allemagne, qui s’est immolé devant le tribunal de Krefeld le 20 Fevrier pour protester contre l’isolement du leader kurde. Il est décédé à l’hôpital le 22 mars.

EDIT: Leyla Güven, initiatrice du mouvement qui est en grève de la faim depuis le 8 novembre (voir notre article), a demandé aux militants et aux prisonniers de ne plus mener ce type d’action.

Ayten Beçet

Ugur Sakar

Ayten Beçet
Ugur Sakar

Ce vendredi 15 mars, Rasmea Odeh, ancienne membre du FPLP, était attendue lors d’une soirée organisée à Berlin pour y parler des femmes palestiniennes dans la lutte pour la libération. Lors de son arrivée sur les lieux de la conférence, la police l’attendait pour l’informer de l’annulation de son visa et l’interdiction de toute activité politique. Elle a par la suite été forcée de s’éloigner du lieu de la conférence suivi par la police et menacée d’arrestation. Elle risque d’être renvoyé lundi vers la Jordanie.

Cette procédure est la conséquence du lobby pro-israélien menée par l’ambassadeur israélien et américain en Allemagne, soutenu par l’AFD (parti d’extrême-droite), du politicien Volker Beck (du partie des verts en Allemagne) ainsi que du maire de Berlin, Michael Müller (SPD).

Rasmea Odeh

Rasmea Odeh

Un commissariat de Berlin a été gravement endommagé par un incendie le 27 février. Le communiqué de revendication a été rendu public ce week-end. Les auteur de l’action y exposent que « Tous ceux qui ont déjà été menottés, humiliés par les flics, agressés sexuellement, battus, traînés dans la rue, emprisonnés , ou détenu comprennent notre langue », dédient leurs actions aux immigrés tués par la police dans différents commissariats d’Allemagne et concluent par « pour un revanche révolutionnaire! »

Lire le communiqué complet

Les traces de l’incendie

Les traces de l'incendie

Aujourd’hui, deux prisonniers du TKP/ML ont entamé une grève de la faim de 5 jours pour soutenir Leyla Güven. Seyit Ali Ugur et Deniz Pektas ont annoncé leur décision aujourd’hui lors d’une audience de leur procès à Munich.

Leyla Güven, coprésidente du DTK et députée du HDP est en grève de la faim aujourd’hui depuis 125 jours pour protester contre l’isolement de Öçalan et lutter pour sa libération. De nombreuses autres grèves ont été lancées en solidarité avec Leylan Güven (voir notre article). Des manifestations ont également eut lieu (voir nos article ici et ici).

Une affiche de solidairté avec Leyla Güven (archive)