Arrêté en novembre 2019 à l’aéroport de Zurich car il figurait sur le « Système d’Informations Schengen » sur demande de l’Allemagne, un cadre du PKK va être extradé. Il est accusé d’avoir eu un rôle de recruteur pour les Forces de défense du peuple (HPG). Le militant Kurde avait saisi le Tribunal pénal fédéral pour faire opposition. Dans un premier temps celui-ci c’était opposé à l’extradition. Suite à un recours de l’Office Fédéral de la Justice sur recommandation des Services de Renseignements de la Confédération le Tribunal pénal fédéral est revenu sur son jugement. Le soutien à une organisation criminelle a été retenu et donc l’extradition validée.

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Le 18 décembre 2018 s’est ouvert le procès de Loïc Citation et de quatre autres accusés dans le cadre de l’affaire dite de l’Elbchaussee. Cette affaire remonte à 2017 lors du sommet du G20 à Hambourg où des affrontements importants avaient eu lieu durant deux jours entre manifestant·es et police. La police allemande avait alors lancé plusieurs avis de recherche. En France, Loïc Citation fut arrêté en août 2018 avant d’être extradé vers l’Allemagne (voir notre article). Au cours de son procès Loïc Citation est resté fidèle à ses principes politiques. Vendredi 18 juin 2020, il s’est adressé durant une heure à ses jurés. La semaine prochaine, le procureur fera ses réquisitions. Loïc Citation devrait normalement être autorisé à s’exprimer une seconde fois le 9 juillet. Le jugement est attendu avant la mi-juillet. La déclaration complète ici.

Les affrontrements du G20

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Müslüm Elma est emprisonné en Allemagne et accusé d’être un dirigeant du TKP/ML (organisation interdite en Turquie). Il a été arrêté en 2015 avec 9 autres membres de l’ATIK (Confédération des Travailleurs de Turquie en Europe) et poursuivi dans le cadre des paragraphes 129a/b du code pénal allemand qui permettent de poursuivre des personnes pour des activités qui ne sont pas interdites en Allemagne mais dans un autre pays, en l’occurrence la Turquie (voir notre article). Alors que cette affaire doit se conclure dans quelques semaines, Müslüm Elma risque d’être condamné à plusieurs années de prison tout comme ses camarades. Un rassemblement a eu lieu ce matin à Munich devant le tribunal où se déroule les différentes audiences. De nombreuses affiches et banderoles étaient brandies pour exiger sa libération mais aussi celles de Georges Abdallah, Ahmad Sa’adat, Dr Saibaba et Gonzalo. Parallèlement, différents rassemblements étaient organisés le même jour devant plusieurs consulats et ambassades d’Allemagne dans différents pays européens.

 

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Dans certaines zones de Berlin, la police exerce une occupation spatiale agressive en assiégeant des quartiers de Friedrichshain et de Neukölln ou en occupant des lieux publics et des parcs à Kreuzberg. L’occupation policière massive de ces quartiers laisse cependant d’autres zones de la ville vulnérable à des attaques. Un groupe anarchiste a donc décidé d’incendier un camion appartenant à l’entreprise DB Schenker dans la nuit du 27 mai en solidarité avec le Rojava. DB Schenker est une entreprise « profiteuse de guerre » puisqu’elle collabore, dans le cadre de l’OTAN, avec l’état turc dans son projet d’invasion et d’occupation du Rojava.

Attaque d'une entreprise en solidarité avec le Rojava

Attaque d’une entreprise en solidarité avec le Rojava

Samedi 23 mai, plusieurs manifestations se tenaient dans toute l’Allemagne pour dénoncer les mesures de confinement. À Hambourg, une manifestation de ce type avait été autorisée par le tribunal administratif de Hambourg, à condition de maintenir un nombre maximum de participants de 750 personnes. Elle avait attiré beaucoup de militants d’extrême-droite. Au moins 120 personnes ont décidé de contre-manifester contre les fantasmes de conspiration, les antisémites, l’agenda de droite et les nazis. La police est intervenue pour disperser la contre-manifestation utilisant notamment des auto-pompes et des gaz lacrymogènes.

La police disperse une contre-manifestation antifasciste à Hambourg

La police disperse une contre-manifestation antifasciste à Hambourg

Dans le quartier de Connewitz à Leipzig, un projet immobilier vise à gentrifier une partie du quartier en augmentant les prix des loyers. Le chantier de construction entre Wiedebachplatz et Ecksteinstraße empêche cependant la police de patrouiller et de contrôler une grande partie de la Bornaische Strasse. Ce chantier de construction est souvent attaqué par des personnes déclenchant des incendies volontaires. Le samedi 9 mai, entre 150 et 200 personnes, réparties en petits groupes (afin d’éviter une propagation du Coronavirus) étaient présentes sur le chantier lorsqu’un important incendie a été déclenché. La police est intervenue et s’est affrontée avec les personnes présentes. Elle a ensuite attaqué les habitant·es du quartier qui ont riposté avec des jets de bouteilles et des feux d’artifice. Elle a rassemblé un important contingent ainsi qu’un hélicoptère pour prendre le contrôle de la zone. Trois personnes ont été arrêtées dont l’une qui est toujours en détention.

Émeute à Leipzig contre un projet de gentrification du quartier de Connewitz

Émeute à Leipzig contre un projet de gentrification du quartier de Connewitz

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Une militante araméenne de Bavière a reçu une amende de 3 600 euros pour des reportages sur les réseaux sociaux concernant la résistance à l’invasion turque dans le nord de la Syrie. Si elle ne paie pas, elle risque 90 jours de prison. Depuis l’invasion d’Afrin, la militante, membre du Mouvement populaire révolutionnaire Suryoye, avait, en effet posté sur Facebook des publications sur la résistance contre l’annexion du Rojava par la Turquie et sur les crimes de guerre commis par les forces d’occupation contre la population civile. En octobre 2019, elle avait reçu une citation à comparaître pour une violation présumée de la loi sur les associations. Comme elle n’a pas donné suite à la demande, une ordonnance de sanction a été prononcée à la mi-février. L’intéressé a fait appel, le verdict est toujours en suspens. Le Mouvement populaire révolutionnaire Suryoye est, comme les autres mouvements opposés au régime turc, régulièrement criminalisé en Bavière. Huit autres Araméenn·es ont notamment reçu des ordonnances punitives des tribunaux de Bavière. Ils ont également subi un raid de la police fédérale le 2 octobre 2018, trois jours seulement après la visite d’État d’Erdoğan en Allemagne. Plus d’infos ici.

Une militante araméenne condamnée pour avoir publié des messages contre l'invasion turque du Rojava

Une militante araméenne condamnée pour avoir publié des messages contre l’invasion turque du Rojava

Malgré les mesures de confinements, les militant·es de plusieurs villes européennes ont tenté de mener des actions à l’occasion du 1er mai. Voici un compte-rendu non exhaustif de la situation. À Paris, un groupe a tenté de manifester place de la République à Paris, en affichant notamment plusieurs banderoles indiquant « Le capitalisme est le virus, la révolution c’est le vaccin » et un autre dévoilant « Nos vies ou leurs profits ». La police est intervenue en nombre, a contrôlé les identités des militant·es et en a arrêté plusieurs. Plus tard dans la journée, d’autres tentatives de rassemblement ont eu lieu dans la capitale ou en banlieue parisienne, à Montreuil ou devant la mairie du 18e arrondissement. Une autre manifestation, organisée par la CGT a également eu lieu a Guingamp. Les militant·es syndicaux ont manifesté depuis leur voiture ce qui n’a pas empêché la police mettre 17 amendes.

À Berlin, 5 000 policiers étaient mobilisés pour empêcher les nombreuses personnes descendues dans la rue de partir en manifestation. Il y a eu des heurts en soirée, des échanges de coups  entre manifestants et policiers, dans le quartier de Kreuzberg. Plusieurs manifestants ont été arrêtés et trois voitures ont été incendiées. À Athènes, des centaines de personnes se sont rassemblées devant le parlement tout en gardant leurs distances et en portant des masques. Une manifestation s’est également déroulée à Thessalonique. À Barcelone une manifestation, organisée par des syndicalistes, s’est tenue devant les urgences d’un hôpital tandis qu’à Saragosse, une manifestation syndicale s’est organisée depuis des voitures. Il y a aussi eu des manifestations à Vienne. À Zurich, les militant·es ont organisé plusieurs petites manifestations et initiatives, une banque a été attaquée avec des bouteilles remplies de peinture (voir la vidéo). Plusieurs arrestations ont eut lieu.

À Istanbul et à Ankara, au moins 45 personnes ont été arrêtées pour avoir tenté d’organiser des marches du 1er mai malgré un couvre-feu de trois jours imposé jeudi à minuit. Au moins 15 personnes ont été arrêtées lorsqu’un groupe s’est réuni au bureau central de la Confédération des syndicats progressistes (DISK) dans le quartier Besiktas d’Istanbul et a tenté de marcher jusqu’à la place Taksim. Le président de la DISK, Arzu Cerkezoglu, a également été brièvement détenu avant d’être libéré. Onze autres personnes ont été arrêtées dans le quartier de Kadikoy à Istanbul, du côté anatolien, pour avoir tenté de tenir un rassemblement. Douze autres personnes, qui voulaient marcher sur la place Taksim, ont été arrêtées dans le quartier Sisli d’Istanbul. Sept personnes ont été arrêtées dans la capitale Ankara. Toutes les personnes arrêtées à Istanbul auraient été libérées. Un total de 44 756 membres du personnel des services de police étaient mobilisés pour empêcher les manifestations.

1er Mai à Athènes1er Mai à Berlin

Jeudi 26 mars, le Réseau de solidarité des prisonniers palestiniens de Samidoun organise une conférence sur la répression anti-palestinienne en Allemagne et en Europe avec Khaled Barakat, écrivain palestinien et coordinateur de la campagne pour libérer Ahmad Sa’adat. Les agents d’immigration allemands l’ont récemment interdit de séjour dans le pays pendant quatre mois. Khaled se bat en justice, mais cette lutte n’est pas individuelle. Elle fait partie de la résistance à une série d’attaques répressives contre la communauté palestinienne et contre ceux qui soutiennent le peuple palestinien. La conférence s’organisera en ligne sur ZOOM. Infos et inscriptions ici.

Conférence virtuelle sur la répression anti-palestinienne en Europe

Conférence virtuelle sur la répression anti-palestinienne en Europe

L’État allemand a encore une fois intensifié son harcèlement et sa répression dirigés contre le discours et le plaidoyer palestiniens. Dans le dernier ordre émis par le bureau de l’immigration de Berlin, reçu hier 9 mars, les autorités allemandes ont ordonné, après l’expulsion officielle d’Allemagne de l’écrivain Khaled Barakat, animateur de Samidoun, (même s’il ne vit pas en Allemagne depuis août 2019), une interdiction d’entrer dans le pays pendant quatre ans. Barakat et son avocat contestent l’ordonnance dans le cadre d’un appel. Outre l’interdiction politique, le refus de résidence et maintenant l’exclusion imposée à Barakat, les récentes attaques répressives de l’État allemand contre les droits des Palestiniens ont inclus la déportation de Rasmea Odeh, l’adoption d’une résolution anti-BDS, la poursuite pénale de militants juifs palestiniens et israéliens pour avoir interrompu le discours d’un membre de la Knesset, la démission forcée du directeur du Musée juif, la fermeture du compte bancaire de Jewish Voices for a Just Peace et la désinvitation d’artistes internationaux qui ont pris position pour soutenir les droits des Palestiniens.

Le caractère politique de l’ordonnance est manifeste et non dissimulé dans le document de 23 pages. Il est entièrement basé sur des discours politiques publics, des écrits et des vidéos YouTube et n’allègue pas d’activité criminelle ; en effet, l’ordonnance note que les critères relatifs aux condamnations pénales ne s’appliquent pas en l’espèce. Cela survient après qu’une interdiction politique de plus d’un mois a été prononcée contre Barakat en juin 2019 afin de l’empêcher de prononcer un discours sur le soi-disant « accord du siècle » du président américain Donald Trump, puis, le refus du renouvellement de son visa de séjour. La nature de cette attaque est claire dans tout le document. « La soi-disant solution à deux États est morte. Le peuple palestinien n’a d’autre choix que de poursuivre sa lutte jusqu’à la libération de toute la Palestine et la construction d’une société démocratique en Palestine », avait déclaré Barakat. Cette vision progressiste d’une Palestine libérée et démocratique est citée à deux reprises dans le document comme la preuve d’une perspective « extrémiste » qui est « inacceptable » en Allemagne.

Khaled Barakat (à droite)

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