Trois bombes ont visé le 21 avril dernier un bus de joueurs du Borussia Dortmund. Un joueur a été blessé dans l’attaque, le blindage du bus a empêché un massacre. L’affaire est rapidement devenue étrange puisque l’attentat est rapidement revendiqué à plusieurs reprises par des tendances radicalement différentes. Sur place tout d’abord, plusieurs lettres revendiquant l’attaque sous un prétexte islamiste (l’attaque n’est toutefois pas revendiquée par Daesh, inhabituel), un communiqué est publié sur Indymedia Linksunten revendiquant l’attaque au nom d’Antifa (nous avions dénoncé un hoax d’extrême-droite, voir notre article). Quelques jours plus tard, l’attaque est également revendiquée par l’extrême-droite, on peut imaginer en représailles à la première intox.

L’affaire a ensuite beaucoup moins fait parler d’elle, et pour cause: le coupable a été arrêté, il s’agissait d’un spéculateur boursier pariant sur l’effondrement des actions via la mort de joueurs du club allemand, seul de son pays a être côté en bourse (sur une vingtaine en Europe. La manœuvre est expliquée sur le site des « Cahiers de l’Oncle Fredo: Sport et Lutte des Classes » dans un article que vous pourrez retrouver ici.

L’indice boursier du Borussia Dortmund

L'indice boursier du Borussia Dortmund

Une manifestation de 50.000 personnes contre le parti anti-immigration Alternative für Deutschland à Cologne a donné lieu samedi à des affrontements avec les forces de l’ordre. Les manifestants dénonçaient la tenue du congrès du parti antimigrants Alternative für Deutschland (AfD). Deux policiers ont été blessés et un véhicule de police a été incendié. Des incidents ont eu lieu dans plusieurs quartiers de la ville. Quelque 600 délégués de l’AfD participent ce week-end au congrès protégé par plus de 4.000 policiers.

La manifestation de Cologne

La manifestation de Cologne

Le procès des anarchistes accusés d’une attaque de banque à Aix-la-Chapelle se poursuit. A l’audience du 31 mars, le tribunal s’est intéressé aux éléments de preuves matérielles retrouvés à l’intérieur de la banque et dans un sac retrouvé à l’extérieur, et que l’accusation attribue à l’attaque. Ils ont aussi examiné les documents retrouvés dans différents ordinateurs mis sous séquestre lors des perquisitions. L’audience du 7 avril était consacrée à l’audition du policier en charge de l’affaire de la Pax Bank. C’est lui qui avait déjà été chargé en 2004 de l’enquête sur le braquage des « Quatre de Aachen ». C’est aussi lui (et plusieurs de ses collègues) qui s’était rendu à Barcelone pour une réunion avec la police catalane. Lors de cette rencontre, ils ont partagé les théories sur le financement d’une organisation anarchiste supposément terroriste: les « Groupes anarchistes coordonnés ».

Les avocats ont pointé quelques-unes des erreurs présentes dans le dossier : l’acharnement du parquet et des polices allemandes et espagnoles à créer des liens à un niveau international, en citant par exemple le braquage de 2004 (celui des « quatre de Aachen ») comme s’il avait eu lieu en 2014. De plus, la police donne de l’importance à un coup de téléphone à cause de son contenu parce que –selon eux– il aurait été passé quelques jours après le braquage, alors qu’il peut être démontré qu’il date d’une année plus tard. Enfin, le dossier contient des noms de rue qui n’existent pas, etc. La prochaine audience se tiendra le 24 avril.

Les actions solidaires se poursuivent: Le 28 mars, la vitrine des bureaux de la Lufthansa ont été brisés à Barcelone. A Bruxelles, un camion de BAM (une entreprise qui construit des prisons) a été incendié le 16 avril.

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Trois explosions ont frappé un bus de joueurs de l’équipe de Dortmund hier soir. une lettre de revendications, vraisemblablement islamiste, a été retrouvée rapidement sur place. Mais une autre revendication signée « Antifa » a été postée sur Indymedia Linksunten un peu plus tard, à 23h53, intitulée « Attaque sur le bus BVB » et imitant maladroitement le style des communiqués antifas. Le message a très rapidement été supprimé par les modérateurs de la plateforme, mais le site d’extrême-droite pi-news (« politicaly incorrect ») a reposté la capture d’écran de la revendication en prétendant qu’elle était authentique. La police a annoncé qu’elle enquêtait également au sujet de cette revendication, et la presse a massivement relayé la « fake news ».

Edit 15h: Le parquet allemand a déclaré au sujet de la fausse revendication: « Après un premier examen, nous avons de très sérieux doutes sur son authenticité ».

Le bus du BVB

Le bus du BVB

Dans la nuit de dimanche à lundi, à Hambourg, de fortes détonations ont retenti dans le secteur du commissariat de police de la Grundstraße. Plusieurs fourgons de police ont été détruits par le feu aux alentours de 2h45 dans le quartier ‘Eimsbüttel’. Parties de deux véhicules, les flammes en ont réduit quatre en cendres au total. Deux autres ont été fortement endommagés, malgré l’intervention rapide des pompiers.

Plusieurs récents incendies ont visé l’institution policière et ses représentants à Hambourg, notamment ceux ayant détruit deux véhicules de police à Altona et à Winterhude il y a dix jours, revendiqués dans un communiqué. Celui-ci appelle à continuer et à multiplier les attaques, ainsi qu’à se rendre à Hambourg pour le contre-sommet du G20 qui se tiendra début juillet.

Les fourgons de police incendiés à Hambourg

Les fourgons de police incendiés à Hambourg

Dans la nuit du 15 mars une fourgonnette de la police anti-émeute est tombée dans une embuscade rue Rigaer, à Berlin. Une pluie de pierres ont été jetées à partir des toits vers le véhicule qui a est sévèrement endommagé (ainsi que quelques autres). Les auteurs de l’attaque dédiaient celle-ci aux squats expulsés à Athènes, à la Villa Zografou et au squat d’Alkiviadou. Après l’attaque, un hélicoptère de police a survolé le quartier de Friedrichshain pour trouver les auteurs du caillassage, et cet hélicoptère (son pilote) a été aveuglé à plusieurs reprises au pointeur laser à partir d’une voiture. La voiture a été interceptée et ses trois occupants ont été arrêtés. L’un d’eux est inculpés et maintenu en détention. La Rigaer strasse est connue pour ses squats, dont le Rigaer94 qui s’était fait attaqué par la police en juin dernier, ce qui avait provoqué de nombreux affrontements (voir notre article).

La Rigaer Strasse

La Rigaer Strasse

L’organisation JugenWinderstand appelle à un rassemblement samedi 18 mars dès 12H à HermannPlatz à Berlin pour exiger la libération des prisonniers politiques révolutionnaires. Il sera notamment question de Musa Asoglu (voir ICI), des prisonniers de l’ATIK (voir ICI) ou encore de Georges Abdallah (voir ICI).

Berlin : Rassemblement pour la libération des prisonniers révolutionnaires

Le siège de la Direction régionale berlinoise de la police judiciaire a fait l’objet d’une attaque incendiaire. Dans le communiqué, des anarchistes expriment leur solidarité avec les prisonniers de Aachen, de Lutte Révolutionnaire et autres, et dénoncent la tenue du Congrès européen de la police à Berlin les 21 et 22 février. Y participaient le ministre allemand de l’intérieur, du président du bureau fédéral pour la protection de la constitution, des représentants d’Europol, de Frontex, du BKA, du LKA et tant d’autres institutions. Mais aussi des membres de lobbys, des chefs d’entreprise comme les géants de l’armement Heckler & Koch, Taser, Rheinmetall, ainsi que des concepteurs de logiciels de surveillance et de technologies de communication tels que SAP, IBM et Vodafone.

L’entrée du siège de la police judiciaire

L'entrée du siège de la police judiciaire

La manifestation qui devait avoir lieu ce matin à 10h à la Place du Luxembourg a été attaquée par la police. Selon la police, toute manifestation ayant trait à la Turquie est interdite pour le moment « par craintes d’attaques » de la part des fascistes turcs. La police a appliqué elle-même cette règle moins d’une minute après le début de la manifestation en arrachant la banderole des mains des manifestants avant de les plaquer au sol et de les traîner dans la boue. Quinze manifestants ont été colsonnés durant une vingtaine de minutes et relâchés après prise d’identité. La police de Liège avait également empêché une distribution de tracts pour la libération de Musa à la Place Saint-Lambert il y a trois jours.

La soirée de solidarité qui avait lieu hier soir au Sacco-Vanzetti a elle été un succès, avec une salle comble, un repas solidaire, une projection d’une interview de Musa Asoglu et une intervention du Comité « Liberté pour Musa Asoglu ». Des milliers de tracts informant de la situation de Musa ont été distribués à la Place de la Monnaie quelques heures avant.

30 secondes avant l’intervention de la police, le 22 février dernier

Au procès des anarchistes accusés du hold-up de la Pax Bank à Aix-la-Chapelle, les audiences des 9, 13 et 14 février ont dédiées aux interrogatoires de témoins de l’accusation. Deux femmes de ménages de la banque et une passante qui, voyant des personnes au comportement « suspect » près de la banque, avait averti la police, ont donné des version des faits est assez différente, parfois contradictoire. L’audience suivante s’est centrée sur le témoignage de l’expert en ADN qui a décrit les méthodes utilisées pour déterminer la coïncidence. La quatrième audience était consacrée à deux autres témoins: des employés de la banque.

Le procureur et le juge ont demandé aux témoins si elles reconnaissaient de possibles participants au braquage, parmi les personnes présentes dans la salle, ce à quoi tous ont répondu par la négative. Un policier en charge de l’enquête se trouvait dans le public, prenant des notes et observant tout le monde, dans et hors de la salle.

A Louvain, le 17 janvier, 50 parcmètres ont été badigeonnés et les serrures de plusieurs banques engluées. Sur l’une des agences et à plusieurs endroits de la ville, la phrase Solidarité avec les accusés à Aachen ! (A) a été taguée. La solidarité avec les inculpés ne faiblit pas à Barcelone, où les arrestations avaient été opérées. Dans la nuit du 28 janvier dernier, deux véhicules de Prosegur, près de leur siège dans le quartier de Bellvitge, ont été incendiées. La nuit du 24 [14 ?] février, une agence de la Deutsche Bank située sur la rambla del Poblenou a vu son distributeur de billets extérieur et ses vitrines défoncées.

L’agence de la Pax Bank après l’attaque

L'agence de la Pax Bank après l'attaque