40’000 kurdes se sont réunis hier pour un evénement culturel. Des affrontements ont éclaté après qu’un jeune garçon ait brandit le drapeau d’une ‘organisation illégale’ (que la police refuse de nommer), d’autres drapeaux ont émergé et des affrontements ont débuté entre policiers et manifestants, faisant 80 blessés du côté de la police. 31 manifestants ont été arrêtés, 13 véhicules de police ont été brûlés ou endommagés.

Allemagne: 80 policiers blessés dans un festival kurde

Depuis l’effondrement du régime nazi, l’armée allemande n’avait plus la possibilité d’utiliser des moyens militaires sur le territoire national. L’objectif des autorités, qui s’explique par la crainte héritée des abus du passé, était de scinder clairement les opérations de défense nationale de l’armée et les opérations de sécurité intérieure menées par la police. Ce vendredi, la Cour constitutionnelle allemande a modifié cette disposition. En effet, elle autorise dorénavant l’armée allemande à intervenir sur le territoire national contre d’éventuelles menaces terroristes.

Le procès contre Sonja Suder et Christian Gauger, anciens militants des Cellules Révolutionnaires (RZ) commencera probablement le 21 septembre à Francfort-sur-le-Main et se tiendra deux fois par semaine, chaque mardi et vendredi. Le Solikomitee Francfort appelle à une journée d’action solidaire internationale à l’occasion du début de procès, en suggérant l’accrochage de banderolles de solidarité avec Sonja et Christian.

Sonja et Christian sont accusés de participation à des actions des RZ dans les années 1970. Ils ont été livrés de France à Allemagne en septembre 2011 après trente ans d’exil. Sonja est toujours détenue tandis que Christian, gravement malade, a été mis en liberté provisoire. Un meeting de solidarité aura lieu le 20 septembre à Francfort.

Allemagne: Le procès des anciens-RZ commencera fin septembre

Les autorités françaises ont annoncé ce vendredi avoir livré aux autorités allemandes un homme turc accusé d’être membre du PKK. Sedat K., âgé de 21 ans, avait été arrêté le 10 juillet dernier près de Paris sur base d’un mandat allemand. Il a été renvoyé en Allemagne mercredi après être resté en détention provisoire en France depuis près d’un mois. L’Allemagne l’accuse d’avoir été un membre haut placé de l’organisation des jeunes du PKK en Allemagne et en Suisse entre octobre 2009 et mars 2011, et qu’une de ses responsabilités étaient la collecte de fonds pour le collectif.

Le 28 juin, vers 20h, l’assemblée du Bundestag ne comptait qu’une trentaine de députés sur les 620 qui y siègent. La plupart des élus absents étaient probablement devant leur télévision pour suivre la demi-finale de l’Euro de football opposant l’Allemagne à l’Italie. La trentaine de députés présents (conservateurs-libéraux) en ont profité pour voter, sans débat, une loi assouplissant la protection des données personnelles. Celle-ci autorise les services municipaux à communiquer des données privées concernant leurs citoyens à des tiers. Le vote au Bundestag n’étant qu’une première étape, il est possible que la loi ne passe néanmoins pas, après débat, au Budesrat où elle devra être examinée en deuxième lecture.

Bundestag allemand

Bundestag allemand

Le patron des renseignements généraux allemands, mis en cause dans l’enquête sur des crimes néonazis, a démissionné lundi. Le groupe Clandestinité National-Socialiste (NSU) a tué neuf étrangers, dont huit Turcs, entre 2000 et 2006, ainsi qu’une policière en 2007. Depuis la découverte de la NSU en novembre, les services de renseignements intérieurs allemands (Verfassungsschutz ou VS), sont sur la sellette.

Non seulement le VS n’avait pas suffisamment pris au sérieux la thèse des crimes racistes (les enquêteurs allant jusqu’à accuser les familles des victimes), mais les collusions directes entre le VS et les NSU apparaissent. La semaine passée, la presse a révélé que peu après la découverte de la NSU, un des chefs d’unité du VS a détruit des dossiers démontrant que ce service d’enquête avait établi des contacts avec les milieux néonazis de Thuringe, dont certains membres étaient liés avec les membres de la NSU.

Dix personnes se sont vues délivrées un mandat d’arrêt ce mercredi à Pérouse, dans le centre de l’Italie. Les polices suisse, allemande et italienne ont arrêté dix personnes qu’elles accusent d’être impliquées dans diverses actions terroristes menées ces trois dernières années. Les autorités les accusent d’entretenir des liens avec la FAI et les mandats délivrés par le juge évoquent différentes accusations parmi lesquelles la subversion, le complot terroriste ou le terrorisme international. Un officier de la police italienne a déclaré que les dix personnes étaient en position de mettre en oeuvre des attaques à la bombe ou avec des armes à feu, et qu’elles étaient en contact avec le mouvement anarchiste grec. Les mandats citent plusieurs actions: l’attaque manquée à la bombe contre une université de Milan en 2009, les récentes explosions devant les bureaux de perception des impôts dans différentes villes italiennes, le colis piégé intercepté à Francfort en 2011 et adressé au PDF de la Deutsche Bank et celui envoyé en 2011 à l’ambassade de Grèce à Paris. En outre, la police italienne a procédé à plus de quarante perquisitions à travers le pays. La police suisse a également ‘rendu visite’ à Marco Camenisch.

Déclaration de solidarité de Camenisch avec les anarchistes grecs – format pdf

Un camp international se tiendra du 12 au 17 septembre prochain en Allemagne. Il s’agit de se retrouver là pour penser les stratégies de contre-insurrection auxquelles nous sommes partout confrontés, mais à ce jour pays par pays, isolément. Il s’agira aussi d’attaquer le camp de Güz-Altmark, où les soldats occidentaux s’entraînent à la « pacification » avant de partir en opération partout dans le monde.

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Allemagne: Contrer la contre-insurrection

L’an dernier, le système espion de géolocalisation GPS utilisé par la police et la douane allemande avait été piraté, les hackers dénonçant la multiplication et la banalisation des mesures de surveillance visant les internautes, les passagers aériens,… Aujourd’hui, les autorités ont découvert comment cela s’était passé. Un officier supérieur de la police allemande, pour surveiller sa fille, avait installé un logiciel espion sur son ordinateur. Par ailleurs, il faisait également suivre sur son ordinateur personnel (malgré que cela soit interdit et extrêmement risqué au point de vue sécuritaire) ses mails professionnels. Un ami de la jeune fille est parvenu à trouver ce logiciel espion ainsi qu’à remonter jusqu’à l’ordinateur du papa, avant de faire suivre toutes ces informations à un groupe de pirate. Celui-ci, grâce à ces données, a réussi à pirater PATRAS, le système de géolocalisation espion utilisé par la police allemande, qui lui aussi était mal sécurisé. Les hackers ont ensuite rendu public les identifiants, mots de passe, numéros de téléphone ou de plaques d’immatriculation, coordonnées GPS et toute la documentation associée au logiciel de géolocalisation. Suite à cette découverte, les autorités allemandes ont déjà procédé à trois arrestations. Par contre, il semblerait que l’officier soit lui toujours en fonction.