Vendredi une manifestation a eu lieu à Turin contre l’incarcération de trois anarchistes la veille, accusés de « vol en réunion » suite à une manifestation du 28 février devant le centre de rétention, où un photographe du journal xénophobe CronacaQui avait été rudoyé et dépouillé de la carte mémoire de son appareil photo. Ce vendredi, c’est la voiture d’un journaliste et un photographe de La stampa qui a été caillassée. La manifestation s’est rendue de 18h50 à 19h40 environ près de la prison Larusso et Cutugno, où une trentaine de manifestants ont jeté des pierres, de gros pétards et d’autres objets contondants contre le personnel de l’administration pénitentiaire.

La nuit de dimanche à lundi les vitres d’une agence de la banque Unicredit à Turin. Sur les vitres brisées à été tagué « feu aux prisons » et « Liberté pour tous ». Le 16 avril, deux jeunes sont surpris par la police politique (Digos) en train de masquer les caméras de surveillance et d’écrire « larbins des patrons » sur les murs du local du syndicat social-démocrate UIL et réussissent à en agripper un. L’arrivée immédiate de plusieurs personnes solidaires évite l’arrestation, et lorsque d’autres policiers arrivent, ils sont violemment chassés. Le député du PD [« gauche »] Esposito se solidarise avec la police et demande l’expulsion du squat l’Asilo.

Italie: Solidarité avec les anarchistes emprisonnés

Le 13 juin 2012, l’Etat italien lançait une vague de répression contre des
dizaines d’anarchistes, dénommée « Ardire », portant à 40 perquisitions,
24 mises en examen et 8 incarcérations. Cette fois-ci, il entendait même
lui donner une dimension supplémentaire, en inculpant aussi des militants déjà prisonniers sur base de leurs correspondances. C’est ainsi que Gabriel Pombo da Silva et Marco Camenish, incarcérés depuis de longues années, se retrouvent dans cette enquête suite à une grève de la faim internationale menée en décembre 2009, traités de « symboles et points de référence d’un nouveau projet subversif », dont ils seraient « les idéologues et les propulseurs ».

Après 20 années passées dans les prisons espagnoles (dont 14 en régime
FIES) qu’il parviendra à fuir, Gabriel est arrêté en 2004 suite à un
contrôle et à une fusillade avec les policiers en Allemagne. Il refera 9
années supplémentaires dans ce pays. Extradé vers l’Espagne le 25
février dernier pour y purger la fin de la peine qui l’y attendait, il a
déjà été transféré trois fois en moins de deux mois. Désormais dans la
prison de Valdemoro (Madrid), il sera auditionné à l’Audiencia Nacional
mardi 16 avril 2013, pour que lui soit notifié le Mandat d’Arrêt
Européen lancé contre lui en mars par l’Italie, dans le cadre de
l’opération « Ardire ».

Espagne/Suisse/Italie: Prisonniers anarchistes persécutés

La FAI-IRF a revendiqué hier l’envoi d’un colis piégé aux bureaux de La Stampa à Turin. Dans une lettre envoyée au quotidien Secolo XIX à Genève, l’organisation a qualifié le quotidien italien de ‘organe du régime’ et les journalistes ‘d’écrivaillons’. La FAI-IRF a également déclaré être responsable de l’envoi d’un colis similaire à une agence d’investigation policière à Brescia. Dans son communiqué, elle fait référence à Roberto Adinolfi, PDG d’une société de production d’énergie nucléaire, qui avait été la cible d’une jambisation en mai 2012. ‘Nous visons ceux qui fournissent la technologie de la répression, qui sont coupables de malfaisance et de causer des souffrances, comme le grippe-sou pouilleux Adinolfi’. La police a déclaré que les deux colis avaient été ‘dédicacé’ à Alfredo Cospita et à Nicola Gai, tous deux arrêtés en septembre pour cette attaque contre Adinolfi.

Le 28 mars, dans la ville de Temuco, les forces spéciales ont mené une opération contre deux maisons particulières, l’une d’entre elles étant l’espace Pandemia. Douze personnes ont été arrêtées et les policiers ont annoncé avoir saisi non seulement des ordinateurs, des disques durs, etc. mais aussi du matériel pour fabriquer des engins explosifs (extincteur, mèche, minuteur, poudre noire).

Les proches des emprisonnés dénoncent un montage policier comme celui du Caso Bombas de Santiago, lequel, après des mois d’enquête et d’emprisonnement, s’est écroulé pour faute de preuves. Ils accusent la police d’avoir elle-même introduit ce matériel explosif dans la maison pour jyustifier l’opération. Il faut signaler que le procureur en charge de ce nouveau montage est celui qui avait mené la persécution de paysans mapuches en 2004. Sur les douze personnes arrêtées trois sont en prison préventive pour confection et port de matériel explosif. Les 6 relâchés vont devoir payer une amende.

Le « Modèle d’Influence Tartan: les groupes anarchistes » a été produit par TARTAN METRIC, une division de sécurité de l’information de la société de cyberguerre et de surveillance NTREPID. Cette entreprise aurait bénéficié d’un contrat de plusieurs millions de dollars pour créer de faux comptes Twitter (« sockpuppet ») pour diffuser de la propagande militaire US. Le programme de «modélisation des menaces » semble logiciels de tri et de traitement des données prétendant pouvoir révéler « un réseau caché de relations » (dans ce cas parmi les anarchistes), qui « facilite la propagation des tactiques violentes et illégales à l’ensemble de protestation mouvement aux Etats-Unis.

Le programme d’NTREPID fonctionne comme un add-on à la plate-forme logicielle i2 qui est utilisée à l’échelle nationale de surveillance policière aux Etats-Unis, notameznt dans les « centres de fusion» inter-services. i2 fabrique le programme COPLINK, une plate-forme privée utilisée par les servicfes de police et de renseignement pour partager leurs informations. Dans les documents qui ont depuis et retiré de leur site, un graphique prétendant représenter les modèles d’influence du mouvement anarchiste aux États-Unis. Le programme de la radio de Radio Citizen, PBS et Occupy Oakland sont notés comme influenceurs primaires. Il est impossible de savoir si ce graphique est un véritable modèle de ce que pense NTREPID du réseau anarchiste aux États-Unis, ou si c’est juste un exemple.

USA: Logiciel de modélisation de la « menace anarchiste »

Depuis le 6 mars se tenait le procès de l’anarchiste Vaggelis Koutsibelas, poursuivis pour une suite d’attaques incendiaires qui se sont déroulées en mars-avril 2012 dans la ville de Trikala. Alors qu’aucune preuve concrète à son encontre n’a pu être présentée au tribunal et que le témoin principal a réfuté ses déclarations admettant que la police l’avait contraint à signer un témoignage monté de toutes pièces contre une remise de peine dans une affaire de stupéfiants dans laquelle il était impliqué, Koutsibelas a été condamné. Dans sa déclaration à la cour, Vaggelis Koutsibelas a rappelé (sans souci aucun ni mention des auteurs) la signification politique de telles attaques incendiaires face au système politique actuel. Le procureur de la cour d’assise mixte de Larissa avait requis 27 ans de réclusion, peine qui a été ‘réduite’ à quinze ans de prison avec possibilité de faire appel et à 300 euros d’amende.

Alors que le procès ‘Lutte Révolutionnaire’ est entré dans sa phase finale (le procureur a demandé la condamnation de sept des accusés pour appartenance à l’organisation malgré l’absence totale de preuves), une marche est organisée ce samedi 9 mars en souvenir de Lambros Foundas. Membre de ‘Lutte Révolutionnaire’, l’anarchiste a été tué le 10 mars 2010 par la police alors qu’il réquisitionnait une voiture dans le cadre des préparatifs à une action de l’organisation. Une précédente mobilisation avait rassemblé plus de 1000 personnes à Athènes l’an dernier.

Lire le communiqué de la Commission pour un Secours Rouge International (Bruxelles-Zürich)

Paola, une camarade emprisonnée à la suite de l’opération policière contre le mouvement anarchiste connue sous le nom d’opération «Ardire», a été libérée de prison et est actuellement détenue en résidence surveillée avec toutes les restrictions possibles (pas de visites, pas de de téléphone, pas d’internet, etc.).

Transféré depuis l’Allemagne vers la prison de Soto del Real en janvier dernier, le prisonnier anarchiste Gabriel Pombo da Silva a été déplacé vers celle de Villena, Alicante. Alors qu’il est déjà interdit de visite et que les autorités pénitentiaires compliquent ses communications, celles-ci ont pris une nouvelle mesure à son encontre par ce transfert arbitraire et injustifié. Sa nouvelle adresse:

– Centro Penitenciario Alicante II
– Ctra. N.303, km.66
– 03400 Villena (Alicante)

Nous vous avions parlé précedemment du Camover (voir ici) qui s’est cloturé ce 16 février par une manifestation à Berlin. Coté Camover : des dizaines de caméras de surveillance ont été détruites en Allemagne mais également en Finlande et en Grèce.

La manifestation anti-surveillance a donné lieu à des affrontements contre la police, devant le sommet européen de la police. La manifestation -qui comptait entre 1000 et 2000 personnes- a fait beaucoup de dégats, nottament des voitures de luxe et vitrines endommagées. La police était présente dans des mesures exceptionelles, deux autopompes et plusieurs centaines de policiers anti-émeutes. Nous ne connaissons pas le nombre d’arrestations.