La plus haute cour allemande (BGH) vient de confirmer, ce mercredi 19 mars, la peine de cinq ans de prison pour la militante antifasciste Lina E. Reconnue coupable par le parquet fédéral d’avoir mis en œuvre et participé à des attaques contre 6 néo-nazis à Leipzig, Eisenach et Wurzen entre 2018 et 2020. Elle avait été condamnée en mai 2023 par le tribunal régional supérieur (OLG) de Dresde à une peine d’emprisonnement de cinq ans et trois mois, le ministère public fédéral et la défense avaient fait appel du jugement ( voir notre article ici ). Lina E. est actuellement en liberté, après plus de deux ans et demi de détention provisoire, E. a été libéré le jour du jugement. Après le jugement définitif de ce mercredi, elle devra à nouveau aller en prison. La période de détention provisoire est prise en compte, généralement, une peine résiduelle est suspendue pour probation lorsque les deux tiers de la peine sont purgés. Plusieurs rassemblements de soutien ont eu lieu dans toute l’Allemagne, certains ont été interdits par les autorités.

Rexhino Abazaj, dit Gino, militant antifasciste albanais, est incarcéré à la prison de Fresnes depuis 4 mois et menacé d’extradition vers la Hongrie ( voir article ici ), où il encourt jusqu’à 24 ans de prison. Il est poursuivi dans le cadre de l’affaire dites des « Antifascistes de Budapest » pour des violences lors d’une contre-manifestation face à des néonazis. Ce 12 mars, se tenait une audience pour statuer sur son sort. À la demande de garanties faites par la justice française, les autorités hongroises ont répondu mais de manière incomplète et vague, notamment sur le lieu de détention et les conditions de son procès. La défense met l’accent sur la disproportion des accusations et des moyens déployés contre leur client, soulignant que l’extradition vers la Hongrie exposerait Gino à des conditions de détention « inhumaines et dégradantes ». L’isolement carcéral proposé par la Hongrie pour garantir la sécurité de Gino a été aussi vivement critiqué par la défense, qui y voit un traitement punitif. Après deux heures d’audience, le président de la cour, a annoncé que le délibéré serait rendu le 9 avril. Concernant la demande de mise en liberté de Gino, après deux refus, la cour a jugé la requête recevable et a ordonné une enquête de faisabilité. La décision sur une éventuelle mise en semi-liberté, assortie d’un placement sous bracelet électronique, sera rendue le 26 mars.

Salvatore « Ghespe » Verspertino, un militant anarchiste de 38 ans, vient d’être extradé d’Espagne vers l’Italie où il avait été condamné à une peine de 8 ans de prison, car accusé de fabrication et transport d’un engin explosif, pour l’attaque de la librairie fasciste Il Bargell, en 2017 à Florence. Ghespe avait été arrêté le 15 février, en Espagne, après une cavale d’environ deux ans (voir notre article). Un appel a été lancé pour un rassemblement devant la prison de Sollicciano (Florence).

Il y a 49 ans, le 3 mars 1976, la police franquiste ouvrait le feu sur des grévistes à Vitoria-Gasteiz, tuant cinq ouvriers et en blessant plus d’une centaine. Leur crime ? Ils avaient occupé une église pour exiger de meilleures conditions de travail. Orchestré par un régime aux abois, le massacre reste une plaie ouverte dans la mémoire ouvrière basque. Ce dimanche 2 mars, un millier de personnes sont descendues dans les rues sous la bannière « s’organiser contre le fascisme et défendre les droits sociaux » pour rendre hommage aux victimes et dénoncer l’impunité des assassins en uniforme. Les forces de l’ordre ont dispersé la manifestation dans la violence, charges, matraques, gaz lacrymogènes ont été utilisés, les manifestants ont riposté par des jets de bouteilles et des jets de pierres. Aucune arrestation ou identification n’a été enregistrée.

1 700 personnes étaient présentes ce dimanche à une manifestation régionale à Lorient ( Bretagne) contre l’extrême droite et pour une Bretagne ouverte et solidaire à l’appel d’une centaine d’associations et de collectifs de gauche. Le parcours du cortège a été semé de tags, collages, de bris de vitrines, la vitrine du local du Parti socialiste (PS) a subi l’assaut des manifestants en colère, ainsi que des vitrines d’agences d’intérim ou de distributeurs bancaires. De nombreux slogans ont été scandés tel que : « le fascisme, c’est la gangrène, on l’élimine ou on en crève », des pancartes étaient brandies mentionnant: « pas de répit pour les fachos » ou « Bretagne anti fasciste ». Les forces de sécurité ont fait usage de gaz lacrymogènes, les manifestants ont riposté par des tirs de mortiers et de jets de pierres.Trois personnes ont été interpellées et placées en garde à vue.

Salvatore « Ghespe » Vespertino a été arrêté en Espagne, à Madrid, lors d’un contrôle de police et a été enfermé dans la prison de Soto del Real, à Madrid. Il n’a pas fait opposition à son extradition vers l’Italie, qui devrait donc avoir lieu rapidement. Ghespe, en cavale et recherché depuis 2023, avait été condamné en appel pour l’action contre la librairie Il Bargello, liée au mouvement néofasciste italien CasaPound, le premier janvier 2017 (photo). L’engin avait gravement blessé un artificier de la police. La sentence de Cassation de juillet 2023 a confirmé les condamnations en appel, dont huit ans pour Ghespe, qui avait déjà passé une période en détention préventive.

Suite à l’attaque fasciste d’hier (voir notre article) lors d’une projection organisée par Young Struggle organisée dans les locaux parisiens de l’ACTIT, l’organisation de jeunes internationalistes et socialistes appelle à une manifestation de solidarité à Paris ce lundi 17 février à 18H au départ de Gare de l’Est autour du mot d’ordre « Attaque fasciste contre nous  – Notre lutte ne sera pas arrêtée ».

Dimanche 16 février, Young Struggle (YS) organisait une projection d’un film antifasciste dans les locaux de l’ACTIT à Paris. À cette occasion, plusieurs dizaines de fascistes ont attaqué l’événement, armés de bâtons et de couteaux. Au moins deux personnes de YS ont été prises en charge à l’hôpital. Cette attaque intervient alors que l’organisation de jeunes internationalistes et socialistes mène une campagne « Lève-toi, résiste, détruis le fascisme » partout en Europe.

Le 12 février, la cour d’appel de Paris a statué sur la demande d’assignation à résidence de Gino, sous prétexte d’un domicile  « inconnu » et d’un lien jugé trop faible avec ses hébergeurs cette demande à été refusée, Gino restera donc en prison. La Hongrie, qui réclame son extradition (voir article ici), a fait parvenir de nouvelles informations sur le déroulement du futur procès, l’envoi a été effectué à la dernière minute, empêchant leur étude avant l’audience. Un délai a été accordé pour examiner l’ensemble des éléments. La prochaine audience est fixée au 12 mars, en attendant, la solidarité pour Gino continue.