Dimanche 30 novembre à Marseille, cinq personnes ont été arrêtées et placées en garde à vue après avoir été arrêtées à Belsunce en train de coller des affiches dénonçant l’extrême-droite. Afin de les soutenir, des rassemblements ont été organisés devant le commissariat de Noailles. Après 38H de privation de liberté, ils ont finalement été libérés.

Le ministère de l’Intérieur a annoncé porter plainte contre le jeu de cartes « Fachorama », créé par le collectif antifasciste La Horde et la maison d’édition Libertalia (voir ici). Parodiant le jeu des sept familles, « Fachorama » met en scène diverses figures politiques et essayistes d’extrême droite, dont une carte intitulée « Flic raciste de la BAC ». Le syndicat de police Alliance a dénoncé le jeu comme une insulte, demandant son retrait immédiat des magasins et plateformes en ligne. Libertalia, déjà à l’origine du jeu « Antifa » en 2022, assume le message de son jeu et affirme vouloir dénoncer les violences policières.

Bogdan Yakimenko, antifasciste accusé d’appartenir au groupe « Antifa United » et poursuivi pour « extrémisme », a été amené au tribunal d’Izmailovo à Moscou avec le bras droit plâtré et en écharpe. Malgré son état et sa demande de reporter l’audience, le juge l’a interrogé, s’appuyant sur un certificat médical autorisant sa participation. Yakimenko a affirmé n’avoir été qu’un simple abonné du groupe sur VKontakte, dont les publications portaient selon lui sur des questions politiques et la lutte contre le fascisme, et a nié toute implication dans des actes illégaux ou la coordination d’actions. Il a également critiqué l’expertise qui qualifiait le groupe d’« ukrainien et anarcho-marxiste », pointant le biais selon lui lié à ses origines ukrainiennes. Les accusations du parquet concernent la création d’un réseau extrémiste visant à inciter d’autres personnes à commettre des crimes, impliquant plusieurs coaccusés.

Plus de 50 000 personnes ont participé à la plus grande mobilisation antifasciste de l’histoire de la République fédérale d’Allemagne, visant à bloquer le congrès de fondation de la jeunesse de l’AfD à Giessen. Environ 15 000 personnes ont pris part aux blocages qui ont retardé le début du congrès de plus de deux heures, tandis que des dizaines de milliers d’autres manifestaient en ville. Face à cette situation, une forte violence policière a été déployée, avec des matraquages et l’utilisation de de gaz et de canons à eau, même après la dispersion des rassemblements. Il y a également eu plusieurs interpellations et des dizaines de personnes ont été blessées.

Ces derniers jours, Jordan Bardella a été visé à deux reprises lors de déplacements publics : d’abord enfariné à Vesoul par un lycéen ayant déjoué la sécurité (voir notre article), puis, à Moissac, touché par un œuf lancé par un homme septuagénaire venu à sa séance de dédicace. L’auteur présumé a été interpellé et placé en garde à vue pour « violence sur personne dépositaire de l’autorité publique sans incapacité », selon le procureur de Montauban, Bruno Sauvage. Le RN a annoncé porter plainte. L’homme avait déjà été accusé d’avoir jeté un œuf sur Éric Zemmour à Moissac en 2022.

Le lundi 1ᵉʳ décembre à Clermont-Ferrand, deux militants doivent comparaître en justice pour leur présumée participation au saccage du local du Bastion Social, un groupuscule d’extrême droite. Sept ans après les faits, la justice a refusé la prescription dans ce dossier. Afin de les soutenir, un rassemblement est organisé le même jour dès 13H45 devant le Palais de Justice clermontois.

Le 22 novembre, une manifestation sauvage a eu lieu à Connewitz (Leipzig), pour les accusé·es du deuxième procès de l’affaire Antifa Ost. De nombreuses barricades ont été érigées, des immeubles participant à la gentrification ainsi que le poste de police ont été attaqués. Le deuxième procès pour l’affaire Antifa Ost commence le 25 novembre (voir notre article). Sept antifascistes de toute l’Allemagne comparaîtront devant le tribunal de Dresde. Ils/elles sont accusé·es, entre autres, d’être membres d’une association criminelle ou de la soutenir. Certain·es des accusé·es auraient en outre provoqué des blessures corporelles graves. L’accusation se fonde en partie sur les déclarations douteuses d’un témoin de l’accusation : le traître Johannes Dommhöver.

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Mardi 25 novembre à la foire de la Sainte-Catherine à Vesoul, le dirigeant d’extrême droite Jordan Bardella a été aspergé de farine par un lycéen de 17 ans devant le stand de la Coordination rurale. Rapidement exfiltré pour se nettoyer, il a ensuite poursuivi une séance de dédicaces, qualifiant l’événement de « non-événement » et attribuant le geste à un « manque d’éducation ». Le RN a annoncé son intention de porter plainte et l’adolescent a été arrêté et placé en garde à vue.

Des membres d’un groupe d’autodéfense ciblant des militants d’extrême droite ont été accusés d’attentats à la bombe artisanale dans l’ouest de Belfast. Selon certaines sources, ce groupe, qui se fait appeler le Front républicain socialiste, dépose des dispositifs fonctionnels à proximité des domiciles de personnes qu’il accuse d’être liées à des organisations d’extrême droite. Selon plusieurs sources, ces actions viseraient notamment des activistes participant à des manifestations loyalistes en Irlande du Nord ou se rendant à des réunions d’organisations fascistes en République d’Irlande, dont Clann Éireann, dirigé par Justin Barrett (voir photo), connu pour ses sympathies néonazies. Plus tôt ce mois-ci, le groupe avait déjà diffusé des menaces en affirmant collecter des renseignements sur les membres de Clann Éireann installés dans les quartiers nord et ouest de Belfast.

Après un nouveau report, le grand procès de Dresde contre sept militant·es antifascistes s’ouvre le 25 novembre 2025 devant la Cour régionale supérieure. L’affaire combine deux volets majeurs de la répression actuelle : d’une part, des accusations liées au « complexe de Budapest », après des affrontements ayant blessé des néonazis en marge d’un rassemblement fasciste à Budapest en janvier 2023, qui ont déjà conduit à une chasse internationale et à de lourdes condamnations, comme celle de la militante Hanna à cinq ans de prison (voir notre article). D’autre part, les prévenus sont accusés d’agressions dans plusieurs villes de Saxe et de Thuringe. Au cœur du dossier se trouve l’utilisation de l’article 129 du code pénal allemand sur la « criminalité organisée », instrument régulièrement utilisé pour criminaliser la gauche révolutionnaire, auquel s’ajoutent des charges comme blessures graves, dégradations ou vol, et même des accusations de tentative de meurtre déjà rejetées dans un précédent procès. Avec 132 audiences prévues jusqu’à l’été 2027, ce procès contre Johann, Paul, Henry, Tobias, Thomas, Melissa et Julian s’annonce comme l’un des plus vastes menés contre des antifascistes depuis des décennies.

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