À Palerme, en Sicile, un responsable local du mouvement fasciste Forza Nuova a été roué de coups mardi soir par un groupe d’hommes masqués. Mardi, un militant du mouvement d’extrême gauche Potere al popolo (le pouvoir au peuple) a été blessé par des coups de couteau alors qu’il collait des affiches dans la banlieue de Pérouse, dans le centre du pays. Le lendemain, toujours à Pérouse, une bataille rangée entre militants de Potere al popolo et des militants de Casapound a fait au moins deux blessés.

Des heurts entre policiers et manifestants anti-fascistes ont fait au moins trois blessés jeudi soir à Turin. Trois policiers ont été blessés et deux étudiants arrêtés après des affrontements entre forces de l’ordre et ces jeunes manifestants antifascistes, venus protester contre la tenue d’une réunion dans le centre de Turin du mouvement fasciste Casapound. Des rassemblements de mouvements d’extrême droite et des manifestations de militants antifascistes seront placées samedi après-midi sous haute surveillance policière du nord au sud de l’Italie, notamment à Rome, Milan et Palerme, à une semaine des élections législatives du 4 mars.

Les affrontements de Turin

Les affrontements de Turin

La nuit dernière, des fascistes ont forcé la fenêtre du CSA Magazzino47 de Brescia et ont bouté le feu avec de l’essence à la salle qui sert de bibliothèque et de bar au centre social. Un militant étaient présent à ce moment là et a prévenu les pompiers, l’incendie a pu être maitrisé avant de s’étendre au reste du bâtiment. Plusieurs meubles et un grand nombre de livres ont brûlé. Une manifestation antifasciste aura bientôt lieu en réaction à l’attaque, une conférence de presse a lieu en ce moment au CSA.

CSA Magazzino47

CSA Magazzino47

Ce matin aux alentours de 9h30, des unités de police se sont présenté sans mandat (via l’article 41 du TULPS, qui permet à la police de rechercher des armes via des perquisitions sans mandats) au domicile de jeunes activistes proches du Centre Social Askatasuna. Cette opération semble être une intimidation contre le mouvement antifasciste qui prépare une manifestation ce soir à 19h contre la venue de Simone Di Stefano, leader de Casapound.

Manifestation antifa ce soir à Turin.

Manifestation antifa ce soir à Turin.

Les 17-18 février, les manifestations de soutien à Afrin avaient été interdites sur l’ensemble du département breton (voir notre article), au motif que plusieurs agressions avaient visé les précédentes manifestations des 10-11 février (voir notre article). Le préfet se justifie à présent de cette interdiction au motif que l’employé d’un restaurant kurde à Brest a été agressé et que son enlèvement a été évité de justesse. Une quinzaine de militants pro-Erdogan étaient rentré dans le restaurant, armés de barres de fer et de battes de baseball, et avaient passé l’employé à tabac. Ils ont ensuite tenté de le faire monter dans une voiture. Ce serait l’intervention de la police qui aurait empêché cet enlèvement.

Le samedi 10 février, à Brest

Le samedi 10 février, à Brest

La Campagne de soutien aux internationalistes du Rojava continue à fournir des pansements hémostatiques Celox aux bataillons qui résistent face à Daesh, Al Qaïda et l’armée turque. Comme en témoigne une vidéo et une photo récemment prises à Deir Ezzor et à Afrin.

De la part des ‘Antifascist Forces in Afrin (AFFA)’: « Depuis le front d’Afrin, nous venons de recevoir des pansements hémostatiques. Nous remercions la Campagne Celox initiée par le Secours Rouge International pour la solidarité ! Faites un don via www.rojava.xyz »

Du Celox pour les Forces Antifascistes à Afrin

Du Celox pour les Forces Antifascistes à Afrin

La tension monte dans la principale prison de Sofia où une trentaine de prisonniers se sont mis en grève de la faim pour exiger de rencontrer le ministre de la justice et des représentants de l’autorité nationale des prisons. La réhabilitation du Directeur Krestev avait provoqué des actes de protestation, et celui-ci avait puni les prisonniers en ajoutant à la liste des privations la fermeture du magasin de la prison, empêchant ainsi les prisonniers d’acheter des cigarettes et de la nourriture plus correcte que celle qui est servie par la prison. La grève de la faim déclenchée hier suit donc la fermeture du magasin.

À Bruxelles, deux événements de solidarité ont eu lieu ces vendredi et samedi. Le vendredi, quelques manifestants se sont rassemblés devant la représentation bulgare auprès de l’Union Européenne au Square Marie-Louise 49 (la Bulgarie est à la présidence européenne pour le premier semestre 2018). Et ce samedi, une vingtaine de personnes ont assisté à une soirée d’information sur le mouvement des prisonniers bulgares et de la BPRA ainsi que sur la situation de Jock Palfreeman, prisonnier politique antifasciste d’origine australienne qui a déjà passé 10 ans en prison en Bulgarie (sur une peine de 20 ans). La soirée a permis aux personnes présentes de discuter des perspectives de solidarité avec les prisonniers en lutte.

Soirée de solidarité avec la BPRA à Bruxelles (archive)

Rassemblement de solidarité avec la BPRA à Bruxelles

Rassemblement de solidarité avec la BPRA à Bruxelles

Les rafles se poursuivent très régulièrement au Parc Maximilien, devant l’Office des Étrangers. Suite à une fuite annonçant une vague d’arrestation par la Police Fédérale, 2.500 personnes se sont rassemblées en 48h pour former une chaîne humaine et protéger les migrants de la grosse rafle qui devait avoir lieu hier dimanche soir. La majorité des migrants menacés a pu trouver refuge chez des volontaires qui les ont hébergé, et les 2.500 manifestants ont formé une chaîne humaine du Parc jusqu’à la Gare du Nord. Un site d’extrême-droite avait appelé ses sympathisants à venir prendre en photo les manifestants.

La police fédérale a finalement organisé sa rafle au même moment sur les quais des gares bruxelloises, 17 sans-papiers ont été arrêtés.

2500 personnes rassemblées contre les rafles

2500 personnes rassemblées contre les rafles

Solidarité avec les prisonniers en lutte en Bulgarie !

«L’Association des Prisonniers Bulgares (Bulgarian Prisoners’ Rehabilitation Association), appelle à la solidarité internationale alors qu’elle se mobilise contre les abus qui ont lieu notamment dans la prison de Sofia. La situation déjà difficile des prisonniers a empiré depuis avril 2017, quand Peter Krestev a été réinstallé comme directeur de la prison.»

Celui-ci avait été démis de ses fonctions et son remplaçant avait procédé à plusieurs réformes, les premières depuis le début des années 1990, comme l’installation de caméras dans des locaux où les matons torturent les prisonniers. Mais ces réformes n’ont pas fait long feu au retour du directeur Krestev. Son administration protège également les gangs de narcos qui font la loi dans la prison. Récemment, ceux-ci ont violé un autre prisonnier avec du piment, au beau milieu de la cour de promenades, sous l’oeil des caméras complices. Les rackets, agressions et viols avaient déjà lieu auparavant, mais le fait qu’elles ne se produisent plus derrière le secret de portes closes en dit long sur la complaisance de l’administration pénitentiaire. Qui plus est, le directeur diminue les temps dans la cour, interdit aux prisonniers de jouer au football, ferme l’accès aux espaces de travail et diminue l’accès aux activités religieuses. L’Association des Prisonniers Bulgares se mobilise donc (c’est la première fois d’histoire récente qu’une telle mobilisation a lieu dans les prisons bulgares) pour la destitution du directeur Krestev. Cette mobilisation a lieu alors que la Bulgarie prend pour six mois la présidence du Conseil de l’Union Européenne. En plus des exactions régulières commises par son système pénitentiaire, la justice bulgare démontre clairement ses logiques racistes et anti-prolétaires: la majorité des prisonniers sont d’origine rom. Elle appelle à la solidarité internationale et notamment à des manifestations devant les représentations bulgares, afin que le mouvement des prisonniers ne soit étouffé par la répression dans le silence.

L’Association des Prisonniers Bulgares (BPRA) a été fondée en 2012 à l’initiative de Jock Palfreeman, un prisonnier antifasciste d’origine australienne. En Bulgarie en décembre 2008, il avait assisté à l’agression de deux jeunes garçons roms par une 15 militants d’extrême-droite. Jock s’est interposé et un nazi a été tué dans l’altercation. Il a ainsi été condamné à 20 ans de prison.

Solidarité avec les prisonniers en lutte en Bulgarie !
Soutien aux revendications de la BPRA pour la destitution du directeur Krestev !
Liberté pour Jock Palfreeman !

Deux dates à Bruxelles:
– Le 26 janvier à 18h: Manifestation devant la représentation bulgare auprès de l’UE (Square Marie-Louise 49, 1000 Bruxelles).
– Le 27 janvier à 19h: Soirée d’info avec une intervention téléphonique avec Jock Palfreeman, militant antifasciste emprisonné en Bulgarie (Sacco-Vanzetti, 54 Chaussée de Forest, 1060 Bruxelles).

Solidarité avec les prisonniers en lutte en Bulgarie !

Solidarité avec les prisonniers en lutte en Bulgarie !

Vendredi soir, une groupe fasciste appelé «Défendre Modène» a organisé un rassemblement dans le centre de la ville pour protester contre le Jus soli – ou le droit du sol – un principe juridique qui permet à toute personne née sur le territoire d’un État d’obtenir son citoyenneté. Actuellement, l’Italie n’utilise pas ce principe pour accorder la citoyenneté, mais les législateurs locaux de Modène ont discuté de la possibilité de son introduction.

La manifestation fasciste a provoqué la tenue de quatre contre-manifestations de protestation. L’une d’elle a débouché sur de violents affrontements entre la police et les antifascistes, lorsque ces derniers ont tenté de forcer le passage pour parvenir au rassemblement fasciste. Des fumigènes des pétards et des pierres ont croisés les grenades lacrymogènes et les jets d’eau. Plusieurs antifas ont été sévèrement matraqués alors même qu’ils gisaient sur le sol. Il y a plusieurs blessés et au moins deux arrestations.

Matraquage à Modène

Matraquage à Modène

La manifestation internationale antifasciste et anticapitaliste qui devait avoir lieu le 17 décembre a été interdite par la préfecture. Les organisateurs ont été notifiés ce 12 décembre par une longue liste de motifs retraçant les manifestations de ces derniers mois, accusant les organisateurs de faire partie de la « mouvance des ultragauches » et d’être « connus pour la violence de leurs actions ». Le festival antifa est interdit du même coup. Malgré les interdictions, les deux événements sont maintenus.

Manif antifa internationale à Lyon

Manif antifa internationale à Lyon