Cahit Zorel vit et travaille en Belgique depuis 17 ans. Malgré le fait d’être marié à une belge, fin janvier, sa dernière demande a été refusée au motif de son engagement dénonçant le régime fasciste en Turquie par sa participation à des manifestations et conférences, distribution de tracts, écriture d’articles… Cahit est à présent menacé d’expulsion malgré les risques qu’il encourt en cas de retour en Turquie.

Depuis le mardi 17 avril 2018, Cahit Zorel organise un sit-in de 11h à 15h devant le Conseil du contentieux des Étrangers (Rue gaucheret 90, 1030 Bruxelles), à Bruxelles pour protester contre le dernier refus de régularisation par l’État belge et demander sa régularisation.

Cahit Zorel

Le collectif « Libérons-les » a annoncé, ce mardi, la libération d’Antonin Bernanos. Pour rappel, Antonin est un militant anarchiste condamné dans l’affaire de la patrouilleuse incendiée Quai Valmy, dans laquelle une voiture de police avait été incendiée après une manifestation contre les violences policières (voir notre article).

Les procédures judiciaires, menées le cadre de cette affaire, se sont appuyées sur l’ensemble des dispositifs mis en place par l’état d’urgence (assignations à résidence, usage massif du renseignement, témoignages anonymes, détentions provisoires de longue durée, etc).

Antonin, condamné à 5 ans de prison, a obtenu le 6 avril un aménagement de sa peine de prison avec placement sous surveillance électronique. Le collectif « Libérons-les » rappelle que cela ne constitue pas une libération mais une forme d’externalisation de sa peine de prison. Par ailleurs, une personne reste détenue dans le cadre de l’affaire du Quai de Valmy.
[
Plus d’informations ici ->https://www.facebook.com/pg/LiberonsLes/about/?ref=page_internal]

La voiture de police incendiée Quai Valmy

La voiture de police incendiée Quai Valmy

Fin décembre dernier, l’Association des Prisonniers Bulgares (BPRA) avait lancé un appel à la solidarité pour la lutte qu’ils menaient pour la démission du Directeur Krestev. Krestev avait été nommé à la direction de la principale prison de Sofia et avait procédé à plusieurs réformes contre les prisonniers: réduction et suppression des activités, des congés pénitentiaires, du temps de cour, des achats à l’intérieur de l’établissement. Sous sa gouvernance, la torture avait augmenté et plusieurs groupes de narcos étaient protégés et sponsorisés par la direction, se permettant toutes sortes de brutalités et d’abus envers les autres prisonniers. À Bruxelles, nous avions répondu à cet appel en organisant deux journées de solidarité avec leur lutte et avec Jock Palfreeman, prisonnier antifasciste australien membre de la BPRA emprisonné à Sofia.

La mobilisation des prisonniers n’a jamais cessé: ils ont organisé plusieurs actions de protestation et de grève de la faim, malgré l’énorme répression qui les menaçait (les détenus de longue peine étaient principalement mobilisés puisque ceux qui avaient écopé de moins de 10 ans de prison ne pouvaient risquer de voir leur peine doublée). Hier à nouveau, les prisonniers de la prison de Sofia ont protesté dans la cour de la prison. Finalement, le 1er Ministre Borissov a demandé hier la démission de Svilen Tsvenatov (Directeur de l’exécution des peines) et de Peter Krestev (Directeur de la Prison Centrale de Sofia), les démissions ont été aussitôt présentées puis acceptées. La direction de la prison est temporairement confiée à la garde du Ministère de la Justice le temps de désigner des remplaçants. La goute d’eau qui a fait débordé le vase (les multiples exactions n’étant pas tellement problématiques pour le gouvernement bulgare) a été l’évasion d’un criminel célèbre en Bulgarie ainsi que de son compagnon de cellule il y a deux jours.

Soirée de solidarité avec la BPRA à Bruxelles (archive)

La cinquième « Reclaim the Night » devait se tenir ce samedi. Il s’agit d’une manifestation féministe organisée en non-mixité. L’idée est pour les organisatrices de se réapproprier la rue la nuit contre les violences sexistes et policières. La manifestation a été rapidement nassée au niveau de la place Sainte-Catherine, les policiers ont caché la scène en barrant la rue de grandes barrières blanches. Septante manifestantes ont été arrêtée administrativement, elles ont commencé à être relâchées au compte-goute vers 23h.

La quatrième « Reclaim the Night », organisée en février 2017, avait également été réprimée par la police (voir notre article)

Reclaim the Night 2018

Reclaim the Night 2018

À la fac de Montpellier, l’une des nombreuses universités actuellement occupées à travers l’État français, une milice d’extrême-droite a attaqué les étudiants qui occupaient un amphi. Aux alentours de minuit, une dizaine de personnes masquées et armées de bâtons et de morceaux de palettes sont entrés et ont vidé l’amphi des 50 occupants. Certains miliciens étaient également armés de matraques et de tasers. Trois occupants ont été gravement blessés dans l’agression (dont une femme qui a été tasée alors qu’elle était coincée sous une grille avec le crane ouvert) et hospitalisés, 10 autres ont été blessés plus légèrement. Le doyen était présent sur les lieux, a ouvert la porte aux agresseurs et a refermé la grille derrière eux. Il a ensuite présenté les agresseurs (dont on peut apercevoir la violence inouïe dans la vidéo plus bas) devant caméras comme des « étudiants en droit mécontents » avant d’ajouter « moi je suis assez fier de mes étudiants, je les approuve totalement ». Le doyen n’avait pas pu envoyer la police déloger l’occupation (qui avait été votée en assemblée générale) pour des raisons légales.

À la fac de Lille, l’amphi B1 est occupé en solidarité avec la fac de Montpellier. Face au risque d’agression et d’occupation, les occupants organiseront une soirée banquet et musique ce vendredi soir dès 17h. Rendez-vous fixé à l’amphi B1, Lille 3 (Métro Pont de Bois).
A Toulouse, un rassemblement de solidarité est organisé à 18H devant la préfecture.

Un agresseur fasciste armé d’un bout de palette

Un agresseur fasciste armé d'un bout de palette

600 personnes ont assisté à la commémoration de la mort de Kendal Breizh, a.k.a. Olivier Le Clainche, un militant révolutionnaire breton qui avait rejoint la lutte de libération au Rojava. Après avoir combattu Daesh, il s’était porté volontaire pour combattre l’invasion turque dans le Canton d’Afrin. Depuis son arrivée dans le Nord de la Syrie, Kendal était devenu commandant YPG et avait choisi de défendre son engagement à visage découvert dans une vidéo publiée par le YPG Press Office, alimentant le débat sur les internationalistes qui défendent la révolution du Rojava.

L’hommage public s’est tenu à Carhaix (Karaez). La première partie de la journée était consacrée aux luttes au Kurdistan, avec la diffusion du film « We Need to take Guns » (une série d’interviews de combattants du Bataillon International de Libération) avec une intervention du Secours Rouge International. La secrétaire du SRI a parlé des nombreux martyrs internationalistes, kurdes, arabes et rojavis qui sont tombés dans l’actuelle bataille d’Afrin. Elle a également parlé du parcours de Kendal Breizh, combattant dans l’unité « YPG International » jusqu’à devenir commandant de cette unité à Afrin. La diffusion du film a été suivie par la projection de la vidéo du YPG International à Afrin avec l’intervention de Kendal Breizh.

Une série d’hommages et d’interventions solidaires ont constitué la seconde partie de la journée. Plusieurs organisations indépendantistes bretonnes (dont Breizhistance et plusieurs structures associatives que Kendal avait longuement cotoyé comme les écoles en langues bretonnes, la radio en langue bretonne, etc), kurdes (dont la représentation officielle du Rojava à Paris, l’Académie Internationale YPG), Alternative Libertaire, le Parti Communiste du Finistère, le NPA, les Amitiés Kurdes de Bretagne, le Secours Rouge International (qui a rappellé l’importance des campagnes de soutien aux internationalistes et aux unités de femmes combattantes, l’association des anciens prisonniers politiques bretons, et d’autres. L’hymne de l’Armée Révolutionnaire Bretonne a été repris par la salle et des artistes bretons et kurdes ont joué quelques morceaux entre les hommages. La journée s’est terminée par la lecture d’une lettre écrite par Kendal au cas où il tombait en martyr.

Un stand des campagnes pré-citées, qui apportent des pansements hémostatiques Celox sur les lignes de front du Rojava et de Shengal était tenu par le Secours Rouge de Belgique et le collectif de femmes bretonnes « Shengal Breizh » a permis de récolter de nombreuses donations. En tout, la tenue des stands et les bénéfices du bar ont permis de récolter un millier d’euros qui bénéficiera aux deux campagnes (rojava.xyz et shengal.xyz).

D’autres hommages ont été rendus dans l’État français, comme à Toulouse où 300 personnes ont manifesté en solidarité avec Afrin et en hommage à Kendal Breizh, à l’appel de la Maison Franco-Kurde Midi-Pyrénées et de l’OCML Voie Prolétarienne.

Voir les vidéos sur la page Facebook de Bretagne-Infos.org

Des centaines de personnes ont assisté à la commémoration.

Stand de la campagne de solidarité avec les femmes combattantes de Shengal et du Rojava.

Stand de solidarité avec les internationalistes du Rojava

Des centaines de personnes ont assisté à la commémoration.
Stand de la campagne de solidarité avec les femmes combattantes de Shengal et du Rojava.
Stand de solidarité avec les internationalistes du Rojava

Au moins une douzaine de personnes ont été arrêtées hier lundi après que des antifascistes se soient affrontés avec des partisans de Richard Spencer devant un campus universitaire du Michigan où ce suprématiste blanc devait prendre la parole. Des bagarres ont éclaté sur une route menant à la Michigan State University à East Lansing alors qu’une quarantaine de partisans de Spencer remontaient une route menant au campus, où environ 500 manifestants antifas s’étaient rassemblés. La police en tenue anti-émeute est rapidement intervenue pour arrêter l’affrontement, arrêtant six ou sept personnes, puis s’interposant le long de la route pour empêcher d’autres affrontements. Des bagarres sporadiques ont continué à éclater à l’extérieur du campus.

Affrontements et arrestations à East Lansing

Affrontements et arrestations à East Lansing

Toutes les infos sur www.1mai.xyz

Appel

Partout dans le monde, les résistances des exploité.e.s répondent aux attaques des exploiteurs. Dix ans après la “crise de 2008”, ces offensives se succèdent, encadrées par les gouvernements successifs qu’ils soient sociaux-démocrates, ou libéraux et nationalistes flamands. Le capitalisme prétend dépasser la “crise”, alors qu’il n’a jamais cessé de la porter.

Chaque année, le capitalisme impose des cadences plus dures, des conditions plus précaires aux travailleuses et aux travailleurs, et une marginalisation plus insoutenable pour ceux et celles qui sont poussé.e.s hors du radeau. Qu’il se déclare en crise ou non, il ne cesse de nous demander plus de travail chaque semaine et plus de flexibilité. Lorsqu’il achève de terroriser les exploité.e.s avec le spectre de l’exclusion sociale, il les remplace par des caisses automatiques comme à Carrefour, il les force à se transformer en faux-indépendants comme à Deliveroo. Pour ceux et celles qui sont exclu.e.s, il renforce toujours les contrôles, la marginalisation, la précarisation, la paupérisation, avec la collaboration des bureaucraties syndicales.

À l’intérieur de la forteresse Europe, l’épouvantail islamiste a permis l’imposition d’un état d’urgence permanent, d’une surveillance généralisée, de perquisitions judiciaires ou extra-judiciaires simplifiées (comme les nouvelles visites domiciliaires), du fichage systématique de tou.te.s ceux et celles qui résistent à l’ordre établi. La Belgique n’a mis que quelques jours à utiliser ses législations anti-terroristes pour extrader le militant belgo-turc Erdal Gokoglu vers l’Allemagne, où il sera jugé pour avoir lutté contre le régime fasciste d’Erdogan. Les États systématisent toujours plus le fichage, l’enfermement et la déportation des sans-papiers, même lorsque cela les renvoie vers la faim, la torture, la prison, la guerre et la mort.

En-dehors de la forteresse, les forces impérialistes continuent à s’arracher les pays “dominés”, du Maghreb à l’Afrique et au Moyen-Orient, continuant à semer la désolation à travers la Lybie, la Syrie, l’Irak, la Palestine, le Yemen. Les peuples kurde, arabe, syriaques et tant d’autres, sont victimes de la sauvagerie de l’État turc, dans son attaque contre le Canton d’Afrin et contre le Rojava. Attaque menée avec la bénédiction des impérialismes américain, russe, européen, ce qui démontre (mais personne n’en doutait) que la brève alliance conjoncturelle avec les forces kurdes face à Daesh n’était qu’un épisode tactique. Ses alliances stratégiques, l’impérialisme les réserve aux forces les plus réactionnaires, pétromonarchies ou mouvements salafistes.

Les réformistes et les sociaux-démocrates organiseront comme chaque année une “fête” du Premier Mai pour occulter que l’heure n’est pas à la fête, mais au combat. Nous devons construire l’unité des forces révolutionnaires à travers l’unité de la classe des exploité.e.s, en dénonçant l’exclusion des racisé.e.s, l’expulsion des sans-papiers et la domination masculine. Diviser notre classe est une priorité de la classe dominante, et ses gouvernements successifs reprennent pour ce faire à leur compte des pans entiers de l’agenda des mouvements fascistes. Le mouvement de solidarité directe avec l’hébergement de sans-papiers et la libération de la parole des femmes confrontées aux violences sexistes montrent que la résistance est possible.

L’heure est aussi à la solidarité, avec tou.te.s celles et ceux qui luttent, avec tou.te.s celles et ceux qui sont emprisonné.e.s pour avoir mis en pratique les idéaux révolutionnaires. Ils et elles sont des milliers, enterré.e.s vivant.e.s, à témoigner chaque jour de la férocité capitaliste, à témoigner de la recherche actuelle de nouvelles avancées révolutionnaires.

Luttons contre le fascisme, le racisme et le patriarcat, contre le capitalisme et ses États ! Solidarité avec les peuples en lutte, avec les travailleurs et travailleuses en lutte, avec les prisonnièr.e.s politiques. Organisons le camp révolutionnaire !

La manifestation du “1er Mai Révolutionnaire” démarrera de Saint-Gilles pour rejoindre la manifestation “1er Mai de Lutte” appelée par la CGSP ALR.

1er Mai Révolutionnaire

Environ 250 manifestants antifas se sont opposés pendant trois heures au force de l’ordre dans les rues de Gênes, samedi 2 mars. Des heurts ont éclaté alors que les policiers tentaient d’empêcher les manifestants de s’en prendre à un rassemblement fasciste organisé par CasaPound. Confrontés aux forces de l’ordre, les militants antifas ont bloqué une route, avant de lancer divers projectiles, dont des bouteilles, sur les policiers, avant d’allumer des feux et des fumigènes.

Les affrontements de gênes

Les affrontements de gênes

Bloc de solidarité internationaliste et révolutionnaire avec la résistance à Afrin ce 3 mars à Bruxelles à l’occasion du rassemblement de solidarité avec Afrin..

Depuis plusieurs semaines les Forces Démocratiques Syriennes résistent face à l’attaque du canton kurde d’Afrin par l’armée turque et de ses supplétifs islamistes. En lançant contre Afrin la deuxième armée de l’OTAN, Erdogan cherche à écraser la révolution qui se déroule dans le nord de la Syrie et son modèle, le confédéralisme démocratique. Cette agression s’inscrit dans la continuité de la politique de l’État turque contre ses minorités (kurde, arménienne, alévie…), contre le mouvement ouvrier et contre les forces révolutionnaires de Turquie. Dans le droit fil de leur complicité stratégique avec la Turquie, après avoir utilisé les SDF contre Daesh, les puissances impérialistes laissent cette agression se commettre et, si promptes à les dénoncer par ailleurs, ferment les yeux sur les bombardements des populations civiles.

Cependant Afrin n’est pas seule, partout dans le monde des actions et des manifestations de solidarité ont lieu contre cette invasion. Le 3 mars se tiendra à Bruxelles un rassemblement pour soutenir la résistance à l’invasion turque. Pour marquer notre solidarité nous appelons les communistes, anarchistes et antifascistes en Belgique à former un bloc lors de ce rassemblement pour affirmer de manière visible notre solidarité révolutionnaire avec le Rojava.

Ce bloc donnera aussi une visibilité militante à la campagne de solidarité internationale qui apporte depuis plusieurs années du Celox (Des pansements anti-coagulants pour lutter contre les hémorragies, première cause de décès lors des combats) aux combattant.e.s du Rojava. Lancée par le Secours Rouge, cette campagne regroupe maintenant plusieurs dizaines d’organisations révolutionnaire en Europe. Elle a permis de récolter plusieurs dizaines de milliers d’euros et d’envoyer plusieurs centaines de pansements, sauvant ainsi un nombre conséquent et croissant de défenseurs du Rojava démocratique.

Vive la résistance populaire à Afrin, vive l‘internationalisme révolutionnaire !

Rendez-vous place Poelaert samedi 3 mars de 14h à 17h.
www.rojava.xyz

Bloc révolutionnaire en solidarité avec Afrin ce samedi 3 mars

Bloc révolutionnaire en solidarité avec Afrin ce samedi 3 mars