Durant la dernière semaine du mois d’août, plusieurs chaînes Telegram pro-palestiniennes ont été bloquées dans les pays européens, notamment la chaîne « Palestine Archive », qui compte plus de 15 000 abonnés, et le « Resistance News Network » (RNN), qui compte plus de 166 000 abonnés. La justification exacte de l’interdiction n’est pas connue. Toute personne qui tente d’accéder à la chaîne dans les pays de l’Union Européenne reçoit une notification l’informant qu’elle ne peut pas être affichée car elle « viole les lois locales ». Il y a déjà eu des incidents dans lesquels différents pays ont bloqué des canaux Telegram individuels dans le passé. Dans certains cas, la pression est exercée directement sur Telegram, mais parfois aussi via les systèmes d’exploitation iOS et Android.

On ne sait rien de l’interdiction de RNN ou de Palestine Archive, pas même s’il s’agit d’une action de plusieurs États membres de l’UE ou si le blocage a été encouragé par une institution de l’UE. Si la base juridique du blocage reste floue, les raisons politiques sont évidentes. Rappelons que le PDG de Telegram, Pavel Durov, a été arrêté à l’aéroport de Paris-Le Bourget juste un jour après ces fermetures (voir notre article). La justification officielle était que Telegram ne lutterait pas contre la criminalité en ligne telle que la pornographie infantile, le trafic d’armes et de drogues. Toutefois, il existe des soupçons que la proactivité moindre de Telegram (par rapport à d’autres plateformes) au niveau de la censure des contenus politiques, ait été une des raisons principales pour son arrestation.

La censure ne s’est pas arrêtée aux chaines pro-palestiniennes : La semaine dernière, Telegram a supprimé (sans avertissement, ni notification aux administrateurs) la chaine « No Border Info – Calais & more » pour « diffusion de contenus illégaux ». Si on ne connait la raison précise de cette censure, les militant·es qui anime la chaine soupçonne que celle-ci a été supprimée suite à des signalements de fascistes qui se plaignaient qu’elle ait diffusé un appel à contre-manifester face à un projet d’attaque contre les migrant·es présent·es sur les plages de Calais. Plus d’infos ici. Bref que ce soit au niveau de la sécurité ou de résistance à la censure, Signal reste la meilleure option.

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Dans la nuit du 29 au 30 août, des voitures de la société SPIE GmbH ont été incendiées dans le quartier de Wilhelmsburg, à Hambourg. SPIE EPH GmbH est uen société appartenant au groupe français SPIE. En tant que prestataire de services pour les bâtiments, les installations et les infrastructures, le groupe est impliqué dans les constructions et équipements de prison, mais aussi dans l’industrie nucléaire et l’industrie de l’armement. L’action a été menée en solidarité avec l’antifasciste Maja qui a été livré.e en juin à la Hongrie, et avec tous les antifas en cavale.

 

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275 personnes sont poursuivies pour leur rôle dans les émeutes. Celles qui ont plaidé coupable ont été jugées en procédure accélérée, les autres ont été systématiquement placées en détention provisoire, dans l’attente de procès qui devraient avoir lieu en septembre. Les sanctions ont été particulièrement sévères pour les personnes n’ayant pas directement participé aux émeutes, mais qui ont incité à la violence sur les réseaux sociaux. Le Royaume-Uni a adopté en 2023 un tout nouveau texte, l’Online Safety Act, qui encadre très largement les réseaux sociaux.

A Leeds, des contre-manifestants antifascistes font également partie des condamnés, ils écopent de peine de prison ferme. Un élu local travailliste, Ricky Jones, a été placé en détention provisoire pour appel à la violence lors d’une manifestation.

Semaine de violentes manifestations d’extrême droite depuis une attaque au couteau survenue lors d’un cours de danse pour enfants le lundi 29 juillet. Ce week-end du 3 et 4 août, des contre-manifestants antifascistes, antiracistes principalement issus des communautés musulmanes locales,  se sont rassemblés à Bolton, Londres, Bristol, Liverpool, Belfast, Leeds pour affronter des groupes d’extrême droite, défendre des hôtels hébergeant des demandeurs d’asile.

Depuis l’attaque au couteau, des manifestants d’extrême droite ont mené de violents pogroms, pris pour cible des lieux de refuge pour migrants jetant des briques et tentant d’y bouter le feu, pillé des magasins, attaqué des mosquées, incendié des commissariats. La police a procédé au total à 147 arrestations.

Des centaines d’antifascistes se sont rassemblés le 21 juillet au centre-ville de Vienne ( Autriche ) pour protester contre la marche internationale des « identitaires » néofascistes. La manifestation des partisans de l’extrême droite scandaient et brandissaient des banderoles avec comme thème central la « remigration », et a été longtemps bloquée par l’organisation d’un sitting par les militants antifascistes.
Les forces de police se sont déployées pour tenter de mettre fin au blocage procédant à plusieurs arrestations temporaires. Les contre-manifestants antifascistes ont alors riposté par des jets de pierres et de bouteilles en verre et sont ensuite partis en une manifestation spontanée. Au final, 51 personnes ont été arrêtées.

Lors de la soirée électorale du dimanche 8 juillet 2024, 3 personnes ont été arrêtées dans le cadre d’une manifestation. Le lendemain, 2 sont ressortis dans la journée alors que le 3ème a été transféré à la maison d’arrêt de Nantes. Celui-ci est, en effet, accusé d’avoir volé un drapeau français à une fenêtre lors de la manifestation antifasciste du 10 juin 2024.

Étant donné qu’il avait été condamné sur une affaire précédente à 3 mois aménageables, la justice a ordonné la mise en exécution de la peine afin de l’incarcérer, sans même une possibilité d’un débat contradictoire où il aurait pu se défendre.

Face à cette répression, l’Association de soutien juridique et administratif des étudiantes de Nantes a lancé une campagne de dons pour soutenir leur camarade.

Campagne de soutien pour un militant incarcéré accusé d'avoir volé français

Le 29 et 30 juin, se tenait à Essen le congrès annuel du parti Alternative pour l’Allemagne (AfD). Le samedi 29 juin, des affrontements ont eu lieu entre policiers et manifestants venus s’opposer à la tenue de la conférence. Plus de 100 000 manifestant.es étaient attendu.es à Essen ce week-end là pour bloquer l’accès au lieu du congrès où environ 600 délégué.es de l’AfD étaient attendu.es. Plusieurs policiers furent blessés lors des affrontements et des manifestant.es arrêté.es. La ville d’Essen avait tenté depuis plusieurs mois d’empêcher la tenue du congrès, mais les demandes ont été débouté par le tribunal.

Des milliers de manifestants se sont rassemblés à Paris samedi 15 juin sur la place de la République contre l’extrême droite, à l’appel notamment de cinq syndicats, d’associations et de partis de gauche (photo). Des tensions ont éclaté près de la rue de Charenton entre la tête de cortège et les forces de l’ordre, qui ont mené une charge. Ce même samedi après-midi, à Nantes, plus de 13 000 personnes ont dit non au Rassemblement national. Le centre-ville a été le théâtre de plusieurs affrontements entre manifestants et forces de l’ordre

A la suite des élections européennes et du score du Rassemblement national, plusieurs milliers de personnes, au moins 3 500, se sont rassemblées devant l’hôtel de ville dans le centre de Lyon en début de soirée à l’appel de plusieurs syndicats, partis politiques de gauche du Front populaire et d’organisations d’extrême gauche. Le rassemblement statique a ensuite tourné en manifestation sauvage rue de la République et place Bellecour (photo). Des premiers affrontements ont éclaté face au Vieux-Lyon au niveau du pont Bonaparte. Des projectiles ont été lancés en direction des forces de l’ordre qui ont répliqué avec du gaz lacrymogène. Des incidents ont aussi éclaté avec une partie du cortège dans le quartier de la Guillotière avec des tirs de mortiers contre la police, des incendies de poubelles, des jets de projectiles.

A Nancy, quelque 800 personnes se sont rassemblées le mardi 11 juin, dès 19 heures, place Stanislas à Nancy. Vers 20 heures, la manifestation a été confrontée à un groupe de fascistes. Après un bref affrontement, les fascistes se sont réfugiés derrière les rangs policiers, Grande rue. La police a alors tiré trois grenades de gaz lacrymogène sur les antifas.

La militante antifasciste italienne Ilaria, sous procès et menacée de prison en Hongrie car accusée d’avoir attaqué des néo-nazis, sera bientôt libre grâce à l’immunité obtenue en étant élue eurodéputée. Ilaria était assignée à résidence à Budapest après de longs mois en détention, a obtenu plus de 160.000 voix lors des européennes en Italie et siègera désormais au Parlement européen.  “L’antifascisme n’est pas qu’une valeur humaine ou une vision politique, c’est aussi une communauté de résistance et de solidarité. Nous avons démontré que la solidarité n’est pas un mot vide de sens mais quelque chose de concret et de tangible. Une puissance qui, stimulée par la foi et la volonté, peut réellement améliorer le monde”, a-t-elle réagi. “Alors que la droite radicale progresse à travers toute l’Europe, il devient nécessaire de se battre pour changer radicalement les choses. Moi, je suis prête à faire ma part”.L’enseignante était la candidate d’un petit parti, Alleanza Verdi e Sinistra (Alliance des Verts et de la gauche), qui a obtenu près de 6,7% des voix. Elle a obtenu 127.137 voix de préférence, un score inimaginable pour une nouvelle candidate, largement supérieur, par exemple, à celui de l’ancien président du Parlement européen et actuel ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani. Une fois officiellement proclamée députée, son avocat nous demandera aux juges hongrois sa libération. La législation européenne prévoit “l’exemption de toute forme de détention et la suspension des poursuites pénales” pour les parlementaires.