Le corps de Santiago Maldonado, le jeune militant qui avait disparu le 1er août dernier après une manifestation Mapuche violemment réprimée à Esquel, dans le sud du pays, (voir notre article) a été retrouvé dans une rivière cette semaine. Ce samedi 21 octobre, des milliers de personnes ont défilé dans les rues de la capitale en scandant « Justice pour Santiago, le gouvernement est responsable ». Les organisations ayant appelé à la manifestation ont dénoncé la gendarmerie pour le crime et les autorités politiques et judiciaires pour avoir couvert les gendarmes, dissimulés les preuves et harcelé des témoins et la famille. Des affrontements ont eu lieu à la fin de la manifestation. Des manifestants masqués ont attaqué à coups de marteaux plusieurs immeubles avenue Rivadavia, notamment le siège du Gouvernement de Buenos Aires.

Les affrontements du Buenos Aires

Six anciens policiers militaires ont été condamnés à la perpétuité vendredi 15 septembre dont Roberto Albornoz, qui fut chef de la police de Tucumán pour la répression exercée dans la région par l’armée de 1975 à 1983. Le jugement énoncé vendredi met un terme à une affaire jugée depuis 15 mois et qui concerne 266 cas de crimes contre l’humanité. Parmi les 17 autres prévenus dans ce dossier, sept ont été acquittés et quatre ont écopé de peines de 4 à 18 ans de prison.

Dans cette région de Tucumán étaient implantées plusieurs organisations d’extrême-gauche, et principalement l’Armée révolutionnaire du Peuple (ERP) contre lesquelles les gouvernements de l’ex-présidente Isabel Perón (1974-1976), puis ceux de la dictature argentine (1976-1983), ont déployé l’armée, mettant la province en état de siège. Tucumán est la ville qui a connu l’ouverture du premier camp de torture argentin et qui compte le plus grand nombre de disparus.


La salle du tribunal
1975: Opération des forces de sécurité dans Tucuman

Au moins 23 personnes ont été arrêtées et 20 autres ont été blessées vendredi dans une série d’affrontements à Buenos Aires, suite à une manifestation pour la disparition du jeune Santiago Maldonado, qui a été vu pour la dernière fois quand il a participé à une série de manifestations mapuches dans le sud de la province de Chubut (voir notre article). Les manifestants ont tagué le parcours de la manifestation et incendié des containers. A El Bolson, des affrontements ont également eu lieu, des groupes de jeunes manifestants masqués ayant attaqué les forces anti-émeutes de la gendarmerie au cocktail Molotov.


Après le passage de la manifestation à Buenos Aires...
Affrontements à el Bolson

Santiago Maldonado, un artisan de 28 ans, originaire de Buenos Aires, a disparu depuis le 1e août, il a été vu pour la dernière fois dans une manifestation de la communauté mapuche, alors que la gendarmerie chargeait violemment les manifestants. Santiago a été embarqué par les gendarmes qui l’ont passé à tabac, ils auraient ensuite voulu attendre que les marques de coups s’estompent avant de le relâcher, mais il n’a toujours pas été retrouvé, faisant craindre le pire. L’état nie même l’avoir arrêté et offre l’équivalent de 24.000€ pour tout renseignement permettant de le retrouver, mais ce mouvement n’a convaincu personne. Même Amnesty International a officiellement exigé « une réponse » de l’état argentin.

Vidéo d’une manifestation de soutien à Santiago.

Manifestation à Buenos Aires le 7 août pour la

Au moins quatre personnes ont été blessées, hier samedi en matinée dans la ville de Rio Gallegos, dans le sud de l’Argentine, lorsque la police s’est affrontée à des manifestants qui essayaient de forcer l’entrée de la résidence officielle du gouverneur de la province de Santa Cruz. Santa Cruz connaît une grave crise financière et les salaires des fonctionnaires ne sont pas payés, ce qui a provoqué plusieurs manifestations ces dernières semaines, notamment devant le palais du gouverneur de la province.

Manifestants devant l’entrée de la résidence officielle du gouverneur de la province de Santa Cruz

De violents affrontements ont eu lieu ce lundi en Argentine entre les forces de police et des enseignants venus manifester devant le Congrès à Buenos Aires. Depuis des semaines, ces derniers réclament une hausse des salaires. Ils avaient décidé d’installer sur le site un campement, une école publique itinérante comme symbole de leur protestation. La police ne leur en a pas laissé le temps. Quatre personnes ont été arrêtées.

Le 22 mars derniers, les enseignants en grève envahissaient le centre de Buenos Aires

Des manifestants en Argentine se sont affrontés hier jeudi avec la police et la gendarmerie lors de manifestations contre les mesures d’austérité du gouvernement. Les forces de sécurité ont utilisé des canons à eau et des gaz lacrymogènes à haute puissance pour contrôler les marins-pêcheurs qui avaient bloqué la route pan-américaine à Buenos Aires. La grève d’une journée contre les réductions des dépenses publiques et la hausse des prix a été bien suivie par les enseignants, les ouvriers d’usine et les employés du secteur public.

Grève générale hier en Argentine

Quelque 16 personnes ont été blessées, dont au moins cinq par des balles en caoutchouc, sur la place du 25 mai de Buenos Aires transformée un champ de bataille à l’issue de la marche massive organisée hier par la 31e Conférence nationale des femmes. Les incidents ont commencé à 21h30, lorsqu’une partie des 70.000 manifestantes a forcé la barrière protégeant la cathédrale de Buenos Aires. Une centaines de membres de divers services des forces de sécurité se sont interposés, faisant un usage massif de balles en caoutchouc et de gaz lacrymogènes. La manifestation revendiquait la fin de la violence contre les femmes, le droit à l’avortement libre, sûr et gratuit; la fixation du salaire minimum égal au besoins de base d’une famille.

Les affrontements du 8 mars à Buenos Aires

Un tribunal argentin a annulé l’ordre de mise en liberté provisoire de Rolando Echarri Pareja, dirigeant du MOVADEF (Mouvement pour l’Amnistie et les Droits fondamentaux), sous le coup d’une demande d’extradition formulée par les autorités péruviennes qui l’accusent d’être un dirigeant du PCP-SL. Rolando Echarri Pareja avait demandé l’asile politique à l’Argentine en 2009. Il avait été arrêté et emprisonné en décembre 2012 (voir notre article) suite à la demande d’extradition péruvienne, mais en mai dernier, un tribunal avait ordonné sa libération, estimant que légalement, il fallait attendre l’avis de la Commission nationale qui accorde ou refuse l’asile politique. Les autorités ont été en appel et ont gagné cet appel, l’arrestation immédiate de Rolando Echarri Pareja a été décrétée.

Rolando Echarri Pareja

Plusieurs dizaines de personnes ont été blessées dans des affrontements avec les forces de l’ordre lors d’une marche féministe dimanche soir à Rosario, la troisième ville d’Argentine. Cette répression a eu lieu après qu’un groupe de femmes s’est échappé du cortège principal pour manifester devant la cathédrale en scandant « Église, ordure, tu es la dictature », pour dénoncer les blocages de l’Église catholique sur ledroit à l’avortement. Le défilé, auquel participait 70.000 femmes, clôturait les 31e Rencontres des femmes, un événement annuel national au cours duquel des femmes débattent, sur la base du volontariat, des avancées et des manques en matière de droits des femmes dans le pays. La question des féminicides – le meurtre d’une femme en raison de son sexe -, mais aussi celle de l’égalité au travail et du droit à l’avortement étaient notamment à l’ordre du jour.

La manifestation de Rosario