Manuel Contreras, 83 ans, a été reconnu coupable du meurtre de Ramon Martinez, un militant de gauche âgé de 23 ans décédé en garde à vue en 1975. Il avait été torturé avant d’être abattu. A la tête de la police secrète chilienne sous la dictature de Pinochet, Contreras est déjà actuellement en prison où il purge une peine de plus de 200 ans pour enlèvement et meurtre. Hier, le juge a également condamné quatre officiers de l’ancienne police secrète dans le cadre de la même affaire. Chacun a été condamné à quinze ans de détention alors qu’ils sont déjà tous derrière les barreaux pour d’autres crimes. Ramon Martinez, membre du Mouvement de la Gauche Révolutionnaire (MIR) avait été arrêté par la police le 6 janvier 1975 alors qu’il se rendait à un rendez-vous avec un camarade. S’opposant à son arrestation, il avait été violemment battu avant d’être emmené au célèbre centre de détention Villa Grimaldi dans un ‘état monstreux’ selon d’autres détenus. Sept jours plus tard, son corps avait été remis au centre médico-légal qui avait conclu à une mort violente suite à des blessures par balles.

Manuel Contreras

Manuel Contreras

En même temps qu’augmentait la fréquence des manifestations étudiantes sur la réforme de l’éducation, les dénonciations d’abus policiers se sont multipliées au Chili. À peine un an après une précédente tourmente consécutive à la mort d’un adolescent abattu par un policier qui avait tenté ensuite de dissimuler les faits, la police, institution éminemment respectée des Chiliens, est notamment accusée d’avoir battu, humilié et dévêtu des lycéens dans une caserne. Les forces de l’ordre affrontent aussi des accusations d’usage disproportionné de gaz lacrymogènes et de canons à eau pour disperser les manifestations.

Un lycéen a été retenu menotté nu et agenouillé pendant cinq heures aux côtés de neuf autres personnes, dont deux mineurs, après l’évacuation de l’établissement qu’ils occupaient. À la suite de cette opération, quatre policiers seront sanctionnés. La semaine passée, un membre des forces spéciales a été suspendu après la diffusion d’une vidéo le montrant donnant des coups de pied la veille à des élèves délogés d’un immeuble en construction dans lequel ils s’étaient réfugiés à l’issue d’une manifestation qui a rassemblé plus de 50.000 personnes à Santiago.

Chili: La police mise en cause

Un groupe de manifestants s’est affronté hier pendant une heure aux Carabiniers des Forces Spéciales, devant l’Université Catholique Silva Henríquez, en plein centre de Santiago. Les affrontements ont commencés après que les manifestants aient érigé des barricades dans l’intersection des rues Carmen et Tarapacá. Ils ont brûlé un drapeau chilien et ont lancé un cocktail Molotov contre les Carabiniers qui ont utilisés gaz et autopompe. Deux personnes ont été arrêtées.

Chili: Encore des affrontements à l’occasion des luttes étudiantes

Des affrontements entre étudiants et policiers ont abouti jeudi à 113 arrestations, 39 adultes et 74 mineurs, à divers endroits de Santiago, lors d’une manifestation qui a réuni quelque 4.500 étudiants exigeant une éducation publique gratuite et de qualité, après l’occupation de plusieurs collèges et lycées.

Parmi les 4.500 manifestants se trouvaient principalement des lycéens mais aussi des étudiants venus en soutien. Ils ont investi les rues de plusieurs quartiers pour revendiquer un renforcement de l’éducation publique au Chili, pays dont le système éducatif est l’un des plus chers et des plus inégalitaires au monde, selon diverses études. Ils exigent une participation de l’Etat au financement des études ainsi qu’une garantie constitutionnelle sur un noyau dur d’enseignement public gratuit et de qualité.

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Le groupe de travail de l’ONU sur les disparitions forcées en mission officielle au Chili a rendu ses premières conclusions ce mardi 21 août. Sous la dictature d’Augusto Pinochet, entre 1973 et 1990, plus de 1 200 opposants au régime ont disparu. De la plupart, on ne sait toujours rien. Les experts onusiens félicitent le pays pour les indemnités publiques versées aux familles de disparus, pour la quantité de procès et de militaires condamnés. Mais là où le bât blesse le plus, c’est en matière de justice: une loi d’amnistie est toujours en vigueur, la plupart des peines qui sont prononcées sont très basses et elles ne sont pas toujours suivies de prison.

Le 15 août, la cour pénale de Santiago a rendu son verdict dans l’affaire ‘Tortuga’, l’anarchiste qui avait été très gravement blessé alors qu’il s’apprétait à poser une bombe dans une banque.
La cour l’a condamné à 41 mois de prison pour les dommages causés sur la Santander Bank, 3 ans et 1 jours pour pour possession et transport d’un engin explosif et à 541 jours d’emprisonnement pour avoir conduit avec un permis qui n’était pas le sien. La peine a finalement été changée en 6 ans de ‘Liberté Supervisée’. Tortuga ne devra pas retourner en prison mais sera surveillé par une équipe de policiers, psychologues et assistants sociaux.
Le Procureur a immédiatement réagit en annonçant qu’il ferait appel de cette décision, et qu’il voulait faire appliquer la loi anti-terroriste dans cette affaire. Il dispose de 10 jours pour le faire.

Chili : 6 ans de ‘liberté supervisée’ pour Luciano ‘Tortuga’

Des incidents sérieux ont eu lieu la nuit du 15 août après l’annonce de l’ordre d’expulsion des derniers bâtiments occupés. Les affrontements ont commencés vers 21 heures avenue d’Espagne, où une centaine de jeunes masqués ont levé des barricades et allumés des feux. Ils ont également attaqué une station mobile d’une télévision privée. A minuit, aucun des bâtiments occupés par les étudiants n’avait encore été attaqué par les carabiniers.

Chili: Toujours les luttes étudiantes

Plusieurs centaines d’étudiants descendus dans les rues de Santiago du Chili, ce lundi, pour réclamer une réforme du système scolaire, et qui tentaient de bloquer un des principaux axes routiers du centre de la ville, se sont heurtés aux forces de l’ordre. Plus d’une trentaine d’entre eux ont été arrêtés.

Les étudiants ont organisé depuis mai 2011 plus de 40 manifestations, certaines parmi les plus massives depuis la fin de la dictature militaire en 1990. Plusieurs d’entre elles ont terminé en affrontement. Le mouvement a influencé une hausse de 10% du budget de l’éducation 2012, et obtenu un début de réforme sur la gestion des collèges et lycées publics, des avancées jugées insuffisantes.

Hier, plus de mille étudiants s’étaient rassemblés dans le centre-ville de la capitale chilienne pour réclamer une réforme du système éducatif. Depuis le mois de mai 2011, plus de quarante rassemblements de ce genre se sont déroulés à Santiago. Tous ont toujours été réprimés plus ou moins violemment par les forces de l’ordre. Celui d’hier n’a pas fait exception. Un fort contingent policier a utilisé des canons à eau et des gaz lacrymogènes pour disperser le rassemblement. Des heurts les ont opposés aux étudiants durant plusieurs heures. Trois autobus des transports publics ont été incendiés par les étudiants pour dénoncer la politique gouvernementale quant à sa gestion des services publics.

Bus incendiés à Santiago

Bus incendiés à Santiago