Dans le petit village de Buzhe, dans la province de Guizhou, environ 600 villageois ont été battus et dispersés à coup de tirs de gaz lacrymogène par plus de 300 policiers anti-émeutes le 11 avril dernier. Il y a neuf ans, les autorités locales et une compagnie minière privée ont conclu un accord de réinstallation des villageois déplacés par l’exploitation d’une mine, mais n’ont fourni aucune compensation pour les dommages environnementaux qui touchent directement la population. Depuis, celle-ci lutte pour dénoncer la situation. Le 11 avril, un homme a bloqué l’entrée de la mine. La police est rapidement intervenue pour le déloger, et un jeune couple s’est interposé. Il a été emmené, menotté et battu par les forces de l’ordre. Plus de 600 villageois se sont alors rendus sur place, et c’est alors que les policiers anti-émeutes se sont déchaînés. Sept personnes ont été grièvement blessées, parmi lesquelles une femme de 80 ans. De nombreuses autres ont du être emmenées à l’hôpital pour y subir un traitement aux yeux suite aux effets des gaz lacrymogène.

Depuis le début du mois de mars, les villageois de Shangpu sont mobilisés afin d’empêcher la vente d’une partie de leurs terres à des spéculateurs. Plus de trente véhicules avaient été retournés dans les rues du village par les habitants en colère après l’intervention de la police, cette dernière protégeant les gros bras envoyés par les spéculateurs pour contraindre les villageois. Depuis, ceux-ci empêchaient le déblaiement des voitures bloquant la circulation. Dimanche matin, deux énormes camions sont intervenus pour dégager la voie, soutenus par des forces de sécurité mobilisées en nombre. Elles ont tiré des gaz lacrymogènes pour empêcher la foule de s’opposer à leur intervention. De nombreux habitants ont également été matraqués, et des douzaines de personnes ont dû être transportées dans les hôpitaux de deux villes voisines. Cinq personnes ont été arrêtées.

Colère villageoise en Chine

Colère villageoise en Chine

Les villageois de Shangpu (province de Guangdong, sud de la Chine), occupent en masse les rues et la place du village depuis vendredi dernier, en accusant les fonctionnaires locaux d’être corrompus et de vendre les terres locales à des spéculateurs. Des gros bras envoyés par les spéculateurs et leurs hommes sur place ont tenté de déloger les habitants, mais ont été repoussés dans des scènes de colère populaire qui a vu la destruction d’une trentaine de voitures. La police est ensuite intervenue, arrêtant six personnes. Plus de 10 personnes ont été blessées, mais la rue reste aux villageois.

Chine: Les villageois contre l’accaparement des terres

Un tribunal de la ville de Quidong, située à 65 kilomètres au nord de Shanghai a condamné cette semaine seize personnes à des peines de prison ferme en conséquence de leur participation à une manifestation environnementale en juillet dernier. Toutes ont été jugées coupables de ‘rassemblement pour prendre d’assaut des organes étatiques, détérioration de biens et vol’ au cours de la manifestation du 28 juillet 2012 contre un pipeline pour les déchets d’une usine de papier. Plus de mille personnes avaient défilé dans la ville avant de parvenir à pénétrer une enceinte gouvernementale, y renversant des voitures, fouillant les bureaux et détruisant des documents (cf notre article de l’époque). Suite à ces actions, les autorités avaient été forcées de renoncer au projet de construction. Les seize accusés ont écopé de peines allant de 12 à 18 mois de prison.

Manifestation environnementale en Chine

Manifestation environnementale en Chine

Des milliers de manifestants qui protestaient contre la brutalité excessive infligée à un contrebandier présumé dans la ville de Dongxing, dans le Guangxi, à la frontière du Vietnam, se sont affrontés avec la police. Cinq policiers ont été légèrement blessés et plusieurs véhicules de police et de douane auraient été détruits ou brûlés. La Chine a vu 180.000 manifestations l’an dernier sur un large éventail de questions, y compris la corruption, l’accaparement des terres soutenu par le gouvernement, la brutalité policière et des salaires impayés.

Chine: Emeute anti-policière dans le sud

Tard mardi soir, des heurts ont éclaté entre les forces de l’ordre et des centaines d’habitants de Longgang dans l’est de la Chine. Ces derniers s’étaient rassemblés pour s’opposer à la construction d’une centrale électrique et à l’installation de câbles à haute tension au-dessus de leurs habitations. Le terrain sur lequel doit être construite l’infrastructure est une terre agricole appartenant à la collectivité, laquelle n’a pas été consultée. Outre cette occupation de leur terre, les villageois – principalement des agriculteurs – voulaient également dénoncer les potentielles conséquences sur leur santé d’une telle installation à proximité de leur lieu de vie. Ils ont dû faire face à des coups de bâtons et des tirs de gaz lacrymogènes des forces de l’ordre venues en nombre pour les disperser. Les villageois se sont défendus avec des sticks en bois avant de lancer des pierres en direction des policiers. Les habitants sont parvenus à empêcher le début du chantier, mais dix d’entre eux ont été assez grièvement blessés et hospitalisés. Depuis mardi, les autorités ont lancé une enquête et plusieurs personnes ont déjà été arrêtées et incarcérées, accusées d’être les meneuses de la manifestation. Certaines d’entre elles ont été directement emmenées de l’hôpital local où elles étaient soignées suite aux violences policières.

Des milliers d’habitants se sont soulevés dans une ville du Sud-Est chinois après un accident de la circulation, brisant des voitures de police et renversant trois autres fourgons. Ces protestations sont devenues de plus en plus courantes en Chine, et la violences de ce samedi est l’expression du mécontentement social de la population qui souvent dégénère auxquels les nouveaux dirigeants du pays doivent faire face. Les gens en ont assez de la corruption et de la bureaucratie autoritaire, les pensions n’ont pas suivi le rythme de l’inflation, et les familles sont forcées de quitter leurs maisons pour laisser la place à la création de nouveaux aménagements.

Chine: Emeute anti-policière à Fusan

Des heurts ont opposé samedi soir policiers et opposants à un projet de raffinerie de pétrole à Ningbo, dans l’est de la Chine. La police a fait usage de gaz lacrymogènes contre les manifestants qui protestent depuis près d’une semaine contre la future raffinerie, filiale du géant chinois du pétrole Sinopec. Les riverains s’inquiètent des effets sur leur santé de la raffinerie, qui produira également de l’éthylène, ainsi que des évictions forcées de plusieurs milliers d’entre eux pour faire place à l’usine. De nombreux véhicules, dont des voitures de police, ont été renversés et plusieurs policiers blessés lorsque des manifestants ont attaqué un poste de police à coups de pierres et de briques.

Des milliers de manifestants sont descendus mercredi dans les rues de Luzhou, une ville du sud-ouest de la Chine, après qu’un chauffeur de camion a été, selon eux, battu à mort par la police. La manifestation a tourné à l’émeute. Les médias officiels ont annoncé jeudi que cinq voitures de police avaient été incendiées et 20 personnes écrouées.

Chine: Emeute anti-policière

Ce serait un garde de sécurité qui aurait déclenché les affrontements en blessant l’un des 79’000 ouvriers de l’usine Foxconn de Taijuan, les usines Foxconn sont connues pour leurs conditions de travail esclavagistes et la fabrication de produits Apple. Des produits finis (des boitiers d’Iphone 5) et des machines auraient été détruites dans des scènes de sabotage alors que la presse chinoise annonce que 5’000 policiers anti-émeutes sont sur place pour réprimer l’action à laquelle prendraient part à l’heure actuelle 2’000 ouvriers.

Chine : Emeutes et répression dans une usine Foxconn