Lundi 7 octobre, une commandante du 18ème Front (une organisation des dissident·e·s des FARC refusant l’accord de paix) portant l’alias « La Reina » a annoncé que ses forces rejoignaient Iván Márquez dans son projet de reformer les FARC (voir notre article) et le reconnaissaient comme commandant en chef. La Reina précise donc que son front suivra désormais les directives de la guérilla formée par Márquez, Seuxis Pausias Hernández, alias « Jesús Santrich et Hernán Darío Vélez, alias « El Paisa ».

Le 18ème Front compte au moins 120 combattantes et combattants. Il est positionné dans la partie occidentale de la Colombie (dans le nord-ouest du département d’Antioquia et dans le sud du département de Cordoba). Cela en fait un allié stratégique pour Márquez qui est, lui, présent dans la partie orientale du pays à la frontière avec le Venezuela. Cette première fusion pourrait laisser présager des progrès dans la réunification des FARC.

Le 18ème Front rejoint Ivan Marquez

Le 18ème Front rejoint Ivan Marquez

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Mardi 1er octobre, le procureur général de Colombie a ordonné l’arrestation de trois dirigeants de l’ELN pour meurtre. Il s’agit des trois membres du commandement central de la guérilla (Nicolás Rodríguez Bautista, alias »Gabino », Israël Ramírez Pineda, alias « Pablo Beltrán », et Eliécer Herlinton Chamorro Acosta, alias « Antonio García ») qui sont bloqués à La Havane depuis l’échec des négociations pour l’accord de paix (voir notre article). Ils sont accusés d’avoir ordonné l’assassinat de deux journalistes dans la municipalité de Segovia (dans le département d’Antioquia) en 1991 qui auraient été confondus avec des agents du renseignement militaire. L’ELN, en revanche, accuse le gouvernement de ce meurtre. Le gouvernement cubain n’a pas répondu à la demande d’extradition.

Par ailleurs, le 3 octobre, une attaque a visé un convoi de la deuxième division de l’armée colombienne transportant le général Mauricio Moreno. Une charge explosive a été activée sur l’une des routes de la municipalité d’Aguas Claras, Ocaña, au nord du département de Santander, au moment où le convoi passait. Aucune personne n’a été blessée durant l’attaque mais un véhicule de l’armée a été détruit. L’opération a été attribuée à l’ELN qui, à ce stade, ne l’a cependant pas revendiquée.

Combattant·e·s de l'ELN

Combattant·e·s de l’ELN

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Des dizaines de manifestants masqués ont affronté les forces de police qui tentaient de reprendre le contrôle de Circunvalar Avenue, aux environs du siège de l’université, dans le quartier de La Macarena, au centre-ville de Bogota. Les affrontements ont commencé à la fin des manifestations d’enseignants du Magistère, qui dénonce les attaques contre eux et  la violation d’accords signés entre l’État et les éducateurs. Dans un premier temps, la police a réagit au blocage de l’avenue en détournant la circulation, puis sont intervenues les forces anti-émeutes (ESMAD) et les affrontements ont commencé, les manifestants lançant des pierres, des bâtons et des bouteilles, tandis que les policiers utilisaient des gaz lacrymogènes et des bombes assourdissantes.

Les affrontements de Bogota

Dans le week-end du samedi 31 août et du 1er septembre, l’armée colombienne a mené plus de quarante opérations de contre-guérilla pour réagir à l’appel fait par Ivan Marquez, ex-commandant en second des FARC, à reprendre les armes (voir notre article). Le président Ivan Duque a notamment autorisé des raids aériens dans le sud du pays. Douze hommes ont été tués au cours de ces bombardements. Par ailleurs, le commandant en chef des forces armées, le général Nicasio Martinez a donné une conférence de presse samedi 31 août, entouré de tout le haut commandement. Il a annoncé la constitution d’une force spéciale pour mettre la main sur Marquez et ses camarades.

Combattants des FARC (archive)

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Dimanche 1er septembre, le front Domingo Laín Sáenz de l’ELN a mené une attaque contre un convoi de l’armée qui venait de réaliser une fouille d’une cachette de la guérilla dans le village de Caracoles dans une zone rurale du département d’Arauca, à la frontière avec le Venezuela. Un soldat a été tué dans l’explosion d’un engin explosif. Au cours des combats, quatre autres soldats ont également été blessés et un guérillero a été tué. Les camions l’armée ont ensuite été incendiés.

Combattantes de l'ELN

Combattantes de l’ELN

 

 

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Jeudi 29 août, Iván Márquez, négociateur en chef des FARC dans le cadre de l’accord de paix conclu avec le gouvernement (voir notre article) est apparu dans une vidéo aux cotés de deux autres commandants de la guérilla (Seuxis Paucias Hernández, alias Jesús Santrich, et Hernán. Darío Velázquez, El Paisa) pour annoncer « une nouvelle étape de lutte armée ».

Iván Márquez avait disparu depuis un an. Il justifie la décision des FARC par la trahison de l’accord de paix de La Havane par l’État colombien ainsi que les nombreux meurtres de dirigeants sociaux et d’anciens guérilleros (voir notre article). Par ailleurs, il annonce que la guérilla recherchera des alliances avec l’Armée de libération nationale (ELN). Ces commandants pourraient également s’organiser avec les dissidents qui opèrent déjà dans différentes régions mais cela n’est pas confirmé. Par ailleurs, il n’est pas garanti que ces groupes disposent d’une chaîne de commandement. Selon des estimations les dissidents opéreraient dans 85 municipalités, seraient regroupés en 23 structures et regroupant 1 800 guérilleros, en plus de 300 nouvelles recrues.

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Ces derniers jours l’ELN a mené deux attaques contre l’armée colombienne. La première a été réalisée le mardi 13 août dans la région de Catatumbo, à la frontière avec le Venezuela. Elle a fait trois blessés dans les rangs de l’armée. La seconde a eu lieu dimanche 18 août dans la municipalité d’Arenal (dans le sud du département de Bolivar) et a fait un mort et deux blessés chez les troupes gouvernementales. Par ailleurs un sous-officier a également été abattu, mercredi 14 août, cette fois dans un affrontement avec des dissidents des FARC à Bellavista (dans le département du Cauca).

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Au moins 164 défenseurs de l’environnement se battant contre des projets miniers, forestiers ou agro-industriels ont été tués en 2018, selon l’ONG Global Witness. Le pays le plus dangereux pour les militants et les autochtones défendant leurs terres a été les Philippines, avec 30 meurtres. La Colombie et l’Inde ont elles compté 24 et 23 morts en 2018. Avec 16 meurtres confirmés, le Guatemala est de son côté le pays avec le plus de morts comparés au nombre d’habitants.

L’événement le plus mortel a eu lieu dans l’Etat du Tamil Nadu, dans le sud de l’Inde, où elle assure que 13 personnes ont été tuées après une manifestation contre l’entreprise Sterlite, raffinant le cuivre (voir notre article). Au moins huit militants impliqués dans des conflits terriens avec des représentants de l’industrie du soja ont été tués en 2018 dans l’Etat brésilien de Para à lui seul. Aux Philippines, qui ont pris la place du Brésil comme pays le plus meurtrier, c’est neuf cultivateurs de canne à sucre, dont des femmes et des enfants, qui ont été abattus par des hommes armés sur l’île de Negros. L’avocat représentant les familles des victimes a été tué quelques jours plus tard.

La manifestatrion contre l’usine Sterlite

La manifestatrion contre l'usine Sterlite

Les autorité colombiennes ont mené une enquête sur un des principaux commandants de l’ELN suite à l’opération menée par la guérilla contre l’école de police en février (voir notre article). Elles se sont finalement rendues compte que « Pablito », commandant du front Est de l’ELN était parvenu à leur dissimuler sa véritable identité durant de nombreuses années. Alors que les autorités pensaient initialement que son vrai nom était Gustavo Anibal Giraldo Quinchia. Il s’est avéré qu’il s’appelle Carlos Emilio Marin Giraldo. Ainsi alors que les autorités pensaient depuis longtemps que Pablito était né dans la province centrale de Cundinamarca en 1968, l’enquête a révélé qu’il avait été baptisé à Peñol, une ville proche de Medellin.

Il s’agit du seul membre de la direction guérilla qui était parvenu à dissimuler son identité. Ainsi, les procureurs ont constaté que 1.200 des 2.000 enregistrements du registre national de Cubara (une petite ville de Boyaca) vérifiés à ce jour avaient été modifiés. Ainsi les procureurs estiment qu’il existe une chaîne de falsification de documents directement liés à l’ELN. Par ailleurs, des affrontements entre l’armée et la guérilla ont été signalé dans le département d’Antioquia (nord-ouest) au cours desquels deux camions ont été brûlés.

Combattants de l’ELN

Combattants de l'ELN

Mercredi 17 juillet au soir, la compagnie Jaime Toño Obando d’Eln a mené une attaque contre une base militaire située en dehors de la zone urbaine de Samaniego, dans le département de Nariño. Deux soldats ont été blessés. l’un d’entre eux sert au 9e bataillon de bataillon d’infanterie, Batalla de Boyacá. Par ailleurs la guérilla a par ailleurs annoncé la tenue d’une grève armée à Nariño du 15 au 18 juillet pour leur 55e anniversaire. Les activités économiques dont le transport de fret sont ainsi interdites par l’ELN dans la région.

Combattantes de l’ELN

Combattantes de l'ELN