Deux manifestants, membres des communautés autochtones, ont été tués, et trois autres blessés, lors d’opérations d’expulsion de terres occupées. Ces opérations ont été menées par l’armée et la police nationale dans le secteur d’El Barranco, une zone rurale de la municipalité de Corinto, dans le Cauca. Les victimes ont été identifiées comme Abelardo Liz, journaliste et membre d’une radio communautaire, et Johel Rivera, qui a participé à des activités d’occupation appelées «libération de la terre mère». L’Association des Cabildos autochtones du Norte de Cauca, a accusé que l’armée d’avoir tiré à balle de guerre sur les manifestants et empêché l’arrivée de véhicules de secours pour aider les blessés. Les autochtones occupent des terres suite au non-respect, par le gouvernement national, des accords sur l’achat de terres pour élargir les réserves communautaires.

Une des victimes emportée

Samedi 8 juillet, l’ELN a pris en embuscade un groupe de soldats gouvernementaux, en tuant 2 et en blessant gravement huit autres, près de la ville de Tibú, au nord-est du pays. Les militaires ont été attaqués avec des explosifs alors qu’ils se déplaçaient sur un pont. Le gouvernement affirme quant à lui avoir abattu, le 4 juillet, un commandant important de l’ELN au cours d’une opération à la frontière de Venezuela. Il s’agirait du commandant du front « Efraín Pabón Pabón » et responsable du front « Domingo Laín Sáenz » portant les allias « ​​Dumar » ou « Culebrito ».

Combattantes de l'ELN

Combattantes de l’ELN

Dossier(s): Amérique Latine Tags: ,

Mardi 7 juillet, l’ELN a proposé un cessez-le-feu au gouvernement pour une durée de 90 jours ainsi qu’une reprise de négociations de paix. Cette proposition a été formulée conformément à l’appel du conseil de sécurité de l’ONU qui appelait à une suspension des conflits le temps de gérer la pandémie de Coronavirus. Le lendemain, le gouvernement colombien a rejeté l’offre de la guérilla.

Les autorités colombiennes ont capturé huit membres de la guérilla qui auraient participé à l’attaque de l’école de police de Bogotá en janvier 2019 (voir notre article). Les arrestations et l’enquête qui les a conduites ont permis à la police de démanteler une cellule de guérilla urbaine ainsi qu’un important réseau logistique. Bien que les arrestations aient porté un coup à l’ELN, elles ont également révélé la présence étendue du groupe dans la ville colombienne la plus surveillée et la sophistication de ses réseaux de financement et de logistique.

Combattantes de l'ELN

Combattantes de l’ELN

Au cours du mois de juin, l’ELN a libéré 10 prisonniers qu’elle détenait afin de favoriser la reprise des négociations de paix avec le gouvernement. Parmi les personnes libérées, ont compte deux policiers, un capitaine de l’armée ainsi qu’un sous-officier. L’ELN détiendrait encore entre 4 et 10 prisonniers. Par ailleurs, 27 combattant·es de la guérilla ont déposé les armes ces dernières semaines. Ils appartenaient au front José María Becerra, qui opère dans le département du Cauca.

Membres de l'ELN

Membres de l’ELN

Dossier(s): Amérique Latine Tags: ,

Lundi 18 mai, Segundo Maximiliano León, ancien membre de l’ancienne guérilla des FARC et signataire des accords de paix des années 80, a été assassiné dans la municipalité Argelia (département de Valle del Cauca). Cet après-midi, au moins 10 hommes armés sont arrivés en camionnette à la réserve de López Adentro, dans le quartier de Guabito. Ils ont tiré sur la communauté sans discrimination. L’attaque était dirigée contre deux ex-combattants des FARC. Les deux cibles, Sebastián Ílamo et Eduardo Ílamo, ont été blessés mais sont encore en vie. Cependant, un jeune habitant Cristian Conda a été tué dans l’attaque. Ces attaques seraient orchestrée par une milice du groupe paramilitaire « Carlos Patiño » contre les ancien·nes combattant·es et leurs sympathisant·es.

Des membres des FARC sur le point de rendre les armes à Gallo, dans le département de Córdoba, le 1er février 2017

Des membres des FARC sur le point de rendre les armes à Gallo, dans le département de Córdoba, le 1er février 2017

Dossier(s): Amérique Latine Tags: , ,

Jeudi 14 mai, l’armée de l’air colombienne a bombardé un camp de l’ELN dans la région rurale de la municipalité de Montecristo (département de Bolívar). Au cours de cette opération coordonnée avec l’armée de terre, le commandant, connu sous le nom de « Mocho Tierra » a été tué. Il s’agissait d’un commandant important puisqu’il gérait les finances de la guérilla. Plusieurs autre combattant·es ont été tués au cours de l’opération.

Combattants de l'ELN

Combattants de l’ELN

Dossier(s): Amérique Latine Tags: ,

À Bogotá, en Colombie, une politique oblige les hommes et les femmes à quitter leur domicile un jour sur deux pendant le confinement. Les femmes sont ainsi autorisées à aller à l’extérieur pour des tâches essentielles les jours pairs et les hommes les jours impairs. Cette politique a laissé les mains libres à la police pour attaquer la communauté transgenre. Les personnes transgenres subissent également des violence de la part de civils. L’organisation Red Comunitaria Trans a ainsi enregistré 20 incidents violents contre des personnes trans dans des supermarchés y compris une femme trans qui a été battue par un homme qui a déclaré qu’elle n’était pas autorisée à sortir le jour des femmes. L’organisation a également reçu des informations faisant état de violences policières dans le quartier de Santa Fe, où des centaines de femmes trans se prostituent. La politique de confinement genré devrait expirer le 11 mai, mais pourrait être prolongée. Une politique similaire avait été mise en place au Pérou le 2 avril, avant d’être abandonnée le 11, devant le nombre important de violences rapportées par la communauté LGBT. Ces violences étaient en grande partie commises par la police.

Violences contre les personnes transgenres à l'occasion d'un confinement genré

Niall Connolly, James Monaghan et Martin McCauley, trois membres présumés de l’IRA accusés d’avoir formé des FARC aux techniques de fabrication de bombes, ont obtenu l’amnistie près de deux décennies après leur arrestation, dans le cadre des accords de paix. Ils avaient été arrêtés à l’aéroport El Dorado de Bogotá en 2001 et étaient accusés de voyager avec de faux documents et d’enseigner aux FARC la construction de bombes et de mortier improvisées. Ils avaient été condamnés à 17 ans de prison en 2004 mais avaient déjà pu s’exfiltrer de Colombie suite à leur libération sous caution. La peine avait été ratifiée trois ans plus tard par la Cour suprême du pays. Mardi 21 avril, au cours de la dernière année de leur peine, Connolly, Monaghan et McCauley ont été amnistiés par un tribunal spécial pour la paix en Colombie.

Niall Connolly, James Monaghan et Martin McCauley

Au milieu de la quarantaine préventive obligatoire décrétée par le gouvernement colombien, les habitants de Ciudad Bolívar, au sud de Bogotá, manifestent depuis le début de cette semaine pour réclamer l’aide promise par la mairie et dénoncer qu’ils n’ont pas de nourriture. Les forces anti-émeutes sont intervenue brutalement, balançant notamment des gaz lacrymogènes à partir d’un hélicoptère, affectant plusieurs mineurs et personnes âgées.

Les manifestations à Bogota

Aujourd’hui, l’ELN a refusé la proposition du gouvernement de Ivan Duque de nommer Francisco Galan et Felipe Torres comme médiateurs dont le rôle serait de trouver un moyen de reprendre les négociations de paix. Les deux hommes sont en effet des repentis qui avaient précédemment appartenu à la guérilla. L’ELN estime donc qu’ils ne seront pas neutres.

Felipe Torres, de son vrai nom Carlos Arturo Velandia, est un ancien commandant de l’ELN, membre de celle-ci entre 1972 et 1994. Alors qu’il était membre du commandement central de la guérilla, il a été arrêté et a passé 10 ans en prison. Il condamne maintenant fermement les modes d’actions de l’ELN.
Francisco Galan est l’un des membres fondateurs de l’ELN. Cet ancien membre du commandement central de la guérilla a été arrêté en 1992 et a passé 30 ans en prison. Il ne croit plus que les objectifs politiques de l’ELN puissent être atteints par la lutte armée.

Combattants de l'ELN

 

Dossier(s): Amérique Latine Tags: ,