À la fin du mois de février, l’ELN a mené trois jours de grève armée pour protester contre les politiques économiques et sociales du gouvernement et ce, à moins de trois semaines des élections législatives. Cette action a entraîné des restrictions de circulation et de commerce dans les zones où opère l’ELN. L’une des opérations les plus importante a eu lieu à Pailitas, une municipalité du nord de la province de Cesar, où les rebelles ont fait sauter un pont, interrompant la circulation. Des explosions ont également été signalée sur une route reliant les municipalités de Socorro et de San Gil, tandis qu’une autre explosion à Cucuta, capitale de la province de Norte de Santander, a tué un chien spécialiste des explosifs de la police. Vendredi 4 mars, l’ELN a annoncé un cessez-le-feu unilatéral de 6 jours pour faciliter les élections législatives qui se sont déroulées le 13 mars.

Combattants de l'ELN

Combattants de l’ELN

Le mardi 8 mars, qui marquait la Journée internationale de la femme, plusieurs manifestations ont emprunté les principales avenues de la région métropolitaine de Santiago du Chili. Des affrontements ont opposés les manifestantes aux Carabineros dans le centre-ville, dans le secteur d’Alameda et Morandé. D’autres affrontements ont eu lieu à la même occasion en Colombie, à Medellin. Une manifestation défilant le long de l’Avenida Oriental a été attaquée par les ESMAD, les forces anti-émeutes. Les policiers ont lancés des bombes assourdissantes pour disperser la marche.

Mais les affrontements les plus nombreux et les plus violents (des dizaines de blessées) ont eu lieu au Mexique. Il y a eu des heurts dans les villes de Mexico, Oaxaca, Michoacan, Morelia, Guadalajara, Tlaxcala et Puebla. Dans la capitale, où ont défilé plus de 20000 femmes, les autorités avaient mis en place un dispositif de sécurité composé de 1 700 femmes policiers et ont érigé une vaste clôture métallique autour du Palais national du Mexique pour le protéger des manifestantes. C’est là que les affrontements ont commencé, lors des tentatives des manifestants de rompre les clôtures pour s’approcher du palais présidentiel.

 

Les habitants installés dans une propriété du quartier Totumo de Necoclí (Antioquia) ont occupés le 1er mars la route qui relie la municipalité à Turbo en signe de protestation contre la décision d’un juge de restitution des terres d’expulser 142 familles qui y vivent. Les manifestants ont bloqué la route à l’aide de bâtons, de pierres, de pneus et de feux, et leur résistance a amené à la suspension de l’opération. Les policiers se sont réfugiés dans le commissariat de Totumo. Le jugement de la Chambre civile spécialisée dans la restitution des terres de la Haute Cour d’Antioquia du 20 mai 2019 a ordonné la remise des 40 hectares à un propriétaire  qui a dû abandonner ses terres en raison des menaces des guérillas. Les occupants revendiquent le droit d’y vivre, car ils affirment que le terrain a été acquis légalement et qu’ils sont là depuis 30 ans.

Des manifestants masqués ont érigés des barricades sur les artères devant l’Universidad del Valle, au sud de la ville de Cali. Un blocage a eu lieu à l’angle de la Calle 5 et de la Carrera 94, à la hauteur de Meléndez. La circulation sur la route de Pasoancho a aussi été bloquée pendant une grande partie de l’après-midi de vendredi. Les manifestants ont affronté la polices avec des grenades artisanales. Les forces antiémeutes (Esmad) et la police métropolitaine a fini par reprendre le contrôle.

La police a affronté vendredi des manifestants antifascistes masqués et cagoulés devant un hôtel accueillant une réunion internationale d’organisations d’extrême droite. Cette réunion de représentants du parti espagnol Vox et de groupes d’extrême droite de Colombie, du Pérou, de Cuba, du Venezuela et du Chili, a attiré une contre manifestation. Les antifas ont jeté des pierres et des poubelles sur l’hôtel accueillant le « Forum de Madrid », se heurtant à la police anti-émeute postée à l’extérieur qui a tiré des grenades assourdissantes. De nombreuses vitres de l’hôtel ont été brisées et la police a arrêté plusieurs manifestants. Un des thèmes déclarés du Forum de Madrid était précisément de « lutter contre le communisme » en Amérique latine.

 

Euclides España, connu sous le pseudonyme de Jhonier, un des principaux commandants des FARC dissidentes qui avait refusé les termes du l’accord de 2016, a été tué dans une opération menée par l’armée avec l’appui de la police dans la municipalité de Tacueyo, dans le département du Cauca. Le gouvernement colombien avait promis une récompense de 755.000 dollars (environ 667.000 euros) à qui permettrait de localiser Jhonier, qui était également recherché par les Etats-Unis. Environ 5.000 combattants ont rejeté l’accord de paix signé en novembre 2016, qui a conduit au désarmement d’environ 13.000 guérilleros.

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Comme presque tous les 28 jours depuis le début de la grève nationale, des manifestants masqués ont affrontés les forces anrti-émeutes (ESMAD) dans les rues de la capitale Bogota. Les manifestants ont levé des barricades face à la police qui utilisait des gaz lacrymogènes, des grenades assourdissantes et des blindés. A Suba, la situation est restée tendue jusqu’à avant minuit sur l’Avenida Ciudad de Cali, où les Esmad sont restés au milieu de la rue, dispersant avec des jets d’eau et de gaz les manifestants qui leur faisaient face, leur jetant des pierres et autres projectiles. Le système de transport public Transmilenio a été touché. Il y a eu aussi des émeutes à Medellín ce mardi près de l’Université d’Antioquia.

Des affrontements ont eu lieu mardi et mercredi dans les quartiers entourant le Portail des Amériques, au sud-ouest de Bogotá, en raison d’une nouvelle journée de manifestations antigouvernementales. C’est un nouvel épisode de cette longue lutte qui a commencé le 28 avril. Jusqu’à  mercredi matin, des unités antiémeutes (Esmad) et la police métropolitaine de Bogotá a essayé de contenir les jeunes manifestants qui se trouvaient sur l’Avenida Ciudad de Cali, à la hauteur de l’Avenida Villavicencio. Les forces de l’ordre ont utilisé des gaz lacrymogènes, des grenades assourdissantes et des arroseuses. Les protestations, blocages et troubles ultérieurs ont également touché les transports publics. Le 23 novembre, plusieurs manifestations ont été organisées dans la capitale en commémoration des deux ans écoulés depuis la mort de Dilan Cruz Medina. Celui-ci avait été abattu par un capitaine de police lors de la grève nationale de 2019.

Rodrigo Granda, le principal diplomate des FARC, a été arrêté mardi à Mexico sur la base d’une « notice rouge » d’Interpol. Il voyageait accompagné de Rodrigo Londono, président du parti Comunes (les FARC démilitarisées), avec l’autorisation du tribunal spécial pour la paix (JEP), institution colombienne issue de l’accord de paix et qui enquête sur les crimes commis pendant le conflit. Comunes accuse le président Ivan Duque d’attaquer le processus de paix en ayant fait réactiver par Interpol la notice rouge contre Rodrigo Granda. Rodrigo Granda était l’un des négociateurs de la paix à La Havane, processus entamé en 2012 et qui avait abouti à l’accord de paix de 2016, suivi du désarmement de la plus grande partie des FARC.

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Hier à six heures du matin, les autorités sont arrivées pour expulser les occupants d’une propriété du secteur de San Luis, dans la commune de Soacha (Cundinamarca). Une centaine de familles ont construit leurs maisons sur cette propriété située en zone rurale, apparemment sans permis de construire parce que ceux-ci leur sont refusés par la mairie. La communauté a résisté à ces démolitions. Tout au long de la matinée, il y a eu de graves affrontements entre les occupants et les forces anti-émeutes. Il y a plusieurs blessés, pour la plupart des personnes âgées.

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