Le Tribunal de Bari a suspendu la décision de refus de la Commission territoriale qui avait rejeté la demande d’asile politique introduite par Avni Er. Grâce à cette décision, Avni Er a été transféré du centre fermé appelé CIE (Centre d’Identification et d’Expulsion) vers un établissement au régime plus souple. Du Centre d’Accueil des Demandeurs d’Asile (CARA) de Bari où il est désormais maintenu, Avni Er peut sortir le jour mais il est obligé de rentrer pour y passer la nuit. Le 6 mai prochain, le tribunal de Bari devra statuer sur la demande de protection internationale introduite par Avni Er. A peine Avni avait-il été transféré vers son nouveau centre d’accueil que le sous-secrétaire du ministère de l’intérieur Alfredo Mantovano a tiré au boulet rouge sur les magistrats dans une interview accordée au quotidien italien Il Giornale…

Le 1er avril 2004, une opération internationale organisée par les autorités turques en coopération avec les autorités de plusieurs pays européens, a permis l’arrestation de 82 personnes en Turquie et de 59 personnes en Allemagne, en Hollande, en Belgique et en Italie. Parmi eux, le militant communiste Avni Er. Le 20 décembre 2006, à l’issue d’un procès scandaleux où des tortionnaires turcs masqués ont été admis à témoigner, la Cour d’assises de Pérouse a condamné Avni Er et Nazan Ercan (alias Zeynep Kiliç) à 7 et 5 ans d’emprisonnement pour appartenance au DHKP-C. Le 23 janvier 2007, la Cour d’appel de Pérouse a confirmé les condamnations de première instance et l’expulsion du territoire italien des deux militants dès la fin de leur peine.

En avril 2007, les autorités turques ont demandé l’extradition d’Avni Er (qui a quitté la Turquie en 1982 à l’âge de 11 ans et n’y est jamais retourné) pour son appartenance au DHKP-C. Cette demande a été rejetée par les autorités italiennes au motif que cet homme risquait d’être jugé deux fois pour la même infraction. Cependant, les poursuites contre Avni Er ont été reprises par la Turquie, et un tribunal italien vient d’autoriser cette extradition.

Une première campagne de mobilisation a permi d’éviter en avril 2008 la première tentative d’extradition d’Avni vers la Turquie. Un rassemblement d’urgence est organisé demain vendredi à 15 heures devant le Consulat général d’Italie, 38 rue de Livourne (la rue parallèle de l’avenue Louise, côté rue du Bailly). Un appel à une manifestation devant l’ambassade italienne, rue Emile Claus, avait été tout d’abord été lancé, cet appel a été annulé et remplacé par celui-ci.

Avni Er

Avni Er

Le cinquième rassemblement hebdomadaire à l’appel du Comité International de Solidarité avec TAYAD (l’Association d’entraide avec les familles des détenus) pour empêcher l’extradition du révolutionnaire turc Faruk Ereren d’Allemagne vers la Turquie. Il s’est tenu ce mercredi après-midi devant l’ambassade d’Allemagne à Bruxelles. Une délégation de notre Secours Rouge était présente.

Rassemblement pour Faruk Ereren

Rassemblement pour Faruk Ereren

Mercredi aura lieu le cinquième rassemblement hebdomadaire à l’appel du Comité International de Solidarité avec TAYAD (l’Association d’entraide avec les familles des détenus) pour empêcher l’extradition du révolutionnaire turc Faruk Ereren d’Allemagne vers la Turquie. Rassemblement devant l’ambassade d’Allemagne à Bruxelles, rue Jacques de Lalaing 8-14 à 1040 Bruxelles, 15h-16h.

Le bureau du procureur fédéral allemand a annoncé ce jeudi l’arrestation de deux membres présumés du DHKP-C lors d’une vague de perquisitions menée dans l’ouest de l’Allemagne. Ils sont accusés d’être des membres éminents de l’organisation. L’un des suspects, Alaatin A., 35 ans, est également accusé d’avoir violé les lois d’immigration, tandis que l’autre, Unalkaplan D., 27 ans, est aussi accusé d’extorsion.

Le Comité International de Solidarité avec TAYAD (l’Association d’entraide avec les familles des détenus), appelait à un rassemblement devant l’ambassade d’Allemagne à Bruxelles ce mercredi 24 février 2010 pour protester contre la décision d’un tribunal de Düsseldorf d’accéder à la demande d’extradition des autorités turques visant Faruk Ereren, à qui il est reproché d’être un membre du DHKP-C, du Parti-Front Révolutionnaire de Libération du Peuple.

Manifestation pour Ereren

Manifestation pour Ereren

Le tribunal de Düsseldorf a statué sur le cas de Faruk Ereren, ce détenu révolutionnaire d’origine turque soumis à un régime d’isolement strict depuis le mois de mai 2007. Le magistrat a finalement annoncé qu’il pourrait être extradé vers la Turquie. Cette décision a été prise en date du 29 janvier 2010, notifiée aux avocats en date du 6 février 2010 et le délai de recours est fixé au 6 mars 2010. La motivation du tribunal se base sur le cas de deux autres détenus révolutionnaires atteints de maladies graves et amnistiés pour cette raison par le Président turc de la république. La décision du tribunal soutient qu’en cas de retour en Turquie, Faruk Ereren serait lui aussi amnistié en raison de son état de santé.

Or, les prisonniers atteints de maladies graves à l’instar de Güler Zere ne reçoivent pas de soins appropriés en captivité car cela est entravé par l’administration pénitentiaire. Elle aussi s’est retrouvée confrontée à ces obstacles administratifs tandis que les soins requis ont été retardés pendant plusieurs mois, entraînant ainsi le développement et l’aggravation de la maladie. Seule une vaste campagne de dénonciation a obligé les autorités de la relâcher. Il y a un mois, un détenu de droit commun, atteint de maladie grave et privé de soins pendant des années, a perdu la vie alors qu’il se trouvait, pour ainsi dire, dans la longue file d’attente de l’Institut Médicolégal. Et puis, il y a le cas emblématique d’Engin Ceber: détenu pour avoir seulement distribué des revues, il a lui aussi perdu la vie à cause des tortures dont il a été victime dans les locaux de la Sûreté turque et en prison.

Le Comité International de Solidarité avec TAYAD (l’Association d’entraide avec les familles des détenus), appelle à un rassemblement devant l’ambassade d’Allemagne à Bruxelles mercredi 24 février 2010 à 14h (rue Jacques de Lalaing 8-14 à 1040 Bruxelles).

Affiche de soutien à Ereren

Affiche de soutien à Ereren

Faruk Ereren est un opposant politique turc de longue date. Durant les années 1970, époque où les Loups Gris massacraient les travailleurs, les étudiants, les intellectuels et les minorités ethniques et religieuses ainsi que les habitants des bidonvilles par milliers, Faruk Ereren s’engagea activement dans la résistance antifasciste. Arrêté par la junte militaire qui prit le pouvoir le 12 septembre 1980, Faruk Ereren subira de longues séances de tortures. Il poursuit cependant le combat politique en prison et ce, jusqu’à sa libération. Durant les années 1990, il entre en clandestinité et prend les chemins de l’exil.

Le 8 avril 2007, il est arrêté à Hagen en Allemagne et placé sous régime d’isolement strict. Vingt mois plus tard, son procès commence devant la Haute Cour Régionale (OLG) de Düsseldorf, comparable à une Cour d’appel. Avec ses plus de 50 audiences s’étalant sur près d’un an, son procès tourne au marathon judiciaire. Faruk Ereren est accusé d’exercer des fonctions dirigeantes au sein du DHKP-C. Il est poursuivi en vertu de l’article 129b du Code pénal allemand qui punit toute appartenance à une ‘organisation terroriste étrangère’ (photo: une affiche de la campagne contre cette loi). Le 29 janvier 2010, la 2e Chambre criminelle de la Haute Cour Régionale de Düsseldorf a donné son feu vert à la demande d’extradition émise par les autorités turques à l’encontre de Faruk Ereren. Mais le 6 février dernier, les avocats de Faruk Ereren ont demandé à la Cour un délai de quatre semaines afin de pouvoir introduire un recours contre cette demande d’extradition devant la Cour constitutionnelle.

Affiche contre le §129

Affiche contre le §129

Ce vendredi 29 janvier 2010 à 14h, la section belge du Comité des libertés a organisé un rassemblement devant l’Ambassade d’Allemagne à Bruxelles en solidarité avec Nurhan, Cengiz et Ahmet, trois membres de la Fédération anatolienne incarcérés injustement en Allemagne depuis 15 mois pour avoir prétendument participé au financement de la lutte armée menée en Turquie par le DHKP-C. La presse allemande a annoncé avant-hier que le procès des trois militants communistes commencerait le 11 mars prochain à Düsseldorf et s’achèverait à la fin du mois d’août.

Ce jeudi 7 janvier, l’État turc, partie ‘civile’ dans le procès DHKP-C, s’est pourvu en cassation, suite à la décision de la Cour d’appel de Bruxelles du 23 décembre dernier. Ce pourvoi ne pouvant concerner que les aspects civils de l’affaire pour les dédommagements financiers réclamés. Il est à noter que jusqu’à présent, l’État turc a toujours demandé un euro symbolique, un euro qui lui a d’ailleurs été octroyé par la Cour d’appel. Le verdict prononcé par les trois juges de Bruxelles constitue une victoire définitive pour Bahar Kimyongür, Musa Asoglu, Kaya Saz, Sukriye Akar, Ferihye Erdal et Zerrin Sari qui demeureront, quoi qu’il arrive, libres.

Le verdict prononcé le 23 décembre met un terme à la majeure partie des éléments du dossier DHKP-C. Il confirme notamment, de manière définitive, l’acquittement de Bahar Kimyongür et la non-utilisation de la loi antiterroriste dans ce procès.