Deux personnes ont été interpellées vendredi 25 octobre à Courbevoie (Hauts-de-Seine). Elles sont soupçonnées d’avoir participé à une action d’Extinction Rébellion sur le siège de TotalEnergies dans le quartier de La Défense à Paris. Plusieurs activistes ont aspergé de peinture les portes d’entrée du siège et ont cassé plusieurs vitres munis de marteaux et de pics à glace. Une affiche a été posée sur l’une des portes du siège de TotalEnergies, où on pouvait lire : « En cas de crise sociale, briser la glace contre les criminels climatiques. En fin d’action, une banderole à été déployée portant le slogan « Nos vies valent plus que vos profits ».

 

 

Vendredi 18 octobre au Salvador, un tribunal a acquitté six anciens guérilleros, auparavant membres du FMLN ( Front Farabundo Marti de libération nationale ). Cinq d’entre eux sont d’actuels défenseurs de l’environnement, ils dénoncent un procès politique en raison de leur engagement contre l’exploitation minière. Les procureurs avaient requis jusqu’à 36 ans de prison, poursuivis pour le meurtre en 1989 d’une femme que, selon l’accusation, ils considéraient être une « informatrice de l’armée ». L’action pénale a été classée sans suite sur prescription et le juge a décidé que six des accusés devaient être libérés immédiatement. Le tribunal de Sensuntepeque, à 80 km de San Salvador, a maintenu les mandats d’arrêt contre deux autres suspects en fuite.

Mercredi 9 octobre dans l’après-midi, trois militants cagoulés et vêtus de noir ont occupé durant 21 heures une excavatrice, ils ont bloqué les travaux de terrassement de l’usine automobile Tesla à Grünheide, près de Berlin. Une section spéciale de la police a tenter de déloger les occupants à l’aide d’une sorte de plate-forme élévatrice, cette tentative a été interrompue pour des raisons de sécurité en raison du sol mou de la forêt. Cette action a eu lieu sur un site où des arbres ont déjà été abattus en septembre pour de préparer la construction d’une gare de marchandises, une nouvelle gare de passagers ainsi que l’extension du pool logistique de la mega fabrique Tesla.

Plus tôt dans la journée, des manifestants ont essayé à plusieurs reprises de franchir une clôture du chantier de construction pour rejoindre les manifestants, les forces de l’ordre ont utilisé des gaz poivrés pour les en empêcher. Depuis de nombreux mois, le collectif « Tesla stoppen » mène des actions de protestation et des manifestations à Grünheide contre la seule usine européenne de Tesla d’Elon Musk.

Un des activistes a quitté l’excavatrice de façon autonome avant la fin de l’action, il n’a pas été inquiété par les forces de l’ordre, les deux autres manifestants ont été interpellés.

Samedi 5 octobre, plus de 150 de militant·es de l’association »United for Climate Justice » et « Extinction Rebellion » ont bloqué le Boulevard du Jardin Botanique au niveau de la rue Neuve (un axe routier important de Bruxelles) pour protester contre les subventions publiques destinées aux énergies fossiles. Les manifestant·es ont été encerclé·es par la police et plusieurs d’entre eux ont été arrêté·es, tandis que des personnes autour scandaient « vous n’êtes pas seuls ». Parmi les personnes interpelées figurait Greta Thunberg, la célèbre militante écologiste.

Greta Thunberg arrêtée lors d’une manifestation à Bruxelles

Greta Thunberg arrêtée lors d’une manifestation à Bruxelles

Vendredi, deux militantes écologistes du groupe  » Just Stop Oil  » ont été condamnées à des peines de prison ferme pour avoir jeté un bol de soupe tomate sur l’œuvre  » Les tournesols  » de Vincent Van Gogh à la National Gallery à Londres le 14 octobre 2022, à l’époque,  » Just Stop Oil  » demandait l’arrêt immédiat de tout nouveau projet pétrolier ou gazier au Royaume-Uni. Phoebe Plummer a été condamnée à une peine de deux ans de prison ferme et Anna Holland a écopé d’une peine de 20 mois de prison. Elles avaient mené cette action spectaculaire qui n’avait pas endommagé l’œuvre protégée par une vitre,  mais avait dégradé très légèrement  le cadre entourant cette dernière.

l’ONG Greenpeace a dénoncé des peines de prison disproportionnées pour une manifestation qui a causé des dommages mineurs au cadre d’un tableau  et aucun à la toile. Ces condamnations sont une nouvelle étape dans la répression des manifestations pacifiques pour l’écologie. En juillet, cinq militants de la même organisation, qui avaient mis en place le blocage d’une autoroute, avaient été condamnés à quatre ans de prison par la justice britannique, le fondateur, Roger Hallam, avait lui été condamné à cinq ans pour avoir préparé cette action ( voir article ici ).

Pour protester contre ces condamnations, toujours ce vendredi, des militants de  » Just Stop Oil  » ont à nouveau aspergé de soupe deux tableaux de Vincent Van Gogh à la National Gallery de Londres. Les peintures ont été retirées, elles sont en cours d’examen, elles ne sont pas endommagées. Les trois activistes ont été arrêtés.

Samedi matin, 12 canoës ont bloqué l’accès au port de navires de croisière de Marseille pour dénoncer la pollution causée par les mastodontes de la mer. Trois navires de croisière, un ferry ont dû attendre en mer en raison d’une action des activistes d’Extinction Rébellion et des membres du collectif Stop croisières. Vers 7 heures du matin, le navire AIDAstella a dû faire demi-tour, les canoës s’étant positionnés à l’entrée de la rade nord, l’empêchant d’entrer dans le port. Ce navire d’une capacité de deux mille personnes devait faire escale dans la deuxième ville de France. Deux autres navires de croisière, le MSC World Europa, sixième plus gros paquebot au monde avec plus de 2 600 cabines, six mille passagers, treize restaurants, un centre commercial et le Costa Smeralda devaient aussi accoster, ils ont dû patienter au large. Un ferry venant de Corse a dû aussi attendre.

Sur les canoës gonflables, alignés, une vingtaine d’activistes équipés de gilets de sauvetage avaient déployé des banderoles comme « ça sent le gaz » ou « on est très en colère contre MSC Croisières ». Stop croisières dénonce la pollution de l’air causé par ces navires, véritables villes sur l’eau, avec un impact négatif sur la santé des populations et la biodiversité marine. Le collectif pointe aussi les conditions de travail à bord. L’action s’est terminée vers 9h30, les 21 écologistes ont été délogés et arrêtés par la gendarmerie maritime.

En 2022, le port de Marseille a accueilli 1,5 million de croisiéristes, 2,5 million en 2023. L’hostilité grandit en Europe face à l’industrie des croisières, source de revenus pour les villes escales mais jugée nuisible à la santé des riverains et à l’environnement par son gigantisme. Ces dernières années, Venise ou Amsterdam ont interdit leur centre-ville aux géants des mers. Selon une étude de l’ONG Transport et Environnement, les bateaux de croisière naviguant dans les eaux européennes en 2022 ont émis plus de 8 millions de tonnes de CO2, soit l’équivalent de 50 000 vols Paris-New York.

Samedi, environ 1000 manifestants d’Extinction Rébellion ont profité d’un mouvement de grève des forces de police néerlandaises pour bloquer une grande artère de circulation à La Haye, appelant à l’abolition des subventions gouvernementales annuelles d’un montant de 46 milliards d’euros pour les entreprises de combustibles fossiles. Les activistes climatiques portaient des banderoles indiquant « Stop Fossil Subsidies » et scandaient des slogans  « les océans se lèvent et nous aussi ». Plusieurs militants ont installé des tentes et des chaises de camping sur l’autoroute, indiquant leur intention d’y passer la nuit.

La ville de La Haye avait averti les manifestants que le blocage de l’autoroute était illégal et les avait encouragés à se déplacer dans un champ voisin. Cette manifestation fut l’une des actions les plus perturbatrices prises par Extinction Rebellion aux Pays-Bas. La police a tardivement dégager la route peu après 17 heures après la conclusion de leur propre manifestation, à 19 heures, elle a été réouverte à la circulation.

La police néerlandaise a procédé à l’arrestation de  370 militants.

Ce samedi 14 septembre dans le nord-est du Honduras, l’un des endroits les plus dangereux au monde pour les militants écologistes, Juan Lopez a été tué alors qu’il se trouvait dans sa voiture après s’être rendu à Tocoa, il y était conseiller municipal. Le militant accusait le groupe minier Los Pinares d’exploiter une mine à ciel ouvert dans des conditions qui portent atteinte à la réserve forestière de Botaderos à 220 km au nord-est de Tegucigalpa. Cette réserve compte des arbres de grande valeur et des espèces d’animaux menacés d’extinction, ainsi que des gisements archéologiques précolombiens.

En novembre 2021, Il avait subi des menaces le prévenant qu’il lui arriverait la même chose qu’à Berta Caceres (voir article ici), une célèbre défenseuse de l’environnement, abattue le 2 mars 2016. L’écologiste a été inhumé ce dimanche, «Ils ont tué Juan Lopez, mais pas sa lutte», pouvait-on lire sur une banderole placée sur le cercueil du militant.

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« Je n’ai mordu personne ». Ce mardi, tribunal judiciaire de Castres, une jeune femme interpellée à Saïx, le 18 février 2024, comparaissait pour des faits qui ont eu lieu lors d’un rassemblement des opposants à l’autoroute A 69. Un rassemblement pacifique qui avait fini en affrontement quand un groupe de personnes vêtues de noir et cagoulées ont jeté des projectiles sur les gendarmes. Six personnes avaient été interpellées. C’est l’une d’elles qui était jugée ce mardi. Une militante comparaissait non pas pour des jets de projectiles, mais pour être suspectée d’avoir mordu un gendarme lors de son interpellation. À la barre, la jeune femme conteste tout. Elle n’a jeté aucun projectile, n’a mordu personne et décrit au contraire une arrestation musclée. Le jour de l’interpellation, cette dernière était tout de noir vêtue et cagoulée afin de se protéger de la repression.

Pour le procureur, « il faut envoyer un signal », un « avertissement », la défense rappelle que ce sont des militants écologistes et qu’ils se mobilisent pour la planète. Le tribunal condamne la jeune femme à 5 mois de prison avec sursis, ainsi qu’une amende de 400€ avec sursis. Elle devra indemniser le gendarme mordu à hauteur de 600€.

Samedi matin, Amsterdam, les activistes d’Extinction Rebellion (XR) se sont enchaînés aux grilles du tunnel menant à l’entrée du Rijksmuseum. Les militants pour le climat ont déployé vers 8h30 deux grandes banderoles demandant au musée de « Dire non à ING » (Banque Internationale Nederlanden Groep) et « No art on a dead planet » (Pas d’art sur une planète morte). Les activistes protestent contre le sponsoring du musée par la banque ING, un des plus gros moteur de la crise climatique. Selon un porte-parole d’XR: « En acceptant de l’argent d’ING, le musée offre à ce gros pollueur l’occasion de dissimuler son aspect sale derrière des chefs-d’œuvre de l’histoire néerlandaise. Il faut que cela cesse ».

La police néerlandaise a d’abord demandé aux activistes de se déplacer pour mener leur action à un autre endroit, sur la Museumplein, les manifestants ont refusé de bouger. Les forces de l’ordre ont donc entrepris de briser les liens utilisés par les activistes pour s’enchaîner. Une vingtaine de militants ont été interpellées.