Au moins 700.000 Catalans ont manifesté ce mardi à Barcelone dans le cadre d’une grève générale visant à dénoncer les violences policières ayant émaillé le référendum interdit de dimanche. Alors que différents défilés paralysaient des rues du centre, plusieurs manifestations indépendantistes ont eu lieu depuis mardi matin notamment devant le siège du Parti Populaire (conservateur), au pouvoir en Espagne, et devant la préfecture. Les manifestants scandaient «Forces d’occupation dehors! Les rues seront toujours à nous».

Plusieurs syndicats de police se plaignent de « harcèlement » de la part de la population. Depuis lundi soir, des rassemblements se forment autour d’hôtels et de commissariats. Des centaines de policiers et les gardes civils, envoyés en renfort en Catalogne avant le référendum, ont été délogés de leurs hôtels par des indépendantistes. À Pineda de Mar, à 70km au nord de Barcelone, la police catalane, les Mossos d’Esquadra, a dû se déployer pour protéger leur hôtel. «Je n’ai jamais vécu une situation pareille, l’intégrité physique de policiers est menacée. Ils fuient d’hôtel en hôtel, ils sont poursuivis, ils sont comme des rats qui doivent se cacher», a déclaré à un porte-parole du syndicat SUP, majoritaire dans la police.

Des équipes du FC Barcelone aux salariés de la cathédrale de la Sagrada Familia, la grève est visible dans tous les secteurs. Les universités publiques et les transports sont également touchés. Le port de Barcelone, troisième d’Espagne, et le marché alimentaire de gros de Catalogne, l’un des plus importants d’Europe, sont presque à l’arrêt. Il n’y a ni activité maritime ni terrestre: seul un service minimum est assuré, permettant la circulation des passagers et des produits périssables ou dangereux.

La manifestation à Barcelone

La manifestation à Barcelone

Des barrières en fil barbelé assortis de policiers aux boucliers et matraques dégainés et de quelques militaires avaient été déployés à plusieurs endroits devant la représentation espagnole de la Rue de la Science à Bruxelles. Une centaine de manifestants se sont toutefois rassemblés à une cinquantaine de mètres de l’ambassade et ont entonné des slogans en solidarité avec le peuple catalan qui a souffert d’une lourde répression hier lors du référendum pour son indépendance. Malgré les 800 blessés et un mort (décédé d’une crise cardiaque alors qu’il se faisait matraquer), le « Oui » a été écrasant avec plus de 90% de votes et plus de 40% de participations (hormis les nombreuses urnes saisies par la police espagnole).

Manifestation de solidarité avec le peuple catalan

Et quelques images de Catalogne:

Manifestation de solidarité avec le peuple catalan

La police espagnole est intervenue en force dimanche en Catalogne pour empêcher la tenue d’un référendum d’autodétermination. Au moins 92 personnes ont été blessées ont annoncé les services de santé de la région. Au total, 465 personnes ont reçu une assistance médicale. Les policiers anti-émeutes ont utilisé des balles en caoutchouc à Barcelone où des milliers de personnes étaient descendues dans la rue tôt le matin pour prendre part au scrutin. Les manifestants ont aussi tenté de protéger les bureaux de vote lorsque la police y a pénétré de force pour saisir des urnes et le matériel de vote.

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Suite à la sévère répression qui a frappé les Catalans qui souhaitaient voter au référendum, un rassemblement aura lieu demain à Bruxelles à 18h devant l’ambassade d’Espagne, Rue de la Science 19.

Rassemblement en solidarité avec la Catalogne

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Rassemblement en solidarité avec la Catalogne

La Garde civile a saisi 2,5 millions de bulletins de vote, quatre millions d’enveloppes et 100 urnes dans un entrepôt à Igualada à proximité de Barcelone, trois jours avant le référendum d’autodétermination interdit de dimanche. La police a ainsi trouvé des urnes pour la première fois depuis qu’elle multiplie les opérations en Catalogne pour saisir du matériel de vote afin d’empêcher le référendum, organisé par le gouvernement indépendantiste catalan et interdit par la Cour Constitutionnelle. Les urnes étaient destinées au FC Barcelone. La police avait déjà saisi plusieurs millions de bulletins de vote la semaine dernière. La majorité des habitants de la Catalogne souhaite un référendum légal, mais le gouvernement de Madrid et la justice sont décidés à l’interdire, quitte à faire bloquer l’accès aux bureaux de vote par les forces de l’ordre massivement déployées dans la région, avec plus de 10.000 policiers et gardes civils en renfort.

L’opération policière à Igualada

L'opération policière à Igualada

A moins de deux semaines du référendum pour l’indépendance de la Catalogne, le gouvernement espagnol multiplie pressions et répression pour tenter d’empêcher la tenue du scrutin. Hier 19 septembre, Madrid a procédé à une mise sous tutelles des finances de la région par le Ministère espagnol de l’économie pour empêcher que ses fonds (€1,4milliards récoltés via les impôts régionaux) ne financent la tenue du référendum. La garde civile avait déjà saisi 1,5 million d’affiches, tracts et dépliants liés au scrutin et 45.000 convocations (80% du total) destinées aux assesseurs des bureaux de vote. Dans la pratique, c’est Madrid qui devra désormais payer les salaires des fonctionnaires, les allocations sociales et les services publics à la place de Barcelone qui le faisait jusqu’alors.

Ce matin du 20 septembre, des milliers de Catalans sont descendus dans les rues aux cris de « Les forces d’occupation dehors » et « nous voterons pour être libres », suite à l’arrestation de 13 membres du gouvernement régional et à 22 perquisitions. Enfin, encore un coup de chaud en début d’après-midi lorsque la garde civile a pris d’assaut le gouvernement catalan, envahissant le Ministère de l’Economie et divers organismes chargés des finances catalanes dont l’Agence du Trésor et le Ministère des Affaires Sociales. Les divers partis indépendantistes appellent leurs sympathisants à se mobiliser. Enfin, aux alentours de 15h, au moment d’écrire cet article, un face à face tendu a toujours lieu entre manifestants indépendantistes et policiers autour du siège de la CUP (Unité Populaire, gauche radicale).

Le gouvernement espagnol multiplie pressions et répression contre le réferendum

Le gouvernement espagnol multiplie pressions et répression contre le réferendum

Finalement, Nekane est sortie de prison cantonale de Zurich en début de soirée. On ne connait pas encore le détail de sa situation juridique. il se pourrait qu’elle soit en liberté provisoire le temps que les services compétents se prononcent sur sa demande de statu de réfugiée politique. Il se pourrait qu’en cas de refus, la procédure d’expulsion soit lancée.

Nekane Txapartegi

Nekane Txapartegi

A Madrid, l’Audiencia Nacional a constaté hier 14 novembre que la peine prononcée en 2009 contre Nekane était prescrite. Or c’était sur cette base que la justice espagnole avait formulé à la Suisse une la demande d’extradition de Nekane. Par ordonnance séparée, l’Audiencia Nacional a déclaré la demande d’extradition sans objet et demandé d’informer les autorités et interpol qu’il n’y a plus de mandat d’arrêt contre Nekane. Les autorités espagnols ont trois jours (jusqu’au 17 septembre) pour faire recours mais ce recours est peu probable puisque le ministère s’était lui-même prononcé en faveur du constat de la prescription de la peine. On attend donc la libération de Nekane de sa prison suisse d’un moment à l’autre.

Mise à jour 17.30: Zurich refuse de libérer Nekane et veut tout de même l’expulser vers l’Espagne, voir l’article.

Manifestation pour Nekane à Genève (archive)

Manifestation pour Nekane à Genève (archive)

Dans le cadre des deux semaines d’action en solidarité avec Nekane Txapartegi (15-30 sept), de l’ouverture du nouveau procès de Nadia Lioce (15 sept) et de l’ouverture du procès de Mesale Tolu le 11 octobre, le Secours Rouge vous invite à son Apéro Antirep’ mensuel. De courtes vidéos informatives seront projetées, et une table de presse sera tenue au bénéfice de Nadia Lioce.
Mise à jour: Vu la récente libération de Nekane, la soirée se fera au bénéfice de Nadia Lioce et de la campagne contre le régime 41bis.

Nekane est une militante basque persécutée par l’Etat Espagnol. Après avoir été torturée et violée par des policiers, elle a vécu en exil 10 ans en Suisse. elle y a été arrêtée en avril 2016 suite à une demande d’extradition de l’état espagnol. En savoir plus. (Mise à jour: Nekane a été libérée ce 15 septembre)

Nadia est une combattante des BR-PCC (Brigades Rouges – Parti Communiste Combattant) emprisonnée depuis 2003, en isolement absolu 41bis depuis 2005. Un nouveau procès s’ouvre contre elle pour sa lutte contre les conditions inhumaines de détention. En savoir plus.

Mesale est une journaliste et militante féministe de l’Union des Femmes Socialistes née en Allemagne, emprisonnée en Turquie depuis avril ‘17 pour avoir participé aux enterrements de militantes assassinées par la police turque et par Daesh. En savoir plus.

Ce samedi 23 septembre à partir de 19h au Local Sacco Vanzetti, 54 Chaussée de Forest à 1060 Saint-Gilles.

Liberté pour Nekane, Nadia et Mesale!

Mardi, le parquet a ordonné à toutes les forces de police (garde civile, police nationale, Mossos d’Esquadra) de la région catalane d’empêcher la tenue du référendum qui se tiendra le 1er octobre prochain pour « l’avenir politique de la Catalogne », pour son indépendance. « Les fonctionnaires de police adopteront directement les mesures nécéssaires pour saisir les moyens ou instruments destinés à préparer ou organiser le référendum illégal », évoquant ainsi la saisie des urnes, enveloppes électorales, manuels d’instructions, formulaires, propagandes, matériel informatique,…

Hier, mercredi, le parquet espagnol a ordonné aux procureurs de Catalogne qu’ils citent à comparaître les maires prêts à organiser le scrutin. Ce qui représente actuellement 712 maires (sur un total de 948). Il a également demandé à ce que les maires qui refuseraient de se présenter soient arrêtés. La CUP (Candidature d’Unité Populaire – Pays Catalans) a déjà annoncé que ses maires ne se présenteraient pas devant le procureur.

Catalogne: Madrid multiplie les mesures pour empêcher le référendum du 1er octobre

Entre 1.500 et 2.000 personnes dont des délégations andalouses, galiciennes et bretonnes ont manifesté pour l’amnistie de Lola et Marina (deux prisonnières catalanes membres du collectif des prisonnières politiques basques emprisonnées à Rennes). Le matin un hommage a été rendu à Gustau Munoz jeune communiste tué par la Garde Civile le 11 septembre 1978.

Manifestation pour la libération des prisonnières catalanes.

Manifestation pour la libération des prisonnières catalanes.