La société Peregrine Technologies propose un logicel qui accélére l’accès des services de police locaux aux données de surveillance. Un des fondateurs était cadre chez Palantir, où il avait passé des années au Moyen-Orient à collaborer avec l’armée américaine. Là-bas, il exploitait des ensembles de données de renseignement disparates pour aider à identifier les membres de l’État islamique en Syrie. L’équipe de Peregrine a travaillé 18 mois au sein du département de police de San Pablo sur des affaires majeures afin de comprendre comment les services de police locaux pouvaient mieux exploiter les données disponibles pour résoudre des enquêtes.

En entrant un nom ou une adresse dans l’application web de Peregrine, le logiciel analyse rapidement les archives judiciaires, les rapports d’arrestation, les entretiens policiers, les transcriptions de caméras corporelles, les relevés des contrôles de plaques minéralogiques, et tout autre ensemble de données policières disponibles, pour trouver des correspondances. Les centres de surveillance high-tech, (Real-Time Crime Centers, RTCC), nécessitent des équipements et des logiciels coûteux, ce qui les rend généralement accessibles uniquement aux grands services de police. Le logiciel de Peregrine permet de rendre les RTCC beaucoup plus abordables et accessibles. À ce jour, Peregrine a conclu 57 contrats avec diverses agences de police et de sécurité publique à travers les États-Unis, d’Atlanta à Los Angeles. En 2023, le chiffre d’affaires de l’entreprise a triplé, passant de 3 millions à 10 millions de dollars. Cependant, le coût réduit des RTCC, et donc leurs multiplication, suscite des préoccupations chez les défenseurs de la vie privée, en raison du risque accru de surveillance indiscriminée, car leur fonctionnement repose essentiellement sur des technologies qui portent atteinte à la vie privée.

En parallèle de la convention du Parti démocrate Américain qui a débuté lundi à Chicago, des manifestants pro-palestiniens ont brièvement ouvert une brèche dans le périmètre de sécurité extérieur de la convention. Prise sous des jets de bouteilles et de gazages au poivre, la police a violament repoussé les manifestants . 20.000 personnes étaient présentes revendiquant la fin du génocide à Gaza et sommant le Parti démocrate à cesser toute aide américaine à Israël.

Ce mardi des manifestants se sont à nouveau rassemblés sous les mêmes revendications que la veille devant le consulat israélien à Chicago. Dès leur arrivée, le département de Police a renforcé la sécurité de la zone, déployant un grand nombre de policiers armés de matraques et d’agents en casques anti-émeute. La police a arrêté et repoussé les manifestants confisquant leurs pancartes et drapeaux alors qu’ils tentaient de former un cortège et de prendre la rue. Des slogans tels que « Le monde entier regarde ! » et « Free Palestine » ont résonné dans de la ville. Au cours des événements, 15 personnes ont été arrêtées, dont trois journalistes.

Un tribunal russe a jugé à huit clos et a condamné jeudi 15 août une citoyenne russo-américaine à 12 ans de prison pour «haute trahison». Lors des tout premiers jours du conflit russo/ukrainien, elle avait envoyé environ 51 dollars  ( 46 euros ) à l’ONG Razom qui fournit une assistance médicale et matérielle à l’Ukraine. Ksenia Karelina, jeune femme originaire d’Ekaterinbourg, vivait en Californie aux Etats-Unis, où elle a émigré il y a plus de dix ans et obtenu la nationalité américaine. Elle a été arrêtée en février alors qu’elle rendait visite à ses grands-parents sur le sol russe. C’est lors d’un contrôle que les agents des forces de sécurité russes ont découvert le don en faveur de l’Ukraine sur son téléphone.

Depuis le début de l’offensive russe en Ukraine en février 2022, des milliers de personnes ont été sanctionnées, menacées ou emprisonnées en raison de leur opposition au conflit. Les procès pour « haute trahison » ont été multipliés et sont toujours assortis de lourdes peines.

La Chambre des représentants a adopté jeudi un amendement interdisant au département d’État de citer les statistiques du ministère de la santé de Gaza sur le nombre de tués par l’armée dans le génocide à Gaza (environ 39 500 à ce jour). Ce projet a été voté par groupe bipartisan de législateurs (démocrates et républicains). Il doit encore passer devant le Sénat pour être effectif. Le ministère de la santé de Gaza est cité par le département d’État et les agences de presse depuis des décennies.

Des Palestiniens évacuent une personne décédée d'un site touché par un bombardement israélien à Khan Younis, dans le sud de la bande de Gaza, le samedi 13 juillet 2024

Des Palestiniens évacuent une personne décédée d’un site touché par un bombardement israélien à Khan Younis, dans le sud de la bande de Gaza, le samedi 13 juillet 2024

Hier, mercredi 24 juillet, une manifestation de plusieurs milliers de personnes s’est tenue à Washington contre la venue de Netanyahu au Congrès états-uniens et contre la complicité des États-Unis dans le génocide du peuple palestinien.

Cette manifestation a donné lieu à des affrontements lorsque les forces de l’ordre ont empêché les manifestant·es de s’approcher trop du bâtiment. Neufs personnes ont été arrêtées.

Par ailleurs, avant l’arrivée de M. Netanyahu, des activistes ont tenté de lui barrer la route vers le Capitole mais, ils ont été évacués par la police. Enfin, six personnes ont été arrêtées dans l’hémicycle après avoir tenté de perturber le discours.

Les forces de l’ordre s’attendaient à de telles protestations et avaient pour l’occasion considérablement renforcé la sécurité autour du Capitole, en fermant plusieurs routes pendant la majeure partie de la semaine. Mercredi matin, des ouvriers avaient érigé une clôture métallique autour de la Maison Blanche, tandis que de hautes barrières en acier entouraient le Capitole.

Notons que des employés du Congrès ont de leur côté fait grève pour appeler à un cessez-le-feu à Gaza.

Les forces de l'ordre avaient considérablement renforcé la sécurité autour du Capitole pour préparer la venue de Netanyahu

Les forces de l’ordre avaient considérablement renforcé la sécurité autour du Capitole pour préparer la venue de Netanyahu

Lors du sommet de Vilnius, en juillet 2023, les pays membres de l’Otan ont adopté de nouveaux plans de défense régionaux visant à faire face à « toutes les menaces, y compris sans préavis ou sur court préavis », selon une approche à « 360 degrés ».

Pour répondre à ce nouveau plan, les pays membres se sont engagés de mettre à la disposition de l’Otan toutes les « forces, capacités et ressources nécessaires ». Ce qui suppose de relever plusieurs défis, à commencer, selon une analyse récemment rendue publique, par celui consistant à aligner entre 35 et 50 brigades supplémentaires. L’effectif d’un brigade varie de 3000 à 5000 hommes. Les effectifs des armées de l’OTAN devraient donc gonfler de 105 000 à 250 000 soldats.

Cet effort devrait reposer en partie sur l’Allemagne (ce qui est confirmé par un rapport interne du ministère allemand de la Défense, intitulé « Préparation opérationnelle et soutien aux forces armées »). La Bundeswehr porterait ainsi son effectif à 272 000 hommes, en trouvant 75 000 recrues supplémentaires. D’où le projet de rétablir un service militaire d’au moins six mois, basé sur le volontariat. Des efforts particuliers en matière de défense anti-aérienne lui sont également demandés, au vu de sa location géographique stratégique pour l’alliance.

Action contre le sommet de l'OTAN à Lisbonne (archive)

Action contre le sommet de l’OTAN à Lisbonne (archive)

Jeudi 4 juillet (jour de la fête nationale états-unienne), une manifestation pro-palestinienne réunissant plusieurs centaines de personnes se déroulait dans le centre de Philadelphie. Certains manifestant·es ont brulé plusieurs drapeaux, dont celui des États-Unis. La manifestation s’est ensuite heurtée à un dispositif policier important stationné dans les rues adjacentes, menant à 6 arrestations.

Manifestant·es pro-palestinien·nes brulant des drapeaux états-uniens à Philadelphie

Manifestant·es pro-palestinien·nes brulant des drapeaux états-uniens à Philadelphie

Julian Assange a quitté, dans la nuit de lundi à mardi, le Royaume-Uni et la prison de haute sécurité de Belmarsh, où il était incarcéré depuis 2019. Il a accepté de plaider coupable pour « complot pour obtenir et divulguer des informations relevant de la défense nationale » et devrait être condamné à 62 mois de prison, déjà purgés en détention provisoire à Londres.  Cet accord judiciaire ne constitue pas une victoire totale étant donné que Julian Assange devrait plaider coupable, lors de sa comparution mercredi à 09h00 locales (01h00 HB) devant un tribunal fédéral des îles Mariannes, territoire américain du Pacifique. C’est ce tribunal qui devrait avaliser l’accord conclu entre la justice américaine et Julian Assange.

 

Vendredi 31 mai, des affrontements se sont déroulés entre d’une part les polices locales et de l’état et d’autre part les étudiants pro-palestiniens de l’université de Californie à Santa Cruz. Des policiers en tenue anti-émeute ont pris d’assaut un barrage qui bloquait l’accès principale du campus depuis le début de la semaine. Environ 80 personnes ont été arrêtées. Les étudiants diplômés de l’université de Santa Cruz mènent quant à eux une grève depuis près de deux semaines pour protester contre le traitement réservé par le système universitaire aux manifestants pro-palestiniens. La grève devrait s’étendre à trois autres campus cette semaine. Le lendemain, des affrontements entre policiers et plusieurs centaines d’étudiant·es pro-palestiniens se sont déroulés à l’occasion de la cérémonie de remise des diplômes de l’Université de Chicago. Les manifestant·es protestaient évidemment contre le génocide et les accords commerciaux entre l’université et Israël mais aussi, contre la décision de celle-ci de retenir les diplômes d’au moins quatre étudiants de dernière année en raison de leur participation à un campement pro-palestinien sur le campus (qui avait été expulsé le 7 mai). Plusieurs personnes ont reçu du gaz poivre tandis qu’une autre a été arrêtée.

Arrestation de quelques 80 étudiants·es pro-palestiniens à l'UC Santa Cruz

Le mois dernier (le 1er mai 2024), la Chambre des représentants des États-Unis a adopté à une écrasante majorité un projet de loi qui assimile les critiques contre Israël en tant que projet colonial raciste à de l’antisémitisme. Concrètement le projet de loi reprend une définition de l’antisémitisme créée par « l’Alliance internationale pour la mémoire de l’Holocauste » (IHRA). Or cette définition affirme notamment, que déclarer que « l’existence d’un État d’Israël est une entreprise raciste » ou encore que comparer la politique israélienne contemporaine à celle des nazis, est antisémite. Ce projet de loi a été voté en réaction aux nombreux mouvements étudiants qui dénoncent le génocide en Palestine (voir notre article). Il doit encore être voté par le Sénat avant de devenir une loi.

Arrestation d'un étudiant pro-palestinien à l'université d'Emory à Atlanta

Arrestation d’un étudiant pro-palestinien à l’université d’Emory à Atlanta