Fin mai 2018 l’entreprise Amazon avait vendu son logiciel de reconnaissance faciale « Rekognition » à la police d’Orlando. Ce logiciel peut identifier les objets, les personnes, le texte, les scènes et les activités, ainsi que détecter tout contenu dit « inapproprié ». Il est ainsi capable de reconnaître un individu parmi des milliers de clichés ou vidéo (voir notre article).

Ce vendredi, un groupe d’employés d’Amazon ont écrit une lettre au chef de l’entreprise Jeff Bezos, pour lui demander d’arrêter de vendre ce type de logiciels à la police. Ces employés estiment que, au vu de la militarisation de la police états-unienne; des attaques contre les militants noirs et les déportations des migrants, il serait dangereux de mettre un tel outil de surveillance entre les mains du gouvernement.

Ces employés espèrent obtenir les mêmes résultats que les employés de Google qui avaient obtenus la fin du partenariat entre leur entreprise et le Pentagone concernant l’amélioration de drones (voir notre article).

caméra vidéosurveillance

caméra vidéosurveillance

Le jour de l’investiture de Trump, la police avait violemment réprimé une marche anticapitaliste et antifasciste dans le centre-ville de Washington DC. Le ministère de la Justice avait inculpé 234 manifestants personnes de multiples crimes. Le premier procès a commencé en novembre 2017, le jury a alors acquitté les six accusé.e.s de tous les chefs d’accusation. En janvier, le gouvernement a abandonné les accusations portées contre 129 personnes, mais a décidé de poursuivre les 44 cas restants.

Toutes les accusations ont été dernièrement levées pour 10 de ces 44, après qu’il est devenu clair que les procureurs avaient dissimulé des preuves pouvant disculper les accusé.e.s. Il a été en effet révélé lors d’une audience que le bureau du procureur avait caché jusqu’à 69 enregistrements vidéo et avait menti devant le tribunal, affirmant qu’ils n’avaient aucun autre enregistrement que la seule vidéo au centre des allégations de conspiration soutenues par le gouvernement. Le président de la Cour Supérieure de Washington DC a condamné l’équipe de procureurs pour ne pas avoir respecté leurs obligations. Toutes les accusations ont été rejetées contre le groupe des dix accusés concernés. Les sanctions pourraient également conduire au rejet des accusations pour l’ensemble des 44 accusé.e.s restant.e.s.

Plus de détails ici

Nassage et gazage de manifestants le jour d’investiture de Trump

Sept personnes accusées d’avoir participé à la manifestation contre l’inauguration de la présidence de Donald Trump du 26 juin 2016 ont été acquittées, le jeudi 29 mai. Quatre autres personnes ont vu leur accusation de participation à une émeute tomber mais seront tout de même jugées pour des délits mineurs.

Ces acquittements ont pour cause le fait que le département de justice de DC avait omis de communiquer des preuves à la défense. Il s’agissait de vidéos de la manifestation transmises à la justice par le groupe « Project Veritas », un groupe d’extrême droite pro-Trump qui documente et filme les actions des anti-fascistes et les militants de gauche.

La manifestation contre l’inauguration de la présidence de Donald Trump avait rassemblé des centaines de milliers de personnes parmi lesquelles se trouvait un bloc anti-fasciste et anti-capitaliste. Des affrontements avaient alors eut lieu entre ce bloc et la police qui avait alors arrêté 230 personnes.

Dès le début de la procédure le département de justice de DC avait cherché à diviser les accusés en proposant à certains de collaborer afin d’obtenir des sentences moins élevée. Cependant la majorité des accusés a décidé de faire front commun.
Par ailleurs dans le cadre de l’enquête le département de la justice de DC avait également obtenu l’accès aux données d’un site anti-trump (voir notre article) En janvier 129 accusés avaient également été acquittés. Plusieurs douzaines de personnes sont toujours sous le coup d’une procédure judiciaire. La campagne de solidarité contre les personnes encore accusées continue (plus d’infos ici)

Appel à la solidarité avec les prisonniers du J20 (archive)

Des affrontements ont éclaté dimanche à Portland, en Oregon, entre des antifas et des membres d’une organisation d’extrême-droite. Plusieurs rassemblements étaient prévus dans la ville pour dimanche, le premier étant un rassemblement contre la brutalité policière, co-organisé à 14h par la Direct Action Alliance et par Empower Portland. Un rassemblement du « groupe de prière patriotique » d’extrême-droite devait commencer à 17h, et, enfin, les militants antifas avaient appelé à marcher contre le rassemblement d’extrême droite à partir du rassemblement de Direct Action Alliance et d’Empower Portland.

Ce dernier appel à donné lieu à plusieurs affrontements entre des groupes de plusieurs centaines de personnes, au cours duquel du pepper spray a été massivement utilisé par les deux camps et par la police. Des feux d’artifice, des bouteilles, des pierres et des billes de roulements ont été utilisés. Quatre personnes ont été arrêtées. Ces incidents surviennent au premier anniversaire de violents affrontements entre antifas et partisans de Trump qui avait débouchés sur 14 arrestations à Portland (voir notre article)

La police escorte les manifestants d’extrême-droite

La police escorte les manifestants d'extrême-droite

Nous avions parlé de la pétition de travailleurs de Google demandant que l’entreprise renonce à offrir ses compétences au Pentagone pour améliorer l’efficacité des drones (voir notre article). Il s’agissait plus précisément, dans le cadre du programme Maven, du logiciel ouvert d’apprentissage automatique TensorFlow qui permettait par exemple d’identifier de manière automatisée des bâtiments, des véhicules ou des humains figurant sur des images. Un contrat à plusieurs dizaines de millions de dollars qui constituait un pas vers les drones-tueurs autonomes.

C’est finalement plus de 4.000 travailleurs de chez Google qui ont signé la pétition et ils ont eu gain de cause: Google a décidé de ne pas renouveler ce contrat avec la Pentagone quand il arrivera à échéance, c’est à dire l’an prochain. Reste que, a priori, des technologies issues du programme Maven ont déjà été utilisées en opération. Cela ne va pas dire que Google renonce à toute relation avec le Pentagone. Ainsi, membre du conseil d’administration d’Alphabet (la maison-mère de Google), Eric Schmidt fait partie du Conseil d’innovation de la Défense, tout comme Milo Medin, l’un des vice-présidents de Google.

Image prise d’un drone-tueur Reaper

Image prise d'un drone-tueur Reaper

Cette semaine l’entreprise Amazon a vendu à la police d’Orlando son logiciel de reconnaissance faciale « Rekognition ». Celle-ci l’a testé en le connectant à cinq de ses caméras de surveillance.

Ce logiciel peut identifier les objets, les personnes, le texte, les scènes et les activités, ainsi que détecter tout contenu dit « inapproprié ». Il est ainsi capable de reconnaître un individu parmi des milliers de clichés ou vidéo.

Amazon reste dans sa logique de service « low-cost » en proposant notamment une version gratuite. Les utilisateurs payants, auront accès à un service de support gratuit et proactif dans lequel l’entreprise contacterait les services de police abonnés pour s’assurer que tout se passe bien.

Caméra de surveillance à 360°

Caméra de surveillance à 360°

Le service Securus permet à la police d’avoir accès à la localisation d’un téléphone mobile état-uniens sans avoir recours à un mandat. Ce système utilise les données des principaux opérateurs de télécommunication présents aux Etats-Unis. Cette technique est similaire aux systèmes que les compagnies publicitaires utilisent afin de récolter des données sur leurs clients.

La révélation de l’existence du système Securus a lieu, alors que la cours suprême des Etats-Unis est en train de statuer sur la légalité de l’obtention par la police de la position d’un téléphone mobile sans mandat.

Une tour de télécommunication

Une tour de télécommunication

Le 9 mars à midi, des agents fédéraux ont arrêté un militant connu sous le nom de « Dallas », figure bien connue du mouvement antifasciste à Austin. Le 13 novembre 2016, Dallas avait été brutalement arrêté, au point d’avoir eu le cou brisé. Les policiers n’ont pas laissé l’ambulance l’emmener et il a dû passer la nuit en prison dans cet état, ce qui aurait pu lui couter la vie. Il a survécu et s’est rétabli lentement après une chirurgie invasive, portant une minerve pendant des mois.

Au cours des dernières années, la lutte antifasciste à Austin, au Texas, a connu un développement spectaculaire. La semaine suivant l’élection de Trump, trois manifestations anti-Trump ont eu lieu. Le 13 novembre, six manifestants, dont « Dallas », ont été arrêtés et accusés de divers chefs d’inculpations allant de l’arrestation à l’agression. Le département de police d’Austin a fait dire à la presse que les six manifestants arrêtés étaient des membres du groupe maoïstes Red Guards.

La dernière arrestation de « Dallas » est liée à l’activité d’un agent provocateur, qui a accusé Dallas de l’avoir agressé. Dallas a été brutalement arrêté le 13 février dernier. Il avait été libéré après 5 jours de détention sous une caution de 70.000 $. Sa fiancée a été arrêtée le 8 mars alors qu’elle sortait de son échographie de neuf semaines. C’est le lendemain matin, alors que Dallas et un ami se dirigeaient vers le bureau de cautionnement qu’il a été ré-arrêté pour possession illégale d’une arme à feu. Cette arme était chez sa fiancée (et était légalement enregistrée par elle). Dallas ne peut pas avoir une arme parce qu’il a un passé « criminel » (il a été condamné pour un graffiti lorsqu’il avait 17 ans, il y a près de 20 ans). Il est toujours détenu, il risque 30 ans de prison…

Manifestants antifascistes à Austin

Manifestants antifascistes à Austin

L’armée américaine, dans le cadre de son programme de développement d’armes non létales, le Joint Non-Lethal Weapons Program, a révélé un prototype de laser capable de produire des sons. Ce Laser-Induced Plasma Effect, ne diffuse pas ces bruits à partir d’un enregistrement: il les produit lui-même. Il s’appuie sur un laser femtoseconde qui produit des impulsions ultra-courtes pendant 10 à 15 secondes. Lors de ce laps de temps, le laser frappe les électrons des molécules d’air pour créer un champ de plasma: une matière constituée de charges électriques libres très sensible aux effets électromagnétiques. Ce champ est ensuite traversé par un deuxième nanolaser dont les impulsions permettent de générer du bruit et de la lumière.

La différence de cette solution par rapport à un haut-parleur type LRAD déjà utilisés par les polices (voir notre article) ? Au lieu de “sortir” d’une enceinte, elle produit les sons à un point spécifique et distant dans l’espace. Si bien que les personnes situées entre la cible et l’arme n’entendent rien des bruits qu’elle produit. En fonction de sa taille, l’appareil pourrait générer des sons à une distance de 5 à 30 kilomètres. D’ici trois ans, le laboratoire espère pouvoir produire non plus de simples sons mais des mots intelligibles ou des imitations de sons précis. En simulant par exemple le bruit d’une balle.

Voir la vidéo de démonstration[->]

Le Laser-Induced Plasma Effect

Le Laser-Induced Plasma Effect

Le vendredi 27 avril, quatorze activistes pro-palestiniens de la Jewish Voice for Peace (JVP) ont été arrêté.es lors d’une manifestation devant le bureau du sénateur Chuck Schumer (membre du Parti démocrate et sénateur de l’État de New York). Environ 40 personnes ont manifesté ce jour-là, reprochant à Chuck Schumer de garder le silence sur les meurtres perpétrées par les forces israéliennes lors des manifestations palestiniennes se déroulant à la frontière de Gaza. Les activistes ont appelé à une enquête indépendante.

À ce jour, au moins 45 manifestants palestiniens ont été tués et des centaines ont été blessés par des snipers israéliens lors de la marche du retour à la frontière de Gaza.

14 activistes pro-palestiniens de la Jewish Voice for Peace arrêté.es à New-York

14 activistes pro-palestiniens de la Jewish Voice for Peace arrêté.es à New-York