Depuis décembre 2021 et la constitution d’un premier syndicat dans trois succursales du groupe à Buffalo (nord-est des Etats-Unis), Starbucks est l’objet d’un mouvement d’organisation de centaines d’employés. Près de 300 cafés ont suivi, ce qui concerne environ 7.000 salariés de l’entreprise basée à Seattle. Début mars, un juge administratif a reconnu Starbucks coupable de multiples entorses à la législation du travail, qui s’inscrivaient dans une démarche visant à empêcher l’organisation des employés du groupe en syndicat. L’entreprise a licencié des salariés pour avoir fait campagne en faveur de la syndicalisation, en a menacé d’autres, et a fait miroiter divers avantages à ceux qui voteraient contre la constitution d’un syndicat. Auditionné mercredi par la commission sénatoriale aux Affaires sociales, le patron sortant de Starbucks, Howard Schultz, figure emblématique de l’ascension de la chaîne, a indiqué qu’il ne se plierait pas à cette décision, parce que selon lui « Starbucks n’a pas enfreint la loi ».

Au moins sept personnes ont été arrêtées à Manhattan samedi après avoir provoqué l’arrêt de la circulation du métro et affronté les policiers du NYPD alors qu’elles protestaient contre l’assassinat d’un sans-abri par un Marines dans le métro. C’est par des dizaines qu’ils ont sauté sur les voies du métro à Lexington Avenue et East 63rd Street vers 18h15, forçant un train Q venant en sens inverse à freiner d’urgence. Cela a provoqué une coupure temporaire du courant dans la station de Lenox Hill. La police a réussi à faire sortir les manifestants des voies, permettant au train de rouler dans la station mais les manifestants, qui scandaient « Pas de justice pas de paix! », étaient déterminés à continuer de bloquer le service de transport.

 

Quatre personnes ont été arrêtées après des heurts lundi à l’Université de Floride du Sud lors d’une manifestation contre la proposition du gouverneur Ron DeSantis d’interdire les programmes de diversité dans les universités d’État. Les manifestants réunis à l’appel de la Tampa Bay Students for a Democratic Society ont marché du Marshall Student Center au Patel Center for Global Solutions, exigeant la protection des étudiants marginalisés. C’est là qu’on eu lieu les heurts, la police voulant mettre un terme à la manifestation. Quatre manifestants ont été arrêtés et inculpées d’agression ou de coups et blessures contre les forces de l’ordre, de résistance à un agent sans violence à sa personne et de perturbation d’un établissement d’enseignement.

Des incendies ont éclaté sur le site de construction d’un centre de formation de la police d’Atlanta, dimanche, après qu’une manifestation sur le site a donné lieu à des affrontements entre la police et les manifestants. Le centre d’entraînement de la police et des pompiers est construit sur 34,4 hectares d’une propriété de 400 acres située dans le comté de DeKalb et appartenant à la ville. Elle est située dans la forêt de South River, également connue sous le nom de forêt de Weelaunee. Les événements de dimanche ont commencé par un festival de musique qui faisait partie d’une semaine de manifestations contre la construction. Des manifestants ont lancé des briques, des pierres, des cocktails Molotov et des feux d’artifice sur les policiers. Des équipements lourds de chantier ont été incendiés. La zone a été bouclée et une équipe de forces spéciales des la police (SWAT) est intervenue. 35 personnes ont été arrêtées.

Le personnel des chemins de fer aux USA, considéré comme essentiel, a travaillé pendant toute la durée de la pandémie. Au même moment, les entreprises de chemins de fer ont introduit un nouveau système qui a augmenté les exigences en matière de temps de travail tout en réduisant la main-d’œuvre de 40 000 emplois. Les salarié.e.s devaient se rendre au travail lorsqu’ils étaient appelés, même lorsqu’ils étaient malades, sous peine d’être sanctionnés ou même licenciés.  Les négociations pour le renouvellement du contrat étaient dans l’impasse et les syndicats menaçaient d’une grève. Biden a agité la menace d’une paralysie de l’économie et invoqué la loi sur le travail dans les chemins de fer, le Railway Labor Act, qui donne au président et au Congrès le pouvoir d’intervenir dans les négociations et les grèves des syndicats ferroviaires.

Le Congrès américain a donc adopté une loi, signée par Biden, rendant la grève illégale et imposant un « accord » qui augmente les salaires des 135 000 salarié.e.s du secteur mais qui leur refuse des jours de congé-maladie payé. Le droit à des congés-maladie était la principale revendication des travailleur.e.s du rail. Après avoir voté pour imposer le contrat, la Chambre a également voté pour accorder sept jours de congé maladie, ce qui n’était qu’un rideau de fumée puisqu’il était clair que ce projet serait rejeté par un Sénat encore plus réactionnaire. Il y a vingt ans, le profit moyen des chemins de fer était de 15 %, aujourd’hui il est de 41 %, et à mesure que les profits des chemins de fer augmentaient, le cours de leurs actions progressait de 30 à 60 % ainsi que les dividendes versés aux actionnaires.

 

Une manifestation contre la « cop city », le futur site du centre géant de formation de la police d’Atlanta a tourné aux affrontements dans le centre-ville samedi soir, trois jours après la mort d’un manifestant qui a été tué par les forces de l’ordre (voir notre article). Vêtus de noir et masqués, les manifestants ont jeté des pierres et allumé des feux d’artifice devant le bâtiment qui abrite la Fondation de la police d’Atlanta, brisant de grandes vitres près de Peachtree Street et Andrew Young Boulevard. Une voiture de la police d’Atlanta a été incendiée (photo), les vitres d’une banque Wells Fargo brisées, et les murs couverts de tags anti-police dans un quartier habituellement animé par des touristes. Six personnes ont été arrêtées.

 

 

Un militant a été abattu par la police mercredi au cours d’une descente violente dans le camp de protestation qui bloque la construction d’un énorme centre d’entraînement de la police connu sous le nom de « Cop City » sur environ 100 acres de forêt publique dans le sud-est d’Atlanta. Les plans pour la « Cop City » au cœur d’une communauté noire de la classe ouvrière comprennent une ville fictive pour pratiquer la guerre urbaine. Les tensions entre la police et les manifestants augmentaient depuis des mois, et les militants avaient déjà demandé à la police de cesser d’apporter des armes à feu pour éviter des blessures et des décès inutiles.

Le militant tué, Manuel Teran, connu sous le nom de Tortuguita, était un infirmier qui animait un groupe d’entraide dans le cadre de la communauté de défense de la forêt. Le meurtre a eu lieu alors que de nombreuses forces de l’ordre ont envahi la zone mercredi matin dans leur dernière tentative de « nettoyer » le camp de protestation. Les forces de l’ordre ont utilisé des chiens de recherche pour traquer les militants, des bulldozers et des armes létales et non létales. Les bulldozers détruisaient la forêt autour du camp et tandis la police utilisait des gaz lacrymogènes et des balles en caoutchouc pour faire descendre les militants des arbres. Le Georgia Bureau of Investigation affirme qu’un policier a été blessé dans l’opération.

Ce mercredi 11 janvier, à Washington D.C., Keenan Anderson a été tué par un policier  lors de son interpellation, alors que celui-ci se disait en danger. Keenan Anderson, le cousin du fondateur de « Black Lives Matter » est mort suite à des nombreux coups de taser qui aurait provoqué un arrêt cardiaque. La police prétend qu’il aurait été sous l’influence de drogue. On peut entendre dans ces images qu’il s’écrie « they’re trying to George Floyd me ». Voir la vidéo

Une ancienne enquête (2017) a recensé 1005 morts en 34 ans dans des incidents où des pistolets Taser ont été utilisés par les services de  police et de sécurité aux États-Unis. Dans beaucoup d’autopsies, la cause de la mort est désignée comme « multifactorielle », soulevant notamment des problèmes cardiaques et médicaux, la consommation de drogue et d’autres traumatismes. Une personne neutralisée par un pistolet Taser sur quatre souffrait de troubles mentaux ou neurologiques. Il a été aussi révélé que dans 9 cas sur 10, la victime n’était pas armée.

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Arrêtée le 21 septembre 2001, l’Américaine Ana Montes qui travaillait comme analyste à la DIA, l’agence du renseignement de la défense (Defense Intelligence Agency), a été accusée d’espionnage pour le gouvernement cubain. Elle travaillait pour Cuba pour des raisons idéologiques, en raison de son opposition à la politique étrangère américaine. Elle a plaidé coupable et a été condamnée en 2002 à une peine de prison de 25 ans suivie de cinq ans de probation. Officiellement, Ana Montes aurait travaillé comme agente double à partir de 1992 jusqu’à son arrestation en 2001, mais le FBI la soupçonne d’avoir commencé dès 1985. Ana Montes était considérée comme la meilleure analyste cubaine de la DIA et était connue dans toute la communauté du renseignement américain pour son expertise. Personne ne savait qu’elle divulguait des informations militaires américaines classifiées ni à quel point elle manipulait les opinions du gouvernement US sur Cuba.

Son rôle d’agent double, qui fonctionnait grâce à des ordres reçus par radio et à l’envoi des messages sur des disques cryptés, est mis à mal en 1996 après une dénonciation par l’un de ses collègues. Il se terminera complètement en 2001, lors de son arrestation puis de sa condamnation l’année suivante. Ana Montes a été condamnée pour avoir communiqué à Cuba l’identité de quatre espions américains, mais aussi d’autres informations classifiées. Après 20 ans passés derrière les barreaux d’une prison au Texas, l’Américaine Ana Montes a été libérée ce dimanche 8 janvier, a annoncé l’agence pénitentiaire américaine. Désormais âgée de 65 ans, elle va être placée sous le régime de résidence surveillée pendant cinq ans et a interdiction… de travailler à nouveau pour le gouvernement américain.

Les subventions destinées à aider les villes à se préparer à des attaques terroristes sont dépensées en technologies de surveillance pour les services de police américains. Le Homeland Security Grant Program, géré par l’Agence fédérale de gestion des urgences (FEMA), a distribué au moins 28 milliards de dollars aux agences étatiques et locales depuis 2002. Cet argent est destiné à la lutte contre le terrorisme et lié au financement de la préparation aux situations d’urgence dont dépendent de nombreuses villes. Mais ce programme fédéral a en fait financé des achats massifs de technologies de surveillance. Par exemple, le département de police de Los Angeles a utilisé les fonds du programme pour acheter des lecteurs automatiques de plaques d’immatriculation d’une valeur d’au moins 1,27 million de dollars, des équipements radio d’une valeur supérieure à 24 millions de dollars, des plateformes de fusion de données Palantir (souvent utilisées pour la police prédictive), des logiciels de surveillance des médias sociaux, des simulateurs de sites cellulaires évalués à plus de 600 000 dollars et des équipements du SWAT.

Les « récits antiterroristes » sont utilisés par les agences gouvernementales depuis le 11 septembre pour justifier la création d’une force de police militarisée et l’explosion de la surveillance publique. En 2022, l’UASI, l’Initiative pour la sécurité des zones urbaines, qui aide les villes et leurs environs à lutter contre le terrorisme, a fourni 615 millions de dollars à des agences locales et étatiques pour des activités antiterroristes. L’UASI est le plus grand programme du Homeland Security Grant Program (qui fait lui-même partie de la FEMA), qui comprend également l’opération Stonegarden, un programme de gestion des frontières, et le State Homeland Security Program, une initiative en matière de technologies de sécurité. Le fait que ces subventions soient financées par le gouvernement fédéral signifie que les achats peuvent rester hors de la vue du public. En effet, alors que la plupart des fonds destinés à la police proviennent de l’argent des contribuables et doivent être comptabilisés, les subventions fédérales n’exigent pas autant de transparence et de surveillance de la part du public.

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