Il y aurait déjà plus de 110 bases d’activité pour les drones, actuelles ou en construction, dans 39 Etats. La Electronic Fontiere Fondation a établi une carte répertoriant les autorisations données, ou en attente, pour leur utilisation. Le pays entier est quadrillé. D’ici 2020, quelques 30 000 drones seraient utilisés aux USA à des fins de sécurité intérieure.

La police des frontières les utilisent depuis 2005 pour repérer les immigrants clandestins et le trafic de drogue entre les Etats-Unis et ses deux voisins, le Mexique et le Canada. A quelques reprises, et sous des conditions restreintes, le FBI et la DEA ont été autorisés à emprunter ces drones. En juin 2011, les forces de l’ordre du comté de Nelson (Dakota du Nord), procédaient à la première arrestation de citoyens américains assistée d’un drone. En février de cette année, le congrès a voté une loi pressant l’Administration fédérale de l’aviation (la FAA) d’élargir les conditions de survol du territoire domestique aux drones. En plus de l’armée, le secteur privé et les agences civiles du gouvernement (au niveau fédéral, des Etats et local) seront autorisés à utiliser des drones dans l’espace aérien américain.

Les drones peuvent être équipés de caméras infrarouges, de détecteurs de chaleur, de GPS, de détecteur de mouvement, d’un lecteur automatisé de plaque d’immatriculation et on leur prête un prochain système de reconnaissance faciale. Un document non-classifié de l’armée de l’air américaine, clarifiant les limites de la «surveillance dronaire». On y apprend que les robots-espions ne pourront pas « mener de surveillance non-consensuelle sur des personnes américaines spécifiquement identifiées, sauf si approuvé expressément par la secrétaire à la Défense. » Cela signifia que la surveillance contre leur gré des citoyens américains ne dépend que de l’approbation de la secrétaire à la Défense, des personnes américaines non «spécifiquement identifiées» pourraient être surveillées à leur insu, comme par exemple un groupe de militants ou de manifestants.

USA: Les drones et la sécurité intérieure

Suite à l’audience préliminaire qui s’est déroulée la semaine dernière à Fort Meade, le juge militaire Denis Lind a annoncé que le procès, qui devait débuter le 4 février, ne commencerait pas avant le 16 mars au plus tôt. Le juge a pris cette décision suite à l’intervention des avocats de la défense qui ont réclamé l’abandon des charges pour ‘punition illégale avant procès’ en raison des conditions de détention imposées à Manning durant ses neuf mois de détention préventive à Quantico. Durant cette audience préliminaire, le soldat a également témoigné pour la première fois depuis le début de la procédure, expliquant les traitements subis et les effets qu’ont eu sur lui les longues périodes d’isolement.

De mardi à dimanche se déroule une nouvelle audience préliminaire devant une cour martiale de Fort Meade avant le procès de Bradley Manning dont le début est fixé au 4 février. Mardi, la séance a été consacrée aux conditions de détention imposées au soldat. La défense a réclamé l’abandon des charges à l’encontre du soldat pour ‘punition illégale avant procès’, jugeant que l’armée avait abusé de son autorité. Durant ses neuf mois de détention préventive à Quantico, Manning avait été placé sous le régime de Prevention of Injury, un statut de surveillance maximale. Il était également incarcéré sous le régime de haute sécurité. Il avait demandé à plusieurs reprises de ne plus être soumis à ce double régime restrictif, que les expertises psychiatriques jugeaient injustifié. En outre, durant ces neuf mois avant son transfert dans une prison du Kansas, il a subi les brimades, l’isolement, la nudité forcée la nuit, mais aussi parfois le matin à l’extérieur de sa cellule, l’interdiction de faire de l’exercice en cellule ou de voir le soleil plus de vingt minutes par jour. Bradley Manning devrait également témoigner pour la première fois depuis le début de la procédure au cours de cette audience préliminaire. Des psychiatres ainsi que d’anciens responsables militaires seront aussi entendus.

Le soldat Bradley Manning poursuivi par les autorités américaines qui l’accusent d’avoir transmis des documents militaires américains à Wikileaks comparaissait ces mercredi et jeudi pour de nouvelles audiences préliminaires devant la cour martiale. Le soldat, par l’intermédiaire de ses avocats, a ‘proposé de plaider coupable pour diverses infractions…’. Il ne s’agit pas de plaider coupable aux chefs d’accusations (parmi lesquels ‘collusion avec l’ennemi’) tels que formulés par le gouvernement mais de ‘prendre la responsabilité d’infractions qui sont contenues ou font partie des charges’. La cour décidera ultérieurement si ce plaider coupable est recevable. Le procès de Bradley Manning devrait débuter le 4 février 2013.

En janvier 2013, un nouveau type de scanners corporels arrivera à l’aéroport international O’Hare de Chicago, promettant une attente plus courte (dix secondes au lieu d’une minute) et une image plus générique des passagers qui traverseront ces machines. Baptisés scanners corporels à ondes millimétriques, 29 d’entre eux viendront remplacer les 23 machines à rétrodiffusion de rayons X, installées en 2010.

Les anciens scanners à rétrodiffusion avaient soulevé des inquiétudes relatives au respect de la vie privée, car les contours et les plis du corps de chaque individu sont affichés à l’écran. Les nouvelles machines sont équipées d’un logiciel de « reconnaissance de cible automatique » qui détecte toutes les menaces potentielles sous les vêtements d’un passager (arme, explosif…) en affichant une silhouette générique, identique pour tous les passagers, sur un écran présent dans le portique que le passager peut voir. Un obstacle subjectif/culturel vient donc d’être levé à la généralisation de cette technologie.

USA: Nouveau type de scanner corporel

L’armée des Etats-Unis met au point un nouveau type d’arme non létale, baptisé EPIC, pour « contrôle d’interception électromagnétique ». Ce nouveau fusil d’assaut émet un intense rayonnement d’ondes radioélectriques qui peuvent pénétrer les murs et, lorsqu’elle atteignent un individu, perturbe fortement les fonctions des oreilles internes, engendrant une forte perte d’équilibre et sensorielle, jusqu’à empêcher une coordination total des mouvement de la “cible”.

L’arme est initialement conçue pour maîtriser un ennemi sans occasionner des dommages irréversibles dans les tissus. Néanmoins les premières expériences démontrent que des effets secondaires, tel de la cinétose, des troupes psychologiques et de l’impuissance, peuvent se manifester pendant plusieurs mois après l’irradiation.

USA: Encore un prototype d’arme « non-létale »

A la demande de l’US Air Force, la division Phantom Works de Boeing a développé une nouvelle arme qu’elle a appelé CHAMP (Counter-electronics High-Powered Microwave Advanced Missile Project). Il s’agit d’un missile qui émet des salves de micro-ondes à haute puissance qui rendent inopérants tous les équipements électroniques situés dans un secteur défini. Le missile a été testé à la mi-octobre. Tous les ordinateurs et systèmes électroniques des sept immeubles survolés ont été neutralisés sans causer le moindre dommage aux bâtiments. Selon Boeing, ‘Cette technologie marque une nouvelle ère dans la guerre moderne. Dans un proche avenir, cette technologie pourra être utilisée pour rendre les systèmes électroniques et les données d’un ennemi inutiles avant même l’arrivée des premières troupes’.

CHAMP

Quand ses collègues chimistes du Hinton State Laboratory Institute, un laboratoire d’analyses de Boston, financé par l’État du Massachusetts, analysaient en moyenne entre 50 et 150 échantillons par mois, Annie Dookhan parvenait à en traiter plus de 500. En juin 2011, elle a été surprise en train de retirer sans autorisation des échantillons de drogue d’une salle contenant des pièces à conviction. Une enquête a été lancée en décembre, qui a mené à son arrestation spectaculaire à la fin du mois de septembre.

Non seulement Annie Dookhan n’avait pas le diplôme de chimie qu’elle prétendait avoir mais elle a également bâclé ou trafiqué de très nombreuses analyses. Elle a dit aux enquêteurs qu’en présence d’un cas négatif, il lui était arrivé d’ajouter de la drogue à un échantillon pour le rendre positif. En raison de ces analyses bidon, des personnes ont été condamnées et mises en prison. Au cours de ses neuf ans de carrière dans ce laboratoire, Annie Dookhan a “traité” quelque 60.000 échantillons, concernant 34.000 dossiers. On a pour le moment identifié 1141 personnes détenues sur la foi d’éléments matériels passés entre ses mains. Depuis que le scandale a éclaté, les juges ont libéré des suspects ou suspendu leurs sentences dans une vingtaine de cas. Et ce n’est peut-être pas tout puisque Annie Dookhan aurait aussi eu pour fonction de veiller aux machines servant à ses collègues. Pour motiver son geste, la chimiste n’a d’autre explication que d’avoir voulu passer pour une employée modèle travaillant plus vite et mieux que les autres.