Mardi matin, les policiers de la sous-division antiterroriste de Paris se sont rendus dans le quartier du Blosne, à Rennes, pour interpeller un Kurde d’une trentaine d’années. Le suspect est arrivé en Bretagne, de Marseille, il y a quelques mois et est actif dans l’association des Kurdes de Rennes et éditait un hebdomadaire. La police l’accuse d’avoir organisé système de financement du PKK à travers des activités menées à Rennes. Ce vendredi, l’homme a été présenté vendredi en fin de matinée au parquet antiterroriste de Paris. Il a été ensuite mis en examen par un juge d’instruction pour « participation à une organisation terroriste », et placé en détention provisoire.

Manifestation des Kurdes à Rennes, la semaine passée

Manifestation des Kurdes à Rennes, la semaine passée

De violents incidents ont éclaté samedi aux abords de la préfecture de Haute-Corse entre des dizaines de jeunes nationalistes cagoulés et des forces de l’ordre, en marge d’une manifestation de soutien aux prisonniers politiques, à Bastia. Tenues de peintres en bâtiment pour certains, masques à gaz pour les autres. Fusées de détresse, cocktails Molotov ont enflammé les abords de la préfecture de Bastia, peu après 16 h 30. Des heurts qui se sont propagés dans tout le centre-ville de Bastia, théâtre de violents incidents qui se sont poursuivis jusque dans la soirée de samedi. La Poste centrale a été incendiée, atteinte par des cocktails Molotov, tout comme des banques ciblées, huit véhicules, et plusieurs dizaines de poubelles.

Au départ du palais de justice de Bastia, la manifestation avait réuni quelque 4000 personnes selon les organisateurs, derrière un seul mot d’ordre : « Libertà ». Quelques jours auparavant, les trois syndicats étudiants nationalistes de l’Université de Corse – la Ghjuventù Indipendentista, la Ghjuventù Paolina et la Cunsulta di a Ghjuventù corsa – avaient appelé à la mobilisation pour dénoncer le verdict prononcé le 6 octobre dernier par la cour d’assises spéciale de Paris, à l’encontre de Nicolas Battini, Stéphane Tomasini et Ghjiseppu-Maria Verdi, en fuite (voir notre article).

Les affrontements de samedi à Bastia

Les affrontements de samedi à Bastia

Plainte a été déposée ce 12 octobre par le Ministère de l’Intérieur suite à la « découverte » de quatre graffitis contre la police sur le site de Paris-I: « Frapper vite, frapper fort, un bon flic est un flic mort » ou « J’ouvre une bouteille à chaque fois qu’ils ferment le cercueil d’un flic ». Ces tags, en plus d’être des tags, contituent une « apologie de crimes contre des policiers » selon le communiqué du Ministère. L’Université a également porté plainte, communiquant que ces « messages intolérables » sont aux « antipodes des valeurs qu’elle défend ».

France: Plainte suite à des tags anti-flics à l’Université de Paris

Deux personnes ont été placées en garde à vue suite à la dégradation de deux distributeurs à billets et l’inscription de tags anti-police, anti-Etat et anti-capitalisme lors d’une manifestation samedi soir à Montpellier. Dans la nuit de samedi à dimanche, les vitres des locaux de la députée socialiste de l’Hérault ont été brisées. Un début d’incendie s’est déclaré devant la permanence rue André Michel, au centre-ville de Montpellier. Plusieurs personnes ont incendié un container à poubelles, et l’on projeté contre la permanence. Des inscriptions « salauds » et « fini de trahir » ont été taguées sur les murs de la permanence. La permanence de la députée avait déjà été prise pour cible au mois de mai.

La permanence du PS

La permanence du PS

Dans le cadre de la mise en chantier de nouvelles prisons, les terrains de construction seront identifiés d’ici décembre dans les neuf agglomérations pour lesquelles la situation de surpopulation carcérale est la plus critique. Le Premier ministre va donner instruction aux préfets des départements concernés pour trouver du foncier dans les plus brefs délais à Nîmes, Alès, Strasbourg, Toulouse, Nice, Avignon ou Carpentras, Nantes ou Saint-Nazaire, ainsi qu’en Seine-Saint-Denis, dans le Val-de-Marne et le Val-d’Oise. La réponse des représentants de l’Etat est attendue pour le 16 décembre par le garde des Sceaux. Acquis de longue date à la construction d’établissements pénitentiaires, contrairement à Christiane Taubira, à laquelle il a succédé en janvier 2016, le nouveau ministre de la Justice avait présenté le 20 septembre un plan destiné à dédensifier le parc existant, où sont détenues 68.820 personnes pour 58.500 places.

Outre la création de 33 établissements pénitentiaires (dont neuf sur les sites précédemment évoqués) et celle de 28 « quartiers de préparation à la sortie » (QPS), déjà annoncées, figurent au programme la réhabilitation de 12 sites et la construction de 16 autres. La première tranche porte sur la construction de plus de 3.900 cellules, sur les 10.000 à 16.000 nécessaires pour atteindre le taux de 80 % d’encellulement individuel. Sa mise en oeuvre va mobiliser 1,16 milliard d’euros, inscrits en autorisation d’engagements dans le projet de budget pour 2017. Restera à mobiliser entre un peu plus de 1 milliard et 2,3 milliards pour boucler le financement.

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Les nationalistes s’étaient rassemblés hier mercredi, en fin d’après-midi place Saint-Nicolas à l’appel de l’organisation Ghjuventu Indipendentista (GI, Jeunesse indépendantiste), pour dénoncer les réquisitions au procès de Paris des auteurs présumés d’un attentat en Haute-Corse. Devant la cour d’assises spéciale de Paris, le ministère public a requis mercredi de 6 à 8 ans de prison contre trois militants jugés pour avoir lancé une voiture bélier contre une porte de la sous-préfecture de Corte, le 1er avril 2012, puis de l’avoir incendiée.

Quatre membres des forces de sécurité ont été blessés en soirée lorsque plusieurs dizaines de jeunes manifestants, dont certains cagoulés, ont lancé des cocktails Molotov et des mortiers et incendié des conteneurs à ordures sur la place du marché, au centre de Bastia. Deux agences bancaires ont été endommagée et un véhicule stationné a partiellement brûlé.

Les affrontements à Bastia (archive)

Cinq opposants à la loi Travail ont été condamnés à de la prison avec sursis, aujourd’hui mardi. Six manifestants, parmi lesquels un militant de la CGT, avaient été interpellés le 28 juin, tôt le matin, après avoir bloqué l’accès à un important nœud routier dans le sud de Lille, le rond-point des postes, notamment en brûlant des pneus. Le dossier a été renvoyé plusieurs fois et lors de l’audience du 6 septembre, le tribunal avait mis son jugement en délibéré. Les six manifestants étaient notamment poursuivis pour « entrave à la circulation des véhicules sur une voie publique », « participation à un groupement formé en vue de la préparation de violences contre les personnes ou de destructions ou dégradations de biens », et aussi pour « dégradations ou détériorations du bien d’autrui aggravées ».

L’un d’eux a été condamné à six mois de prison avec sursis, quatre autres, à trois mois avec sursis assortis de cent quarante heures de travail d’intérêt général et un sixième a été condamné à 200 euros d’amende. Le militant CGT a été condamné à six mois de prison avec sursis avec mise à l’épreuve de deux ans. Le tribunal a relaxé l’ensemble des personnes mises en cause pour le chef de participation à un groupement. Le tribunal a fait droit aux demandes de nullité concernant Martin D. qui est condamné seulement pour dissimulation volontaire du visage à une contravention de 200 euros. À l’exception de Martin D., les cinq autres prévenus sont condamnés à verser 28 639,14 euros de dommages et intérêts à la Métropole européenne de Lille (MEL).

Feu de pneus au rond-point des postes, à Lille

Feu de pneus au rond-point des postes, à Lille

Le 28 avril dernier, l’Assemblée générale interprofessionnelle de Saint-Denis organisait une action au port de Gennevilliers dans le cadre du mouvement contre la loi Travail. Après cette action, les policiers ont arrêté environ 150 manifestants. Les policiers ont également frappé et placé en garde à vue Nicolas P., ancien étudiant et vacataire de la bibliothèque à Paris 8, cheminot militant à SUD rail, et Nicolas Jounin, ancien enseignant en sociologie de Paris 8, militant de la CGT. Au premier, il est reproché le port d’un Opinel, qu’il utilise quotidiennement au travail, et le refus de donner son empreinte ADN. Le second est accusé de violences sur policier (ce qu’il conteste), sur la base du seul témoignage d’un commissaire.

Le lendemain de leur interpellation, les deux Nicolas ont refusé la comparution immédiate. Ils étaient soutenus par une manifestation de 300 personnes, qui a contribué à leur remise en liberté rapide, alors que la procureure réclamait la détention provisoire contre Nicolas Jounin au nom du « contexte actuel » et du « risque de récidive ». Le jeudi 6 octobre prochain aura lieu leur procès au tribunal de Bobigny, ainsi qu’un rassemblement de soutien.

L’action au port de Gennevillier

L'action au port de Gennevillier

Des heurts ont éclaté aujourd’hui samedi à Calais entre la police et des manifestants venus soutenir les migrants vivant dans le campement (la « jungle ») menacé d’évacuation. La préfecture du Pas-de-Calais avait interdit en milieu de semaine cette manifestation de soutien aux migrants, qui devait partir de la « jungle » pour atteindre le centre de la ville. Les policiers ont fait usage de gaz lacrymogènes et d’une arroseuse pour les disperser, subissant en retour plusieurs caillassages. Un peu plus tôt, quatre autocars partis de Paris et transportant environ 200 personnes pour participer à cette manifestation ont été bloqués à 40 km de la ville et ont dû rebrousser chemin. Le gouvernement français a annoncé sa volonté de démanteler totalement d’ici la fin de l’année la « jungle » de Calais où vivent entre 7.000 et 10.000 migrants espérant rallier le Royaume-Uni.

Affrontements à Calais

Affrontements à Calais