L’Avenir est un espace commun et non marchand construit par les habitant·e·s, pour les habitant·e·s, rue Bugeaud, dans le quartier de Saint-Martin à Brest. Un lieu né des luttes d’associations et d’individus qui ont investi et rénové cet espace situé en plein centre-ville de Brest depuis 2010. Menacé par des projets immobiliers, l’Avenir résiste depuis des années aux autorités. Ce jeudi matin à 7h10, une centaine de gendarmes mobiles et de policiers sont intervenus. Ils étaient attendus par une centaine de militants retranchés derrière une barricade. Des dizaines de grenades de désencerclement ont fusé et la place Guérin a été rapidement noyée sous un nuage de lacrymogène, ce qui a fait aussitôt reculer les défenseurs de l’Avenir. Pendant l’expulsion, une rangée de gendarmes est tombée en se prenant les pieds sur une chaîne tendue entre deux poteaux. Les forces de l’ordre ont pris possession des lieux avec des tractopelles, pour casser immédiatement certaines constructions. En fin de matinée, les rues avaient été vidées.

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Quatre hommes âgés de 25 à 27 ans doivent comparaître, ce jeudi 27 juillet, devant le tribunal correctionnel de Niort suite à la manifestation contre les méga-bassines de Sainte-Soline. Ils ont été interpellés le 20 juin dernier dans un déploiement de forces absurdes (commandos anti-terroristes cagoulés forçant portes et fenêtre à l’aube, braquant des armes de guerre sur la tempe des présent, personnes à demi-nues projetées au sol et menottées). Le premier, Loïc, âgé de 27 ans, est accusé d’avoir «fait partie des groupes actifs de la manifestation ayant pour objectif de dégrader la réserve de substitution (…) et de commettre des violences sur les militaires de la gendarmerie». Il lui est reproché d’avoir inscrit « ACAB » sur un des camions qui a brûlé ainsi que d’avoir «sciemment recelé une veste de gendarmerie volée dans un des camions» (en fait, il a brandit un gilet pare-balle et puis l’a reposé au sol…).

Les autres personnes sont accusés de «participation à un groupement formé en vue de la préparation de violences contre les personnes ou de destructions ou dégradations de biens» pour l’un, et «de recel de vol aggravé en deux circonstances», pour les deux autres.  Hormis ces quatre personnes, un autre homme, âgé lui de 42 ans, a été condamné le 28 juin dernier à dix mois de prison et écroué suite à manifestation du samedi 25 mars. Par ailleurs, sept autres personnes seront jugées en septembre en correctionnelle à Niort pour l’organisation des manifestations des 29 octobre et 25 mars. Six d’entre elles ont été placées en garde à vue le 28 juin dernier. Pour rappel, 200 manifestants avaient été blessés, dont au moins 40 gravement dont deux qui avaient été placés dans le coma.

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Au total, 1.278 jugements ont déjà été prononcés, avec 95% de condamnations. 1.300 personnes avaient été déférées au parquet et que 905 avaient fait l’objet d’une comparution immédiate. A l’issue de ces audiences, 1.056 personnes ont été condamnées à une peine d’emprisonnement, dont 742 à une peine ferme avec un quantum moyen de 8,2 mois. Pour l’instant, 600 personnes ont été incarcérées. Il y aura aussi des procédures judiciaires réalisées contre les parents au « cas par cas”, a affirmé le ministre de la justice. En 2005, après trois semaines de révolte consécutives à la mort de deux adolescents à Clichy-sous-Bois, poursuivis par des policiers, 4.728 personnes avaient été interpellées et la justice avait prononcé plus de 400 condamnations à des peines de prison ferme.

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Les juges des référés du tribunal administratif de Paris ont confirmé, samedi, l’interdiction d’une manifestation contre les violences policières prévue dans l’après-midi. Cette décision avait été prise par le gouvernement, mais pas encore entérinée par la justice, jusqu’à ce samedi 15 juillet. Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, avait annoncé mercredi l’interdiction de ce rassemblement, ainsi que de toute autre « manifestation en lien direct avec les émeutes » jusqu’au 15 juillet inclus.  La Coordination nationale contre les violences policières critique un tribunal aux ordres du ministre et a annoncé.

Lors de l’audience l’avocate de la Coordination a dénoncé « une consigne générale et donc illégale » d’interdiction des manifestations. Pour le représentant de la préfecture de police, le problème « n’est pas l’objet de la manifestation mais la possibilité que des individus violents » y soient présents. Et ce dans un contexte de « faible disponibilité des forces de l’ordre » après les récentes nuits de violences urbaines et la mobilisation d’un important dispositif de sécurité pour le 13 et le 14-Juillet. La préfecture de police avait déjà interdit la semaine dernière une manifestation à Paris visant à honorer la mémoire d’Adama Traoré, décédé peu après son arrestation par des gendarmes en juillet 2016. En dépit de cette mesure préfectorale, environ 2 000 personnes s’étaient rassemblées samedi dernier (voir notre article).

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Plus de 2.000 personnes se sont rassemblées samedi à Paris malgré l’interdiction de la préfecture de police à l’appel d’Assa Traoré, figure de la lutte contre les violences policières. Le rassemblement avait lieu, en mémoire de son frère Adama, décédé peu après son arrestation par des gendarmes en juillet 2016. Lors de cette manifestation, Youssouf Traoré, frère d’Assa et Adama,a été brutalement interpellé. Il a été blessé à un oeil lors de son interpellation, et a fait un malaise dans les locaux du commissariat, ce qui a conduit à son transfert à l’hôpital.Youssouf Traoré, 29 ans, a été placé en garde à vue pour violences sur personne dépositaire de l’autorité publique et rébellion. Sa garde à vue, levée à cause de son hospitalisation, pourrait reprendre ensuite.

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Parmi les réactions du président Macron suite au soulèvement des banlieues françaises de ces derniers jours, l’idée de réguler ou couper les réseaux sociaux. « Nous avons besoin d’avoir une réflexion sur les réseaux sociaux, sur les interdictions qu’on doit mettre. Et, quand les choses s’emballent, il faut peut-être se mettre en situation de les réguler ou de les couper. Il ne faut surtout pas le faire à chaud, et je me félicite qu’on n’ait pas eu à le faire » Mais “quand ça devient un instrument de rassemblement ou pour essayer de tuer, c’est un vrai sujet.”   Vendredi dernier lors d’une cellule interministérielle de crise, le président français avait d’ailleurs déjà demandé aux plateformes à supprimer les contenus “les plus sensibles”, attendant d’elles un “esprit de responsabilité”. La pratique de couper les réseaux sociaux, voire tout l’internet, est régulièrement utilisée par la Chine, la Russie ou l’Iran.

Le dispositif nocturne des jours précédents, soit un effectif maximal de 45.000 policiers et gendarmes, a ainsi été maintenu dans la nuit de lundi à mardi, septième nuit d’affrontements. Le nombre d’interpellations en Ile-de-France a baissé lundi soir, comme lors des nuits précédentes : 72 pour plus de 400 jeudi dernier. Depuis vendredi, 3.915 personnes ont été interpellées (dont 1.244 mineurs) donnant lieu à 374 comparutions immédiates. 12.202 véhicules ont été incendiés, 1.105 bâtiments ont été incendiés ou dégradés et 209 locaux de la police et de la gendarmerie ont été attaqués. Les dégâts sont estimés par le président du Medef, l’association patronale française, à un milliard d’euros, sans compter l’impact sur le tourisme à un an des Jeux Olympiques de Paris.

 

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Dans de samedi à dimanche en France. 10 commissariats, 10 casernes de gendarmerie et 6 postes de police municipale ont été pris pour cible lors de la cinquième nuit de violences consécutives à la mort de Nahel, tué mardi par un policier. Pour la deuxième nuit consécutive, le ministre de l’Intérieur avait reconduit un dispositif de 45.000 policiers et gendarmes, mais de nouveaux moyens (ou de nouvelles possibilités d’utilisation de moyens) sont apparu.

C’est ainsi qu’un arrêté préfectoral a autorisé la captation, l’enregistrement et la transmission d’images au moyen de drones par la police dans Paris, dans certaines communes du 92 et toutes les communes du 93, de dimanche à lundi 3 juillet. Par congre, contrairement aux rumeurs, l’accès à Internet n’a nulle part été réduit. A Marseille la police a reçu non seulement des renforts de CRS mais aussi l’engagement de blindés, du Raid et du GIGN, de deux hélicoptères et d’un avion de la gendarmerie.

En Belgique, un trentaine d’arrestation préventive a eu lieu à Bruxelles, ce qui porte le total à une centaine. À Tournai, qui est à 30 kilomètres de Lille, où les magasins de feux d’artifices ont vu leur chiffre d’affaires exploser, le bourgmestre a pris un arrêté interdisant la vente de matériel pyrotechnique aux particuliers du 1er au 3 juillet. Une décision similaire a été prise à Mouscron, ville voisine de Tourcoing. Il s’agit de s’aligner avec la préfecture du Nord, de l’autre côté de la frontière, qui a interdit la détention et l’utilisation de tous les artifices de divertissements dès le 29 juin.

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Le policier ayant abattu Nahel à bout portant mardi est un ancien militaire a reçu huit lettres de félicitations, une médaille de la sécurité intérieure, ainsi que deux décorations de la part de l’ancien préfet de Paris. C’est son action contre les gilets jaunes en 2020, ainsi que son rôle dans l’interpellation d’un auteur de séquestrations en mai 2021, qui lui avaient valu d’être décoré par le préfet de police de l’époque, Didier Lallement, de deux médailles de bronze pour actes de courage et de dévouement. Ces information ont été rendues publique pour défendre le policier, décrit comme « très professionnel ». Elles infirment en fait la thèse de l’acte isolé d’un agent mal formé et illustre au contraire le caractère systémique des violences policières meurtrières.

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Après trois nuits d’émeutes urbaines, TikTok, Snapchat et consorts sont dans le collimateur du gouvernement français, qui dénonce « une forme de mimétisme de la violence » et demande aux plateformes « d’organiser le retrait des contenus les plus sensibles ». « Incendies et tensions après la mort de Nahel », #Nahel, #Nanterre, #police, #GuerreCivile… Les mots-clés ou tendances suggérés par les algorithmes des réseaux sociaux renvoient en grande majorité vers les vidéos chroniquant la flambée de violence qui touche la France depuis l’assassinat du jeune Nahel par un policier à Nanterre mardi.  Snapchat propose notamment une carte interactive permettant d’indiquer en temps réel les lieux où sont concentrées les publications, les vidéos d’affrontements avec les forces de l’ordre. « Nous prendrons dans les prochaines heures plusieurs dispositions […] d’abord en lien avec ces plateformes« , a encore annoncé Macron. Une réunion entre le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, celui du Numérique Jean-Noël Barrot et les plateformes numériques a été convoquée ce vendredi afin de demander leur « appui » notamment pour « identifier les utilisateurs de réseaux sociaux qui participent à la commission d’infractions« . Le Parlement français a voté jeudi l’obligation pour les plateformes comme TikTok, Snapchat ou Instagram de vérifier l’âge de leurs utilisateurs et le consentement des parents quand ils ont moins de 15 ans.

Le gouvernement réfléchit aussi à déclencher l’état d’urgence. Ce régime d’exception peut être déclenché par une décision prise par décret en Conseil des ministres. Celle-ci concerne tout ou partie du territoire et elle peut être déclenchée en cas de « péril imminent d’atteintes graves à l’ordre public » ou en cas d’événements présentant le caractère de « calamité publique », comme lors d’une catastrophe naturelle par exemple. Lorsqu’il est déclenché, l’état d’urgence dure initialement 12 jours mais il peut être prolongé par le Parlement. Il permet de restreindre certaines libertés. Le ministre de l’Intérieur et les préfets peuvent ainsi instaurer un couvre-feu, fermer certains lieux publics ou encore interdire la circulation de personnes ou de véhicules. La justice peut également être dessaisie de prérogatives essentielles. Les autorités administratives obtiennent alors le droit de pratiquer des perquisitions, de jour comme de nuit. L’état d’urgence est donc un régime d’exception qui n’a été déclaré que six fois depuis 1955 : trois fois pendant la guerre d’Algérie, notamment après le putsch des généraux du 21 avril 1961, en 1984 lors de la révolte des Kanaks en Nouvelle-Calédonie puis lors des émeutes en 2005. La dernière fois, c’était dans la nuit du 13 au 14 novembre 2015, lors des attentats islamistes à Paris et à Saint-Denis.

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