Le 15 avril 2015, l’ATIK, la Confédération des Travailleurs de Turquie en Europe, a été victime d’une répression politique importante. Des opérations dites « antiterroristes », visant officiellement le TKP(ML) ont été lancées contre l’ATIK en Allemagne, en France, en Grèce et en Suisse. Ces opérations sont le résultat de la collaboration entre l’Etat Allemand et la Turquie et sont soldées par l’emprisonnement de 11 cadres de l’ATIK. Le procès devant décider du transfert de la France à l’Allemagne du prisonnier Deniz Pektaş a eu lieu. Deniz Pektaş avait été arrêté en Grèce, puis transféré et emprisonné en France, dans le cadre des opérations contre l’ATIK.

Pektaş a affirmé que lui et ses camarades sont des socialistes et des révolutionnaires, qu’ils se sont opposés aux attaques des barbares fascistes à Kobanê et dans tout le Moyen Orient ; qu’ils ont lutté contre le racisme en Europe et qu’ils ont résisté au système fasciste en Turquie. Le tribunal a finalement décidé de livrer Deniz Pektaş en Allemagne. Il sera transféré dans les 10 prochains jours.

Deniz Pektaş

Deniz Pektaş

Les attaques islamistes d’hier vendredi n’entraîneront pas l’annulation de la grande conférence climat (COP21) censée s’ouvrir le 30 novembre prochain par un sommet de chefs d’État et de gouvernement. L’événement diplomatique, le plus important depuis le lendemain de la Seconde guerre mondiale (40.000 participants), « se tiendra avec des mesures de sécurité renforcées », a précisé le ministre français des Affaires étrangères.

Avant même les attentats de vendredi, un important dispositif de sécurité était prévu. Pendant toute la durée de l’événement, la zone du Bourget sera placée sous l’autorité de l’ONU et de ses casques bleus. périmètre de la conférence sera divisé en trois zones, dont la première, la plus sensible, soumettra tout entrant à une détection électromagnétique et à un contrôle de déminage pour les véhicules. Toujours dans l’optique de la conférence climat, le contrôle aux frontières avait été rétabli quelques heures avant les attentats, avec 30.000 policiers mobilisés pour sécuriser l’entrée sur le territoire avant la COP21.

Les nouvelles mesures dépendront notamment du prolongement ou pas de l’état d’urgence décrété par François Hollande dans la nuit de vendredi à samedi. Pour être prolongé, ce statut d’exception qui offre des pouvoirs de police discrétionnaires accrus à l’Etat doit faire l’objet d’un vote au Parlement au bout de douze jours. Si tel devait être le cas, le préfet de police de la ville de Paris aurait tout pouvoir pour instaurer un couvre-feu dans certaines zones de la capitale, voire limiter l’accès et/ou la circulation dans « des zones de protection » sensibles. Près de 1000 militaires supplémentaires ont d’ores et déjà été positionnés, essentiellement en Ile-de-France.

Dans la nuit de dimanche à lundi puis dans celle de lundi à mardi, de violents affrontements ont opposé des CRS et des policiers, postés sur la rocade portuaire, aux migrants se trouvant dans la « jungle » (200 personnes la première nuit, près de 250 la seconde). Vingt-six agents ont été légèrement blessés, touchés par des jets de pierres. Des centaines de tirs de gaz lacrymogènes ont répondu aux jets de pierre et d’importants dispositifs policiers ont été mis en place.

La police a accusé des militants No Border d’avoir prit part à ces affrontements et ce jeudi soir, un homme, présenté comme appartenant à la mouvance No Border a été interpellé. Il est soupçonné d’avoir participé aux affrontements et est actuellement entendu dans le cadre de sa garde à vue.

Affrontements à Calais

Affrontements à Calais

La famille béké (créoles blancs, descendants d’esclavagistes, en Martinique et en Guadeloupe, peu nombreux mais possèdant une grande partie de l’économique locale) Huyghues-Despointes annonçait en 2012 un plan de licenciements dans son hypermarché Milénis, avançant de mauvais résultats. Une enquête annonçait plus tard que rien ne justifiait les licenciements, et qu’en plus, l’employeur avait « omis » de payer les participations aux bénéfices. Pendant la mobilisation syndicale qui suivra, la CGTG a donc rappelé d’où provient la fortune des propriétaires du centre commercial.: « la famille Despointes a bâti toute sa fortune sur la traite négrière, l’économie de plantation et l’esclavage salarial ». Rappel qui provoquera une plainte en diffamation déposée par Jean et Martin Huyghues-Despointes.

Le tribunal de grande instance de Pointe-à-Pitre donnera raison aux plaignants, condamnant la CGTG à payer plus de 53000 euros, entre amende et frais de justice, pour avoir écrit une évidence historique. La peine sera aggravée en appel, et les comptes du syndicat, ainsi que ceux de l’un de ses membres, seront bloqués. Lorsqu’Alain Huyghues-Despointes avait tenu des propos ouvertement racistes, défendu l’eugénisme des békés et les « bons côtés de l’esclavage », la Cour de cassation l’a totalement blanchi. Des membres de la CGTG ont bloqué, mardi 3 novembre, tous les accès au centre commercial Milénis pour dénoncer l’alliance du pouvoir judiciaire et des gros patrons, et la répression syndicale.

Rassemblement devant le centre commercial Milénis le 3 novembre

Rassemblement devant le centre commercial Milénis le 3 novembre

Contre trois militants qui avaient participé aux blocages des sites internet de l’Agence Nationale de Gestion des Déchets Radioactifs, du Conseil Régional de Lorraine, du Conseil Général de la Meuse et du Ministère de la Défense, le procureur a demandé des peines « de principe, symbolique » : 4 à 6 mois de prison pour Loïc Schneider et David Druart et de 8 à 10 mois de prison avec sursis pour Cédric Sibille. Les trois sont accusés d’accès frauduleux dans un système de traitement informatisé de données, de suppression de données résultant d’un accès frauduleux à un système de traitement automatisé de données et d’entrave au fonctionnement d’un système de traitement de données, tout cela en « bande organisée ». Ces attaques informatiques avaient été réalisées en solidarité avec Rémi Fraisse (tué par la police) pour celle contre le Ministère de la Défense, et dans le cadre de la campagne Anonymous contre « les Grands Projets Inutiles et Imposés » GPII pour les autres. Nous vous avions d’ailleurs parlé de cette attaque en janvier dernier.

Les attaques étaient de simples DDOS, des attaques par Déni de Service, l’arme habituelle des Anonymous qui consiste à saturer un serveur web d’un très grand nombre de requêtes, rendant le site inaccessible. Les attaques DDOS ne font que rarement des dégats, et dans ce cas aucun. Une centaine de personnes, certaines portant le masque de Guy Fawkes, symbole du mouvement Anonymous, étaient présentes devant le tribunal en solidarité.

France : 3 Anonymous solidaires en procès

Deux arrêts de la Cour de cassation du 20 octobre font de la France l’un des rares pays du monde où l’appel au boycott par un mouvement associatif ou citoyen pour critiquer la politique d’un Etat tiers est interdit. La Cour de cassation a confirmé la condamnation par la cour d’appel de Colmar de 14 militants du mouvement Boycott, désinvestissement, sanctions (BDS) à 28.000 euros de dommages et intérêts aux parties civiles et chacun à une amende de 1.000 euros avec sursis. Il leur est reproché d’avoir, le 26 septembre  2009 pour les uns et le 22 mai  2010 pour les autres, participé à une manifestation dans un magasin Carrefour près de Mulhouse: Ils portaient des tee-shirts avec le slogan «  Palestine vivra, boycott Israël » et distribuaient des tracts aux clients sur lesquels était écrit   : «  Acheter les produits importés d’Israël, c’est légitimer les crimes à Gaza, c’est approuver la politique menée par le gouvernement israélien.  »

Il n’a été relevé aucune dégradation, aucune entrave au fonctionnement du magasin (qui n’a pas porté plainte) ni aucun propos antisémite. Le mouvement BDS déploie sa stratégie dans de nombreux pays (Grande-Bretagne, Etats-Unis, Belgique, Allemagne, etc.) au moyen d’appels aux boycotts commerciaux, universitaires ou culturels pour faire pression sur Israël. Pour la haute juridiction française, cela est néanmoins constitutif du délit de « provocation à la discrimination, à la haine ou à la violence envers une personne ou un groupe de personnes à raison de leur origine ou de leur appartenance à une ethnie, une nation, une race, ou une religion déterminée » (article 24 alinéa 8 de la loi sur la presse).

La campagne BDS lancée en 2005 à travers le monde fait l’objet depuis 2010 de poursuites systématiques dans l’Hexagone. Une circulaire aux procureurs datant de février 2010 – Michèle Alliot-Marie était alors ministre de la justice – visait spécifiquement les « appels au boycott de produits israéliens » et recommandait aux parquets d’apporter « une réponse ferme ». Mais les tribunaux et cours d’appel ont hésité et divergé, entre annulations de poursuites, relaxes au nom de la «  liberté d’expression » et condamnations au titre de la «  provocation à la discrimination ». Désormais, l’interprétation de la Cour de cassation s’impose à tous: seuls les boycotts décidés par l’Etat, à savoir les embargos, sont légaux.

Mobilisation de BDS à Lyon

La France va mettre en place un contrôle aux frontières pendant un mois, à l’occasion de la conférence de l’ONU sur le climat qui se tient du 30 novembre au 11 décembre à Paris (COP21). « Pendant un mois, nous allons établir des contrôles aux frontières », a déclaré le ministre de l’intérieur, évoquant « un contexte de menace terroriste ou de risque de trouble à l’ordre public ». Ce « n’est pas du tout une suspension de Schengen (…) qui prévoit dans un de ses articles la possibilité pour des Etats de le faire dans des circonstances particulières qui correspondent à la COP21 », a-t-il assuré. Plus de 80 chefs d’Etat et de gouvernement, dont le président américain Barack Obama et le Chinois Xi Jinping, sont attendus à l’ouverture de la conférence de l’ONU sur le climat.

Contrôle de la Police aux Frontières (PAF) française

Contrôle de la Police aux Frontières (PAF) française

50 syndicalistes ont occupé mardi le siège de la SNCF à La Plaine Saint-Denis. Les cheminots étaient venus obtenir des réponses suite à un préavis de grève lancé depuis le 30 janvier 2015. Ils ont été évacués par la gendarmerie mobile appelée par la direction de la SNCF.

Les gendarmes au siège de la SNCF

Les gendarmes au siège de la SNCF

Le syndicat UTG éclairage et huit de ses grévistes assignés en justice ont été condamnés ce 28 octobre sur décision du juge du tribunal de grande instance de Cayenne à la liquidation des astreintes réclamées par la société EDF Guyane. Pas moins de 20 000 euros d’astreinte seraient requis, une somme importante pour les avocats du syndicat qui envisagent d’autres recours. Le syndicat UTG a décidé de faire appel de cette décision de justice. Pour le paiement des dommages et intérêts, frais d’avocats et entraves, soit résistance abusive et préjudice distinct, EDF a été débouté. Au niveau du conflit social, les discussions syndicats et direction sont interrompues depuis le jeudi 22 octobre 2015.

La grève à EDF Guyanne

La grève à EDF Guyanne

Pour ses opérations de contre-terrorisme, le RAID – mais aussi le GIGN – ont besoin de drones aériens capables d’opérer à l’intérieur de locaux fermés et hors de la vue de leur pilote. Le drone doit être capable d’entrer dans une pièce, ressortir/rentrer par une fenêtre ou changer de pièces. Une vingtaine de solutions ont été proposées et testées, sans résultat probant. De nouveaux essais sont prévus prochainement. Aeraccess (start-up francilienne) qui multiplie actuellement les présentations avec des services des ministères de l’Intérieur et de la Défense devrait, entre autre, participer à une démonstration.

La cellule des « Techs  » du RAID (techniciens, venant en appui de la colonne d’intervention) utilise déjà pour son entraînement le DJI Phantom, et vole avec quasi-quotidiennement, mais cet engin n’est pas utilisable en opérations réelles. Le RAID avait testé la version I, acquis le standard II, et doit recevoir le standard III.

Le drone Phantom III

Le drone Phantom III